L’Algérie à travers la presse-6

*Industrie: SNVI,  ou la genèse d’une descente aux enfers…

C’est l’histoire d’un fleuron de l’industrie nationale -la SNVI- pour lequel les gouvernants du pays ont programmé une véritable descente aux enfers.La genèse du plan de sauvetage de la SNVI remonte à bien  des années. Elle débute en 1996, année où les conséquences désastreuses du plan d’ajustement structurel imposé par le Fonds monétaire international (FMI) s’abattaient sur les entreprises nationales. En décembre de la même année, un conseil interministériel s’était tenu pour enclencher des mesures de rattrapage au niveau de la SNVI dont la déstructuration a été bien lourde.

 En 1996, le conseil interministériel avait programmé le rachat du découvert bancaire enregistré auprès de la Banque nationale d’Algérie (BNA) pour un montant total de 2 milliards de dinars, la prise en charge par le Trésor public, sur une durée de 21 mois, des agios liés au découvert bancaire de 3 milliards de dinars, la prise en charge intégrale par le Trésor, du coût du volet social, à hauteur de 725 millions DA et enfin, la conversion éventuelle en titres participatifs d’une partie des obligations émises par SNVI au profit du trésor public.

 Le ministère des finances réagit le 24 février 1997 et instruit sa direction générale du Trésor pour prendre en charge ce plan d’assainissement financier de la société. Dans la décision établie à cet effet, il est précisé dans le 4è alinéa de l’article 1 que «le rééchelonnement des dettes extérieures par la Banque algérienne de développement (BAD), pour un montant de 1 milliards DA, (se fera) selon des conditions à convenir entre cette dernière et l’entreprise SNVI.» Il est aussi noté que «le rétablissement de l’équilibre financier de SNVI sera effectué au moyen des mesures énumérées à l’article 1 et, le cas échéant, par la conversion en titres participatifs d’une partie des obligations émises par elle au profit du Trésor.» Cette opération devait se faire en vertu de la décision no 58 du 20 mai 1995, sur la base du bilan de l’exercice 1996 approuvé par l’assemblée générale de SNVI. Le ministère des finances avait promis dans l’article 3, que ces mesures devaient prendre effet à compter du 1er octobre 1996.

 Le gouvernement de l’époque a cependant, ignorer ces mesures de sauvetage d’une société en péril et décide, par ailleurs, de fermer 8 des ses unités, «en dépit des mises en garde exprimées par les cadres syndicaux de la fédération des travailleurs de la Mécanique, Electrique et Electronique, mais également en contradiction avec les décisions arrêtées lors de la réunion tenue en date du 7 juillet 1998, à l’issue de laquelle il fut convenu de surseoir à l’application des mesures prononcées par le CNPE (gel de toute fermeture), privilégiant le redressement et la relance de l’entreprise.» Ce paragraphe est relevé dans une correspondance que le secrétaire général de l’UGTA avait adressée au chef du gouvernement le 1er août 1998.

La descente aux enfers de la SNVI

 Abdelmadjid Sidi Saïd écrit «devant ce revirement intolérable et qui n’a d’égal que l’immense désarroi causé aux travailleurs de la SNVI et à leurs familles, la centrale syndicale interpelle votre autorité pour faire annuler cette décision contraire à l’esprit et à la lettre des accords conclus entre les pouvoirs publics et l’UGTA ainsi que les propositions et alternatives présentées par les représentants élus des travailleurs.» Ce rappel «à la raison» sera royalement ignoré par le chef du gouvernement. Le 6 février 2002, le SG de l’UGTA rappelle au chef du gouvernement que «la situation économique et sociale de la SNVI est préoccupante, et écrit-il, ses approvisionnements au titre de l’exercice 2002 ne sont pas encore engagés, en raison de l’importance de son découvert bancaire et de son endettement qui la met dans des conditions d’inéligibilité au concours bancaire.» A cette période, la SNVI avait subi encore une fois d’autres compressions de ses effectifs et d’autres fermetures de ses unités après celles qu’elle a supportées en 1997.

 Sidi Saïd en parle dans sa correspondance de 2002. «Permettez-moi, Monsieur le chef du gouvernement, de vous faire part des sacrifices consentis par les travailleurs de la SNVI, suite à l’application des mesures opérées par les pouvoir publics dans le cadre des réformes économiques, notamment l’importante réduction des effectifs,» lui rappelle-il à propos de ce qui a été entrepris dans le cadre des deux plans de redressement interne consécutifs et des deux accords sociaux conclus entre les direction générale et le syndicat d’entreprise, pour la compression des effectifs et la fermeture de plusieurs unités commerciales. Son rappel important en cette année 2002, est que «la SNVI a subi la réduction de près de 8500 travailleurs et la fermeture de douze (12) unités commerciales.» Sidi Saïd signale que «ce sacrifice n’a pas été accompagné par les accords conclus avec les pouvoirs publics (assainissement, investissement).»

La viabilité de la SNVI par les preuves

 Le SG de l’UGTA défend la société, arguments en main. «Aujourd’hui, l’important carnet de commande que cette entreprise détient au titre de l’exercice 2002, près d’une année de chiffre d’affaires dont 2 milliards de DA à l’exportation, et les résultats remarquables qu’elle a obtenu en 2001, témoignent de sa viabilité.» A condition, ajoute-t-il «qu’elle obtienne un minimum de facilité dans la réalisation de ses plans opérationnels, qui demeure le seul garant véritable de son attractivité au partenariat notamment.» La SNVI avait réalisé 12,6 milliards de DA de chiffres d’affaires en 2001, soit une croissance de 38% par rapport aux 9,071 milliards de DA réalisés en 2000, grâce, disent les syndicalistes «notamment au dispositif d’accompagnement de la BNA.» Jusqu’en 2002, les mesures prises par le CNPE le 1er juin 1998 n’avaient pas encore été mises en _œuvre.

 Il devait s’agir de la transformation des obligations de 12 500 millions de DA pour résorption de l’actif net négatif de l’ordre de 8 950 millions de DA et la recapitalisation de l’ordre de 3 550 millions de DA par le Trésor, du rachat par le Trésor de l’endettement bancaire à concurrence de 13.750 millions de D, de la consolidation de l’endettement restant de 2 500 millions de DA en crédit à moyen terme remboursable sur 8 ans dont 3 ans de différé par la BNA, de la mise en place d’un crédit relais de 4 800 millions de DA pour faire face aux crédits extérieurs par la BNA et enfin de la mise en place d’un crédit revolving pour le financement des approvisionnements à hauteur de 3 milliards de DA par la BNA.»

 Le SG de la centrale syndicale avait espéré en 2002, que le chef du gouvernement fasse bénéficier la SNVI de «quelques mesures d’urgences indispensables à savoir le gel de son découvert, le traitement de sa dette et le concours définitif pour l’engagement de ses investissements de survie.» Toujours au titre des rappels, il lui fait savoir que «l’entreprise a développé un plan de sauvetage sur la période 2001-2003 qui montre sa viabilité dans des conditions normales d’exploitation.» Sidi Saïd a estimé à l’époque que «l’urgence de ces mesures affectera aussi la stabilité et la paix sociale de la zone industrielle de Rouiba, laquelle ne l’oublions pas, rayonne sur toutes les wilayas environnantes.» Il avait aussi attiré son attention sur le tarif douanier consacré par la loi de finances 2002 qui, avait-il écrit, «menace la SNVI à l’instar de toutes les entreprises économiques productives nationales publiques et privées, tout simplement de disparition, si des mesures correctives immédiates ne sont pas apportées dans le sens de l’encouragement du secteur productif national créateur d’emplois et de richesses d’abord et de l’investissement direct étranger ensuite.»

 La sourde oreille du chef du gouvernement

 A cette époque, le SG de l’UGTA avait joint à sa lettre des documents élaborés par la SNVI qui montrent ses possibilités de redressement. «Je ne saurai suffisamment insister sur le degré d’urgence des mesures de soutien nécessaire à la relance de l’activité de la SNVI pour apaiser l’inquiétude grandissante des travailleurs devant les incertitudes qui pèsent sur leur devenir.»

 Le chef du gouvernement ne donnera pas de suite à toutes ces lettres de Sidi Saïd. Ce dernier décide alors de lui en écrire d’autres. «(_) Je m’autorise à vous faire remarquer que la décision récente, prise par la BNA, de suspendre tout crédit d’engagement extérieur au bénéficie de la SNVI, au titre de l’exercice 2003 et ce jusqu’à production d’un audit externe de ses comptes, cette décision n’aura pour effet que d’aggraver la situation économique, financière et sociale déjà préoccupante de la SNVI,» a écrit le SG de l’UGTA le 3 novembre 2002. «J’attire fraternellement votre attention sur le fait que cette mesure entraînera le non respect d’un contrat liant la SNVI notamment au ministère de la défense nationale pour plus de 1000 véhicules ainsi que ses engagements à l’exportation, pour prés de 2 milliards de DA, situation qui poussera irrémédiablement cette entreprise publique vers le chaos économique et social,» prévient-il. Il tient à faire remarquer que «mon appréciation première de cette situation nouvelle me fait dire qu’il s’agit là d’une décision de blocage de la marche de la SNVI dans l’exécution de son plan de redressement.» Un plan, qui dit-il «pour mémoire, a été adopté par le CNPE, le 1er juin 1998 mais qui n’a jamais été appliqué à ce jour, sauf dans ses volets sociaux ayant entraîné une réduction des effectifs de l’ordre de 8500 travailleurs avec fermeture de douze unités commerciales.» Il récidive le 25 novembre 2002, le même mois et la même année, pour faire savoir au chef du gouvernement que la BNA a décidé de suspendre tout crédit d’engagement extérieur (les approvisionnements pour l’année 2003) jusqu’à la production d’un audit externe des comptes de l’entreprise.» Sidi Saïd rappellera le contenu de sa lettre du 3 novembre et de toutes les autres qui l’ont précédées.

 Le blocage

 Le gouvernement daignera enfin à répondre à ces appels de détresse du SG de l’UGTA en instruisant le ministère des participations et de la promotion des investissements (MPPI), en avril 2003, pour initier un plan de relance de la SNVI. Le ministère en approuvera un à moyen terme 2003-2005. Des mesures à effet immédiat devaient être prise dans ce cadre dont l’une visant à court terme la relation banque entreprise par le gel du découvert non productif d’intérêt, l’allocation d’une subvention pour indemniser les départs, estimée sur la période 2003-2005 à 450 millions de DA, l’octroi des crédits d’investissements incompressibles destinés à la réalisation des programmes 2004-2005 estimés à 840 millions de DA et enfin la demande par la SNVI d’un appui du Conseil des participations de l’Etat pour disposer de crédits spéciaux afin de réaliser l’investissement de survie, avec concours définitif ou partiel de l’Etat. Aucune de ces mesures ne connaîtra d’application.

 Dans une lettre datée du 6 février 2006 qu’il avait adressée au chef du gouvernement, Sidi Saïd notera qu’«à l’exception de la subvention de 725 millions de DA pour indemniser les départs des travailleurs et la mise en _œuvre effective du gel du découvert de la SNVI par la BNA à compter de septembre 2003, aucune des mesures prises n’a été mise en _œuvre.» Les mesures dont devait bénéficier la SNVI conformément aux dispositions de la loi de finances 2005 ne l’ont pas été non plus. L’article 89 de cette loi dictait la prise en charge par le Trésor public des besoins de subvention d’exploitation des établissements et entreprises publics et donc le rachat de l’endettement bancaire assuré sur des ressources budgétaires. La SNVI n’en a pas fait l’objet, bien que, écrit la centrale syndicale «le bureau d’étude Ecofie, rattaché au MPPI, avait requis des informations et que la BNA a été destinataire d’un dossier enregistré dans ce même cadre d’assainissement.»

 Il est souligné dans cette même lettre que la SNVI dispose d’une grande part du marché (gros contrats avec différents départements ministériels, un portefeuille de commandes pour 2006 et 2007 «plus que satisfaisant.» Son accompagnement par l’Etat est jugé pour cela «plus que nécessaire.» Pour 2006, la SNVI avait prévu un chiffre d’affaires de clôture de 19 milliards de DA. Mais, est-il noté, «à fin octobre, cette prévision a été réalisée à 52% soit 10 milliards de DA en sus d’un important encours de véhicules représentants plus de 5 milliards de DA livrables sur octobre, novembre et décembre 2006.» Les recettes qui étaient attendues durant le 4è semestre de la même année étaient estimées à 7 169 millions de DA et les dépenses prévues à 6 356 millions de DA. Les flux de trésorerie durant ce même trimestre auraient du générer un excédent de 813 millions de DA. Mais «la BNA qui a été encore destinataire d’un plan de trésorerie couvrant la période du 4è semestre 2006, n’a pas répondu et a suspendu tout financement à la SNVI,» a écrit le SG de l’UGTA.

 Sidi Saïd multiplie les appels de détresse

 Le 22 octobre 2006, c’est le directeur général de la SNVI qui a écrit cette fois ci, à la BNA «pour lui faire part des difficultés que rencontre la SNVI dans le financement de son exploitation.» Tout en reconnaissant que la situation des comptes ouverts auprès de son agence à la date du 30 septembre 2006, un solde négatif d’un montant de 1 361 MDA.» Ce déséquilibre, a noté Chahboub, «a amené vos services à cesser d’accompagner la SNVI en refusant d’autoriser les opérations de commerce extérieur malgré la disponibilité des lignes de crédits tels que notifiées dans le cadre de note relation 2006. A ce titre, un montant de prés de 800 millions de DA est en attente de domiciliation auprès des guichets de la BNA.» Le DG avertit que «la SNVI ne peut honorer ainsi ses engagements vis-à-vis des fournisseurs qui pour certains ont arrêté les livraisons. Le versement des salaires du mois d’octobre n’a pas été non plus accordé.» Il a été demandé à la BNA de couvrir à la SNVI des besoins en crédit additionnels pour un découvert d’exploitation d’un montant de 1 212 MDA pour le mois d’octobre et de 1 289 MDA pour le mois de novembre 2006 et des cautions marchés de 803 MDA.» Il s’agit, a assuré le DG «de caution de bonne exécution et de restitution d’avance sur les marchés conclus avec le MDN.» Ces déséquilibres dans la trésorerie de la SNVI sont en premier la conséquence du retard enregistré dans la mise en _œuvre du plan d’approvisionnement 2006. Ils sont aussi dus aux importants décaissements (2,5 MDA) entraînés par les réceptions massives d’expédition à partir d’août 2006 «non compensés par un chiffre d’affaire conséquent.» Les contrats négociés avec certains ministères ont été aussi notifiés tardivement. «Ce qui retardé la mise en vigueur des engagements approvisionnements pour les besoins spécifiques des clients de la SNVI,» est-il écrit. Pour rassurer la BNA, il lui a été noté en 2006 que «l’entreprise dispose d’un encours produits finis de prés de 5 MDA transformables en chiffre d’affaire sur le dernier trimestre 2006 (961véhicules et équipement) et essentiellement destiné au MDN ainsi qu’au ministère de l’Intérieur.»

 En décembre 2006, le SG de l’UGTA rappelle que «le nombre de travailleurs de la SNVI a chuté de 13 523 à fin 1997 à 7000 en 2006, soit une réduction de 6500 emplois, sans compter la mise en _œuvre d’un premier volet social intervenu dans la période 1996-1997 et touchant 400 travailleurs.» Sidi Saïd estime que «cette situation de blocage des engagements fournisseurs ne peut contribuer à l’amélioration de la situation de trésorerie, bien au contraire.» Il avertit le chef du gouvernement que «les effets seront plus graves si ce blocage persistait entraînant un quasi arrêt des lignes de production et une détérioration sensible du climat social qui se caractérise jusqu’à présent par une relative sérénité.»

 La centrale syndicale lance un autre appel de détresse. «Ce fleuron de l’industrie nationale qui s’est relevé à plusieurs reprises peut encore être sauvé. Les décisions arrêtées de 1996 à 2006 doivent être mises en œuvre pour la sauvegarde de cette entreprise.» par Ghania Oukazi  (Le Quotidien d’Oran-19.01.2010.)

  ***************************** *Le général-major Beloucif …confidences sur une vie. Des youyous poussés en coeur par de nombreuses femmes qui ont aussi applaudi pour entonner ensuite « Min djibalina talaâ saout el-ahrar», un chant patriotique qui rappelle une page glorieuse de l’histoire du pays et de la Nation. Non, cet air de fête n’a pas été pour célébrer un événement heureux ou commémorer une date d’anniversaire. Des youyous, des applaudissements et des paroles de ce célèbre chant patriotique ont été entonnés lorsque, vendredi, sous un ciel pluvieux, les éléments de l’Armée nationale populaire ont sorti la dépouille mortelle du général-major à la retraite, Mostafa Beloucif, couverte de l’emblème national et l’ont placée dans l’ambulance pour l’amener à sa dernière demeure, le cimetière d’El-Alia, à l’est d’Alger. «Si Mostfa» a été donné pour mort avant même qu’il ne rende l’âme. Erreur de diagnostic médical ou empressement d’une presse qui tenait à être la première à la faire paraître, la nouvelle du décès du général-major n’en était pas vraiment une. Il était malade depuis longtemps. Son heure était attendue par sa famille, qui aurait quand même préféré qu’on ne lui compte pas les dernières secondes de sa vie. «Imaginez un moment si mes enfants n’étaient pas au courant, ils auraient pu faire une arrêt cardiaque», nous avait dit son épouse, «El Hadja», pour reprendre le terme par lequel il nous l’avait présentée lui-même au début des années 2000. Ce jour-là, elle se plaignait des problèmes d’eau qu’elle endurait quotidiennement. Curieux, ce destin qui nous avait mise face à une famille qu’on donnait pour être très bien lotie mais qui avait des coupures d’eau comme le commun des mortels ! Mais ce problème d’eau a été, pensions-nous, l’un des derniers et des plus simples auxquels la famille a été confrontée depuis la révocation du général-major des commandes du pays.  Nommé général-major en 1984, Mostafa Beloucif a été mis à la retraite, deux ans plus tard, c’est-à-dire en 1986. Il avait à peine 45 ans. Beloucif, tout autant que le défunt Yahia Rahal, tous deux enfants bien légitimes de l’Armée de libération nationale (ALN), ont été évincés de leur poste à un âge où ils avaient toutes leurs capacités physiques et morales pour rester encore au service de ce pays après l’avoir libéré du joug colonial. Le général Yahia Rahal, premier pilote de chasse algérien, a appris qu’il devait partir à la retraite lorsque, alors en poste au MDN, il avait ouvert le parapheur pour signer le courrier. La lettre de sa mise à la retraite lui avait été signée par Khaled Nezzar.«Les enfants de l’ALN» Le général-major Mostafa Beloucif l’a appris lui par Chadli Bendjedid, alors président de la République, qui l’avait convoqué dans son bureau pour le lui faire savoir en présence du même Khaled Nezzar. Pour tous les deux, Rahal, décédé le 29 février 2008 et Beloucif décédé le jeudi dernier, c’est le général Metidji qui a été chargé de lire l’oraison funèbre et souligner que «vous êtes partis à un moment où le pays a impérativement besoin de vous ». Ironie de l’histoire d’un pays qui a toujours bégayé devant les dérives de ses dirigeants. Des échos en provenance de la famille laissent entendre que Beloucif aurait pu être enterré à Annaba, la région qui l’a vu naître. Le général à la retraite, le défunt Yahia Rahal, aurait lui aussi aimé être enterré au cimetière de Sidi Fredj, un lieu qu’il trouvait paisible. Mais dès l’annonce de leur décès, l’armée se met au garde-à-vous et insiste pour récupérer «les siens». « C’est un enfant de l’armée, il doit être enterré dans le carré des martyrs», nous a dit le général-major Hadj Mohamed Zerhouni le jour du décès du général à la retraite Yahia Rahal.

 Mostafa Beloucif aimait parler de ses années en activité sur les hauts des Tagarins, siège du ministère de la Défense nationale. Son curriculum vitae, tout le monde y avait accès. Ce n’était pas une affaire d’Etat mais sa déchéance l’a bien été. Né le 12 avril 1939 à Ben M’Hidi, wilaya d’El-Tarf, Mostafa Beloucif avait occupé au sein du MDN de nombreux postes et exercé plusieurs fonctions, dont la plus haute est celle de chef d’état-major de l’ANP. Il a été avant, entre autres, secrétaire général à la Défense, commissaire chargé du service national et aussi, dans les années 70, directeur général des personnels et de la justice au MDN. Il connaissait parfaitement les rouages du pouvoir réel, l’armée, dont les membres influents étaient tous membres du Comité central du FLN ou de son Bureau politique. C’était à ce niveau, particulièrement au temps de la présidence de Chadli Bendjedid, où se concentrait le commandement suprême du pouvoir et du pays.  

«Tu es fatigué, va te reposer»

 De son éviction de ce commandement et de ce qui l’entourait, Beloucif en parlait avec un profond désespoir. Nous l’avions écouté pendant de longues heures sans l’interrompre à chaque fois qu’il nous avait donné l’occasion de le revoir. Nous l’avions rencontré pour la première fois – à sa demande – à la fin de l’année 1999. La première chose qu’il tenait à montrer avec fierté, mais avec une main quelque peu tremblotante, son écriture du Saint Coran en lettres calligraphiques, une oeuvre de qualité. Son état de santé avait, déjà en 1979, été perturbé par de grands malaises qui l’avaient obligé à subir une grosse intervention chirurgicale en France. «Tu es fatigué, va te reposer», lui avait dit Chadli quand il avait décidé de le mettre à le retraite en novembre 1986.

 Beloucif avait tout gardé en tête, au détail près, tout ce qu’il avait enduré à partir de cette période. C’était toujours autour d’une table agrémentée d’un bon thé et d’excellents gâteaux «faits maison», comme il se plaisait à nous préciser, qu’il nous racontait sa descente aux enfers. «Quand j’étais chef d’état-major au MDN, j’avais refusé de cautionner l’achat de radars français, des systèmes clef en main, pour la sécurisation du ciel aérien algérien, parce que j’estimais qu’étant un lourd marché d’Etat à Etat, nous nous devions en tant qu’armée, responsable de la sécurité du pays, de mettre entre les mains de l’ANP une grande maîtrise de cette sécurité en faisant en sorte que l’achat des radars ne se fasse pas auprès d’un seul pays, la France, mais de plusieurs fournisseurs, comme par exemple la Grande-Bretagne et les Etats-Unis», nous raconte-t-il. S’en suit comme autre événement relevant de la «sécurité de l’Etat», la demande de la France de faire passer ces avions militaires par l’Algérie pour les faire actionner au Tchad. «J’ai refusé le survol du ciel algérien par les avions militaires français, je ne voyais pas pourquoi l’Algérie devait cautionner aussi gracieusement des frappes militaires françaises au Tchad», se demandait-il encore en 2000, pour convaincre de sa bonne foi.

 Ces deux gros «couacs» avaient été consignés dans le «dossier Beloucif» au temps où la France était gouvernée par les socialistes. Au temps où François Mitterrand dirigeait à partir de l’Elysée. Un pouvoir français auquel particulièrement l’indépendance de l’Algérie est restée en travers de la gorge. Une France qui n’avait jamais accepté que les services secrets algériens des années 80, un prolongement de l’OS (Organisation spéciale) de bien avant et de bien plus tard du Ministère algérien des Liaisons générales (MALG), institution du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), étaient comparables de par leur efficacité, notamment en matière de sécurité et de protection du pays, aux services spéciaux israéliens, le célèbre Mossad. A l époque, les services étaient dirigés par Kasdi Merbah. Le président Chadli l’avait remplacé peu de temps plus tard par Nouredine Yazid Zerhouni, à qui il a donné «deux ans pour réformer ce qu’on appelait la sécurité militaire». Zerhouni fut relevé de ses fonctions pour n’avoir pas réussi à «bien casser la SM». Il a été remplacé par Lakhal Ayat (El-Medjdoub). La suite est connue.

L’impunité comme système de gouvernance

 Et bien après, mais avant qu’il ne lui soit demandé de rentrer chez lui, Beloucif avait refusé de faire sortir l’armée pour faire fléchir les tristes émeutes estudiantines de Constantine. «Chadli me l’avait demandé, mais j’étais contre que l’armée se mêle de ça», nous avait-il affirmé.

 Entre un événement et un autre, le général-major se montrait profondément favorable à la professionnalisation et la modernisation de l’armée algérienne. «J’interviens dans des tribunes à l’étranger, notamment en Espagne, pour défendre l’idée et donner mon approche de la professionnalisation et la modernisation de l’armée», nous avait-il confié un jour alors qu’il rentrait d’Espagne où il avait été appelé pour en parler comme spécialiste de la question.

 De 1987 à 1990, Beloucif a été assigné à résidence dans sa maison à El-Biar. Les raisons se passent de commentaire. 1990 fut l’année où le pouvoir réel avait décidé de lui lever son assignation à résidence. Le général-major à la retraite pouvait circuler librement. Erreur !

 Un jour où il devait se rendre à l’étranger pour assister à la soutenance de thèse de son fils, Beloucif se voit rabrouer par la police des frontières et retirer son passeport. Une autre interdiction de sortie lui fut alors signifiée. «C’est à partir de là où ont commencé les véritables problèmes», nous disait-il. Une commission militaire avait été instituée sur ordre de Chadli pour l’interroger sur la base d’un rapport qui venait d’être confectionné par des membres influents du pouvoir de l’époque. C’est ce qui a été appelé «le rapport des généraux». Ceux qui l’ont rédigé sont ceux-là mêmes qui ont composé la commission «rogatoire». C’était en effet Khaled Nezzar, Lakhal Ayat, Atalia, Hajerès et Abdallah Belhouchet qui devaient interroger Beloucif. «J’étais convoqué tous les jours que Dieu fait au MDN pour subir ses interminables interrogatoires», nous disait-il. Las d’être traîné dans la boue par ceux-là mêmes qu’il avait côtoyés dans les arcanes du pouvoir, exténué par la pression qu’ils avaient exercée sur lui, le général-major lâcha un jour de 1991 où il était convoqué pour un autre interrogatoire : «Vous m’en voulez parce que moi, je n’ai pas tété la mamelle de la France !». Les choses s’accélèrent, «le rapport des généraux» est rendu public en 1992 et transmis à la justice militaire. Mostafa Beloucif est accusé d’avoir touché aux deniers de l’Etat, d’occuper une maison par son seul bon vouloir et de l’avoir restaurée avec de l’argent puisé dans la caisse militaire. On avait appris qu’il avait acheté sa villa d’El-Biar, en 1983, à 182 millions de centimes «dans le cadre de la session des biens de l’Etat». L’équivalent à peu près de 15 milliards d’aujourd’hui, un montant qui est loin d’équivaloir le dinar symbolique avec lequel ont été cédées de somptueuses résidences aux hommes du régime.

Le dernier hommage au général-major

 Mis en état d’arrestation et emprisonné à Blida, Beloucif fut condamné en mai 1992 à 12 ans de prison ferme. Entre-temps, sa femme et ses trois enfants furent sortis de force de leur maison. Son fils aîné, Abdeldjalil, en a été expulsé menottes aux poignets. La villa était déclarée confisquée tout autant qu’une autre qu’il avait à Bains-Romains (ouest d’Alger). Celle-là l’est jusqu’à aujourd’hui.

 Sa villa d’El-Biar, de laquelle sa dépouille mortelle a été sortie vendredi dernier, est habitée par sa famille. Située dans un quartier résidentiel d’El-Biar, parallèlement à l’avenue Bachir El-Ibrahimi (ex-chemin Poirson), la villa Beloucif est toujours convoitée par de grands envieux. Beloucif passera 4 longues années en prison. Liamine Zeroual est alors élu en 1995. En 1996, il demanda à ce que le condamné soit mis dans une clinique à Bouchaoui, «non pas en tant que prisonnier mais en tant que militaire qui a des problèmes de santé». Le statut «de haut gradé» a laissé Zeroual se rétracter et le faire ramener à l’hôpital militaire de Aïn Naâdja pour être soigné en «tant que VIP». Ce qui provoqué un brusque bras de fer entre lui et Khaled Nezzar. Ce dernier a réussi à s’imposer pour retirer le malade et le remettre à la prison de Blida en lui faisant porter encore une fois la tenue de «bagnard».

 Comme nous l’avions signalé dans l’article écrit en hommage au général Yahia Rahal, ces lignes ne sont pas pour trahir la mémoire de Mostafa Beloucif. Elles soulignent surtout que le général-major a été puni par un système politique qui a érigé l’impunité comme pouvoir absolu de commandement. Elles lui sont aussi un hommage.

 L’histoire retiendra aussi que Mostafa Beloucif a reçu, il y a près de deux ans, une «attestation de réhabilitation» paraphée par le MDN. Il aurait aimé être réhabilité par le premier magistrat du pays, le président Bouteflika, qui doit certainement bien savoir pourquoi Beloucif avait été jugé. Dès l’arrivée de Bouteflika à El-Mouradia, le général-major à la retraite a commencé à être invité à des cérémonies officielles, comme celles du 1er Novembre et du 5 Juillet. Sans plus. La République s’est vue contrainte, vendredi dernier, de lui rendre un suprême mais dernier hommage en demandant aux djounoud de lui présenter les armes au cimetière d’El-Alia. par Ghania Oukazi (Le Quotidien d’Oran-18.01.2010.)

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**Chronique d’un sacrifice…

Contrairement aux informations contradictoires sur la manière dont sont menées les opérations antiterroristes de mardi et mercredi dernier et l’incohésion observée dans les bilans rapportés par la presse écrite, l’accès à des sources très au fait de la situation sécuritaire permet de reconstruire les puzzles des événements sanglants qui ont secoué la région des Ath Abbas où l’ANP s’est redéployée pour contrecarrer une menace terroriste qui s’est précisée depuis la découverte il y a quelques mois de casemates et des bombes artisanales dont une a blessé un soldat de l’ANP. La semaine s’est davantage fait resentir après l’explosion d’une bombe qui a blessé un garde communal à Beni Mansour en novembre 2009. Que s’est-il donc passé la semaine passée ? Une source sécuritaire très bien informée livre les faits avec de menues précisions non encore évoquées jusque-là par la presse. Les forces de sécurité étaient en possession de renseignements précis selon lesquels une Renault Clio Symbole allait passer avec à son bord des terroristes. Leur mouvement a été localisé par le département du renseignement et de la sécurité et une unité d’élite en civil leur tendait mercredi dernier un guet-apens en les attendant au niveau de cinq carrefours des communes d’Ighil Ali et de Boudjellil à destination desquels ils faisaient route. Explication : le groupe terroriste a finalement pris un itinéraire isolé et éloigné des barrages fixes d’Ighil Ali et d’Iaarkav à l’est de Béni Mansour. L’information donnée par la presse selon laquelle le véhicule des terroristes est passé par Beni Mansour ou venu d’Ath Mansour ( Bouira) est erronée. Le groupe venait bien de la commune d’Ighil Ali mais a pu emprunter des pistes et des routes secondaires pour éviter les barrages filtrants. Vers le coucher du soleil, la Clio a finalement emprunté une route isolée reliant la commune d’Ighil Ali à celle de Boudjellil. Au piémont du massif surplombant la dernière commune susmentionnée, un groupe de l’unité spéciale attendait avec comme armes d’assaut des kalachnikovs et même des FM. Objectif, décimer le groupe armé qui , savait-on était équipé d’explosifs et projetait un attentat probablement imminent. Au coucher du soleil, précise notre source, la voiture s’amène avec 5 terroristes à bord dont un, à l’arrière portait une ceinture à charge explosive. Les éléments de la sécurité qui leur tendaient l’embuscade se rendirent compte de l’apparition d’une famille, probablement revenant de la cueillette des olives d’où ils décident de ne pas exécuter leur attaque mais d’en informer un autre groupe posté à Aftis, au carrefour entre la RN 106 et le CW42A. Arrivé là, le véhicule est pris pour cible par un groupe dont l’armement est composé de kalachnikovs et de pistolets automatiques, précise notre source. La riposte s’effectue et deux des terroristes ont pu s’échapper du véhicule mitraillé avant d’exploser tuant net trois des terroristes à son bord. La déflagration a blessé même des membres du groupe ayant accompli l’opération. Les deux fugitifs ne connaissant pas le terrain et dont l’un était touché à la jambe ne pouvaient aller trop loin. Les forces de sécurité continuent à les traquer de nuit. Le lendemain, on ramène des chiens dressés pour les localiser dans la ferme Aït El Hadj à l’est de Tazmalt. Tout se passe pour le mieux, on fouille d’abord un poulailler pour les dénicher en vain. On en déduit qu’ils étaient dans une cabane laquelle est vite transformée en passoire par le déluge de feu des forces qui l’ont prise pour cible. Tout s’est passé pour le mieux bien que l’opération se voulut délicate, les terroristes ayant opposé une farouche résistance. À un moment donné, le commandant de l’opération et un colonel du DRS étaient sûrs que les deux hommes pris en chasse étaient neutralisés. C’est donc en fin de cette opération où on supposait avoir mis hors d’état de nuire les deux sanguinaires que l’imprévu se produisit : un terroriste affalé par terre et donné pour mort a lancé une rafale qui a coûté la vie aux deux officiers supérieurs. Cinq cadavres ont été transportés à la morgue de l’hôpital d’Akbou. Deux venaient de tomber dans cette opération et trois ont péri calcinés et démembrés suite à la déflagration de la voiture tombée sous les tirs des forces de sécurité la veille.(Le Courrier d’Algérie-19.01.2010.)

**Les maquis de Tamellaht bombardés ….L’ANP a recouru dans la matinée d’avant-hier au pilonnage à l’artillerie lourde des maquis de Tamellah, située à 40 km au sud de Bouira.L’artillerie lourde est en effet entrée en action d’où d’importantes explosions étaient audibles sur un rayon d’une dizaine de kilomètres jusqu’à Beni Mansour, un village situé à la limite frontalière entre les wilayas de Béjaïa et de Bouira. Entre 9 h et 11h, retentissait encore le bruit assourdissant des obus qui arrosaient les caches terroristes dans les monts boisés de Tamellaht, de tout temps infestés par les groupes armés affiliés au fief du GSPC, avec à leur tête le tristement célèbre cheikh Tayeb, abattu par une unité d’infanterie à Ahnif en 1995. Aucune information n’a filtré sur le bilan de cette opération dans laquelle les forces combinées de sécurité sont engagées pour donner l’estocade aux dernières poches de résistance du terrorisme. C’est le deuxième pilonnage à l’arme lourde de ces maquis par les forces de l’ANP depuis l’année 2006, le premier s’étant effectué sous forme de raids aériens à l’aide de missiles tirés par des hélicoptères. (Le Courrier d’Algérie-19.01.2010.)  

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*de l’argent à n’en savoir que faire

Les banques publiques ont de l’argent à n’en savoir que faire. De tout ce que les banques publiques collectent et gagnent en vendant leurs produits bancaires, il subsiste, après avoir avancé un peu d’argent à leurs emprunteurs, la somme cumulée de cinquante milliards de dollars qu’elles n’arrivent pas à prêter. Et qu’elles ne peuvent pas placer.
S’agit-il de l’effet d’une évaluation trop prudente des projets ? Ou bien n’y en a-t-il pas suffisamment qui sont proposés au financement bancaire ? Ou bien un peu de cela, et même d’autre chose ?
Que les critères d’appréciation de la demande de crédit soient trop conservateurs, du fait de la prudence des banques ou du fait de la réglementation, ou que l’économie pèche par absence d’initiative en matière d’investissement, l’existence de tant de capitaux oisifs signifie que nous sommes dans un système qui n’est pas conçu pour maximiser l’emploi de l’argent gagné par les banques ou déposé par leurs clients.
Cela indique aussi que nos banques publiques ramassent plus de capitaux qu’elles ne peuvent fructifier. Le système financier public est organisé de manière à engranger des résultats sans s’obliger à être performant. Le monopole à quatre ou cinq sur les dépôts et épargnes de secteurs comme l’énergie, l’assurance et la Sécurité sociale les dispense de tout effort commercial. L’abondance de ressources vient du simple fait qu’elles sont autoritairement orientées vers elles.
Quand, au début de la crise financière, les autorités politiques se prévalaient de n’avoir rien perdu parce qu’elles avaient eu l’intelligence de ne rien placer des réserves nationales, elles exposaient déjà la philosophie générale du système : ne pas prendre le risque de faire fructifier pour ne pas prendre celui de perdre. Même le remboursement anticipé de la dette, parce qu’en toute logique, il faut payer pour acheter le droit de rembourser avant échéance, renvoie à cette “sagesse” conservatrice en termes de rentabilité financière. Le manque à gagner n’est pas pris en compte pour ce qu’il est : le ratage d’un gain qui aurait pu se réaliser.
Pourtant, on dilapide bien dans les surcoûts des projets programmés, dans la sous-évaluation du foncier public administrativement alloué, dans les dépenses de prestige, dans les allocations de rentes, dans les risques de détournements. Une partie de ces dépassements vient justement du verrouillage bureaucratique supposé protéger nos capitaux contre les dangers d’une gestion marchande.
Bien gérer, c’est ne pas gérer. Juste administrer. Nos banques en sont ainsi restées à l’état d’immenses régies qui réceptionnent des sacs d’argent, les entreposent, tirent leurs bénéfices de ce stockage et, accessoirement, d’une activité de crédit limitée par les procédures et la paperasse dissuasives qu’on leur impose et qu’elles s’imposent.
La maîtrise politique de l’activité économique, pour que ne s’enrichisse pas qui veut, la suspicion créée par la bureaucratie et qu’on veut combattre par un surplus de bureaucratie, le protectionnisme public qui protège les banques publiques contre la concurrence privée, tout cela fait que la fonction de la banque dans le développement économique et social soit réduit à sa plus simple expression.
Alors l’argent du pétrole, au lieu d’être utilisé, il est compté. Quand il n’est pas dépensé. (Liberté-22.12.09.)

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**L’inflation gagne la justice
 

Notre ministère de la Justice vient de mettre au point un DVD de vulgarisation juridique en langue dialectale à l’intention des citoyens. Il sera disponible dans tous les tribunaux du pays. Le but est d’expliquer, dira, lors d’une conférence au centre de presse d’El Moudjahid, le directeur général de la modernisation au ministère de la Justice, M.Abderrazak Henni, «dans un langage clair et simplifié» différentes procédures et renseignements utiles aux justiciables. Comme par exemple, comment bénéficier de l’assistance judiciaire. Cette initiative intervient au moment où est constaté un net recul du nombre d’enrôlements des affaires au niveau des juridictions. Nous n’osons pas croire que les responsables du secteur pensent que cela est dû à une quelconque méconnaissance des procédures par les citoyens. Non, car si les citoyens ont de moins en moins recours à la justice, les raisons sont tout autres. Parmi les plus importantes se trouvent les coûts et les délais. L’entrée en vigueur en avril dernier du nouveau Code de procédure civile oblige à fournir tous les documents nécessaires au traitement d’une affaire par la justice en langue nationale. Pour ne prendre que les documents administratifs qui ne sont pas tous délivrés en langue arabe, il y a fort à faire en matière de traduction. Du coup, les tarifs des traducteurs ont connu une flambée sans précédent. Les délais aussi. Et pour cause: il s’est avéré que la corporation des traducteurs n’était pas assez étoffée. Certaines régions en sont carrément dépourvues. Traduire une seule page revient au justiciable 1000 DA. Quand on sait combien de pages de documents compte un dossier en justice, il est clair que ce ne sont pas toutes les bourses qui peuvent se permettre la dépense. Le déficit en traducteurs allonge également les délais. Ce qui est aussi dissuasif. Mais restons dans les coûts pour ajouter aux frais de traduction ceux des huissiers de justice dont les tarifs ont eux aussi augmenté. Une simple notification (convocation à comparaître à la charge du justiciable) est facturée par l’huissier à 3500 DA. Ce ne sont là que de petits exemples car une procédure est truffée de diverses notifications et d’épais documents à traduire. N’oublions pas d’ajouter à tout cela les honoraires d’avocat. Et nous voilà au coeur du problème. La moindre affaire à introduire en justice s’exprime désormais en millions de centimes. Comment peut faire, dans une telle situation, un smicard face à un conflit d’héritage, par exemple? De plus, le plus riche des parties en présence peut faire traîner par des moyens de procédures, la conclusion de l’affaire jusqu’à épuisement de l’adversaire. En termes de temps et d’argent. Un grave problème car que fait-on lorsqu’on n’a pas les moyens de saisir la justice quand on se sent lésé? On vous laisse deviner. N’y a-t-il vraiment pas un moyen de différencier les frais inhérents à une affaire commerciale d’une autre civile? L’effort vaut d’être fait. Il n’y a pas de problème sans solution. Le problème ici est celui des rapports humains dans la société. Problème d’une extrême sensibilité pour peu qu’on le regarde de très près et avec attention. On est loin du simple DVD.(L’Expression-21.12.09.)

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**Le remaniement ministériel de nouveau dans l’airLe FLN compte convaincre Bouteflika de devenir organiquement son président, en prévision des changements que ses animateurs programment d’apporter à ses instances mais, surtout, des décisions que risquerait de prendre le chef de l’Etat pour pérenniser son pouvoir et son règne. Le FLN a décidé de reprendre les anciennes appellations de ses instances, celles qui lui rappellent et rappellent à tous qu’il a été le seul véritable instrument de propagande du système politique d’avant et d’après l’indépendance. Invité hier de la radio, Abderahmane Belayat – un apparatchik de premier ordre – a fait savoir à cet effet, que l’ex-parti unique va se «départir» du Conseil national pour se «réapproprier» le Bureau politique et le Comité central qu’il a abandonné en 2005 pour des considérations d’adaptation à des exigences conjoncturelles. Ce retour à ces «symboles» organiques de pouvoir n’a rien de fortuit. Il est décidé au moment où des changements importants pourraient être apportés dans la sphère politique nationale. L’exploit que le FLN tient à réussir est celui de transformer le titre de président d’honneur qu’a Bouteflika au sein du parti, par un autre, organique et structurel. «Nous voulons créer un poste de président du parti et proposer au président de la République de l’occuper», a déclaré Belayat. «Nous ne voulons pas en priver le parti mais, en même temps, nous ne voudrions pas gêner le président qui est celui de tous les Algériens», a-t-il indiqué. Belayat a pris le soin de rappeler le parcours de ce qu’il qualifie de 1er militant du FLN. «Si Bouteflika n’a jamais ni quitté ni abandonné le FLN même dans les moments difficiles. Il a été son député après l’indépendance, il a occupé le poste de ministre des Affaires étrangères dans le premier gouvernement, il a été sous Chadli, ministre conseiller et membre du Bureau politique, il a mené campagne pour le parti pour les municipales du 12 juin 90, à Blida, Tipaza et Alger», raconte-t-il. La décision d’en faire la demande au chef de l’Etat a été retenue à l’unanimité par le Conseil national. «C’est à lui de décider», note Belayat qui n’a pas manqué de souligner que «le passage au pluralisme politique n’a pas été bien préparé». Ainsi, le FLN semble prendre ses devants et ses précautions en cas de changements, que des sources crédibles affirment être évoqués par Bouteflika depuis sa réélection à une troisième mandature présidentielle. L’on continue toujours de rappeler qu’un parti pour Saïd Bouteflika n’est pas une chose impossible. «L’idée est, en tout cas, présente dans les esprits de la famille», affirme-t-on même «si pour l’instant, sa faisabilité suscite l’étonnement». Une fois sortie à la lumière du jour, l’idée, faut-il le signaler, a suscité de grandes interrogations au sein des partis à commencer par le FLN. «Nous avons tenu une réunion avec Belkhadem pour en savoir plus, mais il nous a dit qu’il n’en est rien de tout cela. Ce qui ne veut pas dire qu’on est rassuré, on s’attend à tout à n’importe quel moment», nous a dit un membre influent du FLN. Le RND ou le MSP ne sont pas plus rassurés ni plus informés et ont été tout autant secoués par la nouvelle. En attendant, les voix du cercle bouteflikien restent impénétrables.Des alliances contre nature Autre éventualité que les partis appréhendent, une restructuration des institutions de l’Etat qui n’est pas non plus à exclure. Le débat sur une autre révision de la Constitution refait surface dans des milieux qui savent au moins que le président devait, par la dernière révision, supprimer le Conseil de la Nation, dissoudre l’APN et appeler à des élections anticipées en mai dernier. Mais que les choses ont été changées en dernière minute, l’imprévisibilité et la brutalité dans la prise de décision chez Bouteflika étant une seconde nature. Et c’est ce trait de caractère qui semble peser sur toutes les attitudes de ceux qui l’entourent en les poussant à tergiverser sur des questions fondamentales jusqu’à contredire leurs principes propres. L’alliance affichée entre le RND et le PT s’inscrirait, a priori, dans cet ordre. Fondamentalement opposés, ces deux partis se trouvent du coup des affinités assez profondes pour que le second donne une consigne de vote en faveur du premier en prévision des prochaines sénatoriales. Ce soutien, quelque peu prémédité, répondrait aussi à d’autres revers politiques. Il semble s’inscrire comme caution à la personne du Premier ministre qui, aux dires de certains hauts responsables, devait quitter le poste «il y a bien longtemps». Des faits conjoncturels ont fait qu’Ahmed Ouyahia soit placé au-devant de la scène politique par le président de la République même. L’on dit que le (re)cadrage de son rôle par les soins de Bouteflika intervient au lendemain de la triste affaire du diplomate Hassini que Paris a fait vivre à Alger sans aucun scrupule de conscience du domaine diplomatique. Ce qu’El-Mouradia ne pardonnera pas facilement. La loi de finances complémentaire -que l’on dit confectionnée sous le commandement d’Ouyahia – aurait été, dans ce sens, une première réponse à «l’impudence» de l’Elysée. A la lecture de la LFC pour 2009, la France s’était mise dans tous ces états et aurait même tenté de forcer la main aux responsables algériens pour atténuer l’esprit de ses dispositions. Peine perdue, l’affront fait par l’interpellation du diplomate alors en poste au niveau du MAE algérien étant trop lourd à supporter.«Mais personne n’est à sa place dans ce pays !» «Il y a l’affaire Mecili (…), et bien d’autres complications», nous a répondu Bernard Kouchner, le MAE français, au début de ce mois au siège de l’OTAN à Bruxelles à propos du refroidissement des relations entre l’Algérie et la France. L’on dit même que Paris aurait suggéré à Bouteflika de se débarrasser de son Premier ministre parce qu’il a sanctionné les entreprises françaises. Pour l’instant, le président garde son Premier ministre et le charge de recevoir «les émissaires» français de quelque niveau qu’ils soient. Il le leur impose ainsi comme interlocuteur direct et unique. Il l’a bien été pour beaucoup d’élus et aussi pour la présidente du Medef, Laurence Pariso, dont la demande d’être reçue à El-Mouradia n’a pas eu de suite. Paris estime que la visite du Medef avec un aussi grand nombre de chefs d’entreprises est un signe de réconciliation avec Alger. Dans les milieux de la capitale de l’Europe, Bruxelles, on a même entendu dire qu’avant de recevoir le président égyptien Moubarak, à l’Elysée, le 14 décembre dernier, le président Sarkozy lui avait demandé d’arrêter la méchante campagne contre l’Algérie. Les deux présidents devaient discuter ensemble de la composante du secrétariat de l’Union pour la Méditerranée (UPM). Une initiative dans laquelle l’Algérie a inscrit de grands projets économiques que la France veut bien voir réalisés. Ceci étant dit, bien qu’Ouyahia a gagné pour l’instant une manche, le changement de gouvernement reste toujours d’actualité même si le président avait lâché qu’il n’avait pas trouvé d’hommes pour remplacer les partants. Une fois passé le coup de gueule de Bouteflika vis-à-vis de Paris, les supputations reprennent pour laisser entendre entre autres, que Belkhadem risquerait de passer Premier ministre, que Bensalah prendrait la place du MAE, Medelci, qui, lui, prendrait le ministère des Finances pour laisser partir Djoudi comme gouverneur de la banque d’Algérie. D’autres corrigent pour donner Bensalah comme président du Conseil constitutionnel en remplacement de Boualem Bessayah qui quitterait son poste pour des raisons de santé. «Le problème est que le président reste l’otage des partis quand il veut changer, ils lui proposent des noms qui le mettent en colère», nous a dit un proche de Bouteflika qui regrette le changement du poste de chef de gouvernement par celui de Premier ministre. «Il devait supprimer le Conseil de la nation, il aurait dû le faire !», a noté notre interlocuteur. L’on dit qu’en été, une liste de noms lui a été remise par les partis de l’Alliance présidentielle en prévision d’un changement de gouvernement. «Il lui a été dit que beaucoup de noms traînent de lourds dossiers», nous affirme-t-on. L’on rappelle à l’occasion, l’anecdote dont l’auteur est Mahmoud Khoudri que le président avait nommé après 1999, ministre de l’Industrie. Khoudri avait, dit-on, avoué son incompétence à gérer un tel secteur. Il a demandé à être chargé des relations entre le gouvernement et le Parlement. «Si Khoudri, vous avez demandé à changer de poste parce que vous estimez que vous n’êtes pas à votre place, mais personne n’est à sa place dans ce pays», lui a lancé le président lors d’un Conseil des ministres. Il est dit ici et là que le PT risquerait cette fois-ci de participer dans le gouvernement. Belayat n’a pas exclu que d’autres partis pourraient venir renforcer l’Alliance présidentielle. En plus du biométrique qu’il a mis au point pour réactualiser toutes les «fiches» individuelles, le ministre de l’Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, aura, nous dit-on, la tâche d’accréditer quelques nouveaux partis «pour avoir beaucoup plus de monde en cas de besoin». par Ghania Oukazi…(Le Quotidien d’Oran-20.12.09.)
  
******************************* *La Nébuleuse du ciment.

 Le détournement illégal du ciment s’opère au vu et au su de tout le monde, au sein de certaines installations de production. Paradoxalement, aucune enquête sérieuse n’a été menée.

L’Algérie, avec son important outil de production de matériaux de construction, s’apprête à injecter sur le marché 1 million de tonnes de ciment importé, en vue de juguler la spéculation et mettre fin à la pénurie de ce produit. Une mesure conjoncturelle qui semble partielle et qui ne réglera pas, loin s’en faut, le problème de l’offre et de l’organisation des circuits de distribution. Du moins à court terme.
Dans ce dossier, il est clair que la constitution d’un groupement au lieu et place de la SGP ciment pour développer le segment public de l’industrie du ciment n’effacera pas de nos mémoires les errements de la politique de l’État depuis plus de dix ans. En effet, bien que se situant dans un créneau très rentable, les cimenteries publiques durant la décennie 2000 se sont contentées d’investissements dans la maintenance des équipements, et non dans l’extension des capacités, faute d’impulsion par les pouvoirs publics. Résultat des courses, ces filiales ont perdu des parts de marché au profit d’ACC, le numéro 1 en Algérie, racheté par le français Lafarge, à l’insu des autorités algériennes. En ce sens, on attend également avec beaucoup de patience les fruits de la politique de privatisation de certaines cimenteries en termes d’augmentation de l’offre sur le marché !
Concernant la distribution, le constat reste inquiétant : les institutions de l’État concernées hésitent à assainir le commerce de ce produit stratégique, au regard des ambitieux programmes d’investissements. Pourtant, le détournement illégal du ciment s’opère au vu et au su de tout le monde, au sein de certaines installations de production. Paradoxalement, aucune enquête sérieuse n’a été menée pour mettre fin aux enrichissements illicites de certains cadres de ces entreprises étatiques et des “parrains” de la filière. Une nébuleuse à l’origine de ces flambées épisodiques des prix du ciment.
Une réhabilitation sérieuse de cette industrie, l’assainissement des circuits de distribution et la promotion de l’initiative privée pourraient ouvrir de meilleures perspectives à la filière. L’Algérie pourrait non seulement répondre à l’explosion de la demande domestique, mais aussi devenir un exportateur net de matériaux de construction à moyen terme, contribuant au développement des exportations hors hydrocarbures du pays. (Liberté-16.12.09.)

**Quand le bâtiment va, tout va. Et quand les matériaux de construction ne vont pas, le bâtiment ne peut donc pas aller. Et “tout” encore moins. Le ciment se vend au marché noir et le sable est “volé” dans les oueds et sur les plages. En voulant plafonner le prix du ciment, et revenir ainsi à la belle époque des prix administrés, le gouvernement a réinventé le marché des années du “bon”, le marché noir. Et depuis, on se plaint du spéculateur. Il a l’avantage d’être anonyme et de focaliser tous les mécontentements. Le spéculateur, comme concept générique, incolore et inodore, a déjà servi pour expliquer la cherté de la pomme de terre.
Mais si la circulation de la pomme de terre est régulée par les lois du marché, ce n’est pas le cas du ciment. Ce produit est soumis à  un mode de répartition administratif qui nous replonge dans les vieilles pratiques où les entreprises publiques sont contraintes d’organiser la gestion de la pénurie. Dans ce contexte, le passe-droit et la corruption finissent nécessairement par constituer les principaux moyens de discrimination entre clients. La suite en découle : le marché administré, formel, sert de couverture à un marché réel, le marché noir où viennent s’ajuster, par le prix réel et illégal, l’offre et la demande du produit.
Il n’y a pas que la production des cimenteries de l’État qui connaît ce genre de “surcoûts de pénuries” ; les liants produits par des entreprises privées, en position de quasi-monopole, connaissent la même inflation et pour les mêmes raisons. Le coup de frein que la loi de finances complémentaire a donné à l’importation aggrave l’état de carence et le niveau de coût du principal matériau de construction. Les coûts et les délais de construction s’en ressentent alors. Et les projections, notamment en matière d’habitat, se révisent à la baisse, l’auto-construction et la promotion immobilière étant découragées par le prix de revient du bâti. En gros, on construit moins et plus cher !
Le sable ne manquera peut-être pas tant, parce que la loi sur l’eau ne sera jamais appliquée : heureusement pour le bâtiment et malheureusement pour l’écologie des oueds et des rivages, il y a des sablières qu’on ne peut fermer ! Cette loi, dont on interdit l’application, sert à courir occasionnellement derrière quelques pilleurs pour les orienter “vers cette économie de la nuit” qui ajoute aux coûts d’extraction et de transport de sable des “droits de passage”.
Ce n’est pas avec une telle base qu’on fonde un programme de “soutien à la relance de la croissance” !
Ce genre de handicaps qui hypothèquent la réalisation des projets planifiés condamne notre conception “budgétaire” du développement. En mettant tant de milliards sur la table, le gouvernement croit avoir résolu ses questions de développement. Comme si le développement s’achetait au lieu de se concevoir. Disposant de la manne pétrolière, il se croit permis de se dispenser de choix stratégiques : ni marché, ni plan et un peu des deux. Il tâtonne. Le cas du sable, et surtout celui du ciment, est révélateur de l’absence d’une pensée globale du développement. Comme ce ministre qui “a oublié” l’agriculture, le gouvernement semble avoir oublié qu’on construit avec des matériaux, pas avec de l’argent.(Liberté-16.12.09.)

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*Travailler plus, gagner moins…

Dans le monde du travail, pour ceux qui ont la chance et le privilège d’avoir un emploi par les temps de crise, on ne parle que des nouvelles dispositions sur le régime de retraite réinstaurant le départ à la retraite à 60 ans et la suppression de la retraite anticipée. Un système qui a fait le bonheur de beaucoup de salariés quinquagénaires, de plus en plus nombreux à frapper aux portes des caisses de retraite pour profiter des quelques années rognées sur la vie active pour un repos bien mérité ou bien pour se consacrer, pour ceux que cela inspire, à autre chose. L’expérience, toute récente, aura vécu le temps que durent toutes les expériences, chez nous, lesquelles sont vite enterrées aussitôt lancées. L’idée, pourtant, était fort louable aux plans aussi bien économique que social.

L’objectif étant de libérer des postes de travail pour stimuler le marché de l’emploi et permettre aux jeunes arrivés sur le marché du travail ou ayant perdu leur emploi pour raison économique ou autre de revenir dans le circuit. Le moins que l’on puisse dire est que cette prophétie ne s’est pas concrétisée quand on analyse de près les chiffres du chômage et de création de postes d’emploi, qui sont inversement proportionnels à la courbe ascendante des départs en retraite anticipée. Les caisses de retraites se sont rendu compte, à l’épreuve du terrain, qu’il sortait plus d’argent qu’il n’en rentrait dans ses comptes du fait de la diminution du nombre des cotisations sociales consécutives au flux croissant des départs en retraite anticipée. D’autres pays, pour desserrer l’étau du chômage et relancer la croissance économique, ont innové en la matière en allongeant la durée légale du travail au delà des normes et conventions en vigueur concernant la législation sur le travail.

Les « seniors » (les travailleurs ayant atteint ou dépassant la limite d’âge réglementaire pour le départ en retraite) sont de plus en plus sollicités et maintenus à leur poste par leurs employeurs en raison de leur expérience et savoir-faire et du gain en termes de productivité et de formation des nouvelles recrues. Le président français, Nicolas Sarkozy, avait inventé la formule « travailler plus pour gagner plus ». Nous n’en sommes pas encore là chez nous, dans la mesure où nous avons toutes les peines du monde à concilier les principes du droit à la retraite avec la rentabilité du système économique par une utilisation rationnelle et optimale des ressources humaines.

L’engouement suscité par le régime des départs à la retraite anticipée, désormais remis en cause comme l’attestent les chiffres et les nombreux dossiers que s’apprêtent à déposer dans la précipitation les postulants avant l’entrée en vigueur des nouvelles dispositions, renseigne sur la philosophie du travail en tant que fondement économique et moyen d’existence dans toute l’acception du terme. Existe-t-il une vie au travail compte tenu des salaires et de la cherté de la vie et après la vie active quand on voit tous ces retraités égrener leurs monotones journées de retraite à jouer aux dominos ? C’est en ces termes que se pose et que devrait se poser la problématique de l’emploi et de la retraite. (el Watan-15.12.09.)

****** PRIX DES FRUITS ET LÉGUMES …….Une spirale infernale

Remplir aujourd’hui son couffin n’est pas chose aisée… il faut débourser au minimum 5 000 DA Les prix des produits alimentaires flambent. Les marchés, sans exception aucune, font peur aux consommateurs. Ces derniers ne savent plus à quelles “légumes” se vouer. Ils prennent leur mal en patience en attendant des jours meilleurs qui pourraient ne plus venir. Il ne s’agit pas d’une vision pessimiste mais bel et bien d’un simple constat tiré des faits tangibles. Aujourd’hui, il faut le dire, les prix donnent le tournis, du moins pour le simple citoyen. Il suffit d’une virée aux différents marchés de la Capitale (marché Réda- Houhou, et Hussein -Dey) pour se rendre compte de la réalité de la chose. La mercuriale donne le vertige même au plus nanti des ménages, alors que dire des smicards. La tomate se vend à 120 DA s’il vous plait. L’oignon est affiché à 70 DA. La courgette de même. Les carottes à 60 DA. La pomme de terre, denrée très prisée, n’est cédée qu’à partir de 50 DA. Pas nécessaire, ici, de parler des fruits, car les prix affichés dépassent l’imagination. Les bannes qui se vendaient il n’y a pas si longtemps à 70DA, aujourd’hui elles frôlent la barre des 150 DA et bien sûr il faudra débourser la somme de 150 DA pour pouvoir s’offrir un kilo d’orange et pas moins de 130 DA pour la mandarine. Si par le passé, l’argument des produits « hors saison » était avancé par les deux ministères de la tutelle en l’occurrence du Commerce et de l’Agriculture afin d’expliquer un tant soit peu la hausse vertigineuse des prix d’alors, il n’en n’est pas de même pour aujourd’hui où la donne a complètement changé. Et pour cause, la valse des étiquettes cette fois-ci touche, tout simplement, tous les fruits y compris ceux de saison. Et ce n’est pas les exemples qui manquent : l’orange et la mandarine illustrent de fort belle manière cette nouvelle réalité. Pis encore, au moment où du côté du département de Rachid Benaïssa, on parle d’une production historique dépassant toutes les prévisions, la pomme de terre est affichée sur les étals à 50DA … « C’est à ne rien comprendre, à chaque augmentation des salaires, les prix s’envolent sans aucune raison valable, s’est longuement interrogé un habitué du marché Réda-Houhou qui ajoute non sans amertume: remplir aujourd’hui son couffin n’est pas chose aisée… il faut débourser au minimum 5 000 DA. La véritable et l’unique augmentation, nous dira-t-on, est celle du… marché. Histoire de rappeler la décision prise lors de la dernière tripartite portant revalorisation du SNMG qui n’est, aux yeux des consommateurs, qu’une goutte d’eau dans un océan… Afin d’expliquer cette situation, nous nous sommes rapprochés des acteurs concernés à savoir, les commerçants et le ministère.D’emblée, les marchands au détail, du moins ceux que nous avons interrogés sur les lieux s’en lavent les mains. Ils expliquent qu’eux mêmes sont victimes de cette augmentation. « À chaque fois qu’il y a augmentation des prix des fruits et légumes, les gens nous prennent pour responsables. Alors que la réalité est tout autre », s’est défendu un détaillant non sans renvoyer la balle aux grossistes: « il faut se rendre aux marchés du gros pour voir de visu les prix appliqués. Tout ça pour dire que nous sommes aussi des victimes de cette hausse des prix. Les gens nous accusent à tort. » Pour nous convaincre davantage, un autre commerçant abonde dans le même sens déclarant : « Notre marge bénéficiaire ne dépasse pas 5 DA. Et si l’on ajoute les frais du transport et autres déplacements, on peut vous assurer que notre gain est vraiment infime pour ne pas dire dérisoire », et ajouter : « La cause de cette flambée… il faut la chercher ailleurs », sans pour autant la situer, même si l’allusion est faite, ici, aux grossistes. Quid de la position du ministère du Commerce ? Eh bien ! la réponse vient de son chargé de communication Farouk Tifour. Contacté par nos soins, celui-ci fera savoir que les prix sont fixés selon la loi de l’offre et de la demande. Pour lui, le ministère, dont l’objet est de réguler le marché, n’a jamais lésiné sur les moyens pour mettre un terme à cette situation à travers, notamment, la mise en place d’un nouveau programme consistant à renforcer le contrôle des prix au niveau des marchés mais aussi à la réalisation de nouveaux espaces de vente pour mieux organiser l’activité. Notons, dans ce même ordre d’idée que le Premier ministre n’a pas omis de fustiger, lors de la tripartite qui s’est tenue dernièrement, la manière avec laquelle les commerçants, toutes catégories confondues, interprètent la loi de l’offre et de la demande. Pour lui, cette dernière ne veut pas dire anarchie. Selon Ahmed Ouyahia il n’est pas évident que les commerçants fixent les prix comme bon leur semble. «Il sera question à l’avenir d’instaurer une marge bénéficiaire pour tous les commerçants. Comme il sera procédé à la révision du Code commerce en vigueur afin de mettre fin à cette situation qui est responsable, à-t-il dit, du taux élevé de l’inflation «Les produits alimentaires sont responsables, ayant le courage de le dire, à 99% du taux global de l’inflation. Il est temps de mettre fin à cet état de fait, on ne peut plus déplorable », soutient-il. Bien dit même si la concrétisation n’est pas pour demain. En attendant, c’est toujours, hélas, les ménages qui paient les frais. (Le Courrier d’Algérie-15.12.09.)

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* Abdelhamid Mehri :« L’esprit de Novembre a été trahi par ceux qui ont pris le pouvoir après l’indépendance »….*Abdelhamid Mehri lors d’une conférence organisée par le FFS hier (12.12.09.) à Boumerdès.Le conférencier s’est prononcé sur la crise entre notre pays et l’Egypte, trouvant que « sans tomber dans les bassesses, il y a des moyens et des manières de répondre ». Pour lui, ce qu’ont fait les Egyptiens est l’expression du pourrissement qui a atteint le système des « Al Moubarak » « Le système algérien n’est pas loin de subir pareille déconfiture si on ne procède pas vite à un changement. »L’ex-secrétaire général du FLN, Abdelhamid Mehri, a été l’invité du FFS, hier à Boumerdès, où il a animé une conférence sur « Le rôle de la jeunesse dans la construction de l’Algérie démocratique ». Intervenant à l’issue des travaux de la première conférence nationale des jeunes du parti d’Aït Ahmed, M. Mehri a, en substance, traité de la problématique de la possibilité pour la jeunesse d’aujourd’hui de réaliser l’exploit de Novembre 1954. « Il est possible de changer les choses dans le bon sens, à condition qu’il y ait beaucoup de volonté et de la persévérance », a dit l’ex-membre du CCE. M. Mehri a indiqué que si la Révolution algérienne a réussi, c’est parce qu’« on avait un projet : bâtir un Etat démocratique et social dans le cadre des valeurs de l’Islam et élargir par la suite la construction à un grand Maghreb. Pour cela, les militants de Novembre ont associé tout le peuple algérien en cherchant à dépasser toutes les divergences. » « L’erreur, après 1962, c’était de pratiquer l’exclusion », a expliqué A. Mehri qui soutient que l’esprit de Novembre a été trahi par ceux qui ont pris le pouvoir après l’indépendance.

« Le consensus réalisé avant et durant la Révolution était axé sur les objectifs arrêtés et ces objectifs ne disparaissaient pas avec l’acquisition de l’indépendance. Au contraire, la majeure partie du projet, à savoir l’édification d’un Etat de droit et d’un Maghreb uni, n’avait pas encore été atteinte », a-t-il expliqué. Le contrat a donc été rompu et l’engagement de tout un peuple trahi. M. Mehri s’est quelque peu appesanti sur l’expression « dans le cadre des valeurs de l’Islam » quant à l’édification d’un Etat algérien et a précisé que « tout a été clarifié par le congrès de la Soummam », en soulignant que « cela ne voulait nullement dire qu’on allait bâtir un Etat théocratique, mais juste ne pas offenser les croyances de la majorité de la population ». « C’était de la foi pour les croyants et une valorisation de pratiques qui peuvent être un héritage culturel pour les non-croyants ».

Dénonçant l’exclusion, l’ex-premier responsable du FLN a appelé à l’association de toutes les forces actives pour édifier une République démocratique. Revenant sur « certaines erreurs de la Révolution », M. Mehri a constaté que « malheureusement, elles n’ont pas été mises à profit pour mieux avancer ». « Je considère que l’assassinat de Abane Ramdane a été une grande erreur, mais il a été rendu possible par la non-séparation des pouvoirs au sein de la direction de la Révolution. Plus d’un demi-siècle après, on en est toujours au même stade », a-t-il expliqué.

Dénonçant l’enseignement sélectif de l’histoire de la Révolution de Novembre, M. Mehri a fait remarquer qu’« on oublie beaucoup de choses, comme le GPRA, le congrès de la Soummam sur certains points et autres, alors que nous n’avons pas de choses honteuses dans notre histoire récente ». Il a aussi condamné le traitement de l’histoire à travers les personnes. « Au lieu de chercher à comprendre comment la Révolution a pu réussir, comment on a pu fonder un Etat et l’imposer dans le bassin méditerranéen, comment on a pu monter une armée à partir de quelques individus, on s’intéresse à certains défauts de nos valeureux martyrs. Si vous les prenez en tant que personnes, en dehors du projet de Novembre, qui est toujours valable d’ailleurs, sachez bien qu’ils étaient des humains comme vous et moi », a-t-il ajouté.

Parlant de diplomatie, le conférencier n’a pas omis de se prononcer sur la crise entre notre pays et l’Egypte, trouvant que « sans tomber dans les bassesses, il y a des moyens et des manières de répondre ». « On aurait dû agir dans les limites de la bienséance et des usages », a-t-il estimé. Pour lui, ce qu’ont fait les Egyptiens est l’expression du pourrissement qui a atteint le système des « Al Moubarak ». Et « le système algérien n’est pas loin de subir pareille déconfiture si on ne procède pas vite à un changement », déclare-t-il. Rappelant que l’initiative lancée par lui-même, Hocine Aït Ahmed et Mouloud Hamrouche est toujours d’actualité, M. Mehri a appelé de tous ses vœux à un changement rapide du système. « Il est difficile de rétablir la confiance, mais la jeunesse algérienne est prête. Il faut bien des sacrifices et beaucoup de militantisme », a-t-il conclu. Interrogé à la fin de sa conférence, M. Mehri a refusé de se prononcer, pour l’heure, sur des questions politiques, notamment celles touchant aux préparatifs du congrès du FLN, préférant « attendre un peu car il se passe énormément de choses ces jours-ci ». (El Watan-13.12.09.) 

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*ABDELAZIZ BELKHADEM L’A RECONNU DEVANT SES MILITANTS
«L’argent pollue la politique»

Cette déclaration confirme que l’argent devient le maître mot de la realpolitik.

«L’argent est le nerf de la guerre.» Cet adage est également valable pour la politique où le fric devient un élément capital qui impose son diktat faisant basculer les règles de loi. Le secrétaire général de l’instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a fait un aveu fracassant en levant le voile sur les pratiques malhonnêtes en politique. «L’argent pollue la politique», a proprement reconnu M.Belkhadem lors d’une réunion consacrée à la préparation des sénatoriales. Ce n’est point un lapsus. Le chef de file du FLN sait très bien de quoi il parle, car le marchandage des voix est d’actualité. S’adressant à ses superviseurs, dont des ministres et des parlementaires, sur l’organisation des élections primaires, M.Belkhadem a mis le doigt sur la plaie. Il a indiqué qu’il ne faut pas perdre de vue que l’argent pollue la politique et il appelle à lutter contre ce phénomène. Cette déclaration émanant d’un responsable du parti majoritaire est loin d’être un simple aveu. Bien au contraire, elle résume sérieusement la gravité de la situation où l’argent devient le maître mot de la realpolitik. Le pouvoir de l’argent inquiète même les responsables et diminue leur poids dans la prise de décision. En évoquant ce phénomène, le secrétaire général avait l’air inquiet et même préoccupé. Certes, il ne s’est pas trop attardé sur le sujet pour aller au fond des choses, mais il n’en demeure pas moins que le message était clair.
M.Belkhadem a appelé ses cadres à organiser des élections transparentes et à bannir ce genre de pratiques malhonnêtes. Or, malheureusement, les tractations ont commencé depuis bien longtemps. L’achat des voix et les manoeuvres pour franchir les portes du Conseil de la nation ne laissent aucune place au militantisme. «Dans les milieux, ça ne parle que de l’argent et des intérêts», a confié un membre proche de la direction. C’est un secret de Polichinelle. Les candidatures au Parlement se font sur des critères loin d’obéir au règlement partisan. Des sommes faramineuses sont proposées pour l’achat de voix d’élus. Sachant qu’un poste de sénateur ouvre de grandes perspectives, certains ne lésinent pas sur leurs moyens pour s’offrir, à tout prix, un siège au Sénat. Evidemment, pour goûter aux plaisirs et avantages qu’offrent le poste et surtout la position de sénateur, les militants du FLN se font une guerre implacable dans les coulisses. Avec un salaire trente fois supérieur au Snmg, des prêts bancaires sans intérêt, des indemnités pour le logement, le véhicule personnel, les frais de déplacement et autres avantages à faire rêver un «pauvre» enseignant d’université ou un «malheureux» professeur de médecine, il faut dire que la bataille vaut vraiment la chandelle. Deux mois avant le renouvellement des postes du tiers présidentiel au Sénat, le cours des candidatures a atteint 70.000 DA et est appelé à grimper ces jours-ci. Voulant mettre en garde contre ces pratiques, le secrétaire général du FLN a bien défini les règles du jeu concernant l’organisation des primaires et la sélection des candidats.
N’excluant aucun militant, M.Belkhadem insiste sur le respect du règlement intérieur comme référence pour le candidat. «Nous n’interdirons à quiconque de se présenter, mais les conditions de candidature sont bien définies par le règlement», a-t-il précisé en déplorant le comportement malhonnête des militants. Connaissant parfaitement son parti, M.Belkhadem n’écarte pas la survenue d’éventuels conflits au niveau de la base. «Nous avons un réservoir important et tous les militants aspirent à décrocher un poste de responsabilité au Conseil de la nation», a-t-il affirmé. Et de renchérir que cette course risque de disperser les rangs du parti et d’ouvrir la voie à d’autres formations pour décrocher plus de sièges. Aussi, M.Belkhadem a appelé ses militants à mettre de côté leur égoïsme et à oeuvrer dans l’intérêt général du parti.(L’Expression-04.11.09.)

**********************Corruption: Plus de 120 cadres devant la justice

L’Algérie à travers la presse-6 spacer

De nombreux cadres de diverses institutions devraient répondre de faits de corruption devant les instances judiciaires.L’on parle d’une liste de plus de 120 cadres qui devraient être déférés au tribunal pour notamment des pratiques de corruption. Les responsables voudraient montrer que le grand coup de starter est mis pour faire en sorte que les affaires de corruption soient dévoilées au grand jour mais surtout jugées devant des juridictions compétentes et légales. Ils en mettraient ainsi plein les yeux de l’opinion publique. Lors de son discours inaugural de l’année judiciaire, le président de la République a encore une fois mis l’accent sur ce dossier qui plie l’échine de l’Etat sans qu’il arrive à y mettre un terme ou en atténuer la multiplication. Le même jour, le Premier ministre s’est lui aussi mis de la partie en soulignant aux journalistes, avec un sourire en coin, que si l’Etat n’a pas fait son travail, la presse ne titrerait pas souvent sur des affaires de corruption. «Donc, ne reprochez pas à l’Etat de n’avoir pas fait son travail dans ce sens», avait-il lancé comme pour rassurer de l’efficacité des appareils de contrôle et judiciaires. Mais ce qu’Ahmed Ouyahia a occulté de dire, c’est que ces dernières années, le pays croule sous de multiples dossiers de corruption, plus que toute autre année et que la corruption gangrène tous les niveaux des hiérarchies. Les affaires de gros sous, il y en a à la pelle. «Le nombre de dossiers transmis à la justice est terrifiant, le citoyen n’imaginera pas comme il est important», nous avait dit le ministre des Ressources en eau lorsque nous lui avons dit, il y a quelques jours, qu’il y a au moins une dizaine de ministères qui sont cités dans des affaires de corruption dont celui qu’il dirige. Et c’est cet aspect des choses que le président de la République et son Premier ministre évitent d’aborder. La question à laquelle ils devraient en principe répondre, c’est celle en effet de savoir pourquoi la justice ne s’autosaisit-elle pas quand des noms de personnes occupant les hautes fonctions de l’Etat font la Une des journaux en tant que corrompus ou corrupteurs présumés. Le procureur général d’Alger a tenté mardi, lors du point de presse qu’il a animé en marge de l’ouverture de l’année judiciaire, d’atténuer du degré de la responsabilité de sa juridiction à ne pas avoir le réflexe de le faire. «Cela dépasse mes compétences», a déclaré d’emblée Belkacem Zeghmati.**Une justice qui fait dans les sentiments   Et si d’un côté, il affirme que la loi est claire à ce sujet qu’il dit lié «aux privilèges de juridiction relevant de la Cour suprême», le PG d’Alger promet, d’un autre côté, que le ministère public doit à l’avenir avoir le réflexe de s’autosaisir lorsqu’une information est publiée par la presse. Il ne s’empêchera pas de faire dans le sentiment en avouant que «cela se fait actuellement mais (…), l’Algérien voit toujours mal le fait d’être convoqué par la justice.» Voilà le genre de réponse que les autorités compétentes ont bien voulu donner à une opinion publique qui n’a jamais compris pourquoi les ministres cités dans des affaires de corruption ne se sont jamais inquiétés. Le problème reste entier et préoccupant. Dans un Etat de droit, et dans pareilles situations, la justice s’autosaisit et exige l’ouverture d’une enquête même si comme l’a dit le PG d’Alger, «les Algériens n’aiment pas être convoqués par la justice». Ahmed Ouyahia qui a indiqué avoir eu «le privilège d’avoir été ministre de la Justice», doit savoir que l’application de la loi se passe de faire dans les sentiments, notamment quand il s’agit de dilapidation de deniers publics colossaux. La présomption d’innocence est un droit pour tous, tout autant que celui de vérité. Les faire valoir par les voies légales est le devoir de l’Etat. Mais peut-être que le Premier ministre n’a pas la main haute pour l’exiger et lever tout soupçon sur ses subordonnés les ministres. L’on remarque d’ailleurs que depuis qu’il n’est plus chef de gouvernement, il semble s’astreindre à une retenue dans le verbe et dans le ton qui ne lui est pas coutumière. «Il semble faire avec Belkhadem dans des compromis comme pour montrer qu’il ne veut pas avoir de problèmes», nous disait l’autre jour un grand observateur de la scène politique à partir du poste stratégique qu’il occupe dans les sphères hiérarchiques de l’Etat.**Diar Echems, ces trous de ratsL’on rappelle que lorsque le président auditionnait les ministres, Ouyahia ne disait mot. Et même si les ministres exposaient des problèmes, il n’en parlait jamais avec eux une fois sorti d’El Mouradia. L’on se demande alors à qui profite le pourrissement quand on sait qu’à quelques mètres du siège de la présidence de la République, Diar Echems ne sont depuis toujours que des trous de rats pour personnes vivantes et ni le ministre ni les autorités locales n’ont eu des problèmes de conscience. L’on dit que Ouyahia aurait demandé à être déchargé de sa mission de Premier ministre pour des raisons que des hauts responsables lient à des problèmes de santé. Mais l’on s’interroge à d’autres niveaux s’il est vraiment ce genre de personne qui demanderait à partir à un moment où tout pourrait basculer d’un côté comme d’un autre. En tout cas, il est noté que «ce n’est pas Ouyahia qui demanderait à partir comme ambassadeur même s’il demande à se retirer». Pour rappel, l’ancien directeur de cabinet, Larbi Belkheir, aujourd’hui bien malade, n’avait pas voulu partir comme ambassadeur à Rabat. Mais à cette remarque, un haut responsable nous avait lancé «je vous parie tout ce que vous voulez qu’il partira au Maroc».         C’est ce qu’il avait fait quelques jours après son retrait de la présidence de la République. «Ouyahia, c’est différent, il a un avenir qu’il doit bien gérer», nous est-il dit. Il l’a d’autant que des anciens du MALG lui donnent «une carrure présidentiable». Un d’entre eux nous dit «il n’y a personne d’autre que lui qui pourrait gérer l’Algérie d’une main de fer». Les propos devraient, sans nul doute, avoir une relation de cause à effet avec les ambitions de Nouredine Yazid Zerhouni à vouloir accaparer le renseignement pour le mettre sous un seul sigle. Son message aux cadres qui ont mis au point les documents numériques est clair. Et à ceux qui l’accusent de convoquer pour cela des méthodes policières d’autres temps, il répond par la voie du tube cathodique que «le système permet d’aider à vaincre le terrorisme et à rétablir la paix dans le pays». Il y aurait dans l’air comme une espèce de centralisation de certaines missions en prévision de changements que Ouyahia craindrait plus que personne. La création d’un parti pour Saïd Bouteflika lui resterait à travers la gorge plus que tous même si le FLN a été loin de lui rester insensible. Il est clair que les autres partis s’abstiendront d’agir contre puisqu’ils ont tous été phagocytés.**Le mauvais choix des hommes   A sa reconduction après la dernière présidentielle, Ouyahia aurait souhaité changer de gouvernement mais il n’en fut rien. Le président de la République aurait, dit-on, répliqué qu’il ne trouvait pas d’hommes pour le faire. «Il est otage des partis de l’Alliance», nous dit dans ce sens un haut responsable qui lui est proche en soulignant «quand il leur demande de lui proposer des noms, ils lui donnent toujours les mêmes de ceux qui sont en poste ou qui sont partis». Le pays manque, à ses yeux, de compétences pour une bonne relève politique. Il n’a rien inventé, Boudiaf avait reconnu déjà en 1991 qu’il n’avait pas trouvé une soixantaine d’hommes «valables» pour pourvoir les sièges du CNT. «Le président marche à l’intuition», nous dit notre interlocuteur pour expliquer que même «si quelqu’un ne lui plaît pas, il peut continuer à travailler avec lui». C’est, dit-on, le cas d’Ouyahia pour lequel il aurait dit ne pas trouver de remplaçant sauf peut-être encore une fois Belkhadem. Le haut responsable rappelle pour la circonstance que «le président a voulu pour son premier mandat arrêter la fitna et mettre fin au terrorisme. Ce n’était pas facile. En plus, il avait des problèmes avec les militaires.» Pour son 2e mandat, «il voulait que tout soit mis à la disposition du développement mais à aucun moment il n’a accepté de se pencher sur la question de l’encadrement et des compétences. Sa vision était donc fausse !» Connaissant bien Bouteflika pour savoir qu’il a tenu à avoir comme nom de guerre «Abdelkader» parce que, nous dit-il, «il pense sincèrement ressembler beaucoup à l’Emir de par sa petite taille et ses yeux bleus», le haut responsable de la présidence de la République affirme sans ambages que «le président est totalement en décalage avec les événements». Il rappelle ce qui s’est passé en Kabylie en 2003 pour souligner «il aurait ordonné l’arrestation du gendarme qui a tiré et relevé les responsables du corps et le problème aura été réglé». Tout en reprochant à Bouteflika de «ne pas être réactif et d’avoir une méthode de travail archaïque et anarchique», il reconnaît cependant que «même si la Kabylie revient aujourd’hui, il faut lui donner la main !» Un retour d’une région, faut-il le dire, où Saïd Bouteflika a eu beaucoup à faire. La virée électorale du président candidat en mars dernier à Tizi Ouzou et à Béjaïa a montré, en tout cas, que Saïd Bouteflika a très bien «fait». Reprochant au président de ne pas s’attarder sur un choix «convenable des hommes qu’il faut à la place qu’il faut» et bien qu’ils l’aient soutenu pour les trois mandats «et pourquoi pas un quatrième», les hauts responsables qui le connaissent depuis longtemps estiment que «sa présence à la tête de l’Etat maintient les équilibres entre les parties antagonistes au pouvoir». Le reste, tout le reste, semble, alors, lui importer peu. (Le Quotidien d’Oran-05.11.09.) par Ghania Oukazi  

********************Les scandales de la corruption
5086 personnes inculpées en trois ans seulement !!

«En Algérie, la corruption bénéficie de la connivence d’agents de l’Etat pour prendre racine dans des secteurs publics stratégiques», affirme le directeur des affaires pénales au ministère de la Justice.

La corruption gangrène la société. Les chiffres diffusés par les canaux officiels font ressortir que ce phénomène résiste fort bien à l’arsenal juridique mis en oeuvre par les autorités. Jeudi, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M.Tayeb Belaïz, a indiqué que 5086 personnes ont été définitivement condamnées dans des affaires de corruption dans la période allant de 2006 au premier semestre 2009. Répondant à une question d’un membre du Conseil de la nation lors d’une séance plénière consacrée aux questions orales, le ministre a souligné que depuis la mise en place de la loi relative à la lutte contre la corruption en 2006, 2691 affaires impliquant 5086 personnes ont été jugées. Il a ajouté dans ce sens que 1054 affaires de corruption ont été enrôlées en 2007 dont 861 ont été définitivement jugées entraînant la condamnation de 1789 personnes contre 807 affaires de corruption en 2008 et 479 affaires en 2009. D’autres affaires de corruption sont encore en instance au niveau des tribunaux alors que d’autres le sont au niveau de la police judiciaire. A une autre question sur les dispositions prises par le gouvernement pour lutter contre la corruption, M.Belaïz a précisé que les investigations et l’action judiciaire dans des affaires de corruption exigent «d’agir dans le silence et de faire preuve d’impartialité et de retenue». Il a insisté, dans ce sens, sur la nécessité de préserver la dignité et la réputation du prévenu dans ce genre d’affaires et de respecter la présomption d’innocence. D’autre part, M.Belaïz a souligné que les institutions de l’Etat oeuvraient au mieux en matière de lutte contre la corruption affirmant que la discrétion qui entoure les affaires de corruption visait à éviter «tout tapage pour permettre à la justice de suivre son cours dans le cadre de la loi». Des propos formellement partagés par le ministre des Travaux publics qui était présent à la séance. Apparemment très gêné par les information rapportées le même jour par un quotidien national faisant état de l’inculpation de son chef de cabinet dans le scandale de l’autoroute Est-Ouest, Ghoul a refusé de s’exprimer devant la presse. Il se contentera de donner trois précisions. D’une part, il a appelé la presse à laisser la justice faire son travail. D’autre part, il rappellera le principe de la présomption d’innocence de chaque personne non encore jugée. Enfin, il soulignera «qu’aucune personne n’est et ne sera au-dessus de la loi». Jeudi, Belaïz s’est longuement attardé sur la question. Après avoir rappelé que la corruption touchait également «les sociétés modernes les plus démocratiques», le ministre est revenu sur les mesures prises par l’Algérie dans ce domaine notamment, la promulgation d’une législation y afférente. Il a, par ailleurs, souligné que le Code de procédures pénales est amendé. Il a, en outre, souligné «la ferme et rigoureuse volonté politique» du président de la République de lutter contre la corruption. En effet, l’opinion publique a été bouleversée par la série de scandales financiers dans lesquels ont été impliqués des cadres et de hauts fonctionnaires de l’Etat. L’affaire la plus récente traitée par la justice algérienne remonte au mois d’octobre. Le tribunal d’El Affroun avait rendu son verdict dans ce qui est communément appelé «affaire Oaic-SIM». Plusieurs chefs d’inculpation ont été retenus contre le directeur général de l’Office algérien interprofessionnel des céréales, notamment la passation de contrats injustifiés selon le Code des marchés publics. La justice a prononcé une peine de deux ans de prison ferme contre lui. Les scandales se suivent et se ressemblent. Et au coeur de plusieurs dossiers, des responsables qui se croyaient peut-être «intouchables» ou au-dessus des lois de la République. Le projet du siècle «l’autoroute Est-Ouest» a reçu aussi un sérieux coup. En Algérie, la corruption bénéficie de la connivence d’agents de l’Etat pour prendre racine dans des secteurs publics stratégiques, notamment les banques et les marchés publics. Ce n’est pas un parti d’opposition ou un expert économique qui fait ce constat. Ces propos sont tenus par M.Mokhtar Lakhdari, le directeur des affaires pénales au ministère de la Justice. (L’Expression-12.12.09.)

***AFFAIRE DES 25.000 TONNES DE BLÉ TOXIQUE IMPORTÉES À ORAN

Cinq hauts cadres sous contrôle judiciaire

Le tribunal de première instance d’Oran a placé, sous contrôle judiciaire, jeudi, cinq hauts cadres, poursuivis dans l’affaire de l’importation et de la commercialisation de blé impropre à la consommation. Le directeur régional de l’Office algérien interprofessionnel des céréales, (Oaic), le président de l’Union des coopératives agricoles d’Oran et trois inspecteurs régionaux de la direction du commerce font partie du groupe de cadres désignés comme étant les premiers responsables de ladite affaire en attendant le complément d’enquête. Le chef d’inculpation pour lequel les mis en cause risquent gros, est cette banalité affectée quant à la commercialisation du blé, à son arrivée au port d’Oran, alors que les résultats des analyses en laboratoire de contrôle étaient en cours et n’ont pas été rendus publics. Selon le rapport de l’enquête, l’affaire dans laquelle sont cités plusieurs responsables de l’Oaic et ceux de la direction du commerce d’Oran, porte le sceau d’une banalisation totale des codes de procédures de contrôle des produits importés, à leur tête les produits de large consommation. Dans la même affaire, 15 autres cadres exerçant au niveau de l’Office algérien interprofessionnel des céréales et de la direction du commerce, dont le premier responsable et deux agents du laboratoire régional d’Oran ont été auditionnés par le parquet en qualité de témoins. En effet, près de 25.000 tonnes de blé impropre à la consommation, en provenance de France, ont été commercialisées et dispatchées, dès leur arrivage, au mois d’octobre dernier, à partir du port d’Oran après la conclusion d’un marché entre l’Office algérien interprofessionnel des céréales et une société française spécialisée en la matière.
Le montant du contrat est évalué à quelque 10 millions de dollars. Celui-ci stipule aussi l’importation de 50.000 tonnes de blé. Comme évoqué ci-dessus, une première tranche de 25.000 tonnes est livrée au mois d’octobre de l’année en cours et écoulée dans toute la région de l’ouest du pays. Exceptée une quantité de 10.000 tonnes, le reste a pu être saisi et récupéré auprès des minoteries de la région après que les analyses de contrôle effectuées, ont signalé la présence de particules métalliques, substance toxique et très dangereuse pour la santé humaine (selon les conclusions du solide dossier établi par les éléments de la gendarmerie d’Oran qui ont ouvert une vaste enquête après la découverte du pot aux roses). Une question est longuement revenue dans les rapports de l’enquête: pourquoi autoriser la commercialisation du blé en question alors que les résultats des analyses des échantillonnages prélevés n’ont pas été rendus publics? Qui est responsable de ce fait aux conséquences néfastes? Pour l’heure, seul le complément d’information apportera les réponses justes aux questions pressantes des institutions ayant pour mission d’élucider les tenants et les aboutissants du scandale qui semble avoir mille facettes. (L’Expression-12.12.09.)

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**Pas moins de 1 500 entreprises publiques ont été dissoutes depuis 1996. Les travailleurs ont été soit mis à la retraite pour ceux qui en ouvraient droit, soit invités au départ volontaire ou encore inscrits à la Caisse d’allocation chômage pour une période de 36 mois, durant laquelle ils percevaient des salaires dégressifs. C’était la période des vaches maigres pour l’Algérie qui n’arrivait pas à honorer ses dettes. Pendant des années, le patrimoine de ces entreprises à été laissé à l’abandon, voire à la dégradation. Des centaines de milliers d’hectares, des équipements payés en monnaies étrangères sonnantes et trébuchantes subissaient les affres du climat et de l’inconscience des dirigeants en charge des portefeuilles. Grandes surfaces (EDGA, Souks el fellah), officines étatiques totalisant près de 4 000 hectares de terrains industriels, matériel de chantier du BTPH (secteur le plus touché par la dissolution), vastes hangars ont été estimés par le CPE en 1998 à plus de 700 milliards de dinars, c’est-à-dire près de 10 milliards de dollars. Ce patrimoine aurait pu être rentabilisé à travers le changement d’activité ou encore la concession à de véritables investisseurs nationaux. Cela n’a pas été le cas. Aujourd’hui, les données ont changé. L’embellie financière dont jouit l’Algérie a permis à l’Etat d’engager un véritable programme de développement avec en sus un plan de sauvetage des entreprises publiques. Le patrimoine de celles dissoutes, notamment les terrains, pourrait être présentement rentabilisé à travers la concession au profit de producteurs nationaux qui pourraient créer de la richesse, de l’emploi, relancer l’économie et par là même la consommation. Le cas échéant, rouvrir les entreprises en les confiant à de vrais managers avec un contrat de performance, le renouvellement des équipements aujourd’hui obsolètes et un plan de formation en faisant appel à des étrangers si besoin est. Cela se faisait dans les années 70. L’Etat, lorsqu’il achetait des usines clés en main, ou des équipements de fabrication de biens, recourait aux services des experts du pays fournisseur. Il n’y a pas de raison pour que l’expérience ne soit pas renouvelée surtout que l’on ne cesse de parler de transfert de technologie et de savoir-faire. Il serait temps que ce soit les compétences algériennes qui en profitent. Cela permettra de sauver et/ou de créer de nouveaux emplois et de préserver un patrimoine en perdition. A titre d’exemple, si les entreprises du textile avaient bénéficié de l’aide nécessaire à leur redynamisation et à leur relance, elles auraient été à l’avant-garde de la fabrication des millions de tee-shirts, de survêtements à l’effigie de l’équipe nationale ainsi que des millions de drapeaux nationaux. Ils auraient été de meilleure qualité que ceux qui ont été confectionnés par les Chinois et autres amateurs. A ce sujet, la Sonipec devrait être assainie et les 400 emplois restants préservés. C’est une entreprise qui faisait la fierté de la maroquinerie et de la chaussure algériennes. Elle peut relever le défi. Le cas échéant son patrimoine sera lui aussi abandonné, voire dilapidé ou convoité par des rapaces qui n’attendent que cette occasion pour accaparer des richesses inestimables. (La Tribune-13.12.09.)

**abandons en cascade du patrimoine…

La situation du patrimoine des entreprises dissoutes reste ambiguë. Beaucoup de zones d’ombre persistent dans la gestion de ce patrimoine. Ce qui bloque de nombreux investissements. En effet, c’est toujours l’attente chez bon nombre d’opérateurs économiques qui ne trouvent pas de foncier économique pour concrétiser leurs projets et contribuer ainsi à la résorption du chômage. Toutefois, dans certains cas, le patrimoine des entreprises fermées pour des raisons bien connues (restructuration de l’économie) a été récupéré, dans d’autres, la situation est tout autre. Et c’est toujours le point d’interrogation pour ce patrimoine laissé à l’abandon. Rien que pour le secteur des textiles, Tébessa, Aïn Beida, Mascara, Tiaret, Oued Aïssi sont des régions qui comptent des centaines d’hectares de foncier en attente d’être exploités pour la bonne cause. Comment en est-on arrivé à ce stade ? La politique économique adoptée par l’Algérie durant les années 1990 et les étapes franchies dans le cadre du passage de l’économie dirigée à une économie libérale ont donné leur lot de conséquences. Si l’opération de privatisation a permis d’utiliser une partie de ce patrimoine, la dissolution pure et simple des entités économiques telles que les ex-Galeries algériennes et les unités de textiles et cuirs n’a pas été suivie d’un plan de récupération du foncier économique  Si la privatisation de 447 entreprises publiques entre 2003 et 2008 (il n’y a pas eu d’opération de privatisation en 2009) a généré des recettes de près de 140 milliards de dinars, selon les chiffres du département de Abdelhamid Temmar pour une valeur des investissements dans les entreprises cédées de l’ordre de 886 milliards de dinars, le nombre d’entreprises publiques fermées est de 44. Parallèlement, les dettes que les acquéreurs se sont engagés à payer s’élevaient à 47 milliards de dinars. Aussi, au total, la superficie de l’excédent des actifs fonciers est estimée à 2,130 millions de m2, mis à la disposition de la direction des Domaines de l’Etat. Sur les 44 entreprises fermées, combien en a-t-on récupéré ? La question reste posée.Du côté du ministère de l’Industrie et de la Promotion des investissements (MIPI), on affirme que «les entreprises fermées n’étaient autres que des micro-entreprises à caractère local».
Justement, c’est au niveau local que les besoins du foncier économique s’accentuent. En réalité, le problème du foncier économique ne se pose pas en matière d’existence mais en matière de gestion. Ce qui a engendré au fil des ans une multiplication des actifs non utilisés qui n’attendent que les mesures législatives pour faciliter leur récupération. Les spécialistes l’ont bien dit : «Il n’y a pas de problème de foncier en Algérie mais un problème de marketing territorial.» C’est globalement le problème du management du territoire qui se pose. Des démarches ont été entreprises dans ce sens. Mais pour voir les résultats, l’attente risque d’être longue comme c’est le cas pour d’autres politiques sectorielles. Car, la gestion des actifs économiques dormants n’est qu’un petit exemple parmi tant d’autres.  (La Tribune-13.12.09.)

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**Gueule de bois

Encore une fois, la déception est grande chez les salariés algériens qui ont constaté que la montagne de la tripartite a accouché d’une souris, même si celle-ci à la taille de 3000 DA mensuels. Si, l’espace d’une soirée, ce modeste réajustement a été relégué au second plan de l’actualité par le tirage de la Coupe du Monde, le lendemain, c’est la gueule de bois qui a prévalu chez ceux qui mangent du pain noir. Il faut dire que le tassement des salaires par le bas ne répond pas du tout à la situation critique que connait la majorité des salariés dont les revenus se sont considérablement étiolés ces dernières années, conséquemment à une inflation galopante qui réduit considérablement d’ailleurs, le geste généreux du gouvernement. C’est un kilo de pomme de terre au tarif syndical, un litre de lait mouillé à saturation et deux pains et demi, que le plus heureux des smicards pourra acheter en plus, chaque jour, à condition bien entendu, qu’à côté, les prix des autres denrées et services se figent dans un garde-à-vous respectueux des décisions gouvernementales, chose qui n’est pas courante puisque, s’il y a bien une chose que le gouvernement ne maîtrise pas (ou qu’il ne veut pas maîtriser), ce sont les prix. Selon les avis les plus optimistes, ce seront environ plus de trois millions de salariés et de pensionnés qui seront touchés par la manne céleste, tandis que l’autre moitié continuera à ronger son frein en attendant que les syndicats autonomes fassent tomber les murailles d’austérité qu’a fait ériger un gouvernement qui se vante, par ailleurs, d’une aisance financière insolente. Et c’est au même moment que tombe, comme un cheveu sur la soupe, la nouvelle qui a fait saliver plus d’un retraité frustré: le redressement fiscal de Djezzy peut, à lui seul supporter l’effet budgétaire du réajustement du Snmg. Alors, que dire de la fiscalité ordinaire! Si certaines voix syndicales représentatives, tout comme le Parti des travailleurs revendiquent un Snmg plus conforme à la réalité économique et sociale du moment, d’autres voix préviennent d’une accélération de l’inflation, suite à l’injection d’une masse monétaire importante au moment même où les mesures restrictives du crédit ont été prises au nom de la défense d’une production nationale toujours insuffisante. Si par le passé, les subventions des denrées de première nécessité ont donné lieu à un trafic transfrontalier intense (tout le monde se souvient de la période où les étals des S.E.F. étaient désespérément vides tandis que les dépôts d’Oujda et de Jendouba regorgeaient de marchandises…), le libéralisme qu’affiche actuellement le gouvernement, réduit à néant les gestes de «générosité» dont il se targue: le kilogramme de lentilles, nourriture du pauvre par excellence avec le haricot et le pois chiche, a connu une hausse de cinquante pour cent. C’est l’inéluctable loi de l’offre et de la demande, me direz-vous, et qu’en pareille situation, le travailleur de base qui a l’habitude de se réchauffer les entrailles par temps de frimas en avalant un bol de lentilles chaud, peut se passer de ce légume sec et ferrugineux, mais il y a bien longtemps que ce travailleur a appris à se passer de beaucoup de choses qui font qu’une vie est agréable à vivre: la viande, les desserts, le poisson, les vacances, la liberté d’expression…Pourvu qu’on ne lui demande pas de se passer de rêver. Alors, rêvons! (L’Expression-08.12.09.)

 

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**Le trafic d’armes devient inquiétant

A voir le nombre d’armes saisies ces dernières semaines par les services de sécurité, il y a nécessité d’estimer que le phénomène est inquiétant. Rien que pour ces dernières 48 heures, les services des gardes-frontières de la Gendarmerie nationale ont sabordé deux importantes transactions d’armes, mais aussi de drogue à Tindouf et Béchar. Lors des deux opérations, ces mêmes services ont récupéré un véritable arsenal de guerre. Il y a quelques jours, les services de sécurité révèlent une autre grande prise d’armes. Un véritable arsenal de guerre qui a été montré au journal de 20heures de la Télévision nationale. Des armes essentiellement destinées aux réseaux terroristes. Mais ce trafic est né bien avant l’avènement du terrorisme. Il y a de cela quelques années, les Américains se basant sur des données vérifiées, ont émis une sérieuse mise en garde vers les pays maghrébins, à cause justement du nombre impressionnant d’armes qui circulaient dans la région du Sahel et qui menaçaient non seulement cette région mais aussi les pays maghrébins.
L’armement en question est constitué de dizaines de milliers de kalachnikovs. Leurs détenteurs sont principalement les membres des tribus touarègues au nord du Mali, les mouvements d’opposition tchadiens et les groupes de contrebandiers soudanais et algériens. D’ailleurs, c’est à partir de ces régions que les terroristes en Algérie ont réussi à s’approvisionner depuis 1993. Et c’est dans cette logique de la contrebande du sud de la région de Ghardaïa qu’a été établie la plaque tournante qui fera émerger ce trafic.
C’est particulièrement au sud et au niveau de toute la bande frontalière que les forces de sécurité algériennes, tous corps confondus, font face au trafic d’armes de guerre. Il a été clairement établi qu’en plus des réseaux de trafic de drogue, ceux du trafic d’armes travaillent de façon complaisante avec les réseaux terroristes de ce qu’on appelle le Gspc, branche présumée d’Al Qaîda au Maghreb.
Dans les années 70, ce trafic venait progressivement de se développer avec l’irruption de celui qu’on appelle Hadj Batou, pour qu’ensuite le phénomène permette la naissance de réseaux. Il connaîtra un tournant décisif dés les années 80 avec la constitution des groupes islamistes et le trafic d’armes qui se développe aisément au courant des années 90 jusqu’à ce jour. Les chefs de bande qui contrôlaient le trafic de cigarettes et le marché des véhicules d’occasion ramenés de France et vendus au Niger, après avoir transité par l’Algérie, étaient pour la plupart armés et les premières expressions brutales du terrorisme extrémiste ont vite mis des trafiquants notoires dans cette région au- devant de la scène. Certains ont entamé cette descente aux enfers parce qu’ils avaient une sympathie à l’égard du FIS dissous. Il y a en plus les réseaux placés par Mokhtar Benmokhtar qui aurait récemment bénéficié du dispositif légal de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Ces réseaux ont permis aux terroristes de faire circuler un stock d’armes automatiques et semi-automatiques impressionnant. Des guides et des spécialistes du désert ont été recrutés afin d’éviter les concentrations urbaines pour acheminer les armes. Et c’est ainsi que de Bordj Badji- Mokhtar, on pouvait arriver aux confins d’El Bayadh ou Djelfa sans passer par les villes. Il a fallu des années pour que les réseaux les plus importants soient démantelés par les forces de sécurité qui mènent aujourd’hui toujours le même combat.
Il va sans dire que la connexion entre les narcotrafiquants et les trafiquants d’armes qui agissent au profit des terroristes, a facilité la circulation des armes et leur acheminement vers les villes.(L’Expression-05.11.09.)

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*****Que dira le simple citoyen face à une pareille machine destructrice.

Le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, s’attaque à la direction générale de la Fonction publique en l’accusant de bloquer les recrutements. Le ministère des Travaux publics s’en remet à la police judiciaire à propos des dépassements de la Sonelgaz et de la Seaal. La «grippe bureaucratique» n’a pas épargné la Sntf qui explique les retards de certains de ses chantiers par des contraintes administratives. A son tour, la Sonelgaz, par la voix de son président-directeur général, Noureddine Bouterfa, confie qu’elle souffre de la bureaucratie locale. On aurait fait la sourde oreille, au besoin, on aurait même sollicité le fameux sésame de «la main de l’étranger» si ces critiques venaient d’un quelconque investisseur ou d’une entreprise étrangère. Mais là, la complainte vient de l’intérieur du pays et de la part d’entreprises publiques et par-dessus tout stratégiques. Quand des mastodontes de l’envergure de la Sonelgaz et de la Sntf plient le genou devant le mur invisible de la bureaucratie typiquement de chez nous, il y a de quoi s’inquiéter même en ressuscitant Don Quichotte. De cette bureaucratie, on n’en connaît que les manifestations, c’est-à-dire les résultats finaux, souvent dévastateurs. Le reste du phénomène est incolore, inodore et invisible, c’est du vent.
Que dira le simple citoyen face à une pareille machine destructrice quand des entreprises avec leurs structures, leur armée de fonctionnaires et leurs budgets, des P-DG avec leurs conseillers et leurs avocats en pâtissent? Il ne restera pas beaucoup de solutions au citoyen pour se plaindre: la démission totale, la résignation, la rue ou tourner le dos au pays, c’est-à-dire la harga. Selon les tranches d’âge, les Algériens ont recours alors à ces trois modes d’action en attendant de réinventer une nouvelle façon de faire.
On assiste alors à des manifestations de citoyens qui ferment des rues, des APC et des daïras et parfois même à des émeutes. Souvent on laisse faire, c’est une soupape, il faut bien que le citoyen respire, se défoule. Mais à force d’ouvrir les soupapes, on risque d’actionner le moteur des révoltes par effet d’entraînement. On comptabilise chaque jour que Dieu fait des vagues de jeunes et parfois même de vieux qui affrontent les dangers de la mer dans l’espoir d’aller vivre sous des cieux plus cléments.
Et pour les moins téméraires, c’est la résignation. Cette résignation est telle que parfois elle se confond avec démission. On ne s’émeut plus devant des scandales financiers et la dilapidation des richesses du pays. Chaque jour, les manchettes des quotidiens font état d’actes de corruption et de détournement de centaines de milliards de dinars. Dieu, protège-nous de la bureaucratie et la corruption on s’en accommode.(L’Expression-04.11.09.)

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*Ce que coûtera un député

Les indemnités mensuelles de responsabilité, de véhicule personnel, de téléphone, d’hébergement et les frais de déplacement sont soigneusement répartis dans ce budget 2010.

L’Assemblée populaire nationale (APN) coûtera 4 milliards de dinars aux contribuables en 2010. Pour être plus précis, elle coûtera 4,755 de MDA. Près de 70% de cette enveloppe, soit 3,76 MDA sont destinés aux députés. Frappé du sceau du secret jusqu’à son adoption par les parlementaires dans les prochaines semaines, L’Expression a pu avoir une copie du projet de budget du Parlement pour l’exercice 2010. Un budget en hausse par rapport à celui de l’année précédente. La première section du document est consacrée aux députés.
Le premier chapitre fait ressortir que le montant des indemnités allouées aux élus de la chambre basse est de l’ordre de 1,965 MDA.
Il faut savoir qu’au cours de son mandat, le député bénéficie d’une indemnité mensuelle, appelée aussi indemnité principale, revue à la hausse par décret présidentiel en 2008. Elle avoisine les 27 millions de centimes, à laquelle s’ajoutent diverses autres indemnités liées notamment, au poste de responsabilité et à l’utilisation du véhicule personnel.
Dans le tableau des indemnités, l’on remarquera aussi que l’indemnisté forfaitaire d’utilisation de téléphone s’élèvera à 25 millions de DA. En outre, 2,8 millions de DA sont intégrés dans une prime appelée «bonification Moudjahidine».
L’indemnité spéciale député représentant l’émigration dépassera de peu les 4 millions de DA. Par ailleurs, 628 millions de DA seront déboursés pour l’hébergement des députés, leurs frais de transport et de déplacement, et pour des «frais généraux» non définis dans le tableau. Les charges sociales atteindront les 484 millions de DA.
La deuxième section du projet du budget de l’APN comprend les crédits ouverts au titre de l’exercice 2010 pour les «moyens de fonctionnement». Des crédits qui frôlent la barre des 800 millions de DA; plus précisément 773,320 millions de DA. Ils couvrent entre autres, les frais de mission et hébergement (178 millions), 30 millions pour les actions internationales (visites de délégations et cotisation aux organismes internationaux), la restauration et cafeteria (82 millions), le parc automobile (79 millions), l’habillement (10 millions). Ils contiennent aussi des «frais spéciaux» et des «dépenses exceptionnelles» qui avoisinent les 6 millions de DA.
Par ailleurs, le budget alloué au personnel administratif est de 905 millions de DA. L’on ignore si cette somme prend en considération les augmentations de salaires et les avancements d’échelon qui découleront de l’adoption du nouveau statut des fonctionnaires. Un statut qui tarde à venir et qui met l’administration de la chambre basse dans l’embarras créant une tension parmi les fonctionnaires.
Une simple comparaison avec les années précédentes nous indique que le budget de la chambre basse ne cesse d’augmenter ces quatre dernières années. Il était de 3,8 MDA en 2005. Il passera à 5 MDA en 2010. Plus de moyens sont donc mis à la disposition des élus. Mais pour quelle contrepartie?
Les députés qui siègent dans la deuxième chambre se trouvent piégés entre deux exigences: la confiance du peuple et celle du pouvoir politique qui a réduit cet institution en une simple chambre d’enregistrement. Résultat: le bilan de chaque législature est moins reluisant que celui de la précédente.
Tout compte fait, il faut savoir que le budget de l’APN est géré par elle-même. Théori-quement, cette mission est du ressort des élus. Le règlement intérieur de l’APN, en son article 9, précise que le président de l’Assemblée est «l’ordonnateur du budget». C’est également lui qui élabore le projet de budget qu’il soumet au bureau de l’Assemblée. Après étude, cette instance transmet le document à la commission des finances de l’APN afin qu’il soit soumis à adoption par ses membres. Une fois adopté, le budget annuel est adressé au gouvernement afin qu’il l’intègre dans la loi de finances. La gestion proprement dite est confiée à une «commission des marchés». «Le bureau de l’Assemblée populaire nationale désigne en son sein trois membres chargés du contrôle des services financiers et administratifs de l’Assemblée et des affaires des députés», stipule l’article 15 du règlement intérieur.
Les questeurs, c’est le nom donné à ces parlementaires, ont une double casquette, celle de gestionnaire et de contrôleur. Ils siègent au sein de la commission des marchés aux côtés du secrétaire général de l’APN et du chef de cabinet. Sur le plan pratique, la gestion du budget de l’Assemblée implique donc les élus et l’administration. Reste le contrôle. Les contrôles sont multiples.
«Des rapports trimestriels» sont adressés au ministère des Finances. Les situations sont débloquées chaque trois mois par ce même département.
Un agent comptable détaché au niveau du siège de l’APN est également chargé du contrôle, est-il précisé. La Cour des comptes a, elle aussi, un oeil sur la gestion de l’Assemblée populaire nationale.(L’Expression-03.11.09.)

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*Emergence des doubles nationalités en politique ?

 Des chercheurs étudient l’apparition et l’influence de personnages ayant une double nationalité sur la scène politique, et la menace qu’ils représentent pour l’unité nationale et les constantes.
L’historien et chercheur en sciences sociales, Mr Abdelmadjid Merdaci, a assuré que l’émergence des personnes ayant la double nationalité dans la vie politique, et à des postes clés, ces dernières années, était en passe de devenir plus qu’un  phénomène social, une véritable crise politique en  Algérie. Assurant que ce phénomène pourrait devenir une menace pour l’identité nationale par le désagrégement des liens d’appartenance et d’identité politique.
Mr Merdaci a, dans le même contexte, ajouté que nombre de ministres de l’actuel et de l’ancien gouvernement, ainsi que des responsables à différents niveaux de l’état, avaient la double nationalité.
 Le chercheur considère, par ailleurs, que la plupart des personnes ayant la double nationalité sont des universitaires, des politiques, des intellectuels, des hommes d’affaires et des artistes, précisant que s’il n’y avait pas de chiffres exacts les concernant, il était certain que ceux-ci constitueraient une force influente politiquement et économiquement, engendrant ainsi un problème d’appartenance politique.  Il fait ainsi référence à la réunion, tenue à Oran, l’été dernier, entre une parlementaire française et certaines personnes ayant la double nationalité, pour discuter de leur problèmes et des moyens de leur venir en aide en Algérie, considérant que ceux-ci bénéficiaient du droit de citoyenneté en Algérie, mais également de la protection politique des pays dont ils avaient acquis la nationalité.    
Précisant, également, que le principal problème avec ceux-ci concernait le sort de leur enfants, puisque les binationaux préfèrent installer leur familles en France, mais jouir, en même temps, du droit du citoyen algérien et de tous les avantages sociaux politique et économique y afférent.       
Mr Merdaci, qui à abordé la question lors de l’université d’été du RCD, a ajouté qu’il avait entrepris, en collaboration avec un chercheur français, une étude sur « les binationaux » et leur influence politique, économique et sociale, nonobstant le lien que ce phénomène avait avec le déni d’allégeance politique et le danger qu’il représentait pour l’unité nationale.
Le chercheur a en outre indiqué que l’apparition du phénomène coïncidait avec le retour progressif du tribalisme, l’apparition du féodalisme et du régionalisme, le pic de corruption, la hausse du taux de criminalité sous toutes ses formes, l’absence de références fixant l’identité islamique, arabe et amazigh de l’Algérie, la faillite des institutions sociales, comme l’école ou la famille.  
Le président Bouteflika avait pour rappel adressé de vifs reproches aux algériens ayant la double nationalité, les qualifiants d’ingrats qui reniaient l’Algérie qui a tant dépensé pour les instruire et les éduquer. Plusieurs partis politiques avaient, quant à eux, dénoncé la présence de ces derniers aux plus hauts postes de l’état.
El Khabar avait, d’ailleurs, révélé il y a un mois, que le gouvernement français étudiait la possibilité d’accorder la nationalité française aux algériens nés avant 1962, particulièrement à ceux qui représentent l’élite du pays, les hommes d’affaires, et autres personnalités marquantes du pouvoir de décision en Algérie.(El Khabar-29.10.09.)

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**Dérives au contrôle médical de la CASNOS… Des malades soumis au diktat des médecins.

A l’heure où, au plus haut niveau des caisses de sécurité sociale, on s’accorde à dire que les assurés sociaux souffrant de maladies chroniques doivent bénéficier d’avantages particuliers (à l’instar du dispositif du tiers-payant) et de mesures d’accompagnement visant à faciliter l’accès aux avantages inhérents à ce dispositif, des réflexes d’antan persistent dans certaines structures.Dans ce contexte précis, le service du contrôle médical du centre payeur de la caisse d’assurance sociale des non salariés (Casnos), sis à la rue Abane Ramdane, Constantine), en est l’illustration parfaite. Témoin en est le cas de K.H., une patiente âgée de 78 ans. Souffrant du diabète et d’hypertension depuis 27 ans (son dossier médical en témoigne) celle-ci est depuis des années victime d’un abus d’autorité greffé sur un excès de zèle qui n’honore pas les médecins affectés à ce service. Bien que bénéficiaire des avantages inhérents au tiers-payant, cette patiente affirme éprouver depuis des années un mal fou à faire valoir le plus élémentaire de ses droits au niveau du service du contrôle médical où semble régner une véritable paranoïa.

Elle préfère payer de ses deniers les médicaments prescrits plutôt que de subir le parcours du combattant qu’on lui impose dans ce service pointé, par ailleurs, par d’autres patients victimes de l’excès de zèle et du diktat des médecins du contrôle médical. A chaque présentation d’une prescription de médicaments, c’est une véritable galère qui est imposée à la patiente citée en référence. Insulinodépendante et impotente de surcroît en raison d’autres pathologies dont elle souffre, celle-ci témoigne de la dernière épreuve en date qui lui a été imposée par le médecin de service suite à la prescription par son médecin traitant d’un simple complément (le Glucophage 500mg) connu pour ses effets positifs face à un gros déséquilibre de la glycémie.

Un excès de zèle incompréhensible Pour la petite histoire, il faut savoir que le médecin traitant de cette dame de 78 ans se trouve être un éminent professeur en médecine interne plébiscité à plusieurs reprises par ses pairs pour son implication et son immersion dans les grands rendez-vous de diabétologie de par le monde. Faisant fi, d’une part, de cet aspect et de l’âge plus que vénérable de la patiente et semblant ignorer, d’autre part, que le diabète est une maladie chronique qu’on traîne à vie tel un boulet, le médecin contrôleur de la Casnos a refusé d’apposer son visa, prétextant que la septuagénaire devait se soumettre au préalable à un bilan sanguin. Aussitôt dit, aussitôt fait, et ce en dépit des petites souffrances physiques occasionnées par son déplacement à la clinique de diabétologie de Bellevue pour faire le bilan sanguin exigé. La suite se passe de commentaires.Une fois les résultats en sa possession (démontrant entre autres une glycémie et un taux de triglycérides très élevé), le médecin en question refusera, contre toute attente, d’accorder son blanc-seing pour l’octroi du médicament, tout en exigeant que la patiente lui soit présentée. Et ce au mépris d’un rapport de l’assistante sociale de la Casnos dans lequel il est spécifié noir sur blanc, suite à une visite effectuée au domicile de la patiente, que celle-ci est bel et bien impotente. Contacté par téléphone, le responsable du service des prestations dont dépend directement le service médical nous orientera vers l’assistante sociale qui nous confirmera l’impotence de la patiente et le fait que le service médical avait accusé réception de son rapport. Suite probablement à une pression exercée par sa tutelle, le médecin en question acceptera finalement d’accorder son visa pour l’octroi du glucophage. Un revirement ressemblant étrangement à cet arbre qui cache la forêt car, en fait, le problème demeure entier face à la cohorte de malades anonymes impuissants à ce jour à contrecarrer le diktat imposé ou porter leurs doléances devant un média ou au sommet de la Casnos.(El Watan-01.12.09)***************

** Les syndicats autonomes s’imposent sur le terrain des luttes sociales ….

Après plusieurs reports, la 13e réunion tripartite se tiendra enfin ce mercredi  à Alger. Elle sera consacrée en particulier à l’examen de la situation, peu reluisante, du monde du travail en Algérie. Comme d’habitude, cette rencontre aura lieu avec une représentation plurielle des patrons et une unique représentation des travailleurs qui sont, encore une fois, contraints à attendre « une probable performance » de l’UGTA pour arracher au moins un SMIG de revendications émises depuis plusieurs mois. Un véritable paradoxe algérien.

Le gouvernement continue d’entretenir le monopole de la centrale syndicale sur les négociations directes avec les autorités. Pourtant cette dernière a prouvé sa passivité et ses limites sur le terrain des luttes sociales. Cela se vérifie quotidiennement. Les secteurs de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la santé ont été paralysés, depuis plusieurs semaines, par de puissants mouvements de grève organisés par les syndicats autonomes, sans que l’UGTA arrive à jouer un rôle, même minime, dans ce conflit social. La coordination des syndicats autonomes et l’Intersyndicale de la Fonction publique ont réussi, en l’espace de quelques mois, à supplanter l’UGTA et à démontrer son inefficacité. Instituée par le gouvernement comme son unique interlocuteur, la centrale syndicale a adopté un rôle d’observateur durant le dernier conflit social opposant les syndicats de l’éducation aux pouvoirs publics.

Encore pire, l’UGTA n’a même pas jugé utile de faire un seul commentaire sur des questions qui concernent pourtant 1,6 million de fonctionnaires qu’elle prétend représenter. Ligotée par le pacte économique et social qu’elle a signé avec le gouvernement en 2006, la centrale syndicale n’a même pas pu jouer « le rôle de pompier » qu’elle a l’habitude d’assumer. Ce sont les organisations syndicales autonomes qui prennent à bras-le-corps les doléances des fonctionnaires en obligeant l’Exécutif à annuler plusieurs de ses décisions. En effet, ce n’est qu’après la forte mobilisation des syndicats de l’éducation que le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a décidé de réinstaurer la rétroactivité du régime indemnitaire qu’il a lui-même annulée dans une instruction adressée, en septembre dernier, à la direction générale de la Fonction publique. Suite à la même mobilisation, les autorités décident également de mettre un terme au monopole de l’UGTA sur la gestion de la manne financière des œuvres sociales. De plus, les syndicats autonomes ont obligé le gouvernement à mettre en place une commission mixte pour hâter le traitement du nouveau régime indemnitaire. Les acquis des syndicats autonomes ne sont pas des moindres.

Ils constituent une reconnaissance implicite des pouvoirs publics de la représentativité de ces syndicats. Même si sur le plan des actes, cette reconnaissance n’est pas encore matérialisée. Puisque le gouvernement maintient toujours sa logique consistant à n’accepter de dialoguer directement qu’avec l’UGTA. Ce choix s’explique par sa volonté d’éviter une confrontation avec des syndicalistes intransigeants qui ne se contentent plus « des miettes » qu’on accorde aux travailleurs à l’issue de chaque réunion tripartite. La docilité de l’UGTA est préférée à la crédibilité des syndicats autonomes. Mais cette démarche s’avère aléatoire. Non seulement, elle a entamé la crédibilité de la réunion tripartite, mais elle a affaibli davantage l’organisation que dirige Abdelmadjid Sidi Saïd. Cette dernière a perdu sa base dans la Fonction publique. Il ne lui restait alors que le secteur économique public. Et comme celui-ci est complètement déstructuré et les entreprises employant le plus grand nombre de travailleurs ont disparu, l’UGTA est devenue une coquille vide. De ce fait, l’on se demande quelle est l’utilité d’une réunion tripartite si les représentants du monde du travail en sont exclus ? (El Watan-01.12.09.)

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**L’Algérie, un pays écouté et respecté

La visite à Alger du comandant de l’Africom constitue un moment fort de l’activité diplomatique de notre pays. En outre, en le recevant, le Président de la République a rehaussé le niveau solennel et tout l’intérêt qu’il porte à sa présence dans notre pays. En effet, cette visite permet de faire les observations suivantes.
Avec le recul, il est heureux de constater aujourd’hui que la communauté internationale, dans son ensemble, a rejoint la position et la vision de notre pays pour tout ce qui touche à la stabilité, la sécurité et, par ricochet, au problème du terrorisme international.

 L’Algérie qui a payé un lourd tribut pour retrouver la stabilité, la sécurité et la paix, en sait quelque chose.Elle a combattu seule durant plus d’une décennie, mais soutenue par tout un peuple et aussi, il  faut le souligner, par les sacrifices de ses services de sécurité, sans qu’elle soit comprise ni aidée concrètement pour venir à bout du terrorisme.Elle l’a vaincue au moment où le monde abasourdi, se réveilla avec les dramatiques événements du 11 septembre.A partir de cette date, la position et la vision de l’Algérie furent appréciées et prises en considération.Depuis, notre pays est écouté et son expérience recherchée.
Ce qui se passe dans le Sahel permet de faire une autre observation.Le terrorisme trouve son meilleur terreau dans la précarité économique et sociale de ces pays.Les pays développés, quelque part, ont leur part de responsabilités car ils n’ont pas vu venir les problèmes et le terrorisme.La région du Sahel est devenue un ventre mou de l’insécurité et les actes terroristes sont devenus des réalités criantes. Mais surtout, ces fléaux vont aggraver  le sous-développement des pays de cette région.L’Algérie est limitrophe de cette région et est donc impliquée pour tout ce qui touche à sa sécurité, sa stabilité et son développement. De ce qui précède, il est aisé de comprendre le sens profond des déclarations du commandant de l’Africom.D’abord, il a clairement déclaré que l’Algérie a un rôle de leadership dans la région pour tout ce qui touche à la sécurité et à la stabilité dans la région.C’est une reconnaissance certes, du rôle et du poids de l’Algérie mais de la justesse de ses positions et de sa vision. Elle est devenue incontournable dans la mesure aussi où elle est la puissance régionale la plus en vue qui peut contribuer à la restauration de la paix et la sécurité, c’est-à-dire toutes les conditions pour assurer la stabilité et le développement.C’est la raison pour lesquelles, elle réfute l’idée même de bases chez elle ou ailleurs.
Une fois de plus, le rôle et le poids de l’Algérie sont confirmés.Sa vision, son approche, son expérience et son pragmatisme y sont pour quelque chose.De plus, elle reste attachée à des principes qui renforcent la crédibilité de ses relations extérieures.(El Moudjahid-30.11.09.)
  

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 *Les députés roulent sur l’or !

Des documents officiels obtenus par Echorouk dévoilent que le président de l’Assemblée Populaire Nationale Abdelaziz Ziari perçoit un salaire mensuel de plus de 96 millions de centimes. Le parlement consacre par ailleurs plus de deux milliards et demi pour couvrir les consommations téléphoniques des députés sur le budget 2010. C’est la première fois de son histoire que la chambre basse du parlement publie, bien que dans un cadre restreint, le salaire mensuel du troisième homme de l’Etat. C’est dans le cadre du budget 2010 de l’Assemblée, approuvé la semaine dernière par la chambre, en attendant sa soumission au débat et à l’approbation les prochains jours au niveau de la commission finances et budget, parallèlement au projet de loi de finances. Le document qui détaille le salaire mensuel d’Abdelaziz Ziari indique que le décret relatif à la détermination du salaire du troisième homme de l’Etat n’est pas publié, mais en estime les points indiciaires à 24 864 points, ce qui donne un salaire de 5623 millions de centimes par an, soit 52 millions de centimes par mois. En y ajoutant les différentes primes, dont la prime de responsabilité, le salaire perçu par le président de l’APN passe à 96 millions de centimes par mois. Le salaire des députés est calculé sur la base de 15 505 points indiciaires, ce qui donne un salaire de 38,8 millions de centimes par mois, ajouté à une indemnité complémentaire de l’ordre de 7,7 millions de centimes. La part du lion du budget de l’APN est revenue à l’enveloppe consacrée au titre de couverture des salaires des députés avec 307,6 milliards de centimes alors que les 750 employés à l’Assemblée n’ont eu droit qu’à 90 milliards de centimes, sur le budget total excédant les 475 milliards de centimes. Les députés bénéficient d’autres avantages, dont la prime du logement équivalant à 6,5 millions de centimes par mois pour chaque député, la prime du panier de 2 millions de centimes par mois, en plus de billets d’avion sur les lignes intérieures ou internationales, selon les députés. Ce qui attire l’attention dans le document, c’est l’enveloppe de 5,2 milliards de centimes consacrée au titre du téléphone, ajoutée à la prime du véhicule. Le budget de l’Assemblée pour l’année prochaine prévoit 1,7 milliards de centimes au titre de missions à l’étranger, un milliard de centimes au titre de l’habillement, près de 3 milliards de centimes pour la participation à des rencontres internationales et 3 autres milliards de centimes au titre des conférences, expositions et activités culturelles.(Echorouk-10.11.09.)

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