échos des médias.12
*** échos des médias.12 ***
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* le blogueur Merzoug Touati après une peine de deux ans passés en prison retrouve sa liberté.
Le tribunal criminel de Skikda a condamné lundi le blogueur Merzoug Touati à une peine de deux ans de prison ferme et trois ans de prison avec sursis. Ainsi, le blogueur qui croupit en prison depuis deux ans retrouve sa liberté.
Le procès qui devait commencer à 9h00 s’est ouvert à 11h00. Et pour cause, le refus de la police de laisser des citoyens assister au procès. Il a fallu l’intervention des avocats de Touati Merzoug et celle du président du tribunal criminel pour que les jeunes citoyens, venus de Béjaia, puissent enfin accéder à la Cour de Skikda.
Répondant aux questions du juge, le blogueur a nié toutes les accusations dont il fait l’objet, à savoir ” échange d’informations avec des agents étrangers de nature à nuire à la position diplomatique de l’Algérie” et “incitation à attroupement armé”.
” Je suis journaliste indépendant, j’ai contacté différentes personnes dans le cadre de mes enquêtes journalistiques.”, a indiqué l’accusé.
Le procureur a requis une peine de 5 ans de prison ferme contre le blogueur condamné, en juin 2018, par le tribunal de deuxième instance de Béjaia à 7 ans de prison ferme. Après ce verdict, l’affaire est portée ensuite devant la Cour suprême qui a décidé, en novembre dernier, de renvoyer l’affaire devant le tribunal criminel de Skikda.
Dans leurs plaidoiries, aujourd’hui, les avocats du blogueur dont Me Salah Dabouz, Zoubida Assoul, Hamaili Boubaker et Hakim Saheb, se sont succèdés pour ďémonter les accusations précitées. Ils ont rappelé que Touati, chômeur de son état, n’est pas en mésure de détenir des informations susceptibles d’intéresser des puissances étrangères. Les avocats ont expliqué en outre que le dossier Merzoug Touati “ne contient pas de preuves tangibles” pouvant justifier sa condamnation à la prison.
Pour rappel, Merzoug Touati a été arrêté le 16 janvier 2017 à Béjaia, après avoir publié une interview avec Hassan Kaabia, porte parole ( en arabe) du ministère des Affaires étrangères Israélien. Kaabia à révélé au blogueur que l’Etat d’Israël disposait, jusqu’au début des années 2000, d’un bureau de liaison à Alger.* elwatan- lundi 04 mars 2019
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Liberté de la presse :
Le Maroc renoue avec les méthodes de barbouzes à Paris même !?
**avec les complicités des autorités françaises ?
L’organisation Reporters sans frontières (RSF) a demandé l’ouverture d’une enquête sur les incidents qui ont entravé une conférence sur la liberté de la presse au Maroc organisée, vendredi soir à Paris, par l’Association de défense des droits de l’homme au Maroc (Asdhom).
A cette conférence devaient participer des militants des droits humains, dont Khadidja Radi, militante et lauréate de nombreux prix internationaux reconnaissant ses combats, et des journalistes Hassane Zerrouky et Hicham Mansouri. Un groupe d’une quinzaine d’individus, soupçonnés d’être envoyés par les services consulaires et de renseignements marocains, a fait irruption dans la salle pour interrompre brutalement la conférence en proférant des insultes et menaces envers les organisateurs et les intervenants.
La conférencière Khadidja Radi, militante surveillée de près au Maroc, a indiqué au journal L’Humanité avoir «reconnu au moins deux individus venus du Maroc». «Il est inconcevable que des journalistes et des militants marocains ne puissent librement et en toute sécurité se réunir à Paris pour aborder la question de la liberté de la presse au Maroc», a déclaré RSF dans un communiqué, demandant aux autorités françaises «d’identifier les responsables du sabotage de cette conférence et de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité des journalistes et l’exercice de la liberté de la presse sur le sol français».
Des témoins présents sur place indiquent que «les organisateurs ont affronté la descente d’une quinzaine de baltaguia, horde de brutes payés pour casser et dont une majorité vit dans les obscurités de toutes sortes de trafics protégés et manipulés par les services consulaires et de renseignements marocains à l’étranger et dédiés aux basses œuvres contre les démocrates marocains en Europe». «Chaises jetées, personnes poussées, un blessé léger.
Ils ont saboté le réseau électrique et jeté des boules puantes avant de partir et avant l’arrivée de la police française», racontent-ils encore avant de préciser : «La DGED et la DGST nous ramènent aux années noires de Hassan II et de Basri… jusque sur le territoire français !» RSF rappelle que le Maroc se situe à la 135e place sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse en 2018.** elwatan – mercredi 20 février 2019
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Incendie de l’imprimerie d’El Khabar et d’El Watan à Constantine :
Un désastre et des interrogations
La mine triste et résignée, les travailleurs de Simprec-Constantine, massés devant le poste de garde, scrutaient les réponses à leurs interrogations nombreuses. Dès la première heure hier, ils s’étaient précipités sur leur lieu de travail détruit par les flammes.
L’armada de pompiers et de policiers les rassure face au feu, mais n’apporte guère de réponse quant au sentiment d’avoir été trahis.
Il a fallu seulement 4 heures pour anéantir les 4300 m² de leur moyen de production, le site de la SARL Simprec, filiale d’El Khabar et d’El Watan, spécialisée dans l’impression des journaux.
Le site, situé dans la zone d’activité de Ali Mendjeli, fumait encore jusqu’au milieu de la journée. «Tout est parti en fumée», ne cesse de répéter Hocine.
Choqué, le directeur technique n’en revient pas de cette catastrophe qui emporte cette imprimerie qu’il a vu naître et grandir.
A force de l’écouter, le directeur de l’imprimerie, Lamine Khattabi libère ses larmes et s’étouffe en retenant des sanglots. «Nous trimons jusqu’à 18 heures par jour pour redresser la barre de l’entreprise et nous y sommes arrivés, Dieu merci. Pour nous, c’est plus qu’un travail et un salaire, c’est une mission que nous assumons avec conviction.
J’ai dû retirer Hocine des flammes tellement il est dévoué à l’imprimerie», raconte Khattabi avec difficulté. A ce moment, apparaissent les limiers de la police scientifique avec leurs combinaisons blanches, marchant sur les pas des sapeurs-pompiers qui, eux, scrutent tous les coins pour s’assurer qu’il ne subsiste aucun foyer de feu. Le sinistre s’est déclenché vers 4h45, précise Achraf, l’un des deux veilleurs de nuit.
L’esprit vif, malgré une nuit blanche et mouvementée, Achraf affirme avoir tout consigné sur le registre, depuis le bruit provoqué par un probable court-circuit jusqu’à l’arrivée une demi-heure après des premiers camions de la Protection civile.
Il raconte : «On venait de prendre le relais de gardiennage. J’ai entendu un bruit violent, suivi d’une coupure générale du courant électrique.
J’ai accouru avec mon collègue à l’intérieur du hangar, où nous avons découvert que tout le stock de journaux invendus avait pris feu.
Nous avons été incapables d’agir, tellement la fumée nous étouffait, alors nous avons alerté la Protection civile. Je les ai appelés trois fois d’ailleurs, et entre-temps notre collègue de la société de diffusion nous a rejoints pour tenter de faire quelque chose, mais nous étions impuissants. Nous avons juste réussi à fermer les vannes de la citerne de gaz GPL pour l’isoler.»
En l’absence des travailleurs, l’incendie n’a fait heureusement aucune victime, mais il a emporté tout le bâtiment étalé sur 4300 m².
Les 32 camions et les nombreuses équipes de la Protection civile ont tout fait pour éteindre le feu, mais les dégâts sont considérables, tels que détaillés par le directeur de l’imprimerie, Lamine Khattabi.
480 tonnes de stocks de journaux invendus destinés au recyclage, 6000 fardeaux d’alvéoles destinés à l’exportation, 52 tonnes de papier arrivés la veille du sinistre, le tout a été ravagé par le feu.
A quoi s’ajoutent un stock d’encre de six mois d’impression, des stocks de pièces de rechange et de produits d’entretien, des équipements propres aux deux lignes de production et toute la partie administrative composée d’une vingtaine de bureaux. Le bilan des pertes est très lourd.
Le site est, certes, couvert par l’assurance, mais une première estimation avance un chiffre de 200 milliards de centimes emportés par les flammes, toujours selon M. Khattabi.
Les employés de l’imprimerie, rencontrés sur site, avaient du mal à cacher leur stupeur et une sourde colère, trahissant des soupçons d’un acte criminel. De son côté aussi, le directeur de l’imprimerie affirme que le système anti-incendie du site est infaillible et que toutes les mesures sont respectées à la lettre. Mais on ne peut rien affirmer avant d’avoir le rapport de l’enquête policière.
En attendant de quantifier les dommages, ce sinistre met à l’arrêt l’imprimerie qui tirait pour trois quotidiens, à savoir El Watan, El Khabar et Liberté, en plus d’El Khabar Erriadhi. Il met aussi en difficulté les propriétaires et les 65 employés.
* NOUREDINE NESROUCHE - elwatan – mercredi 06 février 2019
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Simprec , Enimpor et ALDP : Imprimeries sous pression
Les trois imprimeries appartenant à El Khabar et El Watan souffrent d’un énorme déficit qui s’est installé dans la durée», selon des informations rapportées par le site électronique bourse-dz.com, quelques jours seulement avant le sinistre qui a frappé hier l’imprimerie de Constantine.
Selon la même source, «avec des bilans financiers négatifs, les imprimeries des deux puissants journaux risquent de ne plus pouvoir convaincre les banquier de l’octroi de lignes de crédit dédiées à l’importation du papier».
Les deux quotidiens ont construit, au début des années 2000, trois imprimeries : Simprec à Constantine, Enimpor à Oran et Aldp à Alger pour «s’assurer une indépendance éditoriale».
Ces imprimeries ont été lancées pour permettre aux deux titres de presse de consacrer les énergies à la mission principale qui consiste à produire des contenus diversifiés et de qualité.
Les annonceurs de leur côté bénéficient d’une technologie d’impression capable de reproduire des annonces toujours plus riches en détails créatifs et en couleurs.
Pour les deux éditeurs, il s’agit d’une «planification stratégique», identifiant l’impression comme un segment d’avenir. L’enjeu, en fait, est d’investir le créneau de l’impression pour élargir l’industrie de la presse et consolider leur position sur le marché.
Les deux associés ont été contraints récemment de fermer l’imprimerie de Ouargla pour des raisons économiques.
Ces imprimeries ont mobilisé un investissement de 37,5 milliards de dinars pour chaque associé. Comme client extérieur, elles n’ont que Liberté. Mais depuis pratiquement cinq ans, les volumes des tirages ont drastiquement chuté.
Du coup, les trois imprimeries ont enregistré une chute de 40% sur les chiffres d’affaires respectifs et sont toutes déficitaires. La plus touchée parmi les imprimeries est celle de Constantine, Simprec, qui a cumulé le déficit depuis 2016.
Au cours de cette année, le chiffre d’affaires est tombé de 315 millions de dinars à 255 millions, accusant au passage un déficit de 23 millions de dinars. En 2017, ce déficit est plus significatif avec un résultat négatif de 60 millions de dinars. En 2018, le déficit a atteint un seuil insupportable de 13 milliards de centimes.
La crise du papier se fait sentir au niveau de ces imprimeries d’El Watan et El Khabar et les deux quotidiens seraient appelés à réduire leur tirage dans les prochains jours pour amortir le déficit des imprimeries.
Ces difficultés surviennent, faut-il le préciser, dans un contexte de crise de la presse écrite plus que jamais confrontée frontalement au défi du numérique. Le premier média reste le digital, c’est une réalité que nous observons au quotidien, surtout pour les jeunes.
La presse écrite est aussi confrontée à la concurrence des autres médias. Les populations exposées quotidiennement aux médias selon les derniers chiffres d’Immar (société spécialisée dans la médiamétrie), sont comme suit : 16,7 millions de téléspectateurs, 16,1 millions d’internautes, 14,1 millions utilisent les médias sociaux, 3,4 millions sont des auditeurs de la radio et 2,6 millions des lecteurs de la presse écrite.
Dans le contexte pré-électoral actuel, une question se pose avec acuité : quel avenir pour la presse algérienne ? Va-t-elle vers une asphyxie progressive ou programmée ? D’autant plus que l’état de santé du président, la corruption, les biens des dirigeants et les mouvements sociaux deviennent des sujets épineux et de plus en plus difficiles à aborder.*KAMEL BENELKADI - elayan - mercredi 06 février 2019
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Tahar Djehiche. Caricaturiste
El Meghaier est notre Amérique à nous par sa diversité
Les habitants de la commune d’El Meghaier ont eu gain de cause : le gouvernement a finalement décidé de la réalisation du projet de doublement de la RN3, une revendication qu’ils ont soulevée il y a quelques jours. Bilan : des affrontements, des arrestations et même des blessés.
– Comment avez-vous vécu les derniers événements de Meghaier et quelle est votre position envers la tournure prise par cette contestation ?
En vérité, j’ai suivi les événements de Meghaier à partir de Mostaganem où je réside. Les réseaux sociaux m’ont permis de rester en étroit contact avec ma ville et de suivre de très près et au détail ce qui s’est passé. Il est de notoriété publique que la revendication d’un dédoublement de la voie du tronçon reliant Still dans la wilaya de Biskra à Om Tyour, Meghaier, Sidi Khelil et Djamaa dans la wilaya d’El Oued, mais aussi d’autres villes de Oued Righ, remontent à deux décennies.
Ces localités qui s’étendent sur 150 km sont le théâtre de terribles accidents de la circulation tout au long de l’année. Ils réclament l’élargissement et la rénovation de la voie à la survenue de chaque accident sur cette Route nationale encombrée de poids lourds et de véhicules de divers tonnages de passage par cette région agricole, d’autant plus qu’il s’agit d’une route névralgique assurant la liaison entre l’est et le sud du pays.
Je me suis rendu dernièrement à ma ville natale, El Méthanier sur cette même route et j’ai constaté la gravité du danger. Des tensions ont souvent été provoquées par les accidents successifs depuis pas mal d’années avec plusieurs manifestations citoyennes mais cette fois-ci, la colère a explosé après la mort de quatre jeunes de la ville.
– Vous avez produit une pléthore de dessins caricaturaux ces cinq derniers jours, entièrement consacrés à Meghaier. Qu’est-ce qui vous a le plus inspiré ?
Votre journal a suivi de près mes péripéties avec la justice et le harcèlement dont j’ai été victime pour avoir dessiné des caricatures et usé de mon droit à la liberté d’expression. Mon combat pour la liberté d’expression et pour l’émancipation d’El Meghaier m’ont valu le respect auprès des citoyens qui m’informent en toute confiance de ce qui se passe. C’est pour cela que je sais que la dernière protestation était pacifique et civique, les femmes et les enfants ont participé ainsi que des familles entières.
Ce qui m’a le plus inspiré est cet esprit de solidarité devant la gravité du moment de deuil qui m’a touché, surtout que même les conducteurs étaient solidaires des contestataires. L’ambiance était admirablement festive et même comique dans certains de ses détails et cela m’a inspiré plusieurs dessins pour exprimer cet état d’esprit unique. Aussi, le traitement médiatique de ces événements m’a sidéré de par sa partialité et son manque de crédibilité.
J’ai même ressenti du mépris dans certaines couvertures au même titre que celle envers les candidatures à la présidentielle, les médias tournent tout en dérision et je sais qu’ils ont leurs relais à Meghaier et qu’ils veulent à tout prix rendre inaudible la voix des citoyens et citoyennes d’El Megaier à tout prix même en usant du mensonge pour pousser les forces de l’ordre à réprimer la manifestation.
– La caricature est le baromètre de la liberté d’expression, ou situez-vous l’Algérie et quel est votre seuil de liberté ?
Je reste fidèle à ma ville d’origine et j’ai encouru plusieurs peines de prison pour elle en dessinant beaucoup de caricatures, car elle mérite d’être érigée en exemple du vivre-ensemble en intelligence et de l’harmonie sociale.
El Meghaier est notre Amérique à nous en Algérie par son vivre-ensemble, sa diversité ethnique et ses couleurs magnifiques. J’en suis d’autant plus fier qu’on m’a rapporté que des antiémeutes ont proféré des insultes racistes envers les manifestants, ce qui a eu pour effet d’exacerber la colère et explique leur violente réaction.
Je suis choqué de voir qu’on ne respecte pas la volonté du peuple et qu’on fasse fi de leurs revendication légitimes et tout à fait ordinaires telles qu’une route praticable dans le Sahara. Oui, la caricature est un matériau artistique formidable dont l’existence est primordiale pour le développement de la société.
Et puis, laissez-moi vous dire que ce pouvoir nous met dans une situation de sarcasme et d’ironie de par la bouffonnerie et la clownerie ambiante doublées d’ignorance et le retour de maladies oubliées telles que la variole, la peste et le choléra, mais aussi cette cocaïne à profusion. Nous vivons dans un climat de peur, mais je pense que nous avons pris l’habitude de se risquer à dessiner sous l’emprise de la peur et de la menace. Un pays tel que la Suède a-t-il un seuil de liberté ? Voyons si nous sommes réellement en Suède.
Tahar Djehiche : est né à El Meghaier en 1961. Il e est caricaturiste autodidacte et enseignant à la retraite. Il publie quotidiennement des dessins en relation avec l’actualité sur son compte facebook. En 2015, il est poursuivi en justice pour atteinte à l’image du président de la République, en raison d’une caricature et de deux écrits partagés sur facebook. Acquitté, il vit depuis à Mostaganem.
*HOURIA ALIOUAI - - elayan - vendredi 08 février 2019
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Journée d’étude à l’ENSJSI d’Alger
«L’écosystème du journalisme sous l’emprise de la numérisation»
Les Réseaux sociaux numériques (RSN) étaient en débat, mercredi dernier, à l’occasion d’une journée d’étude organisée par le laboratoire Medias, usages sociaux et communication (MUSC), que dirige le professeur Belkacem Mostefaoui, à l’Ecole nationale supérieure de journalisme et des sciences de l’information d’Alger (ENSJSI).
Les intervenants ont mis l’accent, entre autres, sur «l’écosystème du journalisme algérien sous l’emprise de la numérisation». Ainsi, Khaled Lalaoui, enseignant à l’ENSJSI, et Yousra Boutra, doctorante, ont fait une communication sur l’apprentissage dans l’écosystème informationnel interactif, tandis que Hadjer Kouidri, enseignante dans le même établissement, a parlé de «l’interactivité Webdoc, comme elle a également fait une analyse sémiotique du site web de France 24 (Evénements de Bentalha)».
De son côté, Dr. Fella Bourenane, maître de conférences à l’ENSJSI, a présenté une communication sur le thème «Humanités numériques : territorialités, acteurs, nouvelle philosophie». Elle a ainsi souligné, dans son intervention, que «plusieurs disciplines scientifiques ont connu des transformations intrinsèques et profondes. Ce terme renvoie à la notion d’humanisme dans un monde où le numérique est devenu une force hégémonique», a-t-elle précisé.
Amira Bensenouci et Moussa Nadjid Djouada, respectivement doctorantes à l’ENSJSI et à l’USTHB de Bab Ezzouar, ont présenté une étude sur «l’IntyMag, un webzine féminin algérien collaboratif sur les RSN». «Nous voulons à travers cette étude connaître les motivations qui animent les propriétaires du site, les collaboratrices et les journalistes qui produisent l’information et qui communiquent sur les comptes officiels du site sur les RSN, afin d’accroître la visibilité de leurs sites.
Notre travail s’inscrit dans une approche quali-quantitave fondée sur l’analyse des entretiens avec la fondatrice du site, d’une part, puis, l’analyse du contenu des comptes de ce site sur les RSN», expliquent les mêmes chercheurs, qui estiment que les réseaux sociaux numériques contribuent à un processus accéléré de démonopolisation de la production journalistique. Par ailleurs, Dr Samir Ardjoun, coordinateur scientifique de cette rencontre, a évoqué le marketing digital des médias. D’autre part, notons qu’une table ronde avec des professionnels de la presse numérique était au programme de ce rendez-vous scientifique.
*H. AZZOUZI - - elayan - mercredi 06 février 2019
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*Les journalistes Abdou Semmar et Merouane Boudiab remis en liberté
**Vidéo: Les journalistes Abdou Semmar et Merouane Boudiab remis en liberté
***Le tribunal de Bir Mourad Rais ( Alger) a remis en liberté, jeudi 08 novembre 2018, dans la soirée, les journalistes Abdou Semmar et Merouane Boudiab, pour complément d’enquête. Le procureur avait requis une peine d’une année de prison ferme assortie d’une amende de 200 000 dinars, a appris Elwatan.com auprès de Me Hamaili Boubaker, membre du collectif d’avocats des deux journalistes du site Algérie Part, accusés de ” menaces, insultes et atteinte à la vie privée”. Les plaignants dans cette affaire sont le wali d’Alger Abdelkader Zoukh, et le directeur d’Ennahar TV, Anis Rahmani. Abdou Semmar et Merouane Boudiab avaient été arrêtés par la gendarmerie le 23 octobre dernier à Alger.*médias/ 09 novembre 2018
***Après 16 mois de détention préventive : Saïd Chitour enfin libre
Après une heure d’interrogatoire, une heure de plaidoiries et deux heures de délibéré, le tribunal criminel a condamné hier le journaliste-fixeur Saïd Chitour à une peine de 16 mois de réclusion criminelle, dont une année avec sursis, alors que le parquet avait requis une peine de 5 ans. Saïd Chitour a quitté la prison d’El Harrach en fin de journée. Entouré de policiers, Saïd Chitour est apparu hier très affaibli. Assis sur le banc des accusés de la salle 2 du tribunal criminel de Dar El Beïda, à Alger, il avait la tête bien rasée, laissant apparaître de nombreuses boursouflures, le bras marqué par des traces de perfusions, dont une récente.
Il ne cessait de saluer de la main les membres de sa famille – dont sa mère – venus très nombreux le soutenir. La programmation de son procès a été une surprise pour tout le monde, étant donné qu’elle n’était ni sur le rôle de la session du mois de novembre ni dans celle de décembre.
Le 4 novembre, la Cour suprême a rejeté le pourvoi en cassation contre la criminalisation des faits, et renvoyé l’affaire devant le tribunal en un temps record, pour être enrôlée sous le n°93 bis. Unique dans les annales de la justice.
Assisté par deux assesseurs, le juge Hakim Mansouri, présidant l’audience, après tirage au sort des quatre membres du jury, demande au greffier de lire le contenu de l’arrêt de renvoi qui résume les faits reprochés à l’accusé, liés à «intelligence avec des puissances étrangères de nature à porter atteinte à la sécurité et l’économie du pays», et qui sont passibles de la prison à vie.
Appelé à la barre, Saïd Chitour nie toutes les accusations. «Je rejette tous les faits qui me sont reprochés. Je suis un journaliste professionnel. Tout ce qui a été dit est un pur mensonge.
J’aime trop mon pays pour le trahir. L’Algérie coule dans mes veines, je suis issu d’une famille de révolutionnaires, comment pourrais-je être un traître.
J’ai travaillé durement pour permettre aux journalistes de bénéficier de formations à l’étranger, les aider à se professionnaliser, tout cela pour donner une bonne image du pays», lance-t-il d’un ton sec avant que le juge ne l’interroge : «Expliquez-nous votre relation avec l’ambassade d’Afrique du Sud.»
L’accusé : «Je fais partie de l’association Nelson Mandela, et à sa sortie de prison, les diplomates m’ont demandé de les aider à faire un reportage sur les dirigeants de la Révolution qui l’ont aidé durant son combat. Ils me demandaient aussi de traduire les articles en arabe et en français. Je faisais une sorte de compilation de toute la presse algérienne dans tous les domaines.»
Le juge : «Dans le domaine de la sécurité ?» L’accusé : «Sécuritaire, économique et même culturel. Ils ne connaissaient rien de l’Algérie.» Le juge : «Et les partis politiques aussi ?» L’accusé : «Même les activités politiques, et toutes ces informations, je les puisais des sites web.
Ce sont des articles de presse.» Le juge : «Qu’en est-il de vos relations avec l’ambassade de Corée du Sud ?» L’accusé : «Les diplomates voulaient avoir des relations politiques assez fortes avec l’Algérie. Ils m’ont demandé de les aider à créer des opportunités d’investissement avec des hommes d’affaires ou des entrepreneurs.
J’ai pris attache avec certains de ces derniers pour des mises en affaire.» Le juge : «Qu’en est-il de votre relation avec le premier conseiller de l’ambassade de France ?» L’accusé : «Il connaît mon parcours durant les années 1990, et il m’a demandé de faire une biographie pour parler de ces événements.
Je suis issu d’une famille révolutionnaire. Ma mère a hébergé le Colonel Amirouche, mon père était un moussebel, comment pourrais-je un instant penser à trahir mon pays ?» Très serein, Saïd Chitour explique à chaque fois, que les informations qu’il analysait au profit des ambassades étaient puisées des articles de presse.
Tout en lisant les documents sous ses yeux, le juge précise : «Vous avez remis des photos et plans d’une entreprise…» Mais Chitour s’exclame : «Jamais. Ils m’ont juste demandé si cette société existait, j’ai dit qu’elle est réelle. Je leur ai envoyé la photo qui était publiée sur le site de cette même entreprise où il y avait même le plan. Ces informations sont disponibles sur le moteur Google.»
L’accusé est ensuite mis face au procureur général, qui commence par l’interroger sur la contrepartie que l’accusé recevait. «Je ne l’ai pas caché. J’ai dit que j’étais un journaliste et tout le monde me connaît comme étant correspondant de World Service de la BBC, mais aussi du Washington Post, de France 24, pour ne citer que ces organes.»
Le procureur général : «Pourquoi envoyer ces rapports aux ambassades et non pas aux médias ?» L’accusé : «Ce ne sont pas des rapports, mais des discussions, des analyses ou plutôt des avis. Il n’y a rien de secret ou qui touche à la sécurité du pays.»
«Des informations que toute la presse avait relayées»
Le représentant du ministère public demande à Chitour si ces chancelleries n’avaient pas d’interprètes pour traduire les articles de presse, et sa réponse a été : «Je suis un journaliste dont l’expérience et l’avis sont importants pour eux. Ils ne peuvent pas se fier directement aux sites internet ou à certains articles, ils me demandent de leur faire des analyses, qui restent un avis, pas plus.»
Sur sa relation avec le chargé d’affaires de l’ambassade de Corée du Sud, Chitour insiste pour dire que le diplomate voulait un rapprochement avec les hommes d’affaires parce que, selon lui, l’Algérie «n’est connue que par l’ancienne puissance coloniale».
Il rappelle les efforts qu’il a consentis auprès de ces ambassades pour aider des journaux à créer une chaîne de télévision et à former les journalistes aux métiers de l’audio-visuel. Mais, le représentant du ministère public revient à la charge :
«Vous aviez déclaré qu’un diplomate de l’ambassade de Corée du Nord vous avait demandé des informations sur les diplomates sud-coréens et les marchés qu’ils ont obtenus auprès de l’armée.
Expliquez-vous.» Saïd Chitour s’écrie : «J’ai refusé catégoriquement… et je l’ai dit.» Le parquetier insiste : «Vous avez donné des informations sur les généraux en détention.» L’accusé : «Ce sont des informations que toute la presse a relayées.
Il n’y avait rien de secret.» Le représentant du ministère public poursuit son interrogatoire : «Pourquoi le premier secrétaire de l’ambassade d’Afrique du Sud vous a-t-il recommandé à son successeur à la veille de son départ ?» L’accusé : «Toutes les ambassades ont une liste de personnalités de la société civile, avec lesquelles elles entretiennent des relations.
Il n’y a rien d’anormal. Je les aide à comprendre l’Algérie, son histoire, sa culture, sa politique.» Le procureur général : «Une ou deux semaines avant votre arrestation, vous aviez demandé à vos correspondants étrangers de cesser les contacts téléphoniques et d’utiliser la messagerie électronique.
Pourquoi ?» L’accusé éclate, les larmes aux yeux : «J’en avais marre. J’étais trop stressé. Ma santé se détériorait. J’étais trop malade. Je ne voulais pas qu’ils me contactent. Ce n’est pas pour rien que toutes ces bosses sont apparues sur ma tête. J’aime trop mon pays.»
Un de ses avocats, Khaled Bourayou, lui demande à qui rendait-il compte de ce qu’il faisait, et Saïd Chitour répond : «Le service du colonel Smaïl était au courant de tout ce que je faisais. D’ailleurs, quand je suis revenu d’Espagne, deux de ses officiers m’attendaient.
Ils m’ont dit que j’étais invité à dîner chez lui, mais ils m’ont emmené en prison. Vers le mois de mai 2017, la relation a été coupée, parce que j’ai parlé de l’état de santé de Gaïd Salah (NDLR : le vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’Anp).»
Dans son réquisitoire, le procureur général demande une peine de 5 années de réclusion criminelle contre l’accusé, qu’il juge coupable d’avoir «collecté et donné des informations à des chancelleries qui sont de nature à porter atteinte à la sécurité et à l’économie du pays».
Composée de quatre avocats – Khaled Bourayou, Miloud Brahimi, Mustapha Bouchachi et Naima Demil –, la défense de Saïd Chitour plaide quant à elle l’acquittement.
D’abord Me Brahimi, qui insiste sur l’état de santé de son mandant, puis évoque cette troublante programmation de l’affaire, en disant : «Le matin même, le greffier de la Cour suprême ne croyait pas qu’un arrêt daté du 4 novembre puisse être signé de sitôt.
Il faut un minimum de 2 mois pour arracher le renvoi.» L’avocat rappelle que «lorsqu’il n’y a pas de partie civile, c’est qu’il n’y a pas de victime. Chitour est resté 16 mois en prison.
C’est lui la victime. La justice n’avait pas besoin d’une telle erreur. Donnez-lui la chance de récupérer ce qui est récupérable. Il y a une semaine, lorsque je l’ai vu, il n’avait pas ces bosses sur la tête. Permettez-lui de se soigner parmi les siens».
Abondant dans le même sens, Me Khaled Bourayou affirme que Saïd Chitour a été «trahi» par les Services. «Il informait les Services de toutes ses activités au niveau des ambassades. C’est la première fois qu’un service de sécurité dénonce un élément qui travaillait pour lui.
Que reste t-il ?» déclare l’avocat, qui révèle que des informations importantes ont été retirées du dossier. Il explique que toutes les ambassades ont des relations avec la société civile, et que lui-même, en tant qu’avocat, avait pour habitude d’être reçu et de discuter de la situation du pays avec des diplomates.
«Est-ce que cela fait de moi ou des personnalités de la société civile des espions ?» demande-t-il, avant de réclamer, les larmes aux yeux, l’innocence pour Chitour.
Me Bouchachi tente de démonter toute l’accusation, à travers la définition des documents qui peuvent être considérés comme étant de nature à porter atteinte à la sécurité ou l’économie du pays.
Pour lui, Chitour, en tant que parfait anglophone, «était sollicité pour donner son avis comme tout citoyen, sur la situation du pays. Quelles sont donc ces informations qui ont touché à la sécurité ?»
Abondant dans le même sens, Me Demil revient sur les mêmes argumentations avant de réclamer l’innocence.
Le tribunal a ajouté une question subsidiaire, relative à l’intention ou non de donner des informations pour porter atteinte à la sécurité du pays, et à la qualité de Chitour pour détenir celles-ci.
Après trois heures de délibéré, le tribunal a prononcé une peine de 16 mois de réclusion criminelle, dont une année avec sursis. Les youyous de la mère de Chitour, les applaudissements de sa fratrie et les cris de soulagement de ses proches ont créé une ambiance lourde et tendue dans la salle d’audience. *elwatan / lundi 12 novembre 2018
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Journée nationale de la liberté de la presse :
Des journalistes emprisonnés, d’autres harcelés
Des journalistes, des blogueurs, des caricaturistes payent cher leur liberté de «ton» dans une Algérie se vantant d’être «démocratique» et «républicaine». En 2013, le président Bouteflika a décrété le 22 octobre Journée nationale de la presse, en hommage à la presse nationale.
Depuis, et toujours sous l’ère Bouteflika, des journalistes sont morts en prison alors qu’ils n’ont cessé de crier leur innocence et d’autres risquent de connaître le même sort. Pour, justement, marquer cette journée dédiée à la presse, des journalistes ont décidé de la célébrer autrement, loin du folklore des officiels et proche du vécu souvent amer des journalistes qui subissent une double pression : interne liée aux problèmes de leur entreprise et celle des pouvoirs publics. Aujourd’hui, un collectif de journalistes appelle à un sit-in à la maison de la presse Tahar Djaout, pour demander la libération du journaliste et collaborateur de médias anglophones, Saïd Chitour, détenu en prison depuis presque 16 mois.
Malade, son état de santé ne cesse de se dégrader, Saïd Chitour clame son innocence depuis son arrestation, le 5 juin 2017, à l’aéroport international d’Alger et placé en détention depuis. Il est accusé d’avoir livré des informations classées secrètes à des diplomates étrangers. Il risque la prison à vie et surtout d’y laisser sa vie, comme ce fut le cas pour Mohamed Tamalt. Arrêté le 27 juin 2016 et condamné à deux années de prison ferme pour «offense au président Bouteflika et à des institutions de l’Etat», Tamalt purgeait cette peine en raison de contenus publiés sur sa page Facebook.
Depuis le début de sa détention, il avait entamé une grève de la faim de trois mois, qui a conduit à la détérioration de son état de santé. Tombé dans le coma, Tamalt décède après son hospitalisation. Pour ses avocats, la condamnation de Mohamed Tamalt est «symptomatique d’un durcissement du régime à l’encontre de tous ceux qui le critiquent». Plusieurs journalistes ont dénoncé ce qu’ils qualifient d’«assassinat» et craignent que Saïd Chitour ne subisse le même sort.
Mohamed Tamalt et Saïd Chitour ne sont pas des cas isolés, avant eux il y a eu l’ancien journaliste et membre de la Ligue algérienne des droits de l’homme, Hassan Bouras, qui avait lui aussi été condamné à un an de prison ferme, le 28 novembre 2016, pour «outrage à corps constitué» après avoir relayé des propos de personnes faisant état de corruption parmi les responsables de la sécurité de la wilaya d’El Bayadh.
Plus récemment, Merzoug Touati, blogueur de son état, qui a été poursuivi pour «intelligence avec une puissance étrangère» suite à la diffusion sur internet d’un entretien avec un diplomate israélien, une entrevue de nature à nuire à la situation militaire et/ou diplomatique de l’Algérie, ou à ses intérêts économiques essentiels, a été condamné à dix ans de prison ferme par le tribunal criminel de Béjaïa.* NABILA AMIR / lundi 22 octobre 2018
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vidéo: entretien avec Omar Belhouchet
Directeur du journal ELWatan
*entretien avec Mustapha Bouchachi ,
juriste et défenseur des Droits de l »Homme
Où en est le quatrième pouvoir en Algérie?
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**Le syndicat autonome des journalistes algériens verra le jour d’ici janvier
Quinze jours après leur première réunion, plusieurs journalistes de la presse écrite, audiovisuelle et électronique, photographes et caméramen, se sont rencontrés, hier, à la maison de la presse Tahar Djaout, pour la continuité des travaux de le mise en place du syndicat national autonome des journalistes algériens. Ce syndicat aura pour but de défendre les droits et les intérêts socioprofessionnels des journalistes, à travers les 48 wilayas du pays, tous types de presse confondus, loin de toutes susceptibilités et considérations, affirment les membres fondateurs.
Pour avancer et ne pas perdre de temps, les présents ont proposé et voté la création urgente d’une commission provisoire, chargée de mettre sur pied le syndicat et ce, avant le 1er janvier prochain. Une première liste des membres de la commission a même été établie, en attendant de définir les tâches et de préparer un premier rapport destiné aux journalistes membres.
La réunion, devenue un espace de débat et d’intervention entre les journalistes, s’est déroulée essentiellement autour de la sensibilisation. «Malgré tous les essais échoués depuis plusieurs années, on croit toujours en les termes union et syndicat. On a perdu beaucoup de temps jusque-là, il est temps qu’on passe à l’action», confie le journaliste de Sawt Al Ahrar Aziz Touahar.
«Nous sommes arrivés à une situation très sensible. La scène journalistique se retrouve face à de gros problèmes qu’on n’a pas eu même sous le parti unique. Les journalistes souffrent d’insécurité, de mépris des employeurs, de conditions de travail et de rémunérations honteuses… D’ailleurs aujourd’hui, plusieurs journalistes n’ont pas pu assister à la réunion à cause de la sensibilité de leur contrat et par peur de représailles de leurs employeurs», se désole Aziz Touahar.
«Nous sommes tous concernés et il faut qu’on soit solidaires», appelle Samira Azzegag, journaliste au quotidien Horizon. «Aujourd’hui, il y a encore des journalistes dont les salaires ne dépassent pas les 25 000 DA, d’autres sont maltraités ou violentés alors qu’ils accomplissent leur mission… Nous ne devons plus accepter des conditions pareilles.
Nous devons défendre nos droits et surtout rester unis et solidaires pour arriver à nos buts»,continue-t-elle, appelant les présents à faire un travail de sensibilisation et à atteindre le maximum de travailleurs des médias. Pour sa part, l’ancien journaliste Zoubir Khelaifia parle de «guerre» : «Créer un syndicat n’est pas chose facile. Nous nous apprêtons à entamer une guerre… Il nous faut un commando de journalistes pour arriver à notre but…» - RYMA MARIA BENYAKOUB - elwatan – vendredi 23 novembre 2018
**press here: La liberté spoliée
*Journée nationale de la presse» le 22 octobre
*cliquer ici: Où en est le quatrième pouvoir en Algérie?
*Dans la même page:
Un journaliste qui révèle des problèmes, des faits de corruption, d’inégalité et d’injustice est un bon patriote
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Un citoyen bien informé, est un homme capable d’assumer ses choix politiques et autres en toute conscience
*Les journalistes s’alarment sur leur situation socioprofessionnelle :
Nécessité d’organiser la corporation
Des agents de l’EPIC Edeval s’affairaient à planter des fleurs autour d’un globe composé de morceaux de marbre construit au centre de la place de la Liberté de la presse. Les travaux étaient effectués pour accueillir, comme il se doit, le ministre de la Communication et le wali d’Alger. Ni l’un ni l’autre n’est venu, faisant un pied de nez aux élus de l’APC, réunis par le protocole. Le secrétaire général de la wilaya s’était finalement présenté pour une très rapide «Fatiha» lue par un imam d’occasion.
Bien avant l’arrivée retardée des officiels, des journalistes des différents organes de la presse nationale s’étaient regroupés devant le monument aux Martyrs de la presse, dont les noms étaient inscrits sur du marbre noir. «Nous sommes là pour rendre hommage à nos martyrs, mais aussi discuter de l’état de la profession qui connaît une crise financière et une crise morale», s’alarme Aziz Touaher, journaliste à Sawt El Ahrar. Figurant parmi les initiateurs de l’appel lancé la veille sur Facebook, le journaliste considère qu’il est impératif d’organiser la corporation pour que l’incident du député RND, qui a agressé un journaliste d’Echorouk, ne se reproduise plus. «Nous ne sommes contre aucune organisation ou association…
Nous avons demandé à réactiver si nécessaire le SNJ (Syndicat national des journalistes) ou la Fédération nationale des journalistes (FNJA) ou encore lancer une nouvelle organisation. Nous sommes pour le dialogue, loin de toute exclusion», signale-t-il. «Le journaliste doit conserver sa dignité», tranche-t-il.
Démontant l’argument des autorités sur l’absence d’un interlocuteur médiatique valable, Mohamed Mouslim, journaliste à Echorouk, considère que la «seule protection» pour les journalistes est un «syndicat fort» qui mettra fin à la «distribution injuste» de la «rente publique». Riadh Boukhedcha revient, dans son intervention, sur le processus de création de la Fédération nationale des journalistes algériens (FNJA), syndicat mort-né, dont il est l’un des membres fondateurs.
«L’UGTA nous a abandonnés»
«Les officiels nous rendent responsables du vide terrible que connaît la profession, s’offusque-t-il. L’ancien ministre de la Communication, Mehal, qui nous a reçus en 2011, avait promis de prendre en charge certaines de nos revendications, comme la carte de journaliste professionnel, lancée mais pas comme nous le voulions, ou le statut du journaliste, inactif depuis 2008. La grille des salaires unique promise aussi n’a finalement été appliquée que pour le privé.» Le journaliste lance quelques piques contre le sécrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, qui a reçu une délégation chargée du lancement de la fédération. Le PV d’installation de la commission d’organisation d’un congrès constitutif a été cosigné avec le patron de la centrale syndicale. «La commission a travaillé d’arrache-pied pendant 8 mois, mais lorsque nous avons demandé l’organisation d’un congrès, on nous a répondu que le secrétaire général est absent et qu’il a été décidé de geler toutes les fédérations.
La centrale a abandonné les journalistes», regrette Boukhedcha, qui annonce la tenue de rencontres à la maison de la presse Tahar Djaout pour relancer l’initiative. Journaliste au quotidien Le Temps, Karim Aimeur considère que la presse traverse une situation «très difficile», notamment sur le plan financier. La preuve, constate-t-il, plusieurs journaux ont fermé. «Cela est dû, précise-t-il, au recul de la publicité qui est le résultat de la nature de l’économie nationale basée sur la rente pétrolière. Les prix du pétrole ont baissé, ce qui a provoqué un ralentissement des marchés publics et la régression des recettes publicitaires des médias.» A cette crise financière, s’ajoute la détérioration de la situation socioprofessionnelle des journalistes fortement précarisés. Aimeur rappelle aussi que le gouvernement n’a pas tenu ses engagements envers la profession. «Dans son plan d’action pour 2018, il était question de mettre en place l’autorité de régulation de la presse écrite (ARPE) et de débloquer le fonds d’aide à la presse. Or, 2018 tire à sa fin et les engagements ne sont pas honorés», s’offusque-t-il.*IDDIR NADIR - elwatan – mardi 23 octobre 2018
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32 journalistes palestiniens dans les prisons israéliennes
**“Pas moins de 32 journalistes palestiniens croupissent dans les prisons israéliennes”, a indiqué hier le ministère palestinien de l’Information dans un communiqué repris par l’agence officielle Wafa, affirmant que “l’arrestation, hier, de 4 journalistes à Ramallah et la poursuite des agressions contre les institutions des médias et les journalistes révèlent la vérité et la preuve conclusive du mépris israélien des résolutions israéliennes qui garantissent la liberté du travail des journalistes”. En effet, le ministère a affirmé que “l’arrestation du directeur de la télévision Quds, Ala’a Rimawi, du correspondant Mohammad Elwan, du cameraman Hosni Injas et du journaliste Qutaiba Hamdan et la confiscation de deux véhicules et des équipements de photographie font partie des tentatives israéliennes pour terroriser les journalistes, d’imposer la politique de faire taire les voix des journalistes pour ne pas couvrir les crimes continus contre le peuple palestinien”, a rapporté Wafa. “L’augmentation du nombre des prisonniers journalistes à 32, dont 5 écrivaines, envoie un message à l’Union internationale des journalistes, à l’organisation des Reporters sans frontières (RSF) et à tous les partisans de la liberté des médias à intervenir pour libérer les prisonniers”, a ajouté le communiqué qui a mentionné que “l’arrestation de 4 journalistes, l’entrave du travail des journalistes pendant la libération d’Ahed Tamimi et sa mère, hier, le ciblage du cameraman de la télévision Palestine, avant-hier, à Kafr Qadoum, et les violations hebdomadaires continues contre les journalistes dans la couverture des marches pacifiques dans la bande de Gaza nécessitent une intervention internationale rapide pour arrêter et condamner les responsables”.– Liberté/alg / mardi 31 juillet 2018
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Assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi
La presse turque implique Mohammed Ben Salmane

Dimanche, le président turc avait promis de faire une déclaration sur cette affaire au Parlement.
La presse turque a fait état hier d’informations impliquant le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane, dans le meurtre à Istanbul du journaliste Jamal Khashoggi.
Selon le quotidien turc Yeni Safak, l’homme présenté comme le chef d’un commando saoudien de 15 agents, dépêchés à Istanbul pour tuer le journaliste, a été directement en contact avec le bureau de Mohammed Ben Salmane après «l’assassinat».
L’homme en question est Maher Abdulaziz Mutreb, un membre de la garde rapprochée du prince héritier, qu’on peut voir, sur des images de vidéosurveillance diffusées par les médias turcs, arriver au consulat saoudien puis devant la résidence du consul le jour de la disparition de Khashoggi, le 2 octobre.
Dans le quotidien Hurriyet, l’éditorialiste Abdulkadir Selvi a affirmé qu’à son arrivée au consulat, le journaliste a immédiatement été conduit au bureau du consul, où il a été «étranglé» par les agents saoudiens. «Cela a duré entre 7 et 8 minutes.» Le corps a ensuite été «coupé en 15 morceaux» par un médecin légiste faisant partie du commando saoudien, a-t-il soutenu, ajoutant que le corps démembré a été sorti du consulat, mais se trouverait toujours dans un endroit inconnu à Istanbul.
«Si le prince héritier ne rend pas de comptes et n’est pas évincé de son poste, nous ne devons pas clore ce dossier», a indiqué le chroniqueur. Sous le titre «L’étau de resserre autour du prince héritier», Yeni Safak a observé que le chef du commando a appelé «à quatre reprises le directeur du bureau du prince héritier, Bader Al Asaker» après le meurtre de Khashoggi. «Au moins l’un de ces appels a été effectué depuis le bureau du consul général», a ajouté le journal, sans révéler ses sources. Mutreb a aussi appelé «un numéro américain», qui pourrait être celui de Khaled Ben Salmane, frère du prince héritier et ambassadeur du royaume à Washington.
Dimanche, le président turc avait promis que son pays révélera «toute la vérité» sur le meurtre du journaliste saoudien, assurant de son côté ignorer les «détails» des circonstances de sa mort, comme l’endroit où se trouve son corps. «Nous cherchons la justice ici, et toute la vérité sera révélée (…), la vérité nue», a-t-il déclaré à Istanbul. Il a précisé qu’il ferait une déclaration sur cette affaire mardi (aujourd’hui, ndlr) au Parlement.
Contradictions
Après sa disparition le 2 octobre, les autorités saoudiennes ont fini par admettre samedi que le journaliste a bien été tué dans le consulat du royaume à Ankara. C’est le procureur général Saoud Al Mojeb qui a confirmé sa mort. «Les discussions entre lui et les personnes qui l’ont reçu au consulat ont débouché sur une bagarre et sur une rixe à coups de poing, ce qui a conduit à sa mort», a-t-il déclaré, cité par l’agence SPA.
De son côté, le directeur d’un centre de réflexion proche du pouvoir saoudien, Ali Shihabi, a affirmé que Khashoggi est mort étouffé des suites d’un «étranglement». Et Riyad a annoncé le limogeage du n°2 du Renseignement saoudien, le général Ahmed Al Assiri, et de trois autres hauts responsables de ces services, ainsi que d’un conseiller «médias» à la cour royale, Saoud Al Qahtani. Dix-huit suspects saoudiens ont été interpellés.
Jusque-là, les autorités saoudiennes ont affirmé que le journaliste est ressorti vivant du consulat. A son tour, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Al Jubeir, a indiqué dimanche que Jamal Khashoggi a été victime d’un «meurtre», évoquant une «opération non autorisée» par le pouvoir, dont Mohammed Ben Salmane n’était «pas informé».
– Berlin gèle ses exportations d’armes vers Riyad
«L’Allemagne n’autorisera pas en l’état d’exportations d’armes vers l’Arabie Saoudite, compte tenu de l’incertitude qui demeure autour de la mort du journaliste Jamal Khashoggi», a prévenu dimanche la chancelière Angela Merkel.
«Je suis d’accord avec tous ceux qui disent que les exportations d’armes ne peuvent pas intervenir dans la situation où nous nous trouvons, même si ces ventes sont d’ampleur limitée», a-t-elle déclaré à la presse à Berlin, au siège de son parti de centre-droit (CDU).
«Il y a encore des choses qui doivent être éclaircies de manière urgente»par les autorités saoudiennes, car «tout n’a pas été dévoilé», a-t-elle ajouté, condamnant «avec la plus grande fermeté» la mort du journaliste saoudien.
La veille déjà, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, avait tenu des propos similaires sur les exportations d’armes, disant que tant que les circonstances exactes de la mort de M. Khashoggi n’auront pas été éclaircies, «je ne peux pas m’imaginer qu’il y ait une base positive au sein du gouvernement allemand pour approuver des exportations d’armes vers l’Arabie Saoudite», a-t-il dit à la télévision publique, ARD. R. I.
* AMNAY IDIR / elwatan / mardi 23 octobre 2018
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