L’Algérie à travers la presse-4
*ABANDONNÉS PAR LEUR PROGÉNITURE
Alerte! Nos grands-parents se clochardisent
Autrefois guides, conseillers et détenteurs d’expérience, les vieux sont aujourd’hui rejetés par leurs progénitures parties pour fonder une petite famille en ville. Nos grands-parents se clochardisent et l’omerta est très grande sur les chiffres poignants de ces êtres en détresse.
Pris dans le tourbillon de la vie moderne, les jeunes générations font mine d’ignorer les souffrances de leurs grands-parents. Mais les contraintes d’une vie professionnelle et une conception de plus en plus matérialiste du monde expliquent-elles, à elles seules, la dévalorisation et le mépris qui frappent une génération qui a eu à souffrir le martyre d’une guerre de sept ans et la faim?
Aujourd’hui, l’absence de chiffres est vite remplacée par la réalité impudique des rues et des trottoirs de nos villes. Amère, troublante, inquiétante et révoltante, la situation de nos grands-parents interpelle les pouvoirs publics en particulier et la société en général. Ils sont quelque 1 300 dans la wilaya de Tizi Ouzou à vivre seuls dans des cabanes fumeuses, nos grands-parents. Les chiffres émanent de la Caisse nationale des retraites. Ils sont presque autant à recourir aux trottoirs pour gagner leur vie, à 70 ou 80 ans. Tizi Ouzou n’est qu’une partie de l’Algérie et cette réalité est plus alarmante dans d’autres régions du pays. Autre constat effarant: les responsables de la CNR affirment que les chiffres ne traduisent guère la réalité du terrain. Les statistiques ont été réalisées avec des approximations flagrantes. Certains vieux se déclarent seuls abusivement mais, affirme-t-on, d’autres dissimulent leur solitude par pudeur et par tradition. Les chiffres comme les traditions jouent pour instaurer une omerta sur une réalité qui dérange. La clochardisation des vieux met à nu la responsabilité des pouvoirs publics comme celle des jeunes générations, c’est-à-dire leur progéniture. Nous avons choisi d’outrepasser la pudeur des chiffres et faire éclater la chape de plomb qui entoure la clochardisation de nos grands-parents.Autrefois, le grand-père était le guide, la référence et le chef de famille. Aujourd’hui, personne ne l’écoute; il est même ignoré par les petits-enfants, les brus et les autres habitants du village et du quartier. Les histoires de grand-mère ont été chassées par les films et les émissions télé et les conseils vieillots du grand-père sont tombés en
désuétude. «Aujourd’hui, on n’écoute plus la parole sage d’un vieux expérimenté; on
préfère le bruit des pièces de monnaie dans les poches.»
Ali, un quinquagénaire à Ouaguenoun, faisait référence à la considération dont jouissent les vieux bénéficiant d’une retraite des caisses françaises. En effet, attablés à la terrasse d’un café, des vieux ont accepté de converser sur le sujet. «Savez-vous que des vieux ont été agressés par leurs enfants parce qu’ils n’ont pas de retraite en devises?», affirmait Mohand avec un air assuré et ayant passé sa jeunesse dans une mine du Nord. Mais, il a exprimé, là, crûment une réalité qui frappe une grande proportion de cette frange, autrefois respectée. «Pourquoi voulez-vous qu’on soit écoutés, ne voyez-vous pas à quel point les moeurs ont changé?,» s’interrogeait le même orateur.
«Aujourd’hui, même ces vieillards qui ont l’euro, dit Saïd, pointant malicieusement du doigt, son vis-à-vis au jeu de dominos, sont obligés de payer les disc-jockeys pour voir les enfants danser.» «Nous valons quelque chose grâce à Dieu car nous avons souffert dans les usines de charbon, et de textile en France et en Belgique», réplique Mohand.
Beaucoup de grands-parents se regroupent aujourd’hui sur les trottoirs de la ville de Tizi Ouzou ainsi que des petites villes avoisinantes. Ils sont quotidiennement contraints de jouer du coude avec des adolescents non moins misérables afin de gagner leur vie. «Après des décennies sur les chantiers de l’Ecotec (ancienne entreprise du bâtiment) je suis toujours obligé de vendre du tabac à chiquer et des cigarettes pour gagner ma vie», raconte avec résignation Lamara, un septuagénaire. En effet, dans son cas, il y en a beaucoup.
Percevant une retraite jugée non pas insuffisante, mais
misérable, ces derniers vendent du tabac à la sauvette en compagnie d’enfants de leurs enfants. «Mes enfants travaillent mais ils ne gagnent même pas de quoi nourrir leurs enfants. Et, puis, les enfants préfèrent vivre seuls en compagnie de leur femme et enfants», enchaîne son compagnon qui tenait lui aussi une table. Il y étalait des chewing-gums, des cigarettes, du tabac à chiquer, des lames à raser et d’autres objets d’occasion. Ces derniers temps, le phénomène est devenu anodin au point que ces vieux, après avoir été ménagés par les policiers, commencent à subir les raffles. D’autres, en des proportions de plus en plus importantes, recourent à la mendicité. Eh, oui! des vieux mendient en tendant la main. Certains, pour éviter les regards, font la tournée des restaurants pour réclamer une bouchée de pain alors que d’autres n’hésitent pas à quêter dans les cafés pour quelques dinars. Le phénomène était insignifiant mais aujourd’hui, il prend de plus en plus d’ampleur. Une autre partie de nos grands-parents a choisi les jardins publics comme loge de nuit. «Je n’ai plus ni maison ni personne», nous dit un vieux d’une voix inaudible et tremblante.«Quand on n’a plus que l’amour à s’offrir en partage», il faudrait que l’autre partie en veuille. Mais, semble-t-il, ce n’est plus le cas. Le nombre de grands-parents qui vivent seuls s’accroît à une vitesse vertigineuse. «Ceux qui ont de la devise, on les héberge encore par pur matérialisme», affirme un quinquagénaire. Il vit seul dans sa vieille maison. Sa femme est morte mais il ne veut pas se remarier malgré l’insistance de ses enfants, tous mariés et vivant seuls. Da Moh passe ses journées en compagnie de quelques brebis et de son fidèle chien.
II n’est pas le seul. Le phénomène est une fatalité imposée par la vie moderne. «Les gens d’avant, leur retraite, c’était leurs enfants. Aujourd’hui, c’est de l’argent»; la sentence est de Da Moh qui perçoit une retraite insuffisante pour subvenir à ses besoins.Nous avons aussi recueilli le témoignage d’une vieille femme qui avoisine les cent ans mais qui vit toute seule grâce à la charité des villageois. «Mes enfants et mes petits-enfants ne viennent même pas me voir. Ce sont les voisins qui me nourrissent», dit-elle. Cette catégorie préférant la solitude et vivant de la solidarité des voisins est plus importante qu’on le pense.
Beaucoup de cas sont signalés à travers la wilaya. Ils fuient toutes les statistiques déjà tronquées par la pudeur d’une société qui ne trouve plus ses repères. A ce jour, ce n’est ni la retraite médiocre ni la prime de solidarité qui peuvent venir à bout de ce phénomène.
Le problème est tellement complexe pour n’en voir que le côté matériel. C’est aussi l’expression d’un mal qui ronge les sociétés occidentales modernes qui s’installe dans la nôtre. La définition de la structure familiale réduite de nos temps est en porte-à-faux avec celle d’antan. Mais ne faisons-nous pas fausse route vers la modernité?(L’Expression-21.10.09.)
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*Le patriotisme économique a le vent en poupe. Parce que le secteur privé n’a pas répondu aux attentes et aux réels besoins tout comme les investisseurs étrangers qui préfèrent jouer à l’arlésienne en préférant des créneaux plus lucratifs à court terme afin de transférer les substantielles plus-values que génèrent des secteurs versés plus dans les services que dans la production. N’est-ce pas qu’on revient vers ces lointaines années où les méga-complexes industriels foisonnaient sur tout le territoire national, confortant la stratégie alors en vogue, de l’industrie industrialisante? Dans les faits, si une telle politique a échoué c’est parce que les gigantesques entreprises constituaient surtout des gouffres budgétaires stoïquement assumées par un État dirigiste. La suite n’en sera que plus catastrophique avec cette soudaine ouverture de l’économie nationale et la privatisation qui s’est révélée un conglomérat d’importateurs de tout acabit. Ainsi la manne pétrolière a surtout servi à camoufler une économie chancelante dont les exportations hors hydrocarbures constituent à ce jour une part infime pour ne pas dire inexistante. Aussi, envisager de relancer le secteur public sans y appliquer scrupuleusement une stratégie efficiente, c’est se gausser de l’histoire et contribuer à un éternel recommencement au risque de céder de nouveau aux sirènes du libéralisme. Voilà pourquoi cette énième stratégie doit être appliquée avec toute la rigueur requise, c’est-à-dire avec un encadrement de haute facture et un suivi permanent. L’exemple de l’ex-Sonacome de Constantine est édifiant quant à la gabegie générale : des centaines de tracteurs croupissent à l’air libre faute d’acheteurs alors que les barons de l’import en importent le plus normalement du monde! Tout comme notre huile d’olive à la qualité reconnue est littéralement détournée par nos frères tunisiens qui en ont usurpé le label pour la revendre en Europe. Idem pour les dattes… Les exemples sont nombreux dans une économie qui a tous les moyens d’un spectaculaire redressement et qui continue à balbutier, faute justement d’une stratégie.(Le Courrier d’Algérie-20.10.09.)
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* Protesta…
Investir la rue pour se faire entendre. C’est un phénomène qui prend une ampleur alarmante depuis quelques mois. Un phénomène qui mérite une attention particulière des sociologues ; des politologues et surtout des politiques. Car, voir les citoyens de ce moyen d’expression de manière itérative renseigne sur le rasle- bol qu’ils vivent notamment dans les villages qui sont loin du centre de décision. Ces actions, extrême recours après moult lettres et autres pétitions dans la plupart des cas, dénoncent le laxisme, le laisser-aller et l’indifférence des autorités locales, notamment les élus locaux. Ces derniers, appliquant à la lettre l’adage qui dit « la fête passée adieu le saint », oublient, une fois portés à la magistrature locale, trop vite leurs promesses électorales et autres engagements et s’orientent vers plus intéressant. Cependant, ces responsables locaux oublient que la mentalité du citoyen algérien a changé tout autant que ses aspirations. L’esprit revendicatif, après plus de 20 ans d’exercice a pris le dessus sur la résignation qui caractérisait l’algérien, grâce à la prédominance de la logique citoyenne. Par ailleurs, eu égard à la situation financière du pays et aux différents plans de relance initiés par le président de la République, sans oublier les enveloppes budgétaires allouées à chaque wilaya à l’issue des visites effectuées par le premier Magistrat du pays et les projets inscrits, les citoyens aspirent à un meilleur cadre de vie, à une meilleure prise en charge de leurs doléances ainsi que des réponses concrètes et sans démagogie à leurs préoccupations. Cependant, et comme celui qui n’avance pas recule, la situation puisque ne connaissant aucune évolution ne cesse de se dégrader. Même si des opérations de développement local ou d’embellissement sont lancées, elles ne concernent que les grands centres urbains et les grandes artères. Les petits villages et les routes communales et autres pistes sont carrément «oubliés» pour ne pas dire écartés. La donne a changé. Mais la plupart de nos élus agissent toujours avec la mentalité d’avant 1988. Le clientélisme, les passe-droits et autres pratiques dénoncées par leurs mandants sont prédominants. Et pour preuve, quel est le président d’APC qui a le courage d’afficher la liste d’attribution de logements sociaux ? Malheureusement, ils se comptent sur le bout des doigts. Il faut s’interroger sur le pourquoi du comment ? Les élus sont comptables devant leurs électeurs dont ils ne se rappellent qu’une fois tous les cinq ans. Ils le sont aussi devant l’autorité centrale. Mais qu’en est-il des partis qui les ont présentés aux différents mandats dans les différentes assemblées ? Et quel rôle jouent les membres du Parlement ? (Le Courrier d’Algérie-14.10.09.)
*******C’est quoi le système ?
Les Algériens ont pris pour habitude de tout mettre sur le dos du système. Mais c’est quoi, au juste, un système ? Rares sont ceux qui peuvent vraiment le cerner et en donner une définition claire, concise et rigoureuse. Pourquoi ? Parce que, depuis le temps, les citoyens ont appris à vivre avec. Et on sait que les forces de l’habitude ont la peau dure. Tout comme les mythes, au demeurant. De fait, tout le monde critique le système mais chacun le reproduit à sa façon. De manière consciente ou non, qu’importe ! Car c’est bien beau de critiquer le système mais encore faut-il lui trouver des substituts sinon un autre modus vivendi plus crédible et plus pertinent. Ce qui est une autre paire de manches. Et si pendant longtemps on a cru que l’opposition allait, au moins, nous aider à voir plus clair dans les arcanes de ce système tant décrié, force est d’admettre que nous ne sommes pas plus avancés dans le décodage, le déchiffrage et la lisibilité globale du champ politique, culturel, économique et social. Ainsi et le propos n’est ni excessif, ni exagéré : les citoyens restent encore dans l’expectative et donnent même l’impression de se désintéresser de plus en plus de la chose politique. Alors même que celle-ci est sensée développer de nouveaux réflexes, susciter l’émulation, alimenter et nourrir l’espoir d’une…vue meilleure. Ce qui ne serait déjà pas si mal, entre nous soit dit. Question à un milliard de mètres cube de gaz : qu’est-ce qui a réellement changé, sur le fond s’entend, depuis la légalisation de l’opposition ? Toujours à titre subsidiaire : les Algériens vivent-ils mieux pour autant ? Leur quotidien s’est-il amélioré ? Et on peut multiplier les questions à l’infini sans pour autant y voir plus clair. Bien sûr, on pourra toujours me rétorquer qu’il faut, d’abord, savoir poser les bonnes questions. Pourtant et c’est un brin sans doute prétentieux de ma part, ce faisant ou plutôt ce disant, je n’ai pas l’impression de passer à côté de la plaque. Maintenant, si tel est le cas, je fais, de suite, amende honorable doublé d’un mea culpa et vous promets de passer, le plus rapidement possible, à autre chose…En attendant, je persiste et signe : j’ai l’intime conviction qu’il y a mieux à tenter et à faire. Car s’opposer au système aux contours imprécis certes mais diablement efficace quoiqu’on dise, est une chose, réinventer un autre en mesure de le contrer ou de faire contrepoids est une autre. Et si le rôle premier d’un système, sous toute latitude, est de s’atteler à brouiller toutes les pistes pour perdurer (ce qui est de bonne guerre), celui de l’opposition, lui, est de se creuser les méninges pour en déceler toutes les failles. Quitte à reculer pour mieux sauter…Car il y a des partis d’opposition qui fonctionnent, exactement, sur le même « modèle » que le système qu’ils déclarent combattre…Mais cette fois-ci je ne citerai personne ni du système ni de l’opposition, pour la simple et « bonne » raison que moi-même je me considère, quelque part, comme étant un produit sinon un dérivé du système… Comme quoi…CHRONIQUE d’El Khabar-15.10.09.)
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*Ce qui bloque le remaniement ministériel…
«Il ne s’agit pas seulement de mettre fin aux fonctions de ministres et d’en nommer d’autres», affirme une source proche du cercle de décision.
Le remaniement ministériel fait trop parler de lui. Six mois après l’élection présidentielle, la polémique sur ce sujet ravive l’actualité nationale. Y aura-t-il réellement un changement de l’Exécutif? Pourquoi ce remaniement tarde-t-il à venir? Ces questions lancinantes ne cessent d’alimenter les politiques et même l’opinion publique, laissant tout le monde sur sa faim. Selon une source proche du gouvernement, le remaniement ministériel est inévitable, c’est une question de temps.
Cette même source affirme qu’il n’y aura pas de changement dans l’immédiat car il y a beaucoup de facteurs qu’il faut prendre en considération, notant en premier lieu que la restructuration du chantier de l’Exécutif n’est pas une mince affaire. «Il ne s’agit pas seulement d’une décision de mettre fin aux fonctions de ministres et de nommer de nouvelles personnes», est-il précisé. Le président de la République veut sérieusement opter pour une refonte totale de l’architecture de l’Exécutif. Comme nous l’avions déjà rapporté dans ces mêmes colonnes, le Président envisage de créer des mégaministères et des secrétariats d’Etat à la place des départements ministériels.
Ainsi, le gouvernement sera soumis à un régime draconien en supprimant plus de la moitié de ses portefeuilles. «Le Président veut réellement alléger l’Exécutif en optant pour une équipe réduite et efficace», a précisé notre source en affirmant que les 35 ministères seront réduits à 12 superministères. Pour les autres, ils seront transformés en secrétariats d’Etat qui seront affiliés à différents ministères. «C’est très difficile de convoquer régulièrement les 35 ministres pour un conseil des ministres», reconnaît notre source en rappelant que ces réunions durent plusieurs heures.
Le Président, ajoute la même source, entend sélectionner une petite équipe de cadres avec laquelle il se réunira régulièrement pour étudier les dossiers, sans pour autant perturber l’action de l’Exécutif. Même au plan protocolaire, notre source relève que l’effectif de l’Exécutif pose un sérieux problème. «C’est très long et même contraignant de présenter toute une armada de ministres et de hauts responsables de l’Armée lors des visites de chefs d’Etat étrangers», affirme notre source.
En plus de l’aménagement des institutions, il y a tout un travail de sélection des cadres de l’Etat. Qui chapeautera cette nouvelle équipe? Le Président ne veut pas avoir affaire à un responsable qui porte une couleur partisane. Ayant eu l’expérience avec le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, et celui du RND, Ahmed Ouyahia, le Président veut plutôt un technocrate qui sera dégagé de toute responsabilité partisane. Ce poste fait l’objet de tractations au plus haut niveau de la hiérarchie du pouvoir.
Vu l’importance de ce chantier qui s’inscrit dans le processus de réforme des institutions de l’Etat, le Président prend son temps pour mieux affiner l’architecture de l’Exécutif et sélectionner des hommes de confiance. Un autre élément de taille explique ce retard: le nouveau programme quinquennal 2009/2014. C’est un chantier à ciel ouvert. Pressé par le temps, le Président a préféré maintenir la même équipe pour confectionner son programme et le mettre en oeuvre le plus vite possible.
«Nous sommes en train de travailler sur l’application du plan quinquennal», a déclaré notre source. Contrairement à ce qui circule sur le remaniement ministériel, l’équipe du gouvernement est complètement investie pour lancer le programme quinquennal. De ce fait, le changement n’interviendra pas avant la fin de l’année en cours. Il faudra donc attendre le premier semestre de l’année 2010.
Une fois le programme quinquennal ébauché et le chantier de restructuration achevé, le président de la République n’hésitera pas à désigner un nouvel Exécutif. Le projet portant sur le découpage administratif fait également partie des grands chantiers de l’Etat. Ce dossier qui date depuis une décennie, est actuellement en cours d’examen. Notre source avance que ce nouveau découpage prévoit la création entre 18 et 30 wilayas déléguées avec quatre grands gouvernorats pour le Nord, le Sud l’Est et l’Ouest. Sur 94 daïras qui revendiquent un statut de wilaya déléguée, seules trente seront avalisées. Comment? Notre source explique que ce ne sont pas toutes les daïras qui sont prêtes pour cette restructuration.
«Cette procédure demande beaucoup de moyens d’encadrement et de financement, il faut d’abord créer beaucoup de structures», fait-il remarquer en rappelant le découpage de 1984. En raison de ce projet, le mouvement opéré au niveau des chefs de daïra a été gelé jusqu’au mois d’avril prochain. Vu le lancement du projet quinquennal 2009/2014 au niveau des wilayas, il a été décidé de reporter ce mouvement. «On ne peut pas lancer un programme quinquennal avec de nouvelles nominations», a-t-il affirmé.(L’Expression-07.10.09.)
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* Comment accéder à une vie de sénateur
Quand la corruption sévit au niveau sénatorial, il faut faire son deuil de l’idée d’un contre-pouvoir et d’un contrôle de l’Etat.
Pour avoir goûté aux plaisirs qu’offrent le poste et surtout la position de sénateur, les militants du FLN se font une guerre sans merci dans les coulisses. Le même climat belliciste règne entre les militants du RND et ceux du MSP qui ont eux aussi savouré aux félicités «sénatoriales». Le FNA de Moussa Touati veut sa part du «gâteau» et réclame plus de postes au niveau de la chambre haute du Parlement en sa qualité de troisième force du pays. Du coup, avant le déroulement de ces élections sénatoriales, prévues – sauf cas de force majeure – en décembre prochain, c’est une guerre larvée qui se déroule dans les 48 wilayas du pays pour accéder à une vie de sénateur.
Avec un salaire trente fois supérieur au Snmg, des prêts bancaires sans intérêts, des primes pour le logement, le véhicule, les déplacements et autres avantages qui feraient rêver un «pauvre» enseignant d’université ou un «malheureux» professeur de médecine, il faut dire que la bataille en vaut la chandelle. Certains militants du FLN qui essaiment les structures locales y mettent les moyens.
Dans certaines régions du pays, les voix s’achètent et se vendent comme de la simple marchandise. Selon les témoignages de certains militants du vieux parti, à deux mois du renouvellement des postes du tiers présidentiel au Sénat, les cours ont atteint les 70.000 DA et ils sont appelés à grimper à mesure que le rendez-vous électoral approche.
Cette pratique ne s’est pas limitée à un cas isolé, elle a été signalée dans plusieurs wilayas du pays. Evidemment, la direction du FLN a dénoncé et condamné cette pratique par la voix de son porte-parole, Saïd Bouhedja, mais n’ayant aucune preuve matérielle, l’avertissement s’est limité à la dénonciation verbale. Le FLN, puisque c’est de lui qu’il s’agit, ne sait plus comment s’y prendre avec cette deuxième chambre qui a été créée à un moment où le vieux parti était en déclin.
Abdelaziz Belkhadem a d’abord plaidé la dissolution du Sénat. Pour lui, les conditions pour lesquelles cette institution a été créé n’existent plus, c’est-à-dire la menace islamiste. Mais, ces derniers mois, le FLN semble totalement abandonner cette idée puisque dans les coulisses il revendique même sa présidence. En d’autres termes, Abdelkader Bensalah n’est plus assis économiquement sur son fauteuil car quand le FLN agit dans les coulisses, il fait trembler.
Dans le registre de la corruption, on a de tout et il ne manquait que ce chapitre qui porte le nom de «corruption politique pour un train de vie de sénateur».
Plusieurs personnalités, dont l’ex-candidat à l’élection présidentielle d’avril 2009, Mohammedi Saïd, ont prévenu contre l’influence de l’argent dans la politique.
On est en plein dedans et quand la corruption sévit au niveau sénatorial, il faut faire son deuil de l’idée d’un contre-pouvoir, d’un contrôle de l’Etat et du vrai rôle qui échoit aux honorables sénateurs. Où sont ces réflexions qui éclairent davantage les opérateurs nationaux et étrangers sur la loi de finances complémentaire? Une loi qui a eu l’effet d’une révolution dans une Algérie qui se cherche économiquement. Où sont ces études sur l’avenir énergétique du pays, sur la place de l’environnement, des énergies renouvelables, de l’eau et de la sécurité alimentaire de l’Algérie? Où sont ces propositions de solutions pour la problématique du marché algérien, de sa régulation, sur la spéculation, sur l’informel? Devant le flot de questionnements qui nous parviennent, l’on peut sans hésiter affirmer que nos sénateurs vivent en marge de la société. Dans cette guéguerre, on n’a pas entendu une seule voix sénatoriale pour dire «Arrêtez le massacre des prix», pendant et après le Ramadhan. Etant en congé – comme les députés – durant le mois sacré, les sénateurs assistaient insensibles au lynchage des citoyens.
De par le monde, les nations sont poussées vers l’avant par le génie créateur, la force de l’argument et le courage politique de ses élus. Oserions-nous le dire ou l’écrire à propos de vous, chers sénateurs? Vous ne nous donnez aucun argument, sinon celui de plaider, avec force, la dissolution de la chambre haute. En raison de la crise financière qui sévit dans le monde, les autorités algériennes ont décidé de réduire le train de vie de l’Etat. Ne faut-il pas commencer par cette institution budgétivore? (L’Expression-05.10.09.)
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*Irresponsabilité…
Il a donc fallu de quelques gros orages pour mettre à nu la grande carence de la gestion qui caractérise nos collectivités locales ? L’incompétence, serions-nous tentés d’écrire tant la fonction de gérant de commune est dévalorisée par des élus qui pratiquent la politique très approximative du replâtrage que d’appliquer rigoureusement ces actes de bonne gouvernance qui consistent à prévoir, à devancer les problèmes surtout en ces temps de caprices d’un automne qui a précédé la saison. Les spectacles de nos villes et villages est affligeant avec ces rues inondées et ces piétons qui tentent désespérément de traverser en pataugeant. Ou ces voitures, soudain submergées par les eaux. Parce les avaloirs sont toujours bouchés, les gérants des collectivités n’estimant pas utile de les assainir bien avant la basse saison, c’est-à-dire en été comme cela se faisait naguère. Aussi ce septembre s’est-il révélé dramatique pour ces pauvres bougres -plus exactement ces bougres pauvressurpris par le soudain déferlement des eaux des oueds et dont on repêchera les cadavres dans l’accalmie. Cela sans compter les sans-abri, ex-habitants de ces zones précaires, bidonvilles, cités de transit, hameaux édifiés sur des lits d’oueds, nouveaux sinistrés, victimes de la gabegie qui fait office de gestion. C’est quand même malheureux de compter des sinistrés et des morts à chaque colère du ciel. Nous sommes à peine au début de l’automne. Qu’est-ce que ça sera en plein hiver quand les pluies seront continues et torrentielles ? Voilà pourquoi il est encore temps de prévoir même s’il faut d’ores et déjà déclencher des plans orsec. Sinon, il nous faudra nous préparer à compter d’autres morts, d’autres sinistrés par l’irresponsabilité des fonctionnaires.(Le Courrier d’Algérie-30.09.09.)
**************Ethique et Responsabilité de l’Université
«Le patriotisme est la plus puissante manifestation de l’âme d’une race. Il représente un instinct de conservation collectif qui, en cas de péril national, se substitue immédiatement à l’instinct de conservation individuelle.» Gustave Le Bon
Rituellement, le pays se donne des repères pour se donner bonne conscience. Je veux cette année participer en tant que professeur et faire la leçon inaugurale en espérant apporter quelque réconfort à cette communauté du savoir que sont les enseignants et en militant inlassablement pour une université qui fait la paix avec elle-même, qui sépare le bon grain de l’ivraie et surtout qui garde son indépendance pour le plus grand bien de ce pays. Je veux proposer à mes collègues comme cap pour l’université, une réflexion douloureuse sur la dérive de l’éthique et les moyens de la conjurer, ainsi que quelques pistes pour un engagement visant à la faire rentrer de plain- pied dans le développement. L’Université que je décris n’est pas celle des chiffres mais celle de l’acte pédagogique au quotidien, acte qui se détériore inexorablement. Considérée à tort ou à raison comme un tonneau des Danaïdes, les pouvoirs publics pensent régler ainsi la malvie de l’université. Ce dont nous avons le plus besoin ce n’est pas uniquement de financement mais de morale, d’éthique et de respect de la science ainsi que des compétences.
Il est connu que les sociétés se distinguent par leurs fondements de justice, de démocratie et d’égalité de chances devant la loi; elles évoluent selon la qualité et le dévouement de leurs élites dont la formation et le renouvellement reposent sur une exigence démocratique de qualité et de transparence. C’est à l’Université qu’il doit revenir de rechercher cet optimum dans le long terme, entre la qualité et la quantité, à l’abri de la politique à court terme; la qualité engendre rapidement la qualité; son inverse répand dans la société «une culture de l’à-peu- près» et de la confusion des valeurs. L’exigence de qualité et de progrès dans la société repose sur une culture de l’éthique et du dévouement, en particulier du comportement des enseignants qui doit être exemplaire. L’enseignant est l’exemple par excellence de ce comportement de référence; l’exercice du métier d’enseignant exige une personnalité tournée vers le service public mais nécessite aussi un statut moral et matériel minimum que doit lui consentir la société.
On peut mieux faire
Que constatons-nous? De graves dérives! Devant cet état de fait, nous avons le devoir de tirer la sonnette d’alarme et d’attirer l’attention de qui de droit Nous sommes convaincus que les choses pourraient mieux se passer: l’université a besoin de stabilité et de cohérence au moment où son avenir est en jeu. Souvent l’Administration s’ingère dans le pédagogique. Les fléaux qui gangrènent l’université sont nombreux. Il s’agit de fraudes et de corruption qui touchent pratiquement toutes ses activités pédagogiques et scientifiques, tous les acteurs de l’université sont cités (les enseignants. les étudiants, le personnel administratif). Les causes de ces fléaux sont multiples: l’abus de pouvoir et l’inexistence d’alternance dans les postes de responsabilité et surtout l’implication de l’administratif dans le pédagogique. La corruption est un nouveau fléau, qui commence à prendre de l’ampleur au sein des établissements universitaires, dû probablement à l’absence de règles d’éthique et de déontologie et à la dégradation de la situation matérielle de l’enseignant. La corruption est une infraction difficile à établir car le corrompu et le corrupteur ne se dénoncent pas. La fraude action destinée à tromper influe sur la constitution même du potentiel scientifique de l’université et du pays. Il est tragique de constater que certains enseignants, heureusement en petit nombre, en viennent à falsifier des données expérimentales dans une thèse, un mémoire, ou un rapport de recherche.
De plus, «l’administratif responsable» est souvent une sorte de «paléo-enseignant» qui «fait tout pour qu’il n’ y ait pas de vagues en s’ingérant dans le pédagogique, voire imposer des jurys. Honnêtement, il faut se demander combien, parmi ces intronisés, continuent réellement à enseigner. Comment la détérioration des valeurs est venue? C’est d’abord une lassitude des enseignants qui, harassés de se plaindre contre leur mal-vie, ont choisi d’investir, pour les plus vulnérables, le chemin de la facilité, les compromis menant comme on le sait aux compromissions. Le combat pour une université éclairée, tolérante, libre de réfléchir mais aussi responsable devant l’Histoire et le peuple, est notre combat. Le «djihad» contre l’ignorance est un «djihad» toujours recommencé; c’est, d’une certaine façon, le «Grand Djihad» sans médaille, sans m’as-tu-vu, sans attestation communale, sans bousculade pour des postes «honorifiques» qui s’installent dans la durée, faisant de leur titulaire un non-enseignant. (1)
Pour nous, nous sommes convaincus: il n’y a rien d’irrémédiable: l’enseignant universitaire doit organiser ses activités de telle sorte qu’elles ne puissent nuire à l’exercice de ses fonctions. Il doit agir dans l’exercice de ses fonctions avec compétence, diligence, intégrité, indépendance, loyauté et respect des intérêts de l’Université. Les étudiants ont le droit au respect, à la dignité et à l’honnêteté de la part des enseignants et de l’Administration. Ils doivent s’engager à travailler loyalement dans la discipline, l’intégrité et le respect du règlement des institutions et du corps enseignant qui doit agir dans un esprit d’intégrité, de loyauté et d’autonomie afin de protéger l’exercice de la fonction d’universitaire des interférences extérieures éventuelles, notamment en s’interdisant d’interférer dans le «pédagogique» qui est du strict ressort de l’enseignant. Par ailleurs, nous avons souvent remarqué que rituellement, la diaspora était sollicitée, généralement en été – pour cause de vacances. On fait croire que d’eux, viendra le salut du pays, et que d’une certaine façon ils ont bien fait d’avoir fui le pays, perpétuant ainsi le désarroi de la communauté des enseignants restés au pays au plus fort de la détresse du pays et qui ont témoigné au quotidien, en enseignant au péril de leur vie, que «l’Algérie était debout». À l’heure de l’Internet, nos élites expatriés dans le cadre d’un cap peuvent intervenir à distance. L’Algérie aura la communauté émigrée qu’elle mérite. L’émigration à la «Tati» a vécu. Dans le cadre d’une action pérenne avec notre diaspora, je propose la mise en place d’une opération visant à revitaliser notre système éducatif par l’achat d’un million de «laptops» (micro-ordinateur pour les écoliers) leur prix est de 40 dollars (30 euros). On pourrait même innover en les fabriquant ici, créant ce faisant, de la richesse en réveillant le ministère de la Formation professionnelle. N’est-il pas possible que notre diaspora de l’intelligence mette 100 dollars pour réaliser cette utopie qui fera à coup sûr décoller le système éducatif?
Un deuxième axe de réflexion concerne l’apport au développement du pays, de l’université. Quand parler de patriotisme économique est un sacrilège pour les intégristes de la mondialisation, la question qui se pose est: quand est-ce que nous allons nous mettre au travail en offrant une perspective future à ces jeunes pour qu’elle ne se consume pas, qu’elle ne pratique pas la harga mortelle de la mer ou celle plus soft après un diplôme? Beaucoup de choses que nous savions faire ont été balayées par la mondialisation et le libéralisme que l’on nous disait inéluctable «Nos emplettes sont nos emplois», il nous faut redécouvrir l’effort national et, sans prétention, mettre en avant le patriotisme économique en poussant nos entreprises à se parfaire et à ne plus avoir la mentalité de la rente du monopole. L’Algérie vit sous perfusion pétrolière, finance l’emploi des travailleurs turcs, français, chinois et autres. Pendant ce temps, l’Algérien ne travaille pas. On ne sait plus rien faire.
Dans cet ordre de «l’autosuffisance», en 1981, étant à la tête de l’université de Sétif, j’ai demandé à l’Institut de mécanique et d’optique de précision de concevoir un microscope dans le cadre d’une recherche (un simple projet de fin d’études). Le microscope fut réalisé grâce à l’apport du verre optique (fourni par Zeiss). La conception a permis d’intégrer plus de 90% de cet appareil avec un pouvoir de résolution de 200 fois!. Les écoles et les lycées en importaient plusieurs milliers. J’ai même demandé à ce que les pouvoirs publics aident les deux ingénieurs qui ont participé à sa conception, à réaliser d’abord un atelier avec une coordination avec l’éducation nationale. Peine perdue! C’était l’époque euphorique du PAP et «d’une vie meilleure!». La formation professionnelle n’a pas suivi son temps; mises à part la mode de l’informatique de bureau ou l’importation des milliers de casques de coiffeurs et des fils à plomb. Il est vrai aussi que la disparition des lycées techniques et des collèges techniques et a tari les filières de mathématiques et de mathématiques techniques, au profit d’un Bac sciences «tout-venant» hypertrophié, qui ne convient pas à la formation technologique. Au vu des enjeux qui nous attendent, une bonne partie des enseignements du supérieur devraient être revus, notamment dans les disciplines technologiques pour prendre en charge les nouveaux défis. Il en est un que je propose à la réflexion, c’est celui de la stratégie énergétique dans un contexte de raréfaction et de perturbation climatiques. L’Algérie envisage de porter sa production de pétrole à 2 millions de barils par jour d’ici l’horizon 2012 avec, en plus, 85 milliards de m3 de gaz à l’importation. La question qui se pose est: pour quoi faire? Veut-on hâter la fin du pétrole en pompant d’une façon inconsidérée pour tarir les réserves prouvées de pétrole de 15 milliards de barils,(BP) et être à sec dans 20 ans! Ne veut-on rien laisser pour les générations futures? Pourquoi enfin vendre le pétrole à moins de 70 dollars (15 dollars de 1985) alors que le pétrole est appelé dans les années qui viennent, à devenir de plus en plus rare, donc de plus en plus cher. Enfin, nos réserves de change ne justifient pas ce pompage frénétique; nous n’avons pas besoin de financement d’autant que nos réserves sont placées dans des banques américaines et leur pouvoir d’achat se détériore inexorablement. «Notre meilleure banque c’est encore notre sous-sol». Le problème de l’énergie et plus largement du développement durable n’est pas du ressort exclusif de la tutelle de l’énergie mais de tout le pays (ministères, société civile, système éducatif et université). Rien de cohérent ne sera viable en dehors d’une vision du futur. Comment, par exemple, contribuer à construire ses propres centrales solaires éoliennes, ses propres digesteurs de biomasses? Comment faire de l’Algérien un écocitoyen et non un ego-citoyen qui dépense sans compter- nta’e el bailek- gaspille à qui mieux mieux puisque en Algérie les ressources vitales sont gratuites, une bouteille d’eau minérale est l’équivalent de 5 m3 d’eau, l’électricité et les carburants sont disponibles à un prix dérisoire. En un mot, comment mettre en place la machine de la création de richesse. Une réponse possible, le recours d’une façon massive à l’université, à la richesse dans le cadre de mémoires d’ingénieurs de thèses de magister ou de doctorat, pour créer graduellement un savoir et une expertise pour aboutir à construire soi-même sa propre centrale. Imitez les Chinois et les Indiens qui ont mis en place leur propre technologie.
Les défis qui nous attendent
Des états-généraux de l’énergie, qui concernent tout le monde (les départements ministériels, la société civile, les entreprises), devraient déboucher sur une stratégie énergétique pour les vingt prochaines années. Il nous faut d’abord dresser un état des lieux et faire un constat sans complaisance de nos réussites et échecs de nos ressources énergétiques réelles. Dans un deuxième temps, il nous faut faire des hypothèses de consommation, de démographie pour prévoir la demande à différents horizons (2030, 2050). Il nous faudra ensuite faire le point de nos ressources mobilisables dans le cadre du développement durable en faisant des hypothèses réalistes de pénétration graduelle des énergies renouvelables. Tout ceci aboutit à un modèle énergétique dans lequel les énergies renouvelables seront le maillon fort, mais pas seulement. Ce Plan Marshall de l’énergie et du développement durable est plurisectoriel. C’est une feuille de route qui engage tout le monde, de l’écolier à l’universitaire, et aux citoyens en général. Interviendrait alors la nécessité d’intégrer tout ce que nous pouvons faire par nous-mêmes pour créer de la richesse en créant de l’emploi.
Il nous faut par un plan rigoureux, par l’aide des médias lourds et par la participation de tous contribuer à former l’écocitoyen de demain, convaincu qu’il peut consommer mieux en consommant moins et en évitant par ses éco-gestes tout ce qui est inutile en préférant par exemple des fruits locaux et de saison à l’achat de raisins d’Argentine qui ont fait des milliers de km pour atterrir sur notre table, polluant d’une façon inconsidérée la planète. L’Université algérienne, toutes proportions gardées, a devant elle, si cette stratégie venait à être adoptée, un plan de charge de formation d’ingénieurs et de techniciens sur les vingt prochaines années. C’est dire si une stratégie énergétique bien pensée est porteuse d’avenir en termes de couverture des besoins mais aussi en termes de création de richesses et de gisements importants d’emplois dans la mesure où la formation et la recherche sont directement indexées sur les préoccupations du pays. Cette modeste réflexion lève le voile sur un gisement formidable des possibilités induites par ce Plan Marshall de l’énergie et du développement durable. Nous ne pourrons plus former et employer. Par contre, nous devrons former des jeunes capables de se prendre en charge dans le cadre d’une stratégie du pays. «La meilleure énergie est celle que l’on ne gaspille pas dit-on. On devrait ajouter que pour le pays», «la meilleure énergie c’est sa jeunesse» qui devra être partie prenante de son avenir. Il vient que la mise en place d’une base technologique qui mise sur l’université qui, sera à n’en point douter le creuset des «start-up», notamment dans le domaine de l’énergie, permettrait de donner une perspective aux milliers de diplômés. Ce combat pour l’émergence d’une formation de qualité nous devons le mener tous ensemble. La gestion au fil de l’eau est encore possible tant que nous pompons d’une façon frénétique une ressource qui appartient aux générations futures. «Demain se prépare ici et maintenant». Il nous faut en définitive, une stratégie pour l’avenir qui mise sur l’intelligence pour proposer une alternative à ces jeunes en panne d’espérance. (L’Expression-01.10.09.) Par le Pr Chems Eddine CHITOUR
* Ecole nationale polytechnique
1.C.E. Chitour. Le Quotidien d’Oran 7 juillet 2008
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*Suis-je un malade mental ?
Par M. Iouanoughene Mohamed
Je ne suis pas en mesure de répondre à tous les messages reçus suite à la publication de notre ligne éditoriale, « un simple avis », paru dans la dernière page de notre quotidien, El Khabar, lundi dernier, et portant le titre « la nationalité algérienne n’est pas à vendre ! ». La majorité des messages qui me sont parvenus m’ont traité de fou et anormal. Si, bien sûr, je croire que si les algériens avaient à choisir entre la nationalité algérienne et la nationalité française, ils opteraient pour la première.
Cependant, quand j’ai discuté avec certains d’entre eux, à travers un site de dialogue, histoire de connaître s’ils sentent vraiment qu’ils font partie de ce pays, ils m’ont répondu que c’est le pouvoir en place qui les a poussé à « détester leur pays ». Selon mes interlocuteurs, si la situation du pays s’améliore, et si leur droits de base sont garantis, ils auraient regagné leur pays, en urgence, et ils n’auraient pas cherché une double nationalité.
Y a-t-il une autre expression plus éloquente que celle-là, « on nous a obligé à détester notre pays », pour exprimer la faillite des politiques appliquées en Algérie, depuis l’indépendance ? Et, y a-t-il une expression plus éloquente que cette expression populaire, pour réaliser qu’il est temps que nos gouverneurs se remettent en cause et cherchent d’autres solutions, mais loin des mesures techniques et urgentes, auxquelles ils ont eu recours, souvent, dès le déclenchement d’une éventuelle crise, dans n’importe quel secteur, à l’instar de celles de la pomme de terre et de la baisse du cours du pétrole ?
Le plus désolant dans notre cas, c’est que l’échec est constant et le pouvoir qualifie, toujours, d’ingrat, envieux et semeur du désespoir, celui qui lui rappelle la réalité du pays. Alors que la polémique relative au bilan de nos gouverneurs, depuis l’indépendance est ce qu’il y a de plus clair. Est-ce que c’est le système en place qui doit être changé ou les personnes qui le gèrent ? Les algériens ne sont pas intéressés par la politique, et n’attendent pas des réponses à cette polémique ; mais ils sont entrain de chercher des réponses à leurs problèmes, même à l’étranger !
Et là, Sarkozy a raison de choisir la catégorie des algériens qui sera naturalisée, tant que la demande est plus forte que l’offre ! Il pourra ensuite demander d’organiser un referendum d’autodétermination sans demander l’autorisation du gouvernement algérien, car le taux de participation sera, sans aucun doute, plus fort que celui enregistré dans les referendums organisés par ce dernier.
Toutefois, s’il est question de prouver son existence, je serai sûr que la majorité écrasante des algériens garderaient leur nationalité d’origine, comme ils l’ont déjà prouvé après les victoires de l’équipe nationale. Est-ce que nous avions besoin que les protégés du coach Saâdane enchaînent deux victoires consécutives, pour que le maillot des Verts regagnera son prestige, dans les magasins des articles sportifs parmi les maillots, des plus grands clubs de football, de par le monde. (El Khabar-30.09.09.)
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*Privilèges
Un homme d’Etat occidental avait l’habitude de dire qu’on ne mesurait pas la popularité d’un gouvernement à la longueur des cortèges officiels. Chez nous, on a plutôt convaincu du contraire. Tout haut responsable ou élu de quelque importance tient à son « standing » tant qu’il peut le faire avec l’argent des contribuables. Un comportement, une habitude, une tradition bien ancrés en Algérie et qui cachent mal cet « atavisme relationnel » au « beylik », à la chose publique qui sommeille chez beaucoup de responsables à tous les niveaux. Donc pas question, pour l’heure, de parler de réduire le train de vie de l’Etat, alors que l’on se prépare à vivre dans les mois qui viennent les conséquences de la crise mondiale qui, c’est connu et attendu, seront malheureusement encore plus évidentes à partir de 2010. Cette aisance financière du pays a, décidément, été la mère de tous les vices, dont le gaspillage n’est pas des moindres. L’ostentatoire et le somptuaire ne sont pas en reste et se disputent aussi la première place des critères de la non-gouvernance qui semble avoir fait école en Algérie. C’est aussi pour certains le moyen d’un enrichissement sans cause. Le fait que nos dirigeants ne renoncent en rien à leurs privilèges alors que les discours se font moralisateurs et se prétendent « pédagogiques » à l’égard des consommateurs algériens pour les inciter à acheter « algérien » recèlent une part d’hypocrisie. On ne peut qu’être d’accord avec ce souci d’encourager la production nationale – encore faut-il savoir de quoi – en orientant la demande des consommateurs algériens, si l’exemple venait d’en haut. Ce qui est loin d’être le cas. On s’attelle, par exemple, à coups de millions d’euros, à rénover la résidence algérienne à Copenhague afin qu’elle accueille le président de la République qui assistera au sommet mondial sur le climat, en décembre prochain. Alors qu’il n’est pas impossible qu’il n’y réside que quelques heures ou pas du tout, préférant probablement quelque autre palace de la capitale danoise. Auquel cas on aura dépensé de l’argent pour rien, comme on l’a fait pour la représentation algérienne à Genève, etc. Que dire alors de cette seconde résidence d’Etat, jouxtant celle du Club des Pins, à Alger, achevée depuis des mois et inoccupée jusqu’à présent. On imagine difficilement ce qu’elle a pu coûter aux contribuables et ce qu’exige son entretien comme « résidence-fantôme ». N’aurait-il pas été préférable de la transformer en un ensemble immobilier haut de gamme destiné à une clientèle internationale et vendre les bâtiments qui s’y trouvent pour récupérer un tant soit peu les dépenses qu’elle a englouties au titre du budget de l’Etat ? De tels exemples de non-gouvernance sont légion et quotidiens. Et ce n’est malheureusement pas chez nous qu’un chef de gouvernement serait prêt à réduire sensiblement son « salaire », symboliquement certes, mais dans un souci d’austérité qui inciterait les autres à faire de même. Ou encore des députés qui pourraient être appelés à plus de modération dans leurs notes de frais. Ailleurs oui, mais pas ici. Les privilèges ont, en Algérie, il faut l’admettre, la peau dure quelle que soit la conjoncture. D’où l’engouement et la précipitation dans la course aux charges et fonctions officielles nettement perceptibles sous nos cieux. A l’image de cette fébrilité qui s’est emparée de certains cercles politiques, de milieux d’affairistes et d’opportunistes de tous poils, à l’approche du renouvellement partiel du Sénat qui devrait intervenir dans les semaines à venir. Une aubaine pour beaucoup et qu’il ne faut surtout pas rater.(El Watan-30.09.09.)
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* Détournement et scandale à Béjaïa….Des proches du Chef de cabinet de l’ex- Wali et de hauts cadres du ministère de l’Habitat ainsi que des joueurs des clubs locaux ( JSMB et MOB) ont bénéficié et revendus, pour certains, en catimini des logements destinés à une catégorie sociale bien précise. L’actuel wali de Béjaïa ainsi que l’Assemblée populaire de wilaya (APW) avaient promis l’installation d’une commission d’enquête qui devait éplucher les dossiers d’attribution des logements LSP réalisés par l’OPGI de Béjaïa. C’est ce que nous a révélé l’ancien DFC (Directeur des Finances et de la Comptabilité) de l’OPGI suspendu par l’ancien P-dg pour avoir pris la courageuse décision de dénoncer ce qu’il qualifie de scandale dans les attributions de ce type de logements. Preuve à l’appui ; cet ancien DFC exhibe des dossiers dans lesquels figurent des élus de l’Assemblée de wilaya qui ont bénéficié de ces logements ainsi que d’autres personnes proches de hauts cadres du ministère de l’Habitat et des proches de l’ancien Pdg qui est sous contrôle judiciaire depuis presque un mois. Le projet de réalisation de 390 logements LSP au quartier de Tala Ouryan en plein centre-ville de Béjaïa a été inscrit en 2002. L’attribution de ces logements aux élus de l’APW a eu lieu le 17 avril 2005 ; c’est la raison pour laquelle l’homme par qui le scandale est arrivé qui est cet ancien DFC ; s’interroge si ces élus ayant bénéficié de ces logements étaient inscrits dans le lot des autres souscripteurs c’est-à-dire avant le lancement du projet ou étaient-ils sur une liste d’attente au cas où des postulants se désisteraient. Ces attributions ont eu lieu à l’époque de Rachid Fatmi ancien wali de Béjaïa muté à Souk Ahras. Soulignons aussi que son ancien chef de cabinet ; muté comme chef de daïra à Kadiria dans la wilaya de Bouira est depuis un mois sous contrôle judiciaire toujours dans cette affaire de l’enquête sur la gestion de l’OPGI de Béjaïa. Ce qui est frappant ;c’est de voir les mêmes noms de familles de cadres de l’OPGI et de la wilaya sur ces listes de bénéficiaires des logements LSP de la zone de sidi Ali El Bhar attribués le 16-05-2007. Malgré la décision de mettre l’ancien P-dg ainsi que plusieurs cadres sous contrôle judiciaire ces derniers restent toujours en activité y compris cet ancien premier responsable accusé par l’instance judiciaire qui demeure P-dg de l’OPGI de Skikda. Une interrogation formulée par les travailleurs de l’Office de la promotion et de la gestion immobilière de Béjaïa mais qui ne trouve pas de réponse. Pour le moment ; seule l’instance judiciaire a désigné un expert judiciaire et la question que se posent les travailleurs de l’OPGI de Béjaïa est celle relative au silence de l’actuel directeur des ressources humaines qui était président du conseil d’administration de ce même Office jusqu’en 2006 et qui n’a pris aucune mesure de suspension contre les cadres impliqués dans cette affaire. Lors de l’audience de novembre passé ; l’ancien P-dg de l’OPGI de Béjaïa avait exhibé des messages de félicitations sur la gestion de cet organisme ; des messages envoyés par l’actuel DRHM. Notre interlocuteur parle aussi de deux nièces d’un haut responsable au ministère de l’Habitat originaire de BBA qui ont bénéficié de deux logements LSP à Béjaïa et qu’elles ont payé cash en août 2008. Une autre question suscite également des interrogations c’est celle qui consiste a comprendre les raisons qui ont poussé l’ancien responsable de cet Office de Béjaïa à construire des murs cachant ainsi les entrées de 30 appartements sis dans cette cité LSP de Tala Ouryan. Si ces logements ont fait l’objet d’un quelconque désistement pourquoi ne pas relancer l’opération de souscription au profit d’autres acquéreurs ? Mystère et boule de gomme ! Sur cette fameuse liste de bénéficiaires figurent une série de même noms et de proches de l’assistant du P-dg également responsable du filtre et représentant de l’OPGI au niveau de la wilaya. Il faudra savoir que seul ce responsable a accès au filtre national qui permet de détecter les noms des postulants au LSP qui ne sont pas nécessiteux ou qui n’ouvrent pas droit à cette formule destinée en principe aux travailleurs. À en croire notre source ; des logements attribués dans le cadre de la formule du LSP à des citoyens ont été vendus et de surcroît avec acte notarié en 2008. Or la loi de 2007 stipule que ce genre de logements LSP de l’OPGI est incessible donc ils ne peuvent faire l’objet d’aucune transaction commerciale. Malgré leurs salaires faramineux une dizaine de joueurs de la JSMB avec deux joueurs du MOB ont tout de même bénéficié de ces logements socio participatifs devenus source de tous les trafics dans une région qui enregistre des milliers de demandeurs parfois même depuis le début des années 1970. Ce fameux dossier relatif à toute la gestion de l’OPGI est depuis des mois entre les mains de la justice qui a décidé la mise sous contrôle judiciaire de certains et l’accusation des autres et tout porte à croire que les prochaines audiences seront sulfureuses.(Le Courrier d’Algérie-13.08.09.) ******************************
** Corruption…Le fléau plus fort que l’Etat
Affaire Khalifa, affaire de la BCIA, affaire Achour Abderrahmane, affaire de la GCA…, les scandales se suivent et se ressemblent, creusant le Trésor public et minant la confiance entre le citoyen et l’Etat. Pendant ce temps, s’il y a un silence qui reste énigmatique, c’est celui de la Cour des comptes qui sombre dans un sommeil léthargique depuis au moins dix ans, faisant défaut à ses obligations…L’organe national de prévention et de lutte contre la corruption, créé par décret présidentiel comme principal mécanisme de mise en application de la loi 06/01 relative à la prévention et la lutte contre la corruption, est lui aussi mis au placard, en attendant que la volonté politique daigne le libérer. Dans un document établi dans le cadre du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) lié au NEPAD et mis en ligne sur le site web du ministère des Affaires étrangères, le gouvernement reconnaît qu’« en dépit des efforts déployés, il y a lieu de constater que le fléau persiste du fait de corrupteurs étrangers et/ou nationaux ». Un mea-culpa édifiant sur une situation catastrophique. Car au moment où l’on croyait les moyens de lutte renforcés et la volonté politique plus que jamais déterminée, la dilapidation des deniers publics, l’abus de biens sociaux, le délit d’initié – la liste n’est pas exhaustive – saignent comme jamais auparavant l’économie nationale et sapent le moral de la nation, à l’ombre du silence complice des institutions de l’Etat, notamment les assemblées élues. Pourquoi aussi peu d’impact et pourquoi tous ces blocages des mécanismes anticorruption ? A quel point les enjeux du phénomène déterminent-ils la conduite des gouvernants ? Enquête. Le 19 avril 2004, Bouteflika inaugure son 2e mandat présidentiel en signant un décret portant ratification de la convention des Nations unies contre la corruption. Fait salué d’ailleurs par le secrétariat général de l’institution internationale. Le 10 octobre de la même année, à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire, A. Bouteflika déclare : « Je voudrais insister sur l’importance qu’il convient d’accorder à la lutte contre la corruption partout et dans toutes les institutions, y compris dans le secteur judiciaire car cette forme de criminalité insidieuse entrave le développement économique, fait fuir les investisseurs étrangers, cause un grand tort aux citoyens et mine la confiance des populations dans l’Etat. » Le défi est relevé. Le processus de réformes dans lequel s’était engagée l’Algérie ne peut souffrir un tel fléau. Au problème « multidimensionnel », on prescrit une « approche globale ». Aux intentions formellement nobles se joignent des décisions salutaires, puisque le président, afin de faire face au phénomène de la corruption, du trafic d’influence et d’atteintes aux deniers publics, invite le gouvernement Ouyahia à élaborer un code qui « facilitera la lutte contre la corruption et la mise en place de mécanismes de suivi de la lutte contre ce fléau, conformément à la convention internationale », selon ses mots. Le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, celui-là même qui avait représenté l’Algérie pour la signature de la convention des Nations unies à Mexico en 2003, est chargé de préparer l’avant-projet de loi. Le texte est examiné et adopté par le Conseil des ministres le 13 avril 2005. Sept mois plus tard, le Parlement et ensuite le Sénat votent le texte, qui sera signé par le président Bouteflika en février 2006 et publié au Journal officiel sous le numéro 06/01. Tout le monde applaudit ce grand pas vers le développement et le temps venu d’un présent chantant. Les quelques voix discordantes, ou du moins sceptiques, sont étouffées par l’optimisme ambiant. Il est vrai que les objectifs politiques de la loi (article 2) sont rassurants et davantage pour les avertis, sachant que celle-ci donne obligation de résultat pour les pouvoirs publics.
L’homme le mieux payé en Algérie !
La loi se décline en deux aspects, dont le plus important est celui de la prévention. Les mesures y afférentes touchent l’ensemble des sources de corruption, notamment dans le secteur public, à l’image de la passation des marchés publics, la prévention du blanchiment d’argent et la gestion des finances publiques. La déclaration du patrimoine (article 4) en est la preuve. Les plus hauts responsables de l’Etat sont, en effet, enjoints de déclarer leurs biens ; déclarations censées être publiées sur le Journal officiel (article 6). Dans le rapport d’évaluation gouvernementale de l’état de la corruption pour 2006 et 2007, les autorités notent avec satisfaction le nombre d’affaires jugées par les juridictions (respectivement 680 et 861). De la poudre aux yeux qui cache mal la paralysie quasi totale des mécanismes mis en place et l’application de la loi. Le citoyen lambda est en mesure de vérifier l’application ou non des mesures prescrites, notamment en ce qui concerne la déclaration du patrimoine. Il faut savoir que la publication de ces déclarations dans le Journal officiel est une obligation juridique. Depuis l’entrée en vigueur de la loi 06/01, ce sont des centaines et des centaines de responsables qui sont concernés. Or, rien n’a été fait. L’opinion publique ignore si ces déclarations ont été produites. Si la réponse est négative, quelles en sont les raisons ? Si oui, pourquoi n’ont-elles n’ont pas été publiées, sachant qu’elles atterrissent chez le premier président de la Cour suprême ? Ce dernier les a-t-il envoyées à l’imprimerie officielle, qui est placée sous la tutelle du gouvernement ? Mystère et boule de gomme. Une chose est sûre : les lois sont foulées aux pieds. Pourtant, l’article 60 de la Constitution avertit expressément : « Nul n’est censé ignorer la loi. Toute personne est tenue de respecter la Constitution et de se conformer aux lois de la République. » Une fondamentale explicitée par l’article 4 du code civil : « Les lois promulguées sont exécutoires sur le territoire de la RADP. » Le gouvernement est responsable de l’application ou non des lois, selon l’article 85 de la Constitution : « Outre les pouvoirs que lui confèrent expressément d’autres dispositions de la Constitution, le Premier ministre (ex-chef du gouvernement) exerce les attributions suivantes : il veille à l’exécution des lois et règlements. » Quand un manquement est signalé, la faute lui incombe et il doit en assumer les conséquences. Plus grave, la loi de prévention et de lutte contre la corruption prévoit des sanctions en cas de violations des dispositions sur la déclaration du patrimoine. L’article 36, traitant du défaut ou la fausse déclaration du patrimoine, stipule : « Est puni d’un emprisonnement de 6 mois à 5 ans et d’une amende de 50 000 à 500 000 DA tout agent public, assujetti légalement à une déclaration du patrimoine, qui, deux mois après un rappel par voie légale, sciemment, n’aura pas fait de déclaration du patrimoine, en aura fait une déclaration incomplète, inexacte ou fausse, ou formulé sciemment de fausses observations ou qui aura délibérément violé les obligations qui lui sont imposées par la loi. » Donc si ces déclarations ne sont pas publiées au JO dans les délais impartis par la loi (2 mois), elles sont réputées inexistantes. Le défaut de déclaration étant considéré comme une infraction, pourquoi alors le ministère public ne s’autosaisit-il pas alors qu’il est censé représenter le peuple ? Veut-on vraiment consacrer la transparence ? Il s’agit bien d’une pratique du système et non pas d’actes isolés. Ce qui ne fait pas honneur à l’Algérie et conforte les critiques décochées à l’endroit de la loi de lutte contre la corruption et, par voie de conséquence, la volonté politique d’en découdre avec ce fléau qui prospère. Sur un autre plan, la loi est jugée en retrait par rapport aux conventions internationales par les ONG oeuvrant dans ce domaine, notamment en ce qui concerne la qualification juridique des infractions. En effet, sous couvert de la ratification des conventions internationales, les initiateurs de ce texte ont requalifié la classification de l’infraction dans le détournement de deniers publics (article 29). Avant, l’article 119 du code pénal considérait le détournement de deniers publics comme crime et la sanction variait entre la prison à vie et la peine capitale. En revanche, la loi 06/01 qualifie le détournement de deniers publics de délit. Pour avoir détourné 3200 milliards, Achour Abderrahmane, pour ne citer que cet exemple de fraîche mémoire, a écopé de 10 ans de prison ferme (uniquement pour ce grief). La nouvelle loi fera de lui l’homme le mieux payé en Algérie puisque cela équivaut à un salaire de 2 millions de centimes par heure d’incarcération. De quoi créer l’émulation ! Est-il raisonnable d’admettre que celui qui vole les réserves de change de l’Algérie n’écope pas de plus de 10 ans ?
Qui se cache derrière le blocage ?
En dépit de l’article 17 de la loi 06/01, force est de constater que pour la mise en oeuvre de la stratégie nationale de lutte anticorruption, l’Algérie ne dispose toujours pas d’organe spécialisé. Un levier dont l’absence enlève tout sérieux aux professions de foi et à la démarche présidentielle couronnée par la promulgation d’une loi et tout un dispositif qui restent sur le papier. L’organe rattaché à la présidence demeure tributaire de la volonté du président, qui détient seul le secret de cette « rétention ». Depuis novembre 2006 et en dépit du décret présidentiel n°06/413 du 22 novembre 2006 fixant la composition de l’organe national de prévention et de lutte contre la corruption, son organisation et son fonctionnement, le président Bouteflika n’a toujours pas désigné ses 6 membres. Cette désignation est pourtant une condition sine qua non pour l’installation de l’organe. Comment justifier ce grand retard ? En plus du fait qu’elle entrave le fonctionnement de la machine anticorruption, cette situation vient en violation des articles 60 et 85 de la Constitution ainsi que l’article 4 du code civil. Les Algériens sont habitués à ce genre de pratiques par lesquelles les lois deviennent des coquilles vides et ont toutes les raisons de tourner le dos aux discours politiques sur la moralisation de la vie publique et le rétablissement de la confiance entre gouvernants et gouvernés. Une autre preuve et pas des moindres : la situation de la Cour des comptes. Celle-ci est plus importante puisqu’elle est mentionnée dans la Constitution, dont l’article 170 stipule en effet qu’« il est institué une Cour des comptes chargée du contrôle a posteriori des finances de l’Etat, des collectivités territoriales et des sociétés publiques ». C’est Chadli Bendjedid qui a institué, en 1979, la Cour des comptes, qui a d’ailleurs beaucoup fait parler d’elle au milieu des années 1980 avant de sombrer dans la léthargie jusqu’à la venue de Liamine Zeroual, qui l’a réorganisée par l’ordonnance 95/20 du 17 juillet 1995, en lui donnant un beau siège et de larges attributions. La Cour des comptes établit un rapport annuel qu’elle adresse au président de la République. Le rapport, selon l’article 16 de l’ordonnance, reprend les principales constatations, observations et appréciations résultant des travaux d’investigation de la Cour des comptes, assorties des recommandations qu’elle estime devoir formuler ainsi que les réponses y afférentes des responsables, représentants légaux et autorités des tutelles concernées. Le rapport doit être publié totalement ou partiellement au JO de la RADP et une copie doit être transmise par la Cour des comptes à l’institution législative. Depuis 1995, soit 14 ans, ce sont 14 rapports qui auraient dû être publiés, par la force de la loi, mais les archives du Journal officiel peuvent témoigner qu’il n’y a aucune trace de ces rapports au moins depuis 12 ans. Ainsi, l’organe national mort-né, la Cour des comptes liquidée, avec quoi veut-on empêcher la corruption et « renforcer la dynamique de la démocratie et de l’Etat de droit » ? Qui est derrière ce blocage ? Mieux encore, qui a intérêt à ce que meure la Cour des comptes et qui l’a enterrée ? Comment faire face à l’avidité de la mafia et ses tentacules enracinés dans les plus hautes institutions de l’Etat ? Pas avec des discours, ni avec des textes en tout cas. Le fléau de la corruption, qui semble avoir encore de beaux jours devant lui, constitue une sérieuse menace sur le devenir des institutions de l’Etat et de générations d’Algériens.(El Watan.08.08.09.)
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* face à une jeunesse en plein malaise
Mounira Haddad. Présidente d’AFAD
**« Ce sont nous, les aînés, qui avons failli quelque part »
Un drame national se joue à ciel ouvert. Une forme de suicide collectif de jeunes de 15 à 30 ans, qui devient un acte banal. Ni la classe politique, ni la société civile, ni les pouvoirs publics ne donnent l’impression de s’émouvoir. Ils sont tous aux abonnés absents face à une jeunesse en plein malaise, une jeunesse rongée par l’absence de perspectives d’avenir. Seul le président de la République peut prendre des mesures urgentes pour faire face à ces multiples SOS d’une jeunesse aux abois. « Nous allons vers une non-assistance à personnes en danger. » C’est ainsi qu’a réagi Mounira Haddad, présidente de l’association Afad, qui milite depuis des années pour la défense des droits des migrants, demandeurs d’asile et réfugiés. Dans cet entretien, elle exprime les raisons qui poussent les jeunes Algériens à multiplier les expéditions vers l’inconnu, souvent aussi vers la mort.
*Pouvez-vous d’abord nous dire pourquoi Afad s’intéresse-t-elle à la question des migrants ?
L’association Afad a été intégrée au réseau régional de défense des réfugiés, des demandeurs d’asile et des migrants pour la défense de leurs droits humains. Il s’agit d’un réseau qui s’est constitué à Dakar (Sénégal) en février 2009. Outre notre pays, il regroupe le Sénégal, le Mali, le Niger, la Mauritanie, le Maroc, en partenariat avec la Cimade – une ONG française qui défend ce principe depuis de très longues années, très connue chez nous pour avoir apporté son soutien à notre peuple durant la période coloniale. Elle continue à défendre des sans-papiers algériens, à leur rendre visite dans les centres de rétention de France, à se solidariser avec les expulsés et les demandeurs d’asile. Nous voulons être à ses côtés et aux côtés de toutes les ONG internationales qui défendent le principe de la libre circulation pour le respect de la dignité humaine et qui se mobilisent en ce moment, à l’approche des élections européennes. Ces ONG veulent peser, par cette démarche auprès des candidats, sur la politique migratoire européenne.
Le phénomène de la harga, comment l’abordez-vous ? Le concevez-vous en tant qu’association qui milite également pour le développement ?
La question des harraga, nous l’avons abordée bien avant notre intégration au réseau régional de Dakar. Nous y avons été confrontés brutalement, sans y prendre garde, quand des adhérents de notre association ont vu leurs enfants partir et certains d’entre eux disparaître. Nous avons vu des parents dénoncer leurs enfants aux gardes-côtes pour les intercepter et leur éviter une mort certaine. Nous avons vu des mères entrer dans l’eau tout habillées, à l’aube, suppliant leur enfant de ne pas partir.
Nous avons aussi vu des parents complices vendre leur dernier bijou pour payer le voyage, non pas pour se débarrasser de leur enfant, mais parce que persuadés qu’en atteignant les côtes européennes, il allait faire fortune et pourrait ainsi les aider eux-mêmes à sortir de leur condition de misère. Tout cela est très complexe mais en même temps humain. Il est aussi vrai que la question des harraga est aujourd’hui une question brûlante dans notre pays. Ce phénomène est apparu il y a quelques années, depuis l’avènement des accords de Schengen, mais aussi parce que notre système politique actuel, même s’il s’est penché souvent sur les attentes des jeunes, n’a pas été à la hauteur de leurs aspirations.
Depuis le passage des années noires du terrorisme, les jeunes, pour beaucoup, sont nés dans les années 1980 et 1990. Nombreux sont ceux qui ont aujourd’hui 20 à 29 ans. Ils n’ont connu que la violence et la paupérisation avec la démission d’une large part des politiques, des gouvernants, de la société civile et des parents.
En effet ni l’élite ni les politiques, encore moins la société civile, n’avons fait aucune pause pour situer les traumatismes vécus et voir comment panser les blessures et éviter les dérives survenues et à venir. La responsabilité est partagée, nous devons le reconnaître et trouver des solutions ensemble, entre gouvernants et gouvernés.
Malheureusement, il ne se passe pas un jour sans que la presse rapporte des informations, en plus de celles que nous détenons, de naufrages, d’interceptions ou de dérives de chaloupes en mer, de corps sans vie rejetés. Cette problématique douloureuse nous absorbe entièrement. Nous essayons, dans notre ONG, de réfléchir à des alternatives face à ce mal-être. Est-ce qu’il y a des alternatives ? Nous n’en savons rien.
Par ailleurs, les inégalités sociales existant dans notre pays n’arrangent en rien les perspectives d’avenir de ces jeunes qui rêvent d’une vie harmonieuse, d’une vie où ils peuvent se projeter dans l’avenir. Mais les frustrations sont nombreuses et la violence prend le dessus. Le désir de mort est aussi très présent chez ces jeunes. Les départs sont de plus en plus nombreux. Les chiffres ne cessent d’augmenter et l’âge des harraga varie désormais entre 14 et 29 ans. Des filles sont aussi du voyage. Nous les aînés, nous avons failli quelque part et c’est très grave !
Comment comptez-vous agir pour aider à trouver les solutions susceptibles de contribuer à endiguer un tant soit peu le phénomène de société qu’est la harga ?
Nous sommes sollicités pour des partenariats sur la question des migrants. Mais nous sommes et demeurons très prudents. D’ailleurs, nous l’avons dit et clairement signifié à des interlocuteurs internationaux avec lesquels nous nous sommes entretenus sur la question, notamment des diplomates italiens et britanniques, en réaction à ce que nous avions toujours dit sur les médias. Nous refusons de faire une politique de dissuasion en direction des harraga car nous n’avons pas d’alternative à leur proposer. Nous avons dit à nos interlocuteurs italiens que nous étions prêts à faire un travail dans leur pays, en partenariat et avec leurs ONG. Ce travail pourrait être fait dans les premiers centres de rétention pour pouvoir rencontrer les harraga algériens, discuter avec eux de leur désir – volontaire – de rentrer ou pas dans leur pays.
Nous refusons de jouer le rôle du gendarme au service de l’Europe. Nous leur avons dit que nous ne sommes nullement attirés par les financements mirobolants qui peuvent être mis à notre disposition pour jouer ce rôle, notre mission est bien précisée dans le projet du réseau régional que nous avons intégré. Dans ce projet, la partie algérienne réservée à Afad se concentrera sur la sensibilisation et la formation de la société civile aux droits des migrants et la connaissance des droits des étrangers en situation irrégulière, en Europe comme chez nous. Notre projet sera en outre axé sur la mise en place d’un réseau d’avocats engagés dans la défense des droits humains des demandeurs d’asile, des réfugiés et des migrants. Par ailleurs, nous sommes en train de finaliser un projet en direction des harraga, qui nous permettra de voir comment trouver une alternative à leurs problèmes, à leur désir de liberté et connaître ainsi les raisons objectives qui les poussent à mettre en péril leur vie, motivés par une vision virtuelle d’une vie meilleure en Europe.
Nous proposerons ce projet au gouvernement algérien et ferons des recommandations pour aller dans le sens d’une amélioration de la vie des migrants, des réfugiés et demandeurs d’asile et, bien sûr, des harraga. Nous restons persuadés que les valeurs humaines ancestrales de l’Algérie sont immuables. Nous sommes des humanitaires et devons rester attachés au développement durable. Nous refusons toute politique de dissuasion qui pourrait constituer un frein à l’idée de changer d’espace pour se développer tout en épousant l’idée de la globalisation.(El Watan-09.08.09.)
******Ces Algériens qui sollicitent l’asile politique
De 2007 à 2008, ils sont quelque 6478 Algériens et Algériennes à avoir demandé l’asile aux pays industrialisés. Ce chiffre est avancé par le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). Il y a 739 986 demandeurs d’asile issus du monde entier. Toutes ces demandes sont, dit-on, en attente d’une décision. C’est ce que nous avons appris auprès de Pablo Mateu, son délégué général en Algérie, lors de son passage à Annaba. La visite de ce haut responsable onusien s’inscrit dans le sillage des préparatifs de la célébration ( le 20 juin) de la Journée mondiale du réfugié, un événement organisé avec la participation active de l’Association des femmes algériennes pour le développement (AFAD). « Bien que le HCR ne puisse intervenir directement dans ce type de dossier, il a quand même un droit de regard dans les décisions prises par les institutions des pays concernés », précise l’hôte Pablo Mateu. Selon lui, le nombre d’Algériens demandeurs d’asile est en nette évolution. Les statistiques de 2007 et 2008 illustrent ce constat peu reluisant pour un pays dont les gouvernants ne cessent de vanter les mérites de leur politique économique et sociale. En effet, de 2888 enregistrés par le UNHCR en 2007, le nombre d’Algériens candidats à l’« exil » dans les pays riches est passé une année plus tard à 3590 nouveaux cas, soit 0,9 et 1% de toutes les demandes dénombrées dans les pays en question. Ce bond de 24% – de 2007 à 2008 – montre à bien des égards combien la situation socioéconomique du pays est devenue insoutenable pour de nombreux algériens, de l’homme de la rue à l’élite. En outre, M. Mateu a fait savoir que le nombre de réfugiés dans le monde s’élève actuellement à 9.679.649. Pour ce qui est des rapatriés, il est de l’ordre 730 640. Les apatrides (ceux qui n’ont pas de nationalité) sont, quant à eux, au nombre 2 937 315. En la matière, l’Algérie ne compte qu’un seul cas qui, selon notre interlocuteur, s’achemine vers une issue favorable (l’un des parents est de nationalité marocaine). « Les multiples démarches que nous avons effectuées auprès du gouvernement algérien ont été fructueuses. La personne en question est en voie d’être naturalisée. L’Algérie a toujours été sensible à la question des réfugiés, des apatrides et des migrants », a-t-il indiqué. En ce qui concerne les déplacés internes, le UNHCR en a, jusque-là, recensé 13 740 317 cas. Toujours à propos de la question d’Algériens demandeurs d’asile en Europe ou ailleurs, Mounira Haddad, présidente d’AFAD – intégrée au réseau régional de l’association mondiale Cimade pour la défense des droits des réfugiés, des migrants et des demandeurs d’asile, constituée à Dakar en février 2009 et qui, outre l’Algérie, regroupe le Sénégal, le Mali, le Niger et le Maroc –, considère pour sa part qu’« en ce qui nous concerne en tant que membre du réseau régional pour la défense des droits humains, des demandeurs d’asile, des réfugiés et des migrants, nous sommes pour une politique d’ouverture et de respect de la libre circulation des personnes. Les Algériens, actuellement demandeurs d’asile dans les pays d’Europe, ont diverses motivations. Celles-ci sont nombreuses et personnelles ». Et d’énumérer : « Si l’on prend par exemple le cas des islamistes, leur problème est désormais réglé avec comme cadre institutionnel la loi sur la réconciliation nationale. Pour les opposants, éventuels demandeurs d’asile en Europe, le Président a évoqué la possibilité d’une amnistie générale …. Restent ceux qui basent leur demande sur d’autres ‘’sujets’’ de droits de l’homme et d’ordre strictement privé. Ces cas-là font l’objet d’une étude très approfondie de la part de l’agence des nations unies, UNHCR, mais je reste persuadée que chaque personne a le droit de faire de sa vie ce qu’elle veut, dans le respect de la différence de l’autre et des principes fondamentaux de la dignité de la personne. » D’après Mme Haddad, des sources diplomatiques lui ont en outre appris que sur les plus de 100.000 sans-papiers dénombrés dans le royaume d’Angleterre, plusieurs milliers sont de nationalité algérienne et qu’actuellement 400 algériens croupissent dans les geôles britanniques pour différents délits, dont ceux liés au terrorisme.(Source: El Watan-17.05.09.)
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