Echos des médias.10

********Echos des médias.10 ********

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*Arrestation du journaliste algérien Djamel Alilat au Maroc

DJAMEL ALILAT

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Après son expulsion du Maroc où il était en reportage

Djamel Alilat retrouve les siens

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le 31.05.17 | el watan

Djamel Alilat à son arrivée hier à l’aéroport international d’Alger.

Epuisé mais tenant bon. Notre confrère journaliste, Djamel Alilat, arrêté au Maroc où il était en couverture, est arrivé, hier vers 14h, à l’aéroport international d’Alger.

Il a été accueilli par des membres de sa famille, des amis et des collègues d’El Watan, à leur tête le directeur de la publication, Omar Belhouchet. Les traits tirés par plusieurs heures sans sommeil, Djamel raconte sa mésaventure rifaine :  «Il fallait être un atèle pour tenir. Après des heures de voyage dans un train vers Nador, et le travail qui exige de l’éveil, j’étais resté sur une chaise durant les 24 heures de ma détention. Je n’ai pas fermé l’œil pendant 36 heures, à part des petits moments d’assoupissement.»

Interpellé dimanche 28 mai, vers minuit, à Nador dans le Rif marocain alors qu’il couvrait des manifestations, notre confère est emmené dans un commissariat. Les questions des policiers ont porté sur son identité, les objectifs de sa présence dans cette région du Rif en rupture avec le makhzen et les relations qu’il entretiendrait avec des activistes du Hirak rifain.

Le reporter d’El Watan est interpellé alors qu’il s’apprêtait à sortir son boîtier pour prendre des clichés du rassemblement. «C’est au moment où je sortais mon appareil pour prendre des photos que des policiers m’ont repéré et interpellé. J’ai été alors emmené au commissariat des RG, où j’ai été retenu dans un petit bureau, assis sur une chaise.

Dans ce commissariat et un autre des PJ, où j’ai été déplacé, on m’a posé des questions sur mon identité, l’objectif de ma présence dans la région, mes liens avec des activistes. Les policiers qui ont vérifié mon carnet voulaient obtenir les preuves que j’étais un émissaire d’Alger venu là donner des fonds pour le Hirak», signale Djamel.

Notre confrère a pu donner à ses interrogateurs d’un jour les preuves qu’il est un journaliste confirmé, et qu’il a pu réaliser des reportages dans cette région du nord du Maroc sans qu’il ne soit inquiété. «Lors d’un précédent reportage, alors que je cherchais à avoir une autorisation, on m’a expliqué que cette dernière est obligatoire pour les accréditations», explique-t-il en très bon reporter au long cours qu’il est.

Retenu par les policiers, qui le relançaient à chaque fois, Djamel arrêté avec une quarantaine d’autres activistes entendait les cris des manifestants qui encerclaient le commissariat. Les policiers, qui lui ont fait signer le PV contenant ses déclarations, ont fini par lui permettre de joindre son contact local et c’est ainsi que son interpellation a été connue grâce à ses contacts rifains et au pays. Omar Belhouchet directeur de la publication d’El Watan, informé de l’arrestation de Djamel à 3h, avait contacté au petit matin les autorités algériennes «pour venir en aide» au journaliste.

Le ministère des Affaires étrangères a annoncé, par la voix de son porte-parole, que la «procédure de protection consulaire» a été activée par le ministère des Affaires étrangères afin de libérer le journaliste du quotidien El Watan. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) avait dénoncé «avec force», l’attitude des autorités marocaines face à cette arrestation «brutale et abusive, et que rien ne saurait justifier». Reporters sans frontières (RSF) avait exigé sa «libération immédiate», via son bureau chargé de la région Afrique du Nord.

Le virage pris par le mouvement de protestation au Rif à partir de vendredi dernier, suite aux rumeurs sur l’interpellation du leader de la contestation, Nasser Zefzafi, a rendu le travail du journaliste plus délicat et son interpellation probable. «Les autorités marocaines n’avaient pas intérêt à ce que des journalistes soient là et ainsi témoigner de la vigueur de mouvement. Une semaine plus tôt j’aurais fait tranquillement mes reportages», signale-t-il.

Le journaliste reconnaît que les policiers marocains ne l’ont pas maltraité. «Les policiers étaient corrects», relève-t-il. Les autorités marocaines ont décidé d’expulser le journaliste. Il sera conduit après 24 heures d’interrogatoire de Nador à l’aéroport de Casablanca. Une fois sur place, les policiers l’ont obligé à changer de billet. «Je devais rentrer jeudi prochain. Les policiers m’ont emmené à une agence de la Royal Air Maroc, où ils ont entamer toutes les procédures pour me mettre dans l’avion», indique-t-il. La police du makhzen a décidé de garder le matériel du journaliste (portables, appareil photo, dictaphones). «C’est la justice qui en a décidé ainsi», s’est-il entendu répondre par ses accompagnateurs.

Malgré les brimades, Djamel compte retourner au Maroc. «Le mouvement des Rifains est pacifique, il est porteur de valeurs justes. J’aurais bien voulu rendre compte de la situation, mais malheureusement je n’ai pas pu le faire. Mais je compte y retourner», précise-t-il.

Omar Belhouchet tient à exprimer ses remerciements à ceux qui ont soutenu notre collègue. «Je tiens à remercier les autorités administrative, politique et diplomatique pour leur soutien. Je tiens à remercier aussi tout le monde pour l’aide apportée pour retrouver notre ami», se réjouit-il.**Nadir Iddir : el watan / 31 mai 2017

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*Le SNJ dénonce l’arrestation du journaliste algérien Djamel Alilat au Maroc

Le Syndicat national des journalistes a dénoncé « avec force » l’interpellation du journaliste d’El Watan Djamel Alilat, par la police marocaine et appelle les autorités de ce pays à le libérer. Voici le communiqué du SNJ :

Notre confrère Djamel Alilat, journaliste au quotidien El Watan a été interpelé et arrêté dans la soirée du dimanche 28 Mai 2017 à Nador, dans le Rif au Maroc alors qu’il accomplissait son travail, consistant en la couverture des manifestations qui secouent la région depuis quelques jours. Notre confrère ne faisait qu’accomplir son devoir de journaliste, comme stipulé d’ailleurs dans l’ordre de mission que lui avait délivré le quotidien El Watan et comme c’est l’usage dans le métier et dans tous les pays du monde. 
 
Le Syndicat national des journalistes tient, de prime à bord, à dénoncer avec force, l’attitude des autorités marocaines pour cette arrestation brutale et abusive, et que rien ne saurait justifier. Le Syndicat exige la libération immédiate de notre confrère Djamel Allilet et met en garde conte toute atteinte, physique ou morale de l’envoyé spécial d’El Watan.
 
En même temps, le Syndicat note, avec regret, l’attitude peu confraternelle de certains medias marocains qui mènent une campagne de propagande hystérique, appartenant à un autre temps et à un autre métier, juste pour diaboliser un journaliste dont le seul tort est d’être de nationalité algérienne ! Que ces porte voix du Makhzen sachent qu’être journaliste, n’est pas forcément synonyme de barbouzerie. En Algérie, du moins ! Par ailleurs, le Syndicat qui suit de très près cette affaire, n’a pas manqué de saisir les autorités gouvernementales algériennes pour prendre toutes les mesures nécessaires pour la libération immédiates de notre confrère et dans les meilleures conditions.
 
Enfin, le Syndicat interpelle toutes les organisations internationales, notamment la Fédération internationale des journalistes en vue de dénoncer cet acte abject du gouvernement marocain. P/ le syndicat national des journalistes Le Secrétaire général Kamel Amarni  **el watan / lundi 29 mai 2017

**Le journaliste Djamel Alilat expulsé du Maroc

Les autorités marocaines ont décidé d’expulser notre journaliste, Djamel Alilat, quelques heures après son interpellation à Nador, où il effectuait un reportage sur les manifestations dans la région du Rif.

L’information a été donnée par son frère, Farid Alilat, journaliste à Jeune Afrique, qui cite l’agence de presse marocaine MAP.

 » Un ressortissant de nationalité algérienne a été expulsé lundi du territoire marocain en application des dispositions de la loi n° 02-03 relative à l’entrée et au séjour des étrangers au Royaume du Maroc, indique un communiqué de la province de Nador. Cette décision a été prise après que la personne en question a effectué une couverture médiatique sans autorisation préalable des autorités concernées, précise la même source », selon MAP. 

Notre journaliste devrait, si cette expulsion se confirme, rentrer demain mardi, puisqu’il n’y a pas de vol en cette fin de journée. Nous attendons, aussi que les autorités marocaines lui permettent d’entrer en contact avec les siens et la rédaction d’El Watan.

*el watan / lundi 29 mai 2017

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Récit de l’interpellation par la police marocaine de Djamel Alilat

***La nouvelle de l’arrestation de notre confrère Djamel Alilat par la police marocaine à Nador nous est parvenue vers 2h du matin.

«Votre confrère a été arrêté hier à 22h30 (la soirée du dimanche, ndlr) par la police marocaine à Nador», alerte en message privé, sur les réseaux sociaux, un citoyen algérien établi à Rabat. Cette personne est, en réalité, le premier contact qu’avait Djamel Alilat avant de se poser sur le sol Marocain où il était chargé par notre journal de couvrir les manifestations dans la région du Rif. Mais comment vérifier une information qui tombe à une heure tardive du deuxième jour du ramadan ? Notre contact prend l’initiative de nous mettre en lien avec les amis de notre confrère dont ceux qui l’ont accueilli la nuit du samedi à Rabat avant de gagner Nador où une action était prévue pour la nuit du dimanche.

«Effectivement, Djamel a passé la nuit chez moi avant-hier (la nuit du samedi, ndlr). C’est moi-même qui l’ai mis en contact avec des militants rifains de la région du Nador. Il a été interpellé par la police en compagnie de l’un d’eux lors de la manifestation organisée dans la soirée d’hier dans cette région du nord», affirme notre source, de nationalité marocaine.

L’information commence a être partagée sur les réseaux sociaux. Le directeur d’El Watan, Omar Belhouchet est avisé. Des confrères ont même pris l’initiative d’alerter le ministère des affaires étrangères. Il est 3h du matin. Tout semble être un simple contrôle de routine d’une police prise par la panique dans un contexte fragile marqué par des tensions après les événements d’El Hociema. De plus, il n’y a rien d’anormal dans des pays comme le Maroc ou l’Algérie, connus pour leurs régimes autoritaires, qu’une interpellation d’un journaliste étranger présent dans l’un des deux.

Quelques minutes plus tard, les premiers papiers publiés dans des sites électroniques marocains tombent et rapportent des informations controversées. L’orientation du contenu de ces derniers nous a fait comprendre qu’il y a en réalité une volonté des autorités marocaines à donner un autre sens à la présence de notre confrère sur les lieux de la manifestation à Nador. Ces organes ont tous rapporté la même version des faits en se basant, comme ils l’ont indiqué, sur des informations délivrées, citons-le, par des sources sécuritaires marocaines.

 «Un journaliste du quotidien algérien El Watan a été interpellé en marge d’une manifestation, nous assure une source sur place. Il serait soupçonné d’inciter les habitants à manifester et pourrait subir une procédure d’expulsion. Des manifestants cités par notre confrère Goud.ma récusent pour leur part ces soupçons. Pour l’heure, nous ne disposons pas de plus d’informations sur cette affaire», rapporte le site du magazine marocain Telquel. Telquel a cité en fait deux organes, Goud.ma et Hespress. Le site Goud a précisé qu’un procureur général a demandé à enquêter sur notre journaliste.

De son côté le site Hespress, qui dit avoir rapporté l’information des services de sécurité, livre plus de détails sur cette affaire : «des sources sécuritaires affirment que l’algérien interpellé lors de la manifestation de Nador a prétendu travailler au quotidien algérien, El Watan, et qu’il est dans le nord du Maroc dans le cadre de l’exercice de ses fonctions.  Ladite personne a ajouté qu’il n’a pas pu avoir l’accréditation du ministère de la communication marocain», rapporte le site. Et Hespress d’aggraver les faits : «selon les mêmes sources, la personne en question est mise directement sous garde à vue sur ordre du procureur général et ce dans le but, d’enquêter sur la nature de son travail, sur les objectifs de sa présence sur le sol marocain et les liens qu’il pouvait avoir avec les événements courants surtout qu’il s’est avéré qu’il crèche chez un militant rifain.»

Mais il y a pire. Certains sites d’informations marocains ont, non seulement refuser de reconnaître la qualité de journaliste de notre confrère mais aussi ils ont carrément osé le qualifier d’«espion» et de «main étrangère». Très tôt le matin, toute la rédaction d’El Watan s’est réuni en présence  du directeur de la publication, Omar Belhouchet. Ce dernier a pris contact avec les deux ministères, des affaires étrangères et de communication et avec plusieurs organisations locales et étrangères dont Reporters sans frontières. Jusque-là, la seule information que nous détenons, c’est celle qui a rapport avec le coup de téléphone passé à 5h du matin par Djamel Alilat à son ami marocain du Rabat. Selon ce dernier, «Djamel Alilat lui a demandé d’alerter l’ambassade d’Algérie au Maroc».

 *Meziane Abane / el watan / lundi 29 mai 2017

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L’écrivain Rachid Boudjedra, gravement malmené et humilié lors d’un programme de caméra cachée de la chaîne privée Ennahar TV.

Malgré les excuses du directeur de cette chaîne, Anis Rahmani, publiées sur son compte Twitter, les réseaux sociaux bruissent de colère et d’indignation contre les scène de violences verbales et autres humiliations dont a été victime le grand auteur de La Répudiation. Bousculé par les «animateurs», appelé à proclamer sa foi musulmane comme si l’athéisme était une maladie qu’il fallait guérir en plateau TV, l’écrivain a eu droit au pire.

Le silence de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) et celui du ministère de la Communication sont assez éloquents. On n’ose même pas penser au ministre de la Culture qui devrait réagir ! Plusieurs facebookers ont appelé à inonder les fax et boîte e-mail de l’ARAV de messages d’indignations. «Cette surenchère dans la violence et le vulgaire sous couvert d’humour potache teinté de bigoterie haineuse et d’usurpation d’identité des représentants de la loi, cet énième scandale renseigne sur la déliquescence morale qui a contaminé notre société, de l’école à l’université, en passant par les médias ainsi que la célébration de l’usage de la peur comme moyen pour effrayer un citoyen, un intellectuel», lit-on dans une des pétitions publiées hier, jeudi, sur les réseaux sociaux. Une autre pétition, en arabe, publiée par le web-magazine Nafha, exige une position ferme et claire des autorités face à ces agissements.

****Appel

Au nom du divertissement bêtifiant et en toute impunité, la chaîne Ennahar TV a diffusé le mercredi 31 mai 2017 «une caméra cachée» odieuse et malsaine dont la victime, non consentante faut-il le préciser, n’est autre que le grand écrivain Rachid Boudjedra.
Violenté, malmené, poussé à bout, forcé de clamer qu’il est musulman (nous ne sommes pas loin des mises en scène de Daech) et de se justifier comme un enfant, l’un des plus illustres auteurs algériens vivants a subi humiliations et railleries de la part «d’animateurs» qui n’ont eu aucun respect pour lui et n’ont certainement jamais lu une ligne de sa littérature.
Cette surenchère dans la violence et le vulgaire sous couvert d’humour potache teinté de bigoterie haineuse et d’usurpation d’identité des représentants de la loi, cet énième scandale renseigne sur la déliquescence morale qui a contaminé notre société, de l’école à l’université, en passant par les médias ainsi que la célébration de l’usage de la peur comme moyen pour effrayer un citoyen, un intellectuel.
Le silence des autorités, ministère de la Culture, de la Communication, et le mutisme de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel, sont des preuves de complaisance voire de complicité avec certains médias qui nourrissent la haine, le racisme, l’intolérance et pourrissent le débat public.

Les excuses du patron de ce «groupe médiatique» ne peuvent réparer l’ignominie de cette émission, qui, en avilissant sa victime, a également avili les téléspectateurs.

En perte de repères, sans Etat de droit, la société reste otage de ces dangereux ignorants, ces commissaires de la foi, ces officiers de la morale et d’un pseudo patriotisme dont ils pensent avoir le monopole.
Nous appelons à une enquête par les autorités concernées pour faire la lumière sur cet épisode abject.

Premiers signataires :

Sofiane Hadjaj (Editeur). Selma Hellal (Editrice). Métioui Rahmouna. Zaroual Abdessalam (Musicien).
Sofiane Nath Saydhi. Bouchra Belguellil (Juriste). Laila Aoudj. Kais Aguellide. Ammar Beldjazia. Anouar Rahmani (Auteur). Derriche Sarah (Etudiante). Sofia Ouahib (Journaliste). Ryma Maria Benyacoub (Journaliste). Smain Kouadria (Militant syndicaliste et ex-député). Sid Ahmed Semiane (Auteur, photographe). Djilali Hadjadj. Mohamed Moncef Zenboudji (Retraité de l’enseignement supérieur). Naziha Damardji, Selma Hannane (Docteur en médecine et ancienne inspectrice centrale). Azzedine Daid. Mohammedi Aïssa. Adel Maïza. Réda Tolba. Rabah Igheldane. Fouzia Izem. ‬Boubkeur Nabil. Rachid Hamou. Yassine Bourouais (Psychologue et universitaire). Yahia Daddi Mousssa Ider. Noureddine Khelassi (Journaliste). Adlène Meddi (Journaliste, auteur). Hana El Kacemi Al Hocni. Kamal Naït Slimane. Kamela Haddoum (Journaliste). (Liste à suivre sur les réseaux sociaux)

**Adlène Meddi / el watan / vendredi 02 juin 2017

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***Boudjedra humilié dans une caméra cachée d’Ennahar TV

*On savait Ennahar TV sans scrupules. Mais le sort réservé à l’écrivain Rachid Boudjedra, dans une caméra cachée diffusée hier, est tout simplement inqualifiable. L’homme de 75 ans a été traîné dans la boue, humilié par des animateurs défiant toutes les règles de l’éthique professionnelle.

A 75 ans, Rachid Boudjedra, un des plus illustres écrivains algériens, a été traité sans aucune forme de ménagement par les dobermans qui servent d’animateurs ou de journalistes à Ennahar TV. Le comportement de ces derniers ferait pâlir de jalousie les pires délinquants.

Cette chaîne de télévision poubelle ne recule apparemment devant aucune transgression, aucune infamie pour faire de l’audimat. Elle devient singulièrement dangereuse tant elle brouille les repères de la société et cultive la médiocrité comme valeur cardinale. Gageons que l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) et le ministère de l’Information vont, une nouvelle fois, faire la sourde oreille devant cette grave dérive et protéger ceux qui leur permettent de démolir les opposants.

Par ailleurs, il faut également s’interroger sur le masochisme de ces intellectuels qui acceptent de se donner en spectacle sur une chaîne qui n’est rien d’autre qu’un symptôme de la médiocratie algérienne et ce, juste pour une illusoire existence médiatique.

*Par Rachid Ikhen / algerie-focus / jeudi 1 juin 2017

***Said Bouteflika se manifeste au rassemblement de solidarité avec Boudjedra

le 03.06.17 | mis à jour le 03.06.17 | 15h37 

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	Said Bouteflika solidaire avec Boujedra !!<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
 » src= »http://www.elwatan.com/images/2017/06/03/said-ph_2626467_465x348.jpg » /></span></strong></span></p>
<div id=Said Bouteflika solidaire avec Boujedra !!

Said Bouteflika, frère du chef de l’Etat, a pris part au rassemblement organisé, aujourd’hui samedi devant le siège de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav) à Alger, pour dénoncer les mauvais traitements infligés au romancier Rachid Boudjedra par des animateurs de la chaîne Ennahar TV. 

Said Bouteflika, considéré dans certains milieux comme le premier décideur à la présidence de la République depuis que son frère Abdelaziz est tombé malade en 2013, s’est approché de Rachid Boudjedra pour lui exprimer sa solidarité. Le frêre du président Bouteflika a été hué par des manifestants qui lui ont demandé de quitter les lieux.

*Anis Rahmani, patron d’Ennahar TV, a annoncé sur Twitter sa décision d’arrêter définitivement la diffusion de sa caméra cachée « Rana hekmnak ». Ennahar TV fait partie des outils de propagande utilisés par l’équipe qui détient le pouvoir en Algérie.*el watan.com / samedi 03 juin 2017

Caméras cachées: Said Bouteflika présent au rassemblement devant le siège de l'ARAV (Vidéo)

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	Saïd Bouteflika lors du rassemblement de soutien à l’écrivain Rachid Boudjedra<br /><br /><br /><br />
 » src= »http://www.elwatan.com/images/2017/06/05/sans-titre-1_2626536_465x348.jpg » /></p>
<p><span style=***Quelle interprétation donner à la présence de Saïd Bouteflika 

Stupéfaction et grand étonnement. Saïd Bouteflika s’est présenté au rassemblement de solidarité avec l’écrivain Rachid Boudjedra.

Veste couleur kaki sur une chemise bleue, Saïd s’est dirigé vers Boudjedra à qui il a exprimé son soutien. «C’est une ignominie ce qu’ils vous ont fait», lâche-t-il à Boudjedra qui n’a pas reconnu son interlocuteur. «Oui.…Mais vous êtes qui ?» interroge l’auteur de La Répudiation. Le conseiller du président a dû souffler à l’oreille de l’écrivain qui il était.

Assuré de l’identité de son interlocuteur, il lui lance : «Ah d’accord.…Il faut bouger. Il faut que la Justice et l’Intérieur bougent.…Il ne faudra pas que je me plaigne tout seul. 

Merci d’être venu…» L’échange ne dure pas longtemps puisque Saïd s’éloigne après que des voix ont commencé à s’élever pour le huer. Meriem Saidani de Jil Jadid lui faisant presque face lui crie la première : «Wach djabek (pourquoi vous êtes venu ?). On n’a pas besoin de vous.» «Vingt ans ne vous ont-ils pas suffi ? Vous n’êtes pas le bienvenu», lance une autre personne.

Entouré d’une discrète garde rapprochée, Saïd, qui ne se départit pas de son sourire, s’éloigne sous les apostrophes toujours plus fortes des présents.

Un temps étonnée par la présence du frère du président, la petite foule reprend à tue-tête des slogans hostiles : «Dégage, Dégage !», «Dis à ton frère de venir», «A bas la dictature». Saïd traverse la route pour monter dans une Peugeot 308 garée à l’entrée de la station d’essence de l’église du Sacré-Cœur, suivi par des journalistes qui n’ont pas réussi à lui arracher de déclaration.

Mais toujours un sourire figé.
Quelle interprétation donner à la présence de Saïd Bouteflika à un rassemblement de dénonciation de la chaîne d’Anis Rahmani qui a de tout temps défendu avec acharnement et zèle le régime en place ? L’action signifie-t-elle que le pouvoir se désolidarise d’une chaîne critiquée par de larges pans de la population et que d’aucuns ont toujours présentée comme une création du noyau dur de la présidence de la République ? Hichem Aboud estime que les «larbins» qui ont soutenu les Bouteflika sont «lâchés». «Un geste symbolique qui signifie que les larbins sont lâchés.

Anis Rahmani et ses semblables doivent trembler», écrit l’ancien militaire en exil dans un post sur sa page Facebook. Pour lui, tout changement est le bienvenu. «S’il n’est pas venu de l’opposition ni de la société civile, on ne le rejette pas s’il vient des détenteurs actuels du pouvoir. Cela signifie déjà qu’il y a division des rangs de ceux qui sont au pouvoir. Et cette division ne peut être qu’au profit du peuple», estime-t-il dans sa page.

Saïd Bouteflika s’est affiché sans complexe ces derniers mois. Lors des dernières élections législatives, sa présence, aux côtés de son frère au bureau de vote d’El Biar, a été remarquée, alors que d’habitude le conseiller du Président s’est toujours tenu à l’écart. Préférant être derrière les tapisseries qu’aux premières loges.

Certains voient en la présence de Saïd un soutien désintéressé d’un homme à l’un des représentants en vue d’un mouvement dont il aurait été proche du temps de l’activité syndicale à l’USTHB, alors que d’autres affirment que la présence du «frère»  lors du rassemblement de l’Arav exprime plutôt une volonté de mener campagne pour sa personne.

En effet, des observateurs ont toujours prêté à Saïd la volonté de se façonner un destin politique de premier plan dans l’ombre du grand frère à l’état de santé fragile. La sortie de Saïd a permis, en tout cas, à Anis Rahmani, directeur de la chaîne Ennahar de vouloir s’offrir une réputation usurpée, celle d’une chaîne antisystème, alors qu’elle a défendu les causes de ce même système. Shakespeare n’aurait pas trouvé meilleure répartie.…
 **Nadir Iddir / el watan / dimanche 04 juin 2017

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**Le grand vizir qui veut changer d’image

Mais qu’est-ce qui fait courir le frère du Président ?  On imagine qu’en sortant de l’ombre, refuge privilégié de sa puissance réelle ou supposée, qui nourrit en tout cas tous les fantasmes possibles et imaginaires sur l’étendue de ses pouvoirs, il n’allait pas rester à l’abri des flashs des photographes et des caméras, en somme d’une certaine pression médiatique qui en a fait d’ailleurs immédiatement un sujet prioritaire de l’actualité.

En deux brèves apparitions publiques, l’une devant le siège de l’ARAV, pour apporter son soutien à Rachid Boudjedra qui venait de subir le pire affront de sa vie commis sur sa personne par la chaîne privée Ennahar, l’autre, au cimetière de Ben Aknoun, pour accompagner le regretté Bachir Cherif, directeur de La Tribune à sa dernière demeure, Saïd Bouteflika a réussi à défrayer la chronique, pour reprendre un jargon journalistique consacré, dans l’espoir sûrement de se construire, par petites touches, une nouvelle vocation ou une nouvelle image. La vie au palais devenant par trop étouffante, penserait-on, sortir au grand air ne pourrait faire que du bien…, surtout si on veut s’affranchir de quelques poncifs devenus encombrants (ou carrément compromettants) par les temps qui courent.

Comme s’il s’agissait donc d’une «célébrité» politique ou artistique, les faits et gestes de ce visiteur pas comme les autres, mais que personne n’attendait, étaient scrupuleusement épiés et bien sûr analysés, au-delà de la curiosité que sa venue ne manquait pas de susciter. Le conseiller un peu spécial qui porte bien malgré lui le titre de «grand vizir», comme on porterait une charge royale lourde à assumer, a fourni forcément, aussi bien au monde politique qu’au milieu médiatique, de la «matière» en descendant de manière aussi complaisante dans l’arène. Dans l’affaire Boudjedra, cependant, les choses ne semblent pas tellement avoir bien tourné pour lui. L’accueil plutôt hostile qui lui a été réservé par les sympathisants de l’illustre romancier, venus en nombre témoigner leur solidarité à ce dernier, et dénoncer l’outrage à l’actif de la télé privée la plus paradoxale et la plus contestée en Algérie, démontre que le personnage qui voulait en la circonstance agir comme un simple quidam est encore loin de prétendre pouvoir soigner aussi facilement sa cote de popularité, si telle était son ambition.

Dès qu’il est apparu au milieu de la foule compacte, Saïd Bouteflika a de suite ressenti le souffle d’une animosité contre sa personne, traduite par des signes de rejet et des slogans vindicatifs pour lui signifier que sa présence n’était pas souhaitable dans un rassemblement de gens où les idées qu’on se fait de la démocratie, de la citoyenneté et de la liberté d’expression sont différentes, ou peut-être même à l’opposé, des siennes. Il y a même eu des voix qui se sont exprimées pour le qualifier de… «dictateur» ! C’est dire que l’initiative du frère du Président a failli tourner au vinaigre, si son pré carré qui l’avait accompagné n’avait pas jugé plus raisonnable de quitter précipitamment les lieux, lui laissant juste le temps d’approcher l’écrivain meurtri pour lui marquer son soutien par cette phrase qui a fait le tour des médias : «C’est une ignominie qui vous a été faite…»  Malgré le ton conciliant et l’élan de solidarité dont on ne peut douter de la sincérité dont il a fait preuve en ces instants furtifs, il n’a donc pu échapper à la bronca populaire qui a assimilé ce témoignage à de la provocation venant de la part du plus puissant représentant du système contre lequel se déversent quotidiennement la colère et la contestation.

Le coup de grâce a été asséné inconsciemment par Boudjedra lui-même lorsqu’à l’annonce de ces quelques mots de réconfort, il répondit stoïquement à la personne qu’il semblait ne pas reconnaître : «Mais qui êtes-vous ?» Le grand vizir venait là de terminer une offensive de charme en queue de poisson. Il a dû sûrement comprendre à cet instant que se refaire une image n’est pas chose aisée, quand on traîne les marques les plus détestables du Pouvoir. Cabinet noir, clan présidentiel, vrais décideurs, hommes de l’ombre… les qualificatifs les plus sombres n’ont jamais manqué pour désigner le Pouvoir algérien, dont Saïd incarnerait l’une des facettes les plus redoutables. On lui prête une influence et un ascendant sur toutes les décisions suprêmes dont dépend la gestion des affaires du pays.

C’est lui qui nomme et dégomme les personnalités,  gère les carrières,  intervient dans les contentieux politiques,  règle les malentendus, règne sur un empire où les courtisans ne se comptent plus. Une puissance affirmée à l’ombre d’un Président malade qui lui fait confiance. C’est donc sur ce personnage mystérieux mais qui semble bien tenir le gouvernail que se portent les interrogations. Est-il vraiment cet homme de pouvoir qui excelle dans les manœuvres de coulisses pour défendre le système au profit du clan présidentiel ? Ou souffre-t-il lui-même de cet héritage boutéflikien qui lui accorde plus de puissance qu’il n’en a réellement ? S’il s’est toujours gardé de fonctionner jusque-là dans l’opacité la plus totale, confirmant ainsi les critiques qui pèsent sur lui, on ne saura peut-être jamais si cette «sortie populaire» est une nouvelle tentative de sa part (qui en appellera d’autres) pour se positionner autrement dans la scène politique dans la perspective des prochaines échéances électorales, une manière de se redéfinir dans le jeu politique loin des lambris et des salons feutrés de la Présidence.

En termes plus terre à terre, d’aucuns se demandent qu’en voulant adoucir les angles de son image auprès de l’opinion, le frère du Président ne veut-il pas se lancer dans une aventure périlleuse pour forger (forcer ?) un destin qu’il verrait plus grand. Pour l’heure, il reste à la tête d’un «royaume» légué comme une suite naturelle de la descendance, alors qu’on est dans une République. Et si sa puissance n’est pas une simple vue de l’esprit, pourquoi ne l’a fait-il pas intervenir pour réparer le tort causé à notre célèbre écrivain, en appliquant les sanctions réglementaires contre Ennahar ? Pour moins que ça, des concepteurs et animateurs d’une émission humoristique d’une autre télé privée qui ne répond pas aux standars du système ont été jetés en prison comme de vulgaires malfrats. Alors ?

***Abderezak Merad / el watan / jeudi 08 juin 2017

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*Environ 500 personnes se sont rassemblées, samedi en fin de matinée, devant le siège de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) pour protester contre la violence des images des caméras chachées, un genre qui fait florès sur les chaînes de télévision privées, depuis le début du mois de ramadhan.

Parmi les personnes présentes à ce rassemblement; des universitaires, des journalistes, des écrivains, des professionnels de l’audiovisuel et des responsables politiques, qui ont répondu à un appel qui dénonce cette pratique « journalistique » qui sacrifie à l’audimat les normes profesionnelles et éthiques.  

Des hommes politiques, dont Karim Tabou, Djelloul Djoudi, Soufiane Djilali, des écrivains, comme Rachid Boudjedra, de nombreux journalistes et  photographes ont assité à ce rassablement  qui s’est déroulé dans un climat pacifique.

Une présence qui n’est pas passée inaperçue: le jeune frère du président, Said Bouteflika qui a tenu à être présent à cette manifestation pour apporter son soutien à l’écrivain Rachid Boudjedra avec qui il partage une longue amitié.

Une amitié qui remonte à l’époque où Said Bouteflika , alors enseignant à l’université de Bab Ezouar, était un des leaders du CNES.

Les personnes présentes à cette manifestation ont apprécié le geste du frère du president, malgré quelques quolibets lancés par certains présents, mais vite condamnés par  les initiateurs de la rencontre.

Pour rappel, l’appel  lancé la veille du rassemblement souligne que  »la  violence, cultive la haine entre les Algériens et développe un discours particulièrement dangereux pour les citoyens».

Ils citent notamment l’exemple de l’écrivain Rachid Boudjedra qui a subi, lit-on «un lynchage médiatique» en se faisant piéger dans une caméra cachée où il a été tenu obligé de prononcer la profession de foi  pour prouver à ses inquisiteiurs, rieurs, qu’il n’était pas athée.

«Les téléspectateurs sont aussi devenus des victimes de ces émissions violentes», écrivent par ailleurs les initiateurs de l’appel au rassemblement.

Anis Rahmani arrête les caméras cachées

Le Directeur général du groupe médiatique Ennahar TV, Anis Rahmani, a annoncé avoir pris la décision de susprendre définitivement le programme RanaHkemnake, produit par les journalistes Hichem Chérif et Ahmed Madani, pour, dit-il, empêcher qu’Ennahar ne devienne  »le mur des lamentations. » –algerie1.com /  samedi 03 juin 2017

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******Un mouvement de solidarité exceptionnel avec l’écrivain

L’indignation a aussitôt embrasé les réseaux sociaux avant de prendre les contours d’une action organisée et plus réfléchie. Deux pétitions ont recueilli jusqu’à présent des dizaines de signatures, parmi lesquelles figurent plusieurs écrivains, intellectuels, journalistes et autres académiciens.

Vous pouvez toujours/ Me massacrer les yeux/ Me torturer les ongles/ Me crevasser le cœur/ J’aurai quand même/Un sourire d’enfant/ Capable de vous anéantir/Vous pouvez toujours/ Briser ma voix/ Casser mes muscles/ Taper dans mes idées/ Vous n’empêcherez jamais/ Mon sang/ De battre dans mes mains/ Vos haines ?/J’en fais des lames de rasoir/ Pour me raser tous les matins/Vos mots ?/Je les transforme en ballons de baudruche/ Pour les offrir aux fillettes de mon quartier/ Vos regards ?/J’en fais des soleils tièdes/ Pour les épingler sur les neiges sibériennes/ Voilà tout !» Ce poème est de Rachid Boudjedra, c’est extrait de son recueil Pour ne plus rêver (Editions nationales algériennes, 1965).

Le poème s’intitule Droit de réponse, un titre qui résonne forcément avec le contexte, lui, l’iconoclaste absolu continuellement sommé de s’expliquer, de se justifier, d’avouer s’il croit en Dieu ou pas, s’il observe le Ramadhan ou non, reléguant injustement l’œuvre magistrale qu’il a «commise» en un accessoire anecdotique du paysage culturel national quand l’immense esthète qu’il est célébré partout ailleurs comme un très grand écrivain, l’un des tout derniers grands maîtres du roman algérien moderne.

Dernier fait en date : la tempête soulevée par cette ridicule «Camira makhfiya» diffusée mercredi dernier sur Ennahar (sous le titre générique «Rana H’kemnak», «On t’a attrapé»). Le mauvais gag a donné lieu à une vague d’indignation exceptionnelle. Et pour cause : de très nombreux téléspectateurs ont considéré le traitement qui a été infligé à Boudjedra comme profondément humiliant et indigne à l’égard de l’auteur de La Répudiation.

«Inquisition ordurière»

L’écrivain et journaliste Arezki Metref a sans doute trouvé le mot juste en parlant d’«inquisition» : «La caméra cachée de ces trous du culte d’Ennahar piégeant Rachid Boudjedra est une ignominie absolue. Comment des crétins avérés humilient un grand écrivain. En essayant de l’avilir, ils se sont dégradés eux-mêmes et cette plongée dans le caniveau est malheureusement un signe de ces temps de naufrage. Pas possible de se taire devant cette inquisition ordurière», s’est emporté l’ami Arezki sur sa page Facebook. De fait, ce qui est reproché au procédé, c’est surtout le parfum d’inquisition qui flottait durant ce mauvais quart d’heure gênant au possible.

Pour ceux qui n’ont pas vu cette séquence, il s’agit d’une parodie d’interview menée par deux faux journalistes, Madani et Hichem. Madani attaque par une question sur le succès d’Ahlam Mosteghanemi et son niveau d’influence sur les lecteurs. Boudjedra rétorque : «L’artiste n’influe pas sur la société», en précisant que nous avons affaire, en l’occurrence, à une vision «éculée, occidentale», plus spécifiquement «sartrienne», de l’impact sociétal de l’art.

«Hé Boudjedra, explique-toi, tu es athée ou musulman ?»

Sur ces entrefaites, deux flics font brutalement irruption sur le plateau. Ils interrompent l’enregistrement et procèdent à une vérification de papiers. Au début, Boudjedra coopère avec le sourire. Il n’est guère impressionné par ce cirque. Une convocation de police est remise au présentateur (Madani) qui nous apprend que l’illustre écrivain est accusé de «takhabour» (espionnage) au profit de chancelleries occidentales.

A un moment donné, Boudjedra lâche avec un brin d’agacement : «Soubhane Allah !» L’un des deux «journalistes» saisit la perche au vol et l’accule : «Donc tu n’es pas athée.» En voix off, la commentatrice de l’émission en remet une couche en marmonnant : «Hé Boudjedra, explique-toi, tu es athée ou musulman ?» Décidément, on baigne en plein «daechisme éditorial rahmanisé». Dans la dramaturgie du gag – vous l’aurez compris – le but recherché est de faire monter la pression sur Boudjedra jusqu’à l’amener à renier son «ilhad» (athéisme).

En hors champ, l’un des faux officiers revient à la charge et l’exhorte à dire : «Allah Akbar.» Boudjedra répète la formule à trois reprises. L’animateur renchérit : «Dis : la ilaha illa Allah.» Boudjedra se prête au jeu avec sérénité. On lui demande s’il est musulman, il répond de bon cœur : «Je suis musulman et demi», avouant avec sa franchise habituelle qu’il ne fait pas la prière.

Et le faux animateur de commenter : «Donc vous êtes un athée artificiel.» Dans la foulée, il lui demande de lever les mains au ciel et de formuler une prière «en ce mois saint des awachir», l’idée étant d’amener «l’athée repenti» à implorer la grâce divine. Les deux cabotins se mettent à se lamenter vulgairement, les mains jointes, en pressant leur invité de se joindre au rituel improvisé. Boudjedra s’y refuse, commence à montrer de vrais signes d’agacement. A bout de patience, il finit par se lever et sort bientôt de ses gonds.

La farce n’a que trop duré. Il ne sait pas encore qu’il est l’objet d’un mauvais traquenard. Il décide néanmoins de mettre un terme à l’interview avant de prendre à partie le supposé officier de police. «Je veux aller au poste !» s’écrie-t-il dans la gueule du faux flic, avant de hurler : «Quilouni !» (foutez-moi la paix !) L’émission devient carrément «infilmable» et même inaudible à en juger par l’avalanche de «bips sonores» qui fusent en direction de nos inquisiteurs indélicats.

Appels au boycott d’Ennahar

Le fait de voir un libre penseur de la trempe de Rachid Boudjedra en proie à une telle agression morale, une «perquisition mentale» caractérisée, a très vite soulevé de vives réactions. L’indignation a aussitôt embrasé les réseaux sociaux avant de prendre les contours d’une action organisée et plus réfléchie.

Trop, c’est trop ! semblaient dire les centaines de voix qui tenaient à exprimer leur émotion et leur solidarité avec l’écrivain, surtout en apprenant que son opposition à la diffusion de l’émission n’a pas été respectée. Les appels au boycott de la chaîne n’ont pas tardé. «Solidaire avec Rachid Boudjedra qui a été humilié et terrorisé par une chaîne dégueulasse», a réagi le sociologue Nacer Djabi sur sa page Facebook avant d’appeler à boycotter la chaîne par tout un chacun ayant «une once d’estime pour sa personne».

Le poète et journaliste Lazhari Labter a appelé, de son côté, les annonceurs à ne plus traiter avec le groupe dirigé par Mohamed Moqadem, alias Anis Rahmani. L’écrivain Kamel Daoud a écrit pour sa part : «Ennahar est un appareil d’avilissement généralisé de l’Algérie. Instrument d’une prise d’otage, d’un chantage. Boudjedra mais pas seulement…» La militante Amira Bouraoui s’est insurgée en martelant : «Avant, vous assassiniez nos intellectuels avec des balles.

Aujourd’hui, vous utilisez une télé (…). Vous êtes des terroristes qui humilient un intellectuel.» A ce concert de réactions plus outrées les unes que les autres, deux pétitions ont été initiées pour dénoncer ce canular de mauvais goût, l’une en langue arabe et l’autre en langue française. Les deux pétitions ont recueilli jusqu’à présent des dizaines de signatures parmi lesquelles figurent plusieurs écrivains, intellectuels, journalistes et autres académiciens. Une autre initiative a été prise, appelant à inonder la boîte mail de l’ARAV de messages d’indignation.

«Pour la caméra cachée-ATTENTAT faite à l’écrivain Rachid Boudjedra par les inquisiteurs de la télé poubelle Ennahar TV, on peut aussi écrire un mail pour se plaindre à l’Autorité de régulation de l’audiovisuel», a plaidé la comédienne Adila Bendimerad sur son compte officiel en accompagnant son message du lien vers ladite autorité (arav.dz/fr/contacter-nous). En outre, un appel à rassemblement a été lancé pour aujourd’hui devant le siège de l’ARAV, en haut de la rue Didouche Mourad (Sacré-Cœur), à partir de midi.

Caméra cachée et «bêtise manifeste»

Il faut se souvenir que cela fait maintenant plusieurs années que de tels programmes provoquent de violentes polémiques à chaque Ramadhan. On se rappelle il y a deux ans de l’émoi suscité par l’émission «Otages», qui était diffusée sur Echorouk TV, et qui consistait à simuler une prise d’otages entre les mains de Daech. L’émission était filmée dans une zone désertique d’un pays du Golfe. Le programme a dû être stoppé.

Le phénomène n’est évidemment pas le propre de l’Algérie et enflamme régulièrement toutes les télés arabes. En Tunisie, un programme du même tonneau allait jusqu’à simuler un détournement d’avion, avec plusieurs heures d’angoisse mortelle avant d’annoncer aux malheureuses victimes que ce n’était qu’un jeu. Le cheikh Abdelfattah Mouro en avait eu des sueurs froides. En Egypte, le célèbre Ramez Jalal (qui vient d’ajouter Khaled à son tableau de chasse) est devenu un concept à lui seul, une marque de caméra cachée synonyme de haut risque et de trash cathodique.

Si la réaction a toujours été vive à l’égard de ces programmes, il faut dire que c’est peut-être la première fois qu’une caméra cachée suscite une telle mobilisation citoyenne et une riposte organisée de la part de la société civile en Algérie. L’aura, le magnétisme, la personnalité (même controversée) de Rachid Boudjedra y sont sûrement pour beaucoup. «Poète disais-tu/NON ! mon frère/ Plutôt un marteau-pilon/ O cette vocation de bulldozer/O cette vocation de brise mers/Je voudrais mettre mon peuple/Dans l’avenir/Du temps»…

 *Mustapha Benfodil –el watan/ samedi 03 juin 2017

***C’est une ignominie 

Said-Bouteflika-3-660x400-324x160 Chahreddine.Berriah

«C’est une ignominie ce qu’ils ont fait». C’est en ces termes que Saïd Bouteflika, le frère et conseiller du président de la République, a qualifié l’humiliation de Rachid Boudjedra par la chaîne de télévision Ennahar.

En face de Bouteflika, Rachid Boudjedra, qui assistait au rassemblement de soutien organisé, ce samedi, à Alger, a demandé au conseiller de la présidence d’agir. «Il faut que vous fassiez quelque chose ! La Justice et l’Intérieur doivent intervenir. Ne me laissez pas seul !», a dit l’écrivain. Saïd Bouteflika a acquiescé.

Quelques minutes après cette séquence, dont la vidéo fait le tour de la toile, Anis Rahmani, directeur de la chaîne Ennahar, a décidé d’arrêter l’émission «Rana hkemnak» (On t’a eu), qui suscite une véritable levée de boucliers. «J’ai décidé d’arrêter cette émission pour ne pas faire d’Ennahar un mur des lamentations», a affirmé, un tantinet arrogant, le sulfureux responsable sur Twitter. L’information a été vite reprise par la chaîne Ennahar qui n’a même pas fait écho de la manifestation qui se déroulait devant le siège de l’Autorité de régulation de l’activité audiovisuelle (ARAV).

Interpellé par l’opinion publique sur les dérives de la chaîne Ennahar TV, le président de l’ARAV a dénoncé ce genre d’émissions. Zouaoui Benhamadi a pointé du doigt des émissions, notamment les caméras cachées qui, sous couvert de divertissement, montrent des séquences dont «la brutalité et la vulgarité sont une insulte à la dignité humaine». «Nous sommes abasourdis par tant de légèreté dans certains programmes», a-t-il regretté.

Mais Zouauoui Benhamadi a estimé qu’il n’existe pas de cadre réglementaire qui l’autorise à intervenir. «Nous avons agi jusqu’à maintenant de manière pédagogique, mais il est temps qu’on passe à autre chose pour parachever l’aspect disciplinaire et règlementaire» de l’organisation du secteur audiovisuel, a indiqué M. Benhamadi dans une déclaration à l’APS. Il espère qu’avec «un nouveau gouvernement et un nouveau ministre de la Communication,   on va avancer sérieusement sur le dossier de la réglementation du champ   audiovisuel».*.algerie-focus / samedi 03 juin 2017

***Traquenards indécents

La grande vague d’indignation suscitée par la caméra cachée dont a été victime l’écrivain Rachid Boudjedra sur Ennahar TV concerne également d’autres dépassements constatés dans les programmes des télévisions privées.

L’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) invite les citoyens diffamés et dévalorisés par les médias audiovisuels à saisir la justice. «Tout doit finir entre les mains de la justice et non pas ceux de l’ARAV qui n’a pas de prérogatives de sévir pénalement», affirme Zouaoui Benhamadi, président de l’ARAV. Interrogé sur les graves dérives des caméras cachées diffusées par les chaînes privées, notamment Ennahar TV qui ne cesse de défrayer la chronique par ses pratiques odieuses, il précise que l’autorité a saisi le responsable de ce média.

«Ces méthodes et ces procédés sont absolument à proscrire et à bannir. Nous avons pris contact avec le PDG d’Ennahar pour lui exprimer notre désaveu», explique Zouaoui Benhamadi, en réagissant à la violence exercée sur l’écrivain Rachid Boudjedra, qui a été humilié lors d’une caméra cachée diffusée, mercredi soir, par cette chaîne. Rappelant le communiqué diffusé mercredi dernier en réponse à une plainte du Mouvement populaire algérien (MPA), Zouaoui Benhamadi indique que l’ARAV a dénoncé «ce genre de pratiques de manière claire et nette».

«Nous avions publié, avant le début du mois de Ramadhan d’ailleurs, un communiqué appelant les chaînes à garder la mesure sur trois points : la question religieuse, les caméras cachées et l’overdose de la publicité», précise-t-il, en faisant une sorte de mise au point concernant les missions et les prérogatives de son organisme. «L’ARAV alerte sur les dépassements enregistrés, et c’est ce qu’elle a fait. Elle ne dispose pas d’une batterie de prérogatives claires et nettes l’autorisant à faire justice elle-même.

La justice doit être rendue par la justice. Maintenant, la réglementation, les attributions et les prérogatives des uns et des autres varient. Dans le cas de l’ARAV, son rôle est de saisir les intéressés, encourager tous ceux qui s’estiment victimes d’une manipulation ou d’une dévalorisation de leur propre personne et de leurs propos par la chaîne x ou y nommément citée d’en référer à la justice», soutient-il.

Et d’ajouter : «Ce que nous estimons juste de faire est de porter plainte contre l’organe qui a diffusé le sujet soit en le manipulant ou non. Il faut que les dépassements commis soient sanctionnés par la justice et seulement par la justice.»

Régulation du secteur : c’est à l’exécutif de décider

Interrogé sur le retard pris dans l’élaboration du cahier des charges et l’agrément des chaînes qui mettraient, peut-être, fin à cette anarchie, le président de l’ARAV rétorque : «La question doit être posée à l’Exécutif. C’est lui qui a la charge exclusive de proposer le type de paysage audiovisuel qu’il souhaite.

C’est n’est qu’à partir du lancement de l’offre de l’Exécutif et que les uns et les autres fassent leurs soumissions pour obtenir des agréments que l’ARAV intervient». Selon lui, l’Autorité de régulation «n’intervient pas en amont». «Les pouvoirs de l’ARAV s’inscrivent dans une batterie de lois. L’ARAV n’est qu’une partie du mécanisme. Nous avons des moyens de persuasion et nous publions des avis», souligne-t-il.

*Madjid Makedhi –-el watan/ samedi 03 juin 2017

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Boudjedra dénonce un «acte terroriste»

le 04.06.17 |

Boudjedra dénonce un «acte terroriste»

Des dizaines de personnes se sont rassemblées, hier, devant les locaux de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) à Alger, à l’appel du collectif mis en place pour dénoncer le traitement réservé par la chaîne privée Ennahar TV à l’écrivain Rachid Boudjedra.

Accompagné du journaliste Hmida Layachi et du poète Achour Fenni, Rachid Boudjedra commence par dénoncer «son kidnapping» et «un  acte terroriste» dont ils ont été victimes lui et sa femme. «J’ai fait l’objet d’une opération de kidnapping et d’un acte terroriste», signale-t-il. L’auteur, septuagénaire, raconte avoir vécu «un cauchemar» dans les locaux de la chaîne privée. «Ils ont utilisé des uniformes et s’étaient munis d’armes factices, en plastique.…Ils ont kidnappé ma femme.

J’ai eu peur pour ma personne et pour elle. J’ai vécu un cauchemar durant deux heures. Après deux jours, j’ai appelé l’un des animateurs pour lui demander de ne pas passer l’émission», raconte-t-il. Soumis à un interrogatoire en règle par une autre chaîne, Echorouk TV, l’écrivain de L’Insolation avait été malmené deux ans jour pour jour dans une autre émission, «Rana Hkamnak». «Nous avons vécu un terrorisme politique et religieux. Maintenant, on subit un terrorisme médiatique», s’offusque Boudjedra qui compte déposer plainte aujourd’hui contre la chaîne.

Hmida Layachi a dénoncé les agissements de la chaîne privée qui «terrorise» et «touche à l’honneur et à la dignité» des Algériens. Le journaliste, à l’origine de la pétition, qui a recueilli des milliers de signatures, demande aux ministères de la Justice, de l’Intérieur d’interdire l’«exploitation» de nos symboles. Considérant ce canal comme un «bras armé pour la mafia et le pouvoir», Layachi appelle au boycott de ses programmes. Il demande également aux annonceurs de cesser de «soutenir» une chaîne qui exerce «un terrorisme médiatique» sur les Algériens. «Nous disons basta !» lâche-t-il. Achour Fenni dénonce, de son côté, une atteinte à la liberté de conscience et d’expression des Algériens : «L’opération menée contre Boudjedra touche à la liberté de conscience et d’expression de chacun. L’Algérien, même aux pires moments, n’interroge jamais son prochain sur sa foi.

Ce genre de questions n’est pas accepté par les familles algériennes. Nous sommes pour que les institutions protègent la liberté d’expression», insiste le poète qui a lu une partie de la pétition et appelle à la solidarité agissante des intellectuels et des avocats qui «doivent se constituer en collectifs».

Contre les «pollueurs» du métier

Des amis et proches de l’écrivain, des journalistes et des membres de partis politiques sont venus se solidariser avec l’auteur calomnié. Djelloul Djoudi, cadre du Parti des travailleurs (PT), fustige les «pratiques de Daech» de la chaîne d’Anis Rahmani. «Ce sont des pratiques de Daech. Ils nous font revenir à la triste époque de Jamaat Al Takfir wal Hijra (groupe de l’excommunication et de l’exil). Le programme de cette chaîne a porté atteinte à la dignité d’un moudjahid. Boudjedra est une icône. Les militants du PT en ont souffert aussi. La chaîne a provoqué la fitna au sein de ma famille, en faisant soi-disant parler mon frère», signale-t-il. Le parti de Louisa Hanoune a décidé de poursuivre le canal pour diffamation, mais la justice n’est pas près de trancher.

«C’est une première dans les annales de voir la justice prendre tout ce temps dans une affaire de diffamation. La première audience s’est déroulée le 20 mars 2016 et le jugement est attendu pour le 14 juin», s’étonne le député. Soufiane Djilali de Jil Jadid estime que l’«agression contre Boudjedra est une agression contre l’ensemble des intellectuels, contre la pensée et la liberté de chacun au-delà des positions idéologique des uns et des autres. Ce qui est fondamental aujourd’hui».

Arezki Cherif, membre fondateur du quotidien El Khabar, affirme qu’à travers le rassemblement d’hier, les «gens veulent crier leur ras-le-bol». «Il faut que s’arrête l’agression contre la famille algérienne, l’enfant. On veut habituer ce dernier à la violence, aux agressions. C’est du Daech. C’est de l’inquisition avec des personnes sous uniformes publics. Soit il y a un laxisme, soit il y a complicité, dans les deux cas c’est grave», signale-t-il. Mountassir Oubatroun constate que le «bras armé» du pouvoir est la chaîne Ennahar et non pas l’APS et l’ENTV. «Ils ont dénigré un candidat à la présidentielle qualifié de terroriste. Ils ont pouvoir de vie ou de mort.

Cette situation doit cesser. Ils ont clochardisé le métier. Ce sont des gens qui ne sont pas du métier, des infiltrés dans ce corps pour le pourrir comme ils ont pourri toute l’Algérie», s’indigne-t-il. Ayant subi les affres de la censure et les critiques de l’organe privé, le journaliste Mustapha Kessaci estime que le rassemblement de l’intelligentsia contre les agissements d’une chaîne qui n’en est pas à sa première forfaiture est le bienvenu.

«C’est bien de voir des intellectuels, des journalistes défendre une même cause, à savoir l’éthique et la déontologie du métier. Il faut dire que cette chaîne n’en est pas à sa première sortie. Elle n’a aucun lien avec le journalisme. C’est une chaîne qui a l’habitude de porter atteinte à la dignité humaine, de faire de la propagande», estime l’enseignant de l’Ecole de journalisme d’Alger. «Il faut aller vers une vraie charte d’éthique et de déontologie. L’Autorité de régulation ne décide de rien.

Le ministère de la Communication et l’ARAV se renvoient toujours la balle. Il faut qu’il y ait un travail sincère sérieux. Ennahar est dangereux, non pas pour Boudjedra, mais pour l’Algérie, la liberté et la démocratie», lâche Kessaci. Professeur en journalisme dans une faculté d’où sont sortis des journalistes travaillant à la chaîne Ennahar, Ahmed Hamdi, dénonce une «agression contre le métier de la presse».

«C’est une agression contre le métier plus que sur la personne de Boudjedra.» Hamdi appelle à la promulgation de textes d’application pour «prémunir» le métier contre les «dépassements». Réagissant visiblement au mouvement de solidarité, le directeur de la chaîne Ennahar, Anis Rahmani annonce «la suspension» de l’émission en cause.
 ***Nadir Iddir/ el watan / dimanche 04 juin 2017

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Réaction de l’ARAV :

«L’exécutif doit prendre ses responsabilités»

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le 04.06.17 |  trans Djamel.Alilat

Le président de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV), Zouaoui Benhamadi, qui a reçu la délégation conduite par Boudjedra, a exprimé sa solidarité avec l’auteur et son «accord» avec la plupart des points présentés dans la déclaration du collectif.

 Il a promis de réagir à Boudjedra, qui lui a demandé s’il peut exprimer sa position par une alerte. Le président du régulateur public a pointé du doigt des émissions, particulièrement les caméras cachées qui, sous le couvert de divertissements, montrent des séquences dont «la brutalité et la vulgarité sont une insulte à la dignité humaine». «L’ARAV est la première à souffrir de cette situation», reconnaît-il. Selon Benhamadi, c’est aux «personnes mal représentées de se plaindre et de faire pression sur ces chaînes en ayant recours à la justice», soulignant que l’ARAV, qui a déjà reçu plusieurs plaintes, pouvait intervenir notamment quand elle constate un «dépassement grave» touchant aux symboles de l’Etat. Evoquant la responsabilité de l’Exécutif dans «l’organisation du champ audiovisuel», Benhamadi a appelé à «parachever l’aspect disciplinaire et réglementaire du champ audiovisuel pour en assurer la bonne organisation afin d’éviter des dépassements».

«Avec un nouveau gouvernement et un nouveau ministre de la Communication, on va avancer sérieusement sur le dossier de la réglementation du champ audiovisuel», a-t-il indiqué en soulignant que l’appel à candidature devra être lancé après la détermination du nombre de chaînes. Le président de l’ARAV a relevé que ces chaînes privées «illégales» existaient sans cahier des charges précis propre à elles, tout en signalant que celles-ci sont un «élément valorisant» dans le champ audiovisuel national et qu’il «ne convient pas de les supprimer ou de les stigmatiser».**Nadir Iddir / el watan / dimanche 04 juin 2017

***Le nouveau ministre de la Communication, Djamel Kaouane, apporte son soutien à Zouaoui Benhamadi et l’autorité qu’il préside, l’ARAV.

<br /><br /><br />
	&nbsp;Alors que l&rsquo;ARAV est, depuis quelques jours, au centre des d&eacute;bats en raison de son incapacit&eacute; &agrave; mettre un terme &agrave; certaines d&eacute;rives commises en ce mois de Ramadhan, le premier responsable du secteur lui r&eacute;it&egrave;re l&rsquo;appui du gouvernement &agrave; l&rsquo;occasion d&rsquo;une audience qu&rsquo;il a accord&eacute;e &agrave; son pr&eacute;sident hier.<br /><br /><br />
 » src= »http://www.elwatan.com/images/2017/06/05/sans-titre-1_2626535.jpg » /></p>
<p><span style=Alors que l’Autorité de régulation de l’audiovisuel est, depuis quelques jours, au centre des débats en raison de son incapacité à mettre un terme à certaines dérives commises en ce mois de Ramadhan, le premier responsable du secteur de la Communication lui réitère l’appui du gouvernement.

Et cela à l’occasion d’une audience accordée, hier, au président de l’ARAV. «Ce premier contact a permis au ministre de s’enquérir des rôles et missions de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel et d’assurer son président de la disponibilité entière du ministère de la Communication et, à travers ce dernier, du gouvernement à lui apporter aide et soutien afin de lui permettre d’assumer pleinement ses responsabilités tel que le stipulent les textes de loi en vigueur», explique le ministère dans un communiqué diffusé, hier, par l’APS. A la suite de la diffusion, mercredi dernier, d’une caméra cachée de la chaîne TV privée Ennahar, qui a piégé et humilié l’écrivain et romancier Rachid Boudjedra, l’ARAV a été interpellée.

Un rassemblement a même été organisé devant son siège à Alger par des intellectuels, des responsables de partis et des journalistes qui lui demandent d’agir pour mettre un terme à ces graves dérives. A l’éclatement de la polémique, Zouaoui Benhamadi relève les limites des prérogatives de son autorité. Le geste du ministre de la Communication est intervenu, sans nul doute, en réaction à cette plainte du président de l’ARAV. Pour rappel, le conseil de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel a dénoncé, avant-hier, «les pratiques contraires aux principes de la déontologie», exprimant son entière solidarité avec l’écrivain Rachid Boudjedra concernant les attaques dont il a fait l’objet dans le programme de caméra cachée de la chaîne de télévision privée Ennahar.

Dans un communiqué rendu public, la même source rappelle que le président de l’ARAV, Zouaoui Benhamadi, a reçu l’écrivain Rachid Boudjedra, accompagné du journaliste Hmida Layachi et du poète Achour Fenni en tant que représentants du groupe d’intellectuels et de journalistes, suite au sit-in qu’ils avaient organisé devant le siège de l’ARAV. L’ARAV a souligné la nécessité «d’éviter la diffamation, l’injure et la violence dans toutes ses formes dans les programmes de caméra cachée», rappelant que les responsables de ces programmes sont soumis aux lois de la République. L’Autorité a également rappelé son avertissement adressé, avant le début du mois de Ramadhan, à l’ensemble de ces chaînes activant en Algérie à éviter ce genre de pratiques et à respecter le citoyen. **Madjid Makedhi / el watan / lundi 05 juin 2017

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*Le nouveau mode de répression

*L’Etat veut empêcher les gens de s’exprimer

*Médias : Le dérapage

***cliquer ici- Page: Liberté d’expression et Pouvoirs

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Décès de la journaliste Ghania Yacef Toumi

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le 04.06.17 | 

 La journaliste Ghania Yacef Toumi, est décédée   samedi à Paris des suites d’une longue maladie, a-t-on appris dimanche   auprès de ses collègues.

  Agée de 39 ans, la défunte a entamé sa carrière en animant des émissions à   la chaine II de la radio nationale dédiées aux enfants avant de rejoindre   la radio El Bahdja. Ghania Yacef Toumi, mère de trois enfants, sera enterrée à Alger après son   rapatriement prévu mardi, selon la même source* APS / dimanche 04 juin 2017

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Décès du directeur du journal La Tribune

le 04.06.17 |

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 » src= »http://www.elwatan.com/images/2017/06/04/bachir_2626516_465x348.jpg » /></span></a> <a title=trans journaliste.algérien

Le journaliste et directeur du quotidien La   Tribune, Hassen Bachir Cherif, décédé dimanche à l’aube à Alger sera inhumé   au cimetière de Ben Aknoun après la prière d’El-Asr, a-t-on appris auprès   de ses proches.

Agé de 66 ans, Bachir Cherif, ancien journaliste au quotidien El-Moudjahid   est décédé suite à un arrêt cardiaque.  Le défunt a été responsable de la communication au sein du ministère de la   Jeunesse et des Sports (1988)   et au niveau du gouvernement (1989-1990), avant qu’il n’intègre l’équipe   rédactionnelle de l’hebdomadaire La Nation. Avec d’autres journalistes, il a fondé le quotidien La Tribune, qu’il   dirigeait à ce jour.* APS / dimanche 04 juin 2017

***Said Bouteflika assiste à l’enterrement du directeur du quotidien La Tribune, Hassan Bachir Cherif

Said Bouteflika assiste à l'enterrement du directeur du quotidien La Tribune, Hassan Bachir Cherif

Le frère et non moins conseiller du président de la République, Said Bouteflika a assisté, dimanche après-midi, à l’enterrement du directeur du quotidien La Tribune, Hassan Bachir Cherif au cimetière de Ben Aknoun sur les hauteurs d’Alger.

Said Bouteflika était présent aux cotés de nombreuses personnalités politiques venues rendre l’ultime hommage au défunt décédé, dimanche matin, à la suite d’un arrêt cardiaque à l’âge de 66 ans.

Le frère du président était accompagné du président du Forum des Chefs d’Entreprises (FCE), Ali Hadad. Il s’était prêté aux objectifs des photographes de la presse venus couvrir le triste événement.

C’est la seconde apparition en publique de Said Bouteflika en 24 heure après avoir pris part, hier, au sit-in observé hier samedi à Alger devant le siège de l’ARAV, par des dizaines d’intellectuels, artistes, journalistes et académiciens en signe de protestation contre « les dépassements » enregistrés dans certains programmes de la grille spécial ramadhan de la chaîne de télévision privée « Ennahar » et contre « l’atteinte » à la personne de l’écrivain algérien Rachid Boudjedra. *source: .algerie1.com /  dimanche 04 juin 2017

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Décès d’une correspondante du journal El-Nahar dans un accident de la route à Bouira

lundi 29.05.17 | 15h01 

 La correspondante du quotidien El-Nahar à  El-Oued, Sakina Belaroussi, a trouvé la mort dimanche après midi dans un   accident survenu sur l’autoroute Est-Ouest au niveau de l’échangeur   d’El-Adjiba (est de Bouira), a-t-on appris lundi à la protection civile.

 La victime était à bord de son véhicule touristique, qui a dérapé sur   l’autoroute dimanche à 14h00. La journaliste âgée de 30 ans a rendu l’âme   sur le lieu de l’accident. Sa dépouille a été transférée à l’hôpital de M’Chedallah, a expliqué à l’APS le capitaine Rahmani Raouf, chargé de la   communication à la direction de la protection civile de la wilaya de   Bouira. 

A Ouled Gassem, une localité située entre Sour El-Ghouzlane et le mont de   Dirah, deux personnes âgées de 60 et 45 ans ont trouvé la mort et trois   autres ont été blessés dans un accident de la circulation survenu sur la   chemin rural menant vers Dirah, a ajouté le même responsable. Depuis le début du mois de ramadan, les services de la protection civile   de Bouira ont recensé 15 accidents, qui ont fait trois morts et 24   blessés.

*APS / lundi 29 mai 2017

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Migration Media Award (Malte 2017)

Le journaliste Chahreddine Berriah lauréat

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le 04.06.17 |

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 » src= »http://www.elwatan.com/images/2017/06/03/sans-titre-1_2626492.jpg » /> </span></a><a title=trans maroc trans rachid.Boudjedra trans saïd.Boutéflika

Notre collègue Chahreddine Berriah, chef du bureau régional d’El Watan à Tlemcen, est l’un des lauréats de la première édition du Prix migration des médias (presse écrite, télévision, radio) qui lui sera décerné le 14 juin à La Valette, capitale de Malte.

Son reportage «Immigration irrégulière/Ghetto de Maghnia, le 6e continent», publié le 24 mars 2017 sur El Watan Week-end, a eu les faveurs du jury composé de dix membres, parmi 121 productions journalistiques réalisées par des journalistes des deux côtés de la Méditerranée.

«L’évaluation a été effectuée par un jury composé de journalistes réputés et les membres du partenaire médiatique du Prix, le Hub Open Media», précisent les organisateurs de ce prix. Le prix Migration Media reconnaît et récompense l’excellence, la pertinence et l’actualité de 36 sujets de journalisme traitant de la migration dans la région euro-méditerranéenne sous tous ses aspects. Le prix consiste à remporter un contrat financé par l’Union européenne pour produire un nouveau contenu original, plus long ou plus détaillé et plus étudié, couvrant d’autres aspects de la migration ou le problème initialement traité.

Chahreddine Berriah est l’auteur, entre autres, d’Itinéraires interdits, récit bouleversant sur la question des migrants clandestins, sorti en France aux éditions Le chasseur abstrait (collection Lettres Terres). A l’origine, le récit devait s’intituler Sans ordre mission et était attendu en 2008. Mêlant fiction et réalité, fol espoir d’une vie meilleure et folie des hommes, cet opus (110 pages) reproduit l’expérience vécue par notre collègue au contact des communautés subsahariennes massées le long de l’Oued Jorgi, célèbre camp d’apatrides situé à 4 kilomètres de Maghnia, sa ville natale, à la frontière algéro-marocaine. Itinéraires interdits retrace surtout les déboires des migrants subsahariens de Gao, au Mali, jusqu’à Nador au Maroc, en passant par l’Algérie, notamment par le camp informel de Maghnia.

 Mammeri Abdelkrim / el watan / dimanche 04 juin 2017

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