L’Algérie à travers la presse.2

*Le futur sénat sera-t-il un club de milliardaires ? Aux dernières nouvelles la mise à prix d’une voix tourne autour de 30 Millions de Centimes et les premières arrhes sont d’ors et déjà versées alors que la courbe n’est parait-il qu’au début de son ascension. Les prémices d’une grande nouba se précisent chaque jour un peu plus et rien ne laisse présager un quelconque fléchissement dans les semaines qui nous séparent de l’échéance. Au contraire tout indique que les élections restreintes du renouvellement d’une partie du Sénat nous réservent des situations qu’on n’aurait jamais imaginées, même dans les rêves les plus fous. Pour les initiés, nous venons juste d’allumer la bougie du préchauffage de la mécanique, qui inaugure en général la phase de prospection des espaces de manœuvres avec le recensement des moyens disponibles et des ressources mobilisables de chaque candidat potentiel avant d’établir le plan de bataille. Les tractatations vont bon train et les longues veillées du Ramadhan et les bousboussades de l’Aïd el Fetr ont été opportunément consacrées à tisser des réseaux d’alliances et de stimuler les atavismes encore assoupis pour consolider les points forts de la stratégie de lancement. L’effervescence est tellement passionnée dans les différents états-majors de campagne que cette échéance électorale semble enjamber sans aucune discrétion toutes les conventions d’usage et se transformer ouvertement en une grosse affaire commerciale soumise aux règles impitoyables du marché. Pour une caste bien déterminée, qui a le mérite de ne plus cacher son jeu, c’est l’ouverture de la chasse. Même les faux-semblants de démocratisation avec laquelle on habillait traditionnellement l’évènement ont été abandonnés. Trêve d’hypocrisie, pourquoi s’encombrer de mises en scènes surannées qui n’arrivent plus à convaincre personne. Le champ d’action est vraiment balisé pour les parties en présence : les grosses fortunes d’un coté dans le rôle de chasseur, et de l’autre le gibier constitué par les élus des Assemblées dites autrefois populaires proposant leurs charmes au plus offrant. Quant au troisième larron au nom duquel tout ce cirque est planté mais que personne n’a invité, en l’occurrence le peuple ; ce dernier s’en fout comme de l’an quatorze, tellement ce carnaval se trouve à des années lumières de ses préoccupations. Combien elle est loin leur planète !  Les soubresauts de ce qui subsiste d’une classe moyenne laminée par la paupérisation sont si peu perceptibles qu’elle se trouve dédaigneusement écartée de ce challenge. Cette fois il suffit d’observer la tendance générale impulsée à cette opération dés son amorce pour se convaincre que les chances de nos cadres et intellectuels sont vraiment dérisoires de participer aux joutes futures. La mise est hors de portée et la barre est cyniquement placée trop haut pour tuer dans l’œuf toute velléité de traverser le rubicond et rejoindre le groupe des favoris. On ne se présente pas pour concrétiser un programme électoral suscitant l’adhésion des citoyens grâce à sa pertinence, la principale motivation obéit manifestement à un souci d‘enrichissement personnel rapide et l’acquisition de puissance pour conforter un statut social permettant d’évoluer dans les hautes sphères. En conséquence pour s’embarquer il faut avoir les reins bien solides ! C’est un lieu commun de dire que les élections tendent à devenir une chasse gardée réservée aux nouvelles oligarchies qui commencent à étendre leur influence à tous les rouages de la société. Pour respecter quelques convenances on trouvera peut être parmi les postulants quelques « docteurs ou professeur » On s’apercevra cependant assez rapidement que dans neuf cas sur dix ce sont uniquement des titres de fonction qu’ils n’ont jamais exercée et qui servent juste à satisfaire certaines formalités administratives ou à illustrer de faux CV.

Quelques-uns uns, piaffant d’impatience de se retrouver sous les lambris dorés du palais Zighout n’hésitent plus à afficher ostensiblement leurs ambitions et n’éprouvent aucun scrupule à déclarer combien ils sont décidés à mettre le paquet necessaire. Le recours à n’importe quelle combine, aussi condamnable soit-elle, pour atteindre leurs objectifs ne les gênerait pas outre mesure.   La presse nationale rapporte que quelqu’un annonce à qui veut bien l’entendre qu’il met déjà en jeu la bagatelle de trois milliards pour «acheter» un siège. Aussitôt certains de ses congénères en apprenant cette nouvelle, se sont sentis offusqués par la… modicité de cette somme et crient à la clochardisation du sénat et à son bradage. Devant l’étonnement général, l’un d’eux précisa les raisons de leur indignation en regrettant que c’est quand même une honte pour le pays si des «bergers»avec une somme aussi insignifiante osent…se présenter aux élections de la chambre haute !

 Tous les facteurs qui pouvaient dans le temps influer sur le cours des évènements sont devenus obsolètes.

Exit la discipline partisane et autre casquette, les chances de figurer sur la liste en pole position sont directement proportionnelles au poids du sachet noir en dehors de toute autre considération. Les boursicoteurs des marchés à bestiaux, très au courant de la cotation en bourse du mouton prédisent un avantage indiscutable aux gens de la terre, notamment les gros éleveurs dopés par les premières pluies automnales en cette année de grâce. Les gens bien introduits dans ce monde interlope n’hésitent pas à parier que notre auguste assemblée aura cette fois une coloration paysanne avec une franche teneur de zaouisme new look. Nul ne peut ignorer que cette dernière a le vent en poupe et il n’est pas loin le jour ou le fait de mentionner sur sa carte de visite son appartenance zaouyale serait le must des distinctions et mieux apprécié que d’être le lauréat des meilleures universités. Dans cette société où la bigoterie, comme une herbe folle, est en train de s’incruster dans le moindre de nos comportements, les anciennes valeurs et les références classiques ont beaucoup perdu de leur déterminisme. Etre bardé de diplômes ou détenir une attestation de baroudeur de première heure longue comme le bras sont tombés en disgrâce à moins d’un miracle qui les réintroduirait dans la cotation nationale. Tout semble se diluer devant le veau d’or et un mode d’organisation sociale archaïque remis curieusement au gout du jour. Les contours du paysage politique se précisent et les deux plus puissantes sources de parrainage à l’heure actuelle, qui se confondent souvent dans des alliances d’intérêt, ont déjà lancé leur campagne de casting pour désigner leurs compétiteurs. Les grands sponsors des élections prévues sont donc déjà en ordre de bataille et le parcours du candidat commencera sans aucun doute par la prestation du serment d’allégeance avant d’être admis dans l’arène où les gladiateurs s’affronteront à coup de bank notes sous l’œil connaisseur des magnats de la finance et la baraka des différentes confréries.

 Pour ne pas trop heurter les us bureaucratiques du pays on s’inscrira sous telle chapelle partisane ou en indépendant. Les conditions d’éligibilité telles que la compétence, la moralité et autres qualités éculées sont vraiment facultatives et n’ont aucune incidence. Qui aura l’autorité nécessaire pour rappeler que ce genre de perversion n’est pas hallal et qu’il contribue à la désagrégation du tissu social en creusant des gouffres infranchissables entre les différentes strates de la société? Que devient le crédit de l’état et de tout le pays lorsque ce spectacle se déroule au grand jour comme pour narguer d’avantage les citoyens qui s’accrochent encore naïvement aux lambeaux du légalisme ? Se demander par la suite quelles sont les raisons de notre marasme relève de la cécité et de la mauvaise foi.  Pour des générations éduquées dans l’égalitarisme prôné par l’école et la mosquée rien ne justifie ces scandaleuses disparités et encore moins l’impunité dont jouissent certains pour se permettre cette arrogance Qui pourra, dans ces conditions, réconcilier l’Algérien lambda plongé dans les affres de la précarité alors qu’il trime comme un forcené, lorsqu’il a la chance de trouver un boulot, avec celui qui touche un salaire faramineux pour lever machinalement le bras trois ou quatre fois par an parce qu’il a eu les moyens de décrocher ce statut prestigieux en usant de ces méthodes sulfureuses. Que reste-t-il de commun entre les deux à part le carton de la Carte Nationale d’identité ? Non milliardaire, s’abstenir ! (Le Quotidien d’”Oran-24.09.09.)

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*Fonction : ministre –

Les ministres qui se sont succédé devant le président de la République pendant le Ramadhan ont aligné comme de bons écoliers des chiffres, des nombres, des volumes financiers, des taux de réalisation, etc. etc. Si leurs discours peuvent être comparés à ceux de dirigeants d’entreprises devant des conseils d’administration, ils sont totalement dépourvus de l’essence même qui fait qu’un ministre est un homme d’Etat, une bête politique qui a des convictions, éventuellement un parti, des idées, un projet de société, des affinités culturelles, etc. Un ministre est un homme qui peut susciter des vocations chez les jeunes par son audace, ses qualités de meneur d’hommes, son charisme, sa capacité d’analyse et celle de rendre clair et accessible ce qui est complexe, technique, etc. Un homme d’Etat a un point de vue sur des phénomènes de société, sur l’avenir, sur l’égalité des sexes, la protection de l’enfance et de la nature. Les ministères sont aussi des boîtes à outils et à idées pour anticiper, faire des propositions, provoquer et organiser le débat sur des thèmes, des projets, une problématique internationale, des atteintes obscurantistes à la vie privée, aux femmes, aux libertés individuelles…  Mais sous le parti unique qui a deux ou trois têtes centrales et deux ou trois autres périphériques, suppléantes au cas où, ces rêveries d’outre-ailleurs ne sont en fait que des rêveries d’un autre espace-temps virtuel pour ce qui est de l’Algérie. Cependant, il y a des réalités quotidiennes, bien réelles à 100% algériennes. Les cas de suicides, y compris de femmes (phénomène qui était rarissime durant des décennies), de harraga qui ponctuent le tragique du quotidien d’une jeunesse qui vient de nulle part pour s’en aller mourir nulle part, les déperditions scolaires et les filles qui ne vont jamais à l’école, les sinistres décors de films d’épouvante que sont les villes et villages gangrenés par les bidonvilles, tout cela n’intéresse que peu de responsables. 
 On récite le bilan d’activités, les crédits consommés, le reste à réaliser (ristournes comprises) et on jure la main sur le coeur, Kassaman à la bouche et l’amour du devoir en bandoulière que le programme sera achevé, surtout s’il y a des rallonges de budget et plus de temps… Devant des exercices à répétition, des postures avec lesquelles on noie le poisson, les Algériens comparent, même sans être experts, les fonctionnements de gouvernants, d’élus locaux ou régionaux dans d’autres pays, grâce aux chaînes satellitaires dans toutes les langues, avec les pratiques de responsables africains, arabes et bien entendu chez nous. Un jour Boudiaf revenu pour être exécuté cherchait soixante femmes et hommes. La suite est connue. Un jour M. Bouteflika élu à El-Mouradia cherchait des hommes d’Etat pour tous les postes, nombreux, à pourvoir… Est-il satisfait à 50, 70 ou à 100% ? Que l’on ne se trompe pas: il y a des commis de l’Etat de stature internationale qui exercent aujourd’hui et ici. Il y a des cadres intègres et compétents en Algérie. Certains s’expriment et travaillent au top niveau et d’autres sont dans des placards en pleine forme et jouissant de toutes leurs capacités, l’amertume au coeur. 
 Le niveau de certaines polémiques, déclenchées la plupart du temps par des responsables à divers niveaux, laisse pantois et n’apporte aucune fierté, aucun progrès, aucune pertinence. Que des écoliers soient obligés de porter des tabliers peut éventuellement être admis. Mais que les pouvoirs publics se mêlent de la couleur d’une blouse rabaisse les préoccupations à un niveau insoupçonné mais qui peut s’expliquer. La volonté de mettre dans le paysage scolaire de l’uniforme (adjectif et nom commun), du formatage pour museler la joyeuse et pacifique fête des couleurs, propre à un âge où l’on découvre le monde de l’éducation, les copains et copines, les différences, est mise en branle pour uniformiser, râper les aspérités, créer un réel contre nature et «dresser» dès le jeune âge de futurs citoyens amorphes et identiques à l’âge adulte. C’est à coup sûr travailler pour une société molle, sans imagination ni fantaisie et encore d’audace. Ce qui est à coup sûr un affaiblissement programmé d’un front national patriotique en cas de catastrophes ou de coups durs qui nécessiteraient la transcendance des diversités, de la pluralité vitale pour une nation qui veut être forte, unie dans le respect absolu des différences. 
 Ces dernières se sont trouvées sous les projecteurs en même temps que les forces de police, en dépit du bon sens, de la tolérance basique, au mépris de la Constitution qui existe, censée être au-dessus des lois, des règlements qui ne sont pas soumis au suffrage universel, sachant que celui-ci légitime comme expression libre du peuple, tout le peuple. Les mêmes chroniques désastreuses s’installent dans le vécu du pays. Des policiers font la chasse aux amoureux, à ceux qui ne font pas le Ramadhan. Des milices offshore régentent la morale et le «bon comportement» dans les villages, les quartiers dans l’espace public que la police doit protéger. «To serve and protect» affichent les policiers en Amérique. A la lecture des articles 29, 32, 33, 34, 35, 36, 38 de la Constitution, il est difficile d’admettre que la lecture d’une pièce de théâtre (Les borgnes ou le colonialisme brut) puisse être interrompue par la police sans l’aval en bonne et due forme d’un juge et dans le silence veule des élites culturelles dans les institutions ou en dehors. La police est-elle habilitée à interpeller un couple sans livret de famille (faut-il l’avoir sur soi H24 ?) ou des «casseurs» de Ramadhan ? Les policiers font un travail officiel et hautement important comme service public dans tous les pays du monde. Il est donc paradoxal de les impliquer dans la surveillance des consciences, de la foi et des pratiques religieuses, toutes acceptées par les religions et la Constitution algérienne. Sortir la police du champ religieux, c’est la protéger des dérives et manipulations. Dans le cas contraire, il faudrait supprimer les articles de la Constitution relatifs aux libertés. (Le Quotidien d’Oran-17.09.09.)


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* Louisa Hanoune…«Contre l’import-import et autres spéculateurs” 

Pour la présidente du PT, ce n’est pas seulement de l’attrait qu’éprouvent les étrangers pour l’Algérie, mais beaucoup plus de la convoitise.

Louisa Hanoune a réuni, hier, ses élus locaux à Zéralda. Ce rassemblement, qui a regroupé les bureaux des wilayas, prendra fin aujourd’hui et permettra à ce parti de faire un bilan de la situation générale. Mais, par cette première sortie publique postestivale, la présidente du Parti des travailleurs entend, surtout, marquer la fin d’un répit qui aura duré la période des vacances.
Elle signe ainsi son entrée sociale. Mais pour Mme Hanoune, qui a saisi cette opportunité afin de dresser un bilan sommaire de la situation du pays tout en revenant sur la loi de finances complémentaire et les avantages, selon elle, de cette dernière, c’est surtout l’occasion de remettre les pendules à l’heure.
Les «mis en cause sont nombreux», ce sont les Temmar, Benbouzid et bien évidemment Ziari qui vont subir son courroux. Ainsi, la présidente du PT n’a pas fait dans la dentelle pour «accabler» les responsables politiques, comprendre par là les ministres, auxquels elle reproche la politique alarmiste, pensée, menée jusque-là, favorisant une globalisation tant vantée mais vite désavouée par les mêmes promoteurs, générant le bradage des entreprises publiques et leur fermeture ainsi que la mort de certains secteurs relevant de la souveraineté nationale.
L’intervenante, qui relance la problématique des réformes économiques, cloue au pilori «une partie» du patronat à la suite de sa réaction négative et critique de la loi de finances complémentaire, induisant selon eux la fermeture du marché algérien, et qui font brandir le risque d’un «tsunami». Un «tsunami contre qui et contre quoi?», s’interroge la fougueuse dirigeante du PT. «Contre l’import-import et autres spéculateurs?» «Bizarre!», ironise Louisa Hanoune, que le patronat recourt à cette «pseudo-menace d’un quelconque risque de soulèvement populaire», indique la conférencière qui «malicieusement» pointa un doigt accusateur sur «cette partie du patronat qui a bénéficié de beaucoup d’avantages et aides étatiques». A cet effet, a-t-elle dit.
«A notre tour, nous demandons un bilan des aides financières consenties par l’État au patronat. Nous demandons aussi un bilan aux responsables de l’Exécutif.» Et Mme Hanoun qui insiste au final que «la LFC a porté un coup aux intérêts de certains». Lesquels? Dans sa joute oratoire, Louisa Hanoune n’épargna personne, égratignant au passage M.Benbouzid, le ministre de l’Education nationale qui, officialisant le costume républicain, en parlant de l’unification du tablier, opération qui concerne huit millions d’élèves, n’a pas pensé à prévoir de mettre sur le marché une telle quantité de produits qui aurait permis un essor de la production nationale, lieu d’offrir une nouvelle fois la possibilité de recourir à l’importation. Ce sujet lui permet de justifier le vote de son parti en faveur de la loi de finances complémentaire, «Nous avons voté oui pour la LFC car cela préserve la production et nous avons voté non pour nous opposer à la loi sur l’exploitation et l’extraction du sable».
Ensuite, Mme Hanoune revient à la charge et porte un nouveau coup à l’administration de l’Assemblée populaire nationale et par extension à son président, Abdelaziz Ziari, en dénonçant «le non-paiement des émoluments des députés du PT, qui sont suspendus depuis le mois de juin». «Cela relève de pratiques abusives et porte atteinte au principe de l’immunité parlementaire. Cela est digne d’un régime totalitaire!», s’exclame-t-elle. Et de renchérir narquoisement que «ces messieurs se rassurent, nous ne leur faisons aucune concurrence et ne voulons aucun poste ou nomination, nous sommes des militants!», conclut-elle fièrement. (L’Expression-17.09.09.)

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*Privilèges

Un homme d’Etat occidental avait l’habitude de dire qu’on ne mesurait pas la popularité d’un gouvernement à la longueur des cortèges officiels. Chez nous, on a plutôt convaincu du contraire. Tout haut responsable ou élu de quelque importance tient à son « standing » tant qu’il peut le faire avec l’argent des contribuables. Un comportement, une habitude, une tradition bien ancrés en Algérie et qui cachent mal cet « atavisme relationnel » au « beylik », à la chose publique qui sommeille chez beaucoup de responsables à tous les niveaux. Donc pas question, pour l’heure, de parler de réduire le train de vie de l’Etat, alors que l’on se prépare à vivre dans les mois qui viennent les conséquences de la crise mondiale qui, c’est connu et attendu, seront malheureusement encore plus évidentes à partir de 2010. Cette aisance financière du pays a, décidément, été la mère de tous les vices, dont le gaspillage n’est pas des moindres. L’ostentatoire et le somptuaire ne sont pas en reste et se disputent aussi la première place des critères de la non-gouvernance qui semble avoir fait école en Algérie. C’est aussi pour certains le moyen d’un enrichissement sans cause. Le fait que nos dirigeants ne renoncent en rien à leurs privilèges alors que les discours se font moralisateurs et se prétendent « pédagogiques » à l’égard des consommateurs algériens pour les inciter à acheter « algérien » recèlent une part d’hypocrisie. On ne peut qu’être d’accord avec ce souci d’encourager la production nationale – encore faut-il savoir de quoi – en orientant la demande des consommateurs algériens, si l’exemple venait d’en haut. Ce qui est loin d’être le cas. On s’attelle, par exemple, à coups de millions d’euros, à rénover la résidence algérienne à Copenhague afin qu’elle accueille le président de la République qui assistera au sommet mondial sur le climat, en décembre prochain. Alors qu’il n’est pas impossible qu’il n’y réside que quelques heures ou pas du tout, préférant probablement quelque autre palace de la capitale danoise. Auquel cas on aura dépensé de l’argent pour rien, comme on l’a fait pour la représentation algérienne à Genève, etc. Que dire alors de cette seconde résidence d’Etat, jouxtant celle du Club des Pins, à Alger, achevée depuis des mois et inoccupée jusqu’à présent. On imagine difficilement ce qu’elle a pu coûter aux contribuables et ce qu’exige son entretien comme « résidence-fantôme ». N’aurait-il pas été préférable de la transformer en un ensemble immobilier haut de gamme destiné à une clientèle internationale et vendre les bâtiments qui s’y trouvent pour récupérer un tant soit peu les dépenses qu’elle a englouties au titre du budget de l’Etat ? De tels exemples de non-gouvernance sont légion et quotidiens. Et ce n’est malheureusement pas chez nous qu’un chef de gouvernement serait prêt à réduire sensiblement son « salaire », symboliquement certes, mais dans un souci d’austérité qui inciterait les autres à faire de même. Ou encore des députés qui pourraient être appelés à plus de modération dans leurs notes de frais. Ailleurs oui, mais pas ici. Les privilèges ont, en Algérie, il faut l’admettre, la peau dure quelle que soit la conjoncture. D’où l’engouement et la précipitation dans la course aux charges et fonctions officielles nettement perceptibles sous nos cieux. A l’image de cette fébrilité qui s’est emparée de certains cercles politiques, de milieux d’affairistes et d’opportunistes de tous poils, à l’approche du renouvellement partiel du Sénat qui devrait intervenir dans les semaines à venir. Une aubaine pour beaucoup et qu’il ne faut surtout pas rater.(El Watan-30.09.09.)

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*Finies les vacances, fini le Ramadan….Finies les vacances, fini le Ramadan, fini l’été. Place au jeu, le jeu qui consiste à rembourser les dettes pour les uns, à compter l’argent gagné pour les autres, grâce à la stupidité des premiers. Le jeu qui consiste à perdre pour tout le monde un avenir incertain du fait de croire qu’on peut gagner tout le temps. Bien sûr que le Ministère des couffins et du blabla a essayé de contenter quelques-uns en leur offrant l’aumône et qui gagnerait à disparaître, pour voir plus clair dans la différence, pour voir qu’il n’y a plus que deux catégories sociales bien distinctes. Celle qui distribue les baffes et celle qui tend perpétuellement les joues pour les recevoir chaudement. Celle qui donne des coups de pieds dans les fesses et celle qui sait soulever les pans arrière du kamis pour les recevoir, en évitant de salir l’imaginaire blancheur sociale. L’habitude dit-on est une seconde nature. On y prend goût facilement. Mais comme l’Histoire nous enseigne que les gifleurs et les giflés changent avec le temps et qu’à ce train, nous seront un jour appelés à protéger le loup contre la chèvre, il reste quelques solutions pour que la nature demeure identique à elle-même. Il reste que les loups ne quittent jamais du regard le niveau des puits pour que juste avant leur assèchement, ils changent de territoire, laissant les chèvres à leur soif, continuant de mastiquer dans le vide quelques sachets en plastique hérités d’une tradition d’achat, sous haute protection. Finies les vacances pour laisser place à l’annonce d’une rentrée scolaire en couleurs, pour mieux embrigader l’enfance et l’emprisonner dans une cécité de la différence. Pour mieux cacher la nudité des uns et la richesse honteuse des autres, avant que les tabliers des premiers ne se déchirent en cours d’année et ne laissent paraître l’horreur dans tous ses états. Finies les vacances pour laisser place à un transport scolaire luxueux pour ruraux en guenilles, avant que les pannes mécaniques ne remettent des enfants à redevenir piétons naturellement contrôlés. Fini l’été et ses chaudes soirées à se débattre dans un lit de fortune, à attendre les premières brèves fraîcheurs de l’aube, pour respirer enfin sous un drap de fortune. Fini le Ramadan et ses tables de dettes qui étouffent une foi dans un Dieu pourtant unique pour tous, ne laissant à la langue que la force de se plaindre au premier plaignant de passage. Finies les chaînes devant les distributeurs manuels blottis dans des locaux vidés de sens, pour tendre la main à quelques denrées qui maintiennent à peine perceptible le souffle des femmes, fait pourtant pour exprimer le bien-être. Fini le Ramadan et ses interrogatoires ministériels au pied d’un roi visible seulement en prière ou en partance vers ailleurs, accrochant les espoirs d’une cour infernale à ses lèvres, dans l’attente d’un pronunciamiento qui remplacerait Moussa El-Hadj par lui-même autrement prononcé. Il l’a promis et il ne le fera pas. Et après ? Après ? Rien. C’est juste une façon d’attendre, l’été et le Ramadan prochains en faisant semblant de se souhaiter bonne fête sans passer par les phrases incongrues des SMS à usage collectif. Un prêt-à-porter qui fait l’économie d’un effort d’imagination. C’est juste que le roi prend tout son temps pour compter les cours infernales qui attendent d’être vues par lui et qui le hèlent les bras levés vers son ciel, avant de disparaître. Finies les cours infernales qui hèlent puisque avec la sienne déjà, trop de bruits arrivent à ses oreilles franchissant les murs de son palais comme un kamikaze franchirait les défuntes tours jumelles. Fini le Ramadan et la concurrence entre Djemaï Family, une facture honorable et un souk de Hadj Lakhdar aussi tapageur et nul qu’un gouvernement qui n’arrive même pas à discipliner un pays aussi riche qu’un souk. Finie l’attente de l’heure du f’tour à grand coup d’estomac dans un pays qui a réussi à faire d’un peuple un immense estomac à deux entrées, aussi faux qu’un tableau statistique.  Là-haut, le roi pense. Peut-être qu’il pense que le temps travaille contre lui et que les vagues sont inutiles pour son bateau arrivé à bon port même sans équipage. Quand le roi est sauf, on peut même faire couler le bateau, peu importe la hache qui donnera le primer coup à la coque. Fini le Ramadan et ses Mahométanes rencontres livrées par une télévision unique en son genre, qui les sert sous forme d’apéritif religieux, pour annoncer le début d’une goinfrerie précédent un sommeil profond dont profitent des nations aux yeux bridés, et d’autres aux cheveux blonds qui livrent quant à elles des bras en remplacement des nôtres, réservés à supporter des mains pointées éternellement vers le ciel ou plongées dans les profondeurs du Trésor public pour les autres. Fini l’été et tous les rituels du thé commentés par quelques littératures en mal d’image alors qu’ils ne sont en fait que l’expression de l’ennui. Ennui d’une jeunesse qui, après avoir rasé les murs et se coller à eux à la recherche d’une simple ombre, a fini par donner le dos à des millions de murs qui font un pays pour lui préférer l’espoir de mourir loin de lui ou de vivre ailleurs avec pour seul espoir de ne plus y retourner. Ennui d’un peuple qui a fini par n’avoir de choix qu’entre quelques enfers dans l’attente d’un moins brûlant et qui trouve encore la force de sourire à la vie comme on sourit sans grand espoir à une jolie fille attendue par autrui, au fond d’un jardin, au terme d’un voyage. Comme un jeu de séduction qui laisse une graine d’espérance sans grande conviction.(Le Quotidien d’Oran-24.09.09.)

********Nos députés dépités ont du fric mais pas de flingue ! Avertissement : aujourd’hui, l’histoire que nous allons vous raconter est vraie. Nous vous recommandons de la lire attentivement. Prenez votre temps et concentrez-vous sur chaque mot comme vous savez le faire lorsque vous écoutez quelqu’un vous rapporter des informations inédites sur le voisin. C’est que l’heure est grave !

 Jamais votre serviteur n’aurait cru que les députés algériens ne sont pas armés. Il a fallu qu’un journal aborde le sujet pour lui révéler qu’il n’est qu’un tas de viande boursouflée d’ignorance, lui qui se vantait d’avoir une tête suffisamment documentée. L’article de presse salutaire disait en résumé que beaucoup de députés ont déposé au bureau de l’APN une demande dans laquelle ils expriment le vu de posséder une arme, et que jusqu’à maintenant aucune suite n’a été donnée à cette requête. N’écarquillez pas vos yeux sur les mots, vous avez bien lu ! Nos Représentants du Peuple se promènent dans ce pays sans pistolet ? Est-ce possible ? Vous conviendrez lecteur qu’il est très difficile d’avaler une nouvelle aussi rugueuse et aussi amère ! Vous vous poserez certainement la même question que nous : qu’attends le Pouvoir pour équiper nos députés d’un pétard ? Est-ce là une décision qui nécessite réflexion et hésitation ? Faut-il qu’un malheur se produise pour qu’enfin nos Gouvernants se rendent compte de la gravité de cette négligence ? C’est pourquoi, nous les prions poliment de s’occuper de ce problème le plutôt possible. Avant que l’irréparable n’arrive, qu’à Dieu ne plaise !Pourtant, tout le monde est au courant de ce qui se passe dans notre pays. Les pages de nos journaux sont remplies de faits divers qui vous glacent d’horreur. À tel point que vous avez envie de vous enfermer chez vous à double tour et de n’en plus sortir. Que dire alors d’un parlementaire qui n’est pas une personne ordinaire pour être exposé ainsi, les mains nues, aux dangers qui pullulent dans la patrie ! Disons le courageusement au risque de froisser certains sensiblards : que nous soyons, nous citoyens lambdas, plongés chaque jour dans un quotidien aléatoire et périlleux, peut se concevoir. Nous pourrions supporter ces coups du sort dans le silence. Mais qu’un de nos Porte-parole le soit aussi est inadmissible. Nous ne l’accepterons pas. Il ne sera pas dit dans les livres d’histoire que nous sommes un peuple qui n’a pas veillé sur ses Représentants. Nous ne serons pas la risée des générations futures ! Donnons maintenant un bref aperçu du banditisme qui sévit chez nous à ceux qui pourraient pinailler sur la nécessité d’armer les respectables locataires de l’APN. Pour un oui ou pour un non, des bagarres éclatent qui transforment nos quartiers en champ de bataille, jetant sur le sol des cadavres et des dizaines de blessés. Armés de gourdins, de couteaux, d’épées, de haches, de barres de fer, et parfois de pistolets, les gens s’entretuent pendant des heures, ou pendant des jours, le corps chevauché par Satan. La cause ? Une ridicule partie de cartes ou de dominos. Une insignifiante parcelle de terre. Une discussion idiote. Une histoire d’amour. Bref, c’est souvent une broutille qui fait couler le sang de deux familles, de deux tribus, de deux clans, ou de deux bandes de gamins.Un simple embouteillage transforme les automobilistes en bêtes furieuses, klaxonnant sans répit, hurlant des grossièretés qui dégénèrent bientôt en affrontement sanglant. Les nerfs à fleur de peau, les chauffeurs descendent de leur voiture et se jettent les uns sur les autres poussé par le désir de tuer. Des crics, des clefs à molette, des tournevis, des matraques, des poignards jaillissent des malles. Il faut percer des ventres, fracasser des têtes, briser des os, défigurer des visages, couper des veines et des gorges. Les marchés grouillent de voleurs qui accomplissent leur sale besogne en plein jour. Avec une audace qui vous estomaque, souvent une arme blanche à la main, ils s’emparent de la bourse ou du panier de leur victime et disparaissent dans la foule. Des voyous montent dans les bus et vident les poches et les porte-monnaie des voyageurs, accompagnant parfois leur forfait de violences graves. Des kidnappeurs enlèvent des enfants ou des adultes et demandent des rançons à leur famille, avec une menace de mort au cas où elle refuserait de s’exécuter. Des ravisseurs agressent sauvagement des automobilistes et s’emparent du véhicule. Même les écoles et les universités ne sont pas épargnées. Des élèves et des étudiants entrent en classe avec un couteau dans la poche ou le cartable.Des enseignants sont tabassés ou poignardés. Des malades mentaux aux gestes imprévisibles se baladent dans les rues. Des ivrognes dégueulant sans trêve le contenu de leur estomac sur les passants. Des drogués en quête de came, la caboche farcie d’hallucinations meurtrières. Des mendiants collants qui vous barrent le chemin. Des odeurs nauséabondes capables de pourrir une poitrine en un clin d’oeil. Des objets lancés de nulle part qui vous balafre la figure ou vous brise la nuque. Comme des crachats. Des boites de conserve. Des bouteilles de bière. Des pierres. Un poste de télévision. Un meuble. Des trous creusés et abandonnés ainsi. Des millions d’yeux empoisonnés par la convoitise, distillant le mauvais oeil. Des aigris envieux jetant des sorts destructeurs à l’aveuglette. Des chiens errants, la langue ruisselante de rage. Des chats prêts à vous sauter au visage. Des myriades de mouches et de moustiques vampirisant à qui mieux mieux. Des serpents, des scorpions et des rats.Des virus. Le pays est devenu une immense boîte de Pandore. N’importe où, à n’importe quel moment, vous pouvez être victime d’une agression qui peut vous coûter la vie. Notre peuple se laisse aller. Il faut sévir. Il a été trop gâté. Il profite de la gentillesse de nos Chefs. Et qu’on ne vienne pas nous raconter des salades sur ces actes criminels. Comme le chômage. L’injustice. La corruption. Le népotisme. Le mensonge et la manipulation. L’absence de l’Etat. Les déperditions scolaires. L’incompétence. L’autoritarisme… Ce sont là des balivernes inventées par des journaleux. La vérité est que les Algériens, trop chouchoutés, veulent devenir riches sans verser la moindre goutte de sueur. À peine sortis de l’enfance, des morveux incultes rêvent de posséder un joli magot, une voiture luxueuse, une villa spacieuse, et une mécréante étrangère qui s’est convertie à l’Islam. En travaillant ? Que nenni ! Ils vous riront au nez. Des millions d’emplois sont refusés quotidiennement. Le gouvernement n’arrête pas d’en créer ! Ils préfèrent mendier et voler. Ces paresseux. Ces parasites.

 Mais faut-il répéter ici ce que tout le monde sait ? Alors ? Dites la vérité : dans un pays pareil, est-il raisonnable qu’un député ne soit pas en possession d’une arme ? Nous savons que vous ne pouvez qu’être d’accord avec nous. Il serait irrespectueux de notre part de vous attribuer un avis contraire au nôtre. Chez nous, un parlementaire doit porter sur lui une arme à feu. Continuellement.

 Mais certaines têtes stupides trouveront que cette idée est déplacée et dangereuse. Il y a des tordus qui ne font aucune confiance à nos députés. Beaucoup de gens avec qui nous avons parlé de l’idée avant de l’exposer ici ont été jusqu’à dire :

- La plupart ne sont pas assez préparés pour avoir un revolver dans la main. Comme ils adorent les films westerns, ils se prendraient pour des cow-boys et se mettraient à tirer sur tout ce qui bouge ! Il y aura du grabuge à l’APN. Au moindre mot, ils dégaineraient, chacun se prenant pour Clint Eastwood. Ils ne voteraient plus en levant la main, mais en tirant en l’air, un cigare coincé entre les lèvres. C’est plus amusant. Ils ne résisteraient pas à la tentation de mettre quelques pruneaux dans la viande de ceux qui ne pensent pas comme eux. C’est plus facile et plus efficace qu’un débat. Seuls les membres du gouvernement échapperaient aux coups de feu. Car on ne tire pas sur ses bienfaiteurs. Mais les pauvres maires ne seraient pas à l’abri. Les citoyens aussi. Les motards et les agents de l’ordre public qui insisteraient pour contrôler les papiers de la voiture. Non, ce n’est pas une bonne idée d’armer ces quidams. Si au moins on était sûr qu’ils n’utiliseraient leur pistolet que pour épater la famille et les voisins, comme dans un mariage ou une circoncision, par exemple. Ou mettre de l’ambiance dans une campagne électorale. Il serait exagéré de leur refuser ces petits plaisirs innocents. L’odeur de la poudre est bonne pour le moral. Elle aide aussi à supporter et à compenser certaines anomalies. Il nous faut reconnaître aussi que du fric sans flingue, ce n’est pas chic. Mais ce n’est pas sûr. Ils seront certainement tentés de jouer de la gâchette ailleurs. Nous ne parlerons pas des accidents qui pourraient survenir. Par exemple, des épouses pourraient être victimes de balles parties bien sûr par mégarde. Certains parmi eux voudraient imiter le fameux héros espagnol Don quichotte, et iraient parcourir le pays pour combattre le mal. Ils voudraient chasser. Comme ils n’auraient pas de gibier à portée du pétard, ils tireraient sur les chiens et les chats errants. Les pigeons. On découvrira partout des cadavres de vaches et de moutons.

Ce qui ameuterait les organisations de défense des animaux. Les médias du monde entier accourraient. On enverrait des enquêteurs. Le droit d’ingérence serait évoqué. La nation serait en danger. Vous comprenez ? Vos députés feraient mieux de s’occuper de leurs électeurs au lieu de rêver à des feux d’artifice !

 Du bavardage ! Rien que du bavardage ! Mais, il aurait été malhonnête de notre part de ne pas donner la parole à nos contradicteurs. Nous sommes dans une démocratie. Chacun a le droit légitime de dire ce qu’il pense. Même s’il s’agit de bêtises, il nous faut les écouter jusqu’au bout. En ce qui concerne nos députés, nous rappelons que ce sont nos élus ! Nous les avons choisis après mûre réflexion. Sagesse et maîtrise de soi font partie des innombrables qualités qui les caractérisent. Hommes posés, ils l’ont montré maintes fois. Qui a entendu dire que l’un d’eux s’est emporté un jour ? Calmes et paisibles, ils ignorent la colère. Nos mahatmas députés ! La vérité est qu’ils méritent mieux qu’un pistolet ! Nous avons longuement réfléchi à la question et voici ce que nous proposons aux Autorités concernées. Il faut que chacun d’eux soit entouré constamment de plusieurs gardes du corps. Ils se déplaceront dans des voitures blindées. Étant obligés de temps à autre de descendre de ces engins, ils porteront dans ce dessein des masques importés du Japon. Leurs enfants vivront et feront leurs études à l’étranger. Ici, ces chérubins seront exposés aux dangers énumérés dans les lignes qui précèdent. Il leur faudra habiter dans une Cité secrète. Jolie et équipée de tout ce dont peut rêver un Algérien : comme un café, un restaurant, une mosquée, un supermarché pour hommes et un autre pour femmes, bien achalandés. Chaque villa sera entourée par un mur haut et épais. Avec une porte d’entrée blindée qui s’ouvre comme un coffre fort. Il faudra installer des caméras de surveillance partout.

Il y aura des barrages fixes à intervalles réguliers sur la route qui mène à la Cité. Voilà toute l’histoire, lecteurs. Votre serviteur espère vous avoir communiqué ses inquiétudes. Il vous demande pardon de vous avoir gâché votre journée. Il essayera dans les jours qui viennent de vous dénicher une histoire d’amour. Par exemple, une Finlandaise qui tombe follement amoureuse d’un Algérien… (Le Quotidien d’Oran-24.09.09.) 
 

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* Les billets de la honte … Vu l’état piteux et sale dans lequel se trouvent nos billets, il faut dire qu’il est déconseillé, voire indécent, d’exhiber un billet de 200DA devant un étranger.

«Les quatre parts “scotchées” d’un billet ne sont pas parfois harmonieuses entre elles car la numérotation ne correspond pas», s’est plainte une cliente d’une banque à Kouba qui voyait son billet de «200DA», rejeté par le préposé, s’envoler…Assistant à l’incident, un autre client a crié son indignation devant tant de «mépris» affiché face au citoyen. C’est de la «zoubia» (la poubelle, Ndlr), a enchaîné un autre qui voulait que ses propos soient rapportés par le journaliste de L’Expression, présent lors de l’incident. Les coupures de 200DA en circulation ressemblent à tout sauf à des billets de banque tant leur état est lamentable. Ils sont sales, déchirés, fripés, délavés…Certains commerçants refusent même de les prendre, au grand dam des consommateurs qui ne savent plus quoi en faire. De nouveaux billets de 200DA devaient être mis en circulation au mois de septembre 2008. Une «nouvelle vie» les attendait. Il n’en a rien été! D’autre part, le rafraîchissement de ces billets est devenu aussi un problème d’hygiène publique. Vu l’état piteux et sale dans lequel se trouvent ces billets, il faut dire qu’il est déconseillé, voire indécent, d’exhiber un billet de 200 DA devant un étranger. Pourquoi tarde-t-on à changer carrément ces sales billets? Emis le 3 mars 1983, (la date d’émission est sur le billet), ils n’ont été ni remplacés ni restaurés depuis plus d’un quart de siècle. L’état de ces billets abîmés, semble découler, selon une source proche de la BA, de plusieurs facteurs, entre autres, la thésaurisation démesurée et surtout le circuit informel pour échapper au fisc. Il faut admettre qu’il est triste de constater que les efforts entrepris par l’Etat pour moderniser le secteur financier par l’installation massive de distributeurs automatiques de billets de banque (DAB), soient annihilés. En effet, les billets de banque usagés, notamment ceux de 200DA, bloquent souvent le système des DAB. Par ailleurs, les guichets financiers, qu’ils soient bancaires ou postiers, continuent à distribuer ces «billets de la honte» de 200DA aux clients, malgré leur état de «dégradation» avancée, trop même! Pourtant, M.Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d’Algérie, avait annoncé, en octobre 2008 déjà, devant l’Assemblée populaire nationale (APN), une opération de «renouvellement» des billets de 200DA. Les billets circulant hors banques (dans l’informel) échappent hélas, à ce traitement de «rafraîchissement», ce qui expliquerait «en partie», le piteux état des billets de 200 dinars. Cependant, rien ne semble avoir été fait jusqu’alors si l’on se réfère aux doléances récurrentes des citoyens, qu’ils soient consommateurs, commerçants ou agents d’établissements publics (banques, postes, recettes…) M.Laksaci avait pourtant précisé qu’«il avait été procédé au renouvellement des billets de 200DA», et d’ajouter «nous avons privilégié les pièces de 100 dinars avant de renouveler les billets de 200 dinars». L’opération sera poursuivie durant l’année 2009, avait-il alors assuré dans sa communication. Il avait en outre rappelé, en août 2008, qu’après une opération de renouvellement qui a touché les billets de 1000DA et de 500DA, «celui de 200DA fera sa toilette pour être flambant neuf à la rentrée» sociale 2008.
«La Banque d’Algérie va procéder prochainement à un rafraîchissement de coupures de billets de 200 DA en vue de faciliter leur utilisation dans les DAB installés au niveau des bureaux de poste et agences bancaires», avait-il assuré. Parlant de la pénurie de liquidité anormalement constatée, Laksaci avait indiqué que la BA avait doublé en 2008 ses capacités de production précisant que les billets fabriqués avaient atteint 203,1 milliards de dinars contre 173 MDS en 2007 et 160,4 en 2006. Mais les billets de 200DA sont-ils compris dans ces chiffres de production faramineux? est-on permis de se questionner. Peu après, en septembre 2008, la BA avait confirmé à L’Expression que «l’équivalent d’un milliard de dinars (en vieux billets) était passé au feu», confirmant ainsi que la BA avait lancé l’opération d’incinération des billets usagés de 200DA qui sont «irrécupérables» Il s’agit des billets qui ne peuvent absolument pas être «rafraîchis», technique en usage de par le monde, confirme-t-on auprès de la BA. Par ailleurs, il est bon de signaler qu’au point de vue santé, cette situation est loin d’être heureuse. En effet, la grippe, par exemple, peut se transmettre par les billets de banque. C’est ce que révèle une étude parue dans la «Microbiologie environnementale appliquée» sous l’intitulé «Survival of influenza virus on banknotes». L’étude a consisté à contaminer volontairement certains billets avec des concentrations variables du virus de type influenza (celui de la grippe) et de vérifier au cours du temps sa présence. Le virus seul, sur le billet, est retrouvé 3 jours après. Mélangé avec un peu de sécrétions «nasopharyngées», il survivrait jusqu’à 17 jours! Ainsi, l’étude conclut que le virus de la grippe peut se transmettre par les billets de banque. De ce fait, est-il conseillé de «ne point se moucher avec les billets de banque»? Une définition scientifique de l’argent sale est enfin émise. Qu’en est-il au juste en Algérie? Que conclure alors de nos billets de banque qui tendent à ressembler à tout, sauf à de l’argent liquide…(L’Expression)

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* Mercuriale en folie … Les temps sont durs pour faire ses emplettes! Les prix affichés sur les étals des marchés, dans les magasins d’alimentation générale ont ceci comme dénominateur commun: tous, ils crachent du feu. Suivez avec moi cette scène qui se passe dans l’un des quartiers populaires d’Alger. Une bonne veille dame pénètre chez l’épicier chez qui elle a l’habitude de se rendre régulièrement. Lentement, elle scrute du regard toute la panoplie de produits si bien rangés sur les étagères métalliques. Il y avait là un peu de tout : Des céréales, des produits oléagineux, du sucre, du café …etc. La bonne dame détourne maintenant son regard vers le commerçant et lui demande calmement de lui remettre quelques oeufs, «cinq ou six» disait-elle. Avant de lui tendre quoi que se soit, le commerçant a d’abord pris le soin de l’informer que le prix des oeufs est désormais à…13DA l’unité. N’ayant pas cru ses oreilles, la vieille dame répond ironiquement que des oeufs cédés à ce prix là «ont peut-être contracté une quelconque assurance, ou bien sont le produit de la poule aux oeufs d’or !». Le commerçant s’abstient de tout commentaire et la bonne vieille dame s’empresse de quitter les lieux sans s’offrir un oeuf. Le prix de ce genre de produits dont on pourrait dire qu’il est destiné à une large consommation a grimpé de près de 50 % en l’espace d’un temps si court. En janvier, soit tout récemment, le coût d’un oeuf ne dépassait pas les 8,50 DA. Et puis subitement, il passe à 10 DA puis 12 et le voilà aujourd’hui à 13 DA. Rien ne justifie à priori une telle augmentation, du moins pour ce qui est du simple citoyen qui semble ignorer les vraies raisons d’une telle envolée des prix. À propos, il y a lieu de souligner que l’augmentation faramineuse des prix de produits de consommation ne concerne pas uniquement les oeufs. Cela fait un bon moment que la pomme de terre ne descend pas au dessous des 50 DA, la salade à 85 DA voire à 90 DA, l’aubergine à 120 DA, la carotte oscille entre 60 et 70 DA, la courgette frôle les 130 DA… et la liste est longue. Les fruits, quant à eux, sont désormais hissés au rang d’un produit de luxe peu accessible pour beaucoup de gens. La viande qu’elle soit rouge ou blanche, il vaut mieux ne pas en parler puisque révéler les prix de ces produits est de nature à donner la tournis. Le citoyen subit, quant à lui, toute cette augmentation vertigineuse des prix en silence. Il assiste impuissant à la détérioration graduelle de son pouvoir d’achat. Il a beau «serré la ceinture» pour reprendre cette formule qui s’est généralisée chez les ménages qui n’arrivent toujours pas à joindre les deux bouts. La cherté de la vie est désormais le sujet de discussion le plus répandu sur la place publique. Quelques questions taraudent en ce sens l’esprit collectif, où sont passés les services de contrôle des prix? Que deviennent ces associations que l’on dit versées dans la protection des consommateurs ? Qui décide de la politique des prix, et de surcroît de toutes ces augmentations survenues depuis quelques jours? Face à l’appétit vorace des commerçants dont la plupart sont animés par cette volonté d’accumuler des richesses en usant de mille et un subterfuges, le pauvre citoyen est dépourvu de toute protection. Il est livré à lui même, surtout en ces temps où la priorité est accordée à l’organisation de la prochaine présidentielle. Ce faisant, les pouvoirs publics ont certes décidé d’une batterie de mesures destinées à maintenir la paix sociale. Cependant, et dans le sillage de ces mesures, il se trouve que le contrôle des prix des produits de large consommation ne figure pas encore à l’ordre du jour. Autrement dit, l’usure du pouvoir d’achat de la majorité des Algériens semble s’inscrire dans la durée. Le front social est irrité chaque jour un peu plus face à cette montée injustifiée des prix, dans la plupart des cas, de ces produits.(Le courrier d’Algérie…18.02.09.) 

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*Vieux réflexes …de mauvais élève -  Ah ! Les vieux réflexes. Chassez le naturel il revient au galop. L’Oncle Hô quand il a dit que le colonialisme est un élève idiot n’avait et n’aura jamais tort. En dépit du fait que les pays de l’hémisphère Sud de la planète ont reconquis leur indépendance à partir de la deuxième moitié du XX ème siècle à force de sacrifices humains et matériels , il n’en demeure pas moins que les vieux démons du « colonialisme civilisateur » hantent toujours les esprits de certains, qui , oublient ou bien feignent d’oublier , que l’ère des « missions civilisatrices » est révolue et à jamais, se comportent toujours avec leurs anciennes « victimes » avec l’esprit du maître donneur de leçons. Les sorties se multiplient et se répètent, surtout vis-à-vis de l’Algérie car le recouvrement de son indépendance restera pour l’éternité cette épine qui entravera la gorge de ceux qui s’égosillaient à force de discours sur les droits de l’Homme, au moment où on enfumait les femmes, les enfants et les bêtes dans les gorges du Dahra, entre autres crimes commis au nom de la civilisation. La dernière sortie en date d’un représentant de « la Révolution qui a inventé la Guillotine » est celle du porteparole du Quai d’Orsay qui déclare que « la France est attachée au bon déroulement de l’élection présidentielle en Algérie. » Cette déclaration est on ne peut plus explicite sur la vision que se fait le Quai d’Orsay sur la prochaine échéance électorale. Le vocable attaché signifie que la France a des doutes sur la « bonne tenue » de ce rendez-vous. Et pour cause ? A l’hexagone, l’Algérie est toujours cette Nation naissante et ce peuple qui vivait sous le bienfait du colonialisme qui un jour a décidé de se séparer de la mère patrie. Une séparation qui n’a pas été sans douleur du côté de la Métropole. Et cette douleur a pour logique L’émanation de telles déclarations qui relèguent l’Algérie au rang de République bananière. De par son statut d’ancien colonisateur, la France et dans un partage tacite du monde avec les anglo-saxons ont toujours considéré l’Afrique comme une chasse gardée, leur propre zone d’influence, mais de là à nous considérer comme des sous-citoyens du monde, il y’a une norme dans les relations internationales qui risque d’être grandement bafouée. Cet attachement coté français est la résultante logique du froid qui caractérise les relations entre les deux pays ces derniers temps pour diverses raisons, notamment l’affaire Hasseni, il n’en demeure pas moins que le tuteur imposé d’hier, voudrait montrer sa «bouderie» en jetant un voile de doutes sur la prochaine élection présidentielle en refusant de donner « son quitus » dont, en état souverain, nous n’avons nullement besoin car jusqu’à présent le modèle démocratique algérien est exemplaire dans la région de l’aveu d’observateurs impartiaux, et ce ne sont pas les doutes du Quai d’Orsay qui vont nous inciter à nous remettre en cause.  (Le Courrier d’Algérie)   

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 * A quoi rêvent “nos” ministres …A quelques semaines de l’élection présidentielle, la fièvre se saisit des membres de l’Exécutif. Ce n’est pas le spectre de l’abstention planant sur la présidentielle qui fait perdre le sommeil à nos ministres, loin s’en faut. Leurs préoccupations sont ailleurs: il s’agit pour chacun d’eux de s’assurer une place ou tout au moins de connaître le sort qui leur sera réservé une fois l’épreuve électorale passée. Pour parer à «toute mauvaise surprise», chacun mène sa propre campagne pour sa propre carrière. Au niveau des sièges de certains ministères, c’est le branle-bas de combat. Des réseaux qui ne sont pas forcement départementaux sont actionnés. Plus que cela. Une toile de sollicitations multiples est en train de se tisser. La nuit porte conseil, ceux des villas feutrées des quartiers chics de la capitale font et défont des carrières politiques. Ainsi, à côté de la campagne pour l’inscription sur les listes électorales, une campagne parallèle qui ne dit pas son nom, bat son plein. D’un côté, l’administration multiplie les formules anti-abstention pour inciter les citoyens à voter. SMS, spots-publicitaires, affiches placardées et opération «porte-à-porte», le département de l’Intérieur n’a pas lésiné sur les moyens pour assurer une participation massive des citoyens, toutes couches sociales confondues, au prochain rendez-vous électoral.
Pour ce faire, le ministre de l’Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, avait donné instruction de «densifier la proximité de l’implantation des bureaux de vote». Ramener l’électeur à l’urne constitue la préoccupation majeure de l’administration qui, pour la promotion de l’opération électorale, a mobilisé pas moins de 10.000 agents de l’administration locale, de la Dgsn et de la Protection civile. Autant dire que le «la» est donné pour vaincre un adversaire de taille: l’abstention. Le citoyen risque de tourner le dos à l’urne et cela pourrait peser sur «le maintien des grands équilibres» du pays, c’est là le souci majeur. De l’autre côté, les ministres semblent ne pas partager cette inquiétude. Leur préoccupation commune est d’une autre nature. Le spectre qui se profile à leur horizon est celui de ne pas survivre au remaniement gouvernemental prévu, selon certaines sources informées, après l’élection présidentielle. Dans cette perspective, les ministres se déploient comme ils peuvent et mettent en branle leurs réseaux afin de plaider leur cause auprès de la présidence de la République. Cependant, à force de vouloir plaire, ils risquent de déplaire. En effet, cette bataille de maintien, menée à bras-le-corps n’a pas manqué de reléguer les préoccupations citoyennes au second plan. Pour preuve, deux ministres ont avoué leur incompétence à gérer le dossier des harraga, qualifié, pourtant, par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, de «nouvelle tragédie nationale». A ce sujet, l’aveu de Tayeb Belaïz, ministre de la Justice et garde des Sceaux, est édifiant: «Nous n’arrivons pas à identifier les raisons qui poussent les jeunes à partir ailleurs», avait-il déclaré devant les sénateurs. Le ministre d’Etat et secrétaire général de l’instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a presque lancé un appel sur les ondes de la Radio nationale à «ceux qui ont des idées» pour solutionner le problème des harraga. Le pouvoir d’achat des Algériens se dégrade de plus en plus. Démonstration: la pomme de terre se vend à pas moins de 50DA et la sardine coûte de 200 à 300DA. Dans le domaine artisanal, le ministre de la PME avait annoncé à l’inauguration de la Fête du bijou de 2004, le lancement d’un programme pour la relance de l’artisanat. Aujourd’hui, l’artisanat se meurt sous le poids des impôts. En l’absence de perspectives réelles, beaucoup d’artisans ont abandonné leur métier. L’Education nationale, quant à elle, vit au rythme des scandales. Exemples: l’affaire des cinq adolescents du lycée Okba à Alger, accusés d’avoir souillé l’emblème national, et l’affaire de l’élève morte dans un CEM à Annaba. Le secteur des transports, de l’enseignement supérieur, de la justice, du travail, de la solidarité et d’autres encore donnent l’impression de traîner le pas. Ils ne sont pas nombreux ceux qui, à l’image du département des travaux publics ou celui des ressources en eau, donnent satisfaction. Mais nos vaillants ministres quand il s’agit de sauvegarder leur position, font preuve d’énergie et d’ingéniosité insoupçonnées.( L’Expression du 10.02.09)

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* Intouchable sardine! … 250 DA le kilogramme, elle s’est forgée une place de choix dans le débat qui entoure la baisse du pouvoir d’achat.Les ménagères ne traînent plus très longtemps du côté des étals de poissons. La sardine a atteint le prix record de 250DA le kg, quant au poisson blanc, en plus d’être rare, il est tout simplement hors de portée pour les petites bourses. Le kg de rouget affiche la rondelette somme de 1000DA le kg. Un petit coup d’oeil et puis s’en vont. A défaut, les éventuels clientes et clients posent la question inévitable: «C’est combien le kilo de sardine»? Comme si leurs yeux n’arrivaient pas à croire le prix affiché sur la petite pancarte couleur ardoise. La question agacera-t-elle le poissonnier? C’est à craindre. Etonnement. Il répond d’un air presque gêné: «250DA» Cela suffit apparemment à décourager même les bourses les plus téméraires. Encore un produit de large consommation qui tombe dans l’escarcelle de ces produits que l’on ne peut plus se permettre d’approcher au risque de faire subir à son porte-monnaie une nouvelle saignée.(…). Malheureusement, elle vient s’ajouter à une liste déjà longue qui mine le quotidien des Algériens. La flambée des prix des produits de large consommation a non seulement affaibli le pouvoir d’achat des citoyens mais elle a surtout contribué de manière dangereuse à troubler les habitudes culinaires de milliers de foyers. Ce qui a fini par poser un sérieux problème de santé publique. Les repas des Algériens sont loin d’être équilibrés. De nouveaux reflexes sont nés: sandwich «garantita» harissa, mayonnaise, consommation abusive de sucreries, de pâtes…entraînant des complications de santé: colopathie, hypertension, diabète…A travers le territoire national et dans toutes les chaumières d’Algérie, pour la ménagère, à chaque jour suffit sa peine. Chaque jour peut lui réserver une mauvaise nouvelle, une désagréable surprise qui cible son panier à provisions. Il risque de revenir à moitié vide ou à moitié plein, c’est selon l’appréciation. Un défi quotidien. Un parcours du combattant pour faire bouillir la marmite. Tour à tour, la banane, la tomate, la pomme de terre et même l’oignon lui ont fait défaut. Que penser du prix du café et de celui de l’huile qui avait atteint 950DA le bidon de 5 litres. La sardine n’est cependant pas à son premier coup d’éclat. Elle avait atteint déjà les 250DA en 2005 à Oran et pratiquement à la même époque alors qu’Aïn Turck s’apprêtait à acceuillir le Salon euro-mediterranéen de la pêche. Au mois de mai 2006, au cours d’une intervention sur les ondes de la Radio nationale, Smaïl Mimoun, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, avait déclaré: «Les professionnels sont en train de se doter d’une flotille de bateaux de pêche d’une longueur de 25 à 38m pour pouvoir pêcher au large.» A la fin de l’année 2005, la production avoisinait les 140.000 tonnes, ce qui était loin de répondre aux besoins d’une population dont la consommation était estimée à plus de 5kg par habitant. La question que pose l’explosion du prix de la sardine doit être prise au sérieux. Ce type de poisson est un produit de consommation incontournable. S’il n’a pas été érigé en plat national au même titre que le couscous il n’en demeure pas moins que l’Algérien lui voue un véritable culte. Grillée, frite ou cuisinée en boulettes, elle demeure un des plats préférés des populations des villes côtières et même de celles de l’intérieur. Elle est consommée dans la convivialité. Elle est devenue, par la force des choses, un sujet à polémique.(L’Expression – 09.02.09) 

 **************************  * De l’art de rêver …(L’Expression du 08.02.09.) 

Monsieur Harraoubia, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a un rêve: voir revenir l’élite nationale dispersée partout dans le monde. Une élite qui, il est évident, sert plus ses pays d’accueil que sa patrie d’origine. La volonté de faire revenir en Algérie ces cerveaux part sans aucun doute d’un bon sentiment. Mais c’est connu, on ne fait pas le monde avec des sentiments. Et le problème de la déperdition de nos élites est plus ardu et dépasse de loin la seule compétence du ministre en charge de l’Enseignement supérieur. Pour ce faire, celui-ci envisage de créer une commission scientifique censée aider au «retour» de l’intelligentsia nationale. On aurait pu nous exclamer: il était temps! Mais en vérité, en est-il encore temps face aux dégâts irréversibles causés par une politique qui n’a, à aucun moment su faire la part des choses et surtout, confiance à nos hommes de science? Quand vous privez quelqu’un de sa sève nourricière, comment espérer le garder dans un environnement peu propice, non seulement à la recherche scientifique mais encore peu fait pour encourager des personnes, certaines de leurs capacités intellectuelles, à continuer à vivoter dans un milieu où leurs chances de percer sont nulles, sinon proches du zéro. M.Barkat, ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, a affirmé mercredi dernier que sur 12 cardiologues formés par la faculté de médecine de l’université d’Alger, 10 ont quitté le pays. Et cela concerne uniquement la fac d’Alger et une spécialité. Que dire des autres facultés de médecine et universités algériennes où des dizaines de spécialités dans tous les secteurs de la recherche sont laissées en friche? Pour rester dans le domaine de la médecine, deux grands universitaires de réputation mondiale formés à la fac de médecine d’Alger, les professeurs Sanhadji et Zerhouni font, ou ont fait, le bonheur de leur pays d’accueil, la France et les Etats-Unis. S’enorgueillir de la réussite de ces exilés quand l’Algérie n’a pas été capable de leur offrir les conditions de réussir dans leur propre pays, c’est quelque part du masochisme, surtout lorsque cette réussite n’est d’aucun apport au développement de notre propre recherche scientifique. Mais comment cela aurait-il pu en être autrement lorsque le minimum de conditions n’existe pas en Algérie pour retenir l’intelligentsia qui, comme partout ailleurs, a besoin d’un environnement politique, social et universitaire ouvert et incitatif. Or, la persistance des déficits politique et démocratique, l’inexistence d’un véritable milieu scientifique disposant de conditions de recherche et de documentations idoines outre d’être en relation constante avec les milieux scientifiques dans le monde, ont eu des retombées négatives sur le décollage d’une recherche scientifique nationale. Ce qui explique qu’aujourd’hui, 90% de nos chercheurs universitaires -c’est-à-dire notre élite, nos cerveaux- s’exilent à l’étranger avec peu de chance de ne jamais revenir au pays. A cela s’ajoutent des conditions de vie déplorables, un salaire misérable peu en rapport avec le statut d’universitaire, situation aggravée par l’indifférence des autorités publiques envers cette catégorie de citoyens dont l’apport au développement du pays est pourtant crucial. Cela sans insister sur le fait que les institutions nationales ignorent superbement les bureaux d’études nationaux, faisant appel systématiquement à des bureaux étrangers. L’un dans l’autre, comme dit l’adage, ce n’est pas demain la veille, et le rêve de M.Harraoubia de ramener notre élite au bercail n’est pas près de se concrétiser! En réalité, il y a un prix à payer: politique et social. L’Etat est-il prêt à ce saut qualitatif pour, à défaut de faire revenir nos cerveaux exilés, du moins maintenir et stabiliser ceux qui sont restés en leur donnant tout ce qui peut justifier la raison d’être d’une recherche scientifique et la fierté de servir son pays.

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* Mohamed Bedjaoui, candidat au poste de directeur général de l’Unesco … L’ancien ministre algérien des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, briguera officiellement le poste de directeur général de l’Unesco, l’Organisation de l’ONU pour l’éducation, la science et la culture, pour succéder à Koïchiro Matsura. L’élection aura lieu au mois d’octobre prochain. Un véritable coup de théâtre par rapport à la candidature de l’Egyptien, Farouk Hosni, ministre de la Culture, soutenu auparavant par l’Algérie. Les chances de celui-ci de présider l’institution onusienne, s’amenuisent de plus en plus. Déjà que sa candidature n’a jamais fait l’unanimité en raison de ses appels favorables à une normalisation culturelle avec Israël. D’ailleurs, le Maroc a voulu présenter son propre candidat, l’ambassadrice Aziza Benani. Ainsi avec la candidature officielle de Mohamed Bedjaoui, présentée le 5 janvier dernier, le travail de coulisses entrepris par l’Egypte lors de la deuxième Conférence des ministres africains de la Culture à Alger, tombe à l’eau. Les pays africains et arabes représentent 20 des 58 Etats membres qui composent le conseil exécutif de l’Unesco. Concrètement, Mohamed Bedjaoui devra compter sur le soutien de ces deux groupes se traduisant par 20 voix lors du décompte final face, notamment, au candidat cambodgien. L’Algérie a toujours été proche de la culture africaine. Elle participe régulièrement aux manifestations culturelles africaines, que ce soit pour le théâtre, la poésie ou le cinéma. Elle a accueilli en 2007 la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe», affirme-t-on, pour montrer l’enthousiasme de plusieurs ministres africains pour la candidature de Mohamed Bedjaoui et tout le poids de l’Algérie dans le contexte régional et mondial.
Mohamed Bedjaoui, 70 ans, diplomate, juriste, et homme politique fort de sa riche carrière, peut se présenter en tant qu’«homme de la situation» d’autant qu’il a eu à représenter l’Algérie, entre 1971 et 1977, en qualité de délégué permanent auprès de l’Unesco, membre du Conseil exécutif de l’Unesco (2001-2005), président de la Commission juridique de la Conférence générale de l’Unesco (2003), président de la Commission financière et administrative de l’Unesco (2004), président du Groupe d’experts de l’Unesco pour l’élaboration d’une convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (2001-2003) et enfin juge à la Cour internationale de justice de La Haye pendant près de vingt ans (19 mars 1982-20 septembre 2001). C’est dire que l’homme, au vu de son parcours, connaît aussi bien la maison que ses problèmes. Un atout à faire valoir lors du décompte final.(l’Expression du 08.02.09)

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* 30 milliards de dollars pour le rail …

Le ministre des Transports a mis l’accent lors de sa visite à Constantine sur le transport par chemin de fer. Pour Amar Tou, il est temps de rendre au réseau ferroviaire son importance et le réhabiliter. Dans ce contexte, il souligne que son département a dégagé une stratégie adaptée et un plan de travail devant permettre la modernisation et la réalisation de plusieurs projets sur une durée allant de 2009 à 2013. Il parlera, notamment de la modernisation du transport au niveau des routes soulignant que l’autoroute Est-Ouest est le plus grand projet initié par l’Etat. Le ministre a beaucoup critiqué la stratégie du transport des années 80, et sous-entendu sa médiocrité dans tous les secteurs pratiquement, ce qui n’a pas beaucoup aidé au développement économique. Amar Tou ne manquera pas de parler des perspectives tracées par son département concernant les projets à réaliser, les secteurs à moderniser et ceux qui ont besoin d’être renouvelés. Dans ce sens, le ministre indiquera qu’à l’horizon 2010, l’Algérie disposera de 9000km de lignes de chemins de fer. Dans cette optique, son département a besoin de 30 milliards de dollars, somme devant être dispatchée entre les projets de modernisation, réalisation et réhabilitation. Et le ministre de faire part d’un projet portant sur trois nouvelles dessertes ferroviaires par autorail à l’est du pays. Ce projet qui sera suivi de l’ouverture d’autres lignes à l’avenir concernera les liaisons Sétif-Alger, Jijel-Constantine et Constantine-Tébessa, a ajouté le ministre, soulignant que le rail nécessite d’être réhabilité en Algérie au regard de la surutilisation, depuis l’Indépendance, du transport par route. Auparavant, le ministre a annoncé à Batna que la ligne ferroviaire reliant la ville de Aïn Touta (Batna) à M’sila sera inaugurée avant la fin du mois de mars prochain.Un autorail moderne assurera sur cette ligne, des dessertes quotidiennes en aller et retour, au grand bonheur des étudiants et des travailleurs. D’ailleurs, la Sntf table sur 80 millions de voyageurs par an en 2010 contre quelque 27,2 millions actuellement. Pour ce faire, M.Tou a indiqué que toutes les lignes finiront par être électrifiées pour atteindre progressivement la vitesse de 220km/h. (l’Expression du 08.02.09.)

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 Le Sénat américain fait l’éloge de l’Algérie… Le sénateur républicain de l’Etat d’Oklahoma, James Inhofe, a loué le rôle de l’Algérie en tant qu’allié et partenaire des Etats-Unis dans son combat contre le terrorisme. Un sénateur américain salue le rôle «important» que joue l’Algérie dans la lutte antiterroriste, selon une source diplomatique, citée samedi par l’agence de presse APS. Cette même source précise que le sénateur républicain de l’Etat d’Oklahoma, James Inhofe, a loué le rôle de l’Algérie en tant qu’allié et partenaire des Etats-Unis dans son combat contre le terrorisme. Le sénateur qui a récemment eu un entretien avec Abdallah Baâli, ambassadeur d’Algérie à Washington, s’est également félicité des bonnes relations entre son pays et l’Algérie et salué dans une déclaration rendue publique, «les efforts du Président Bouteflika et des responsables algériens qui ont fait de l’Algérie un leader parmi les pays en développement». Dans cette déclaration, M.Inhofe a salué le rôle de l’Algérie sur les plans régional et continental, citant, notamment «son soutien à l’Union africaine, ses efforts pour le règlement des conflits en Afrique et son rôle vital en tant qu’observateur dans les négociations visant la résolution du conflit du Sahara occidental qui dure depuis 30 années». Le sénateur, très connu pour son engagement en faveur de l’Afrique, s’est dit «disposé à oeuvrer de concert avec l’ambassadeur d’Algérie dans l’intérêt des deux pays», a-t-on indiqué de même source. Membre de plusieurs commissions sénatoriales, notamment celle des forces armées, James Inhofe est l’un des membres du Congrès les plus engagés en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Il est aussi co-auteur d’une lettre adressée à l’ancien président américain, G.W.Bush, dans laquelle il a formulé, ainsi que ses collègues sénateurs, Russ Feingold et Patrick Leahy, «le voeu que le président américain, ainsi que son administration, apportent leur soutien au droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination, en appuyant la solution juste et finale à même de rétablir la paix et la stabilité dans cette région du monde». Il a également visité les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, à deux reprises, plaidant et s’engageant au même titre que l’Algérie, en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.(L’Expression – 09.02.09.) 



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