échos des médias.12
*** échos des médias.12 ***
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* le blogueur Merzoug Touati après une peine de deux ans passés en prison retrouve sa liberté.
Le tribunal criminel de Skikda a condamné lundi le blogueur Merzoug Touati à une peine de deux ans de prison ferme et trois ans de prison avec sursis. Ainsi, le blogueur qui croupit en prison depuis deux ans retrouve sa liberté.
Le procès qui devait commencer à 9h00 s’est ouvert à 11h00. Et pour cause, le refus de la police de laisser des citoyens assister au procès. Il a fallu l’intervention des avocats de Touati Merzoug et celle du président du tribunal criminel pour que les jeunes citoyens, venus de Béjaia, puissent enfin accéder à la Cour de Skikda.
Répondant aux questions du juge, le blogueur a nié toutes les accusations dont il fait l’objet, à savoir ” échange d’informations avec des agents étrangers de nature à nuire à la position diplomatique de l’Algérie” et “incitation à attroupement armé”.
” Je suis journaliste indépendant, j’ai contacté différentes personnes dans le cadre de mes enquêtes journalistiques.”, a indiqué l’accusé.
Le procureur a requis une peine de 5 ans de prison ferme contre le blogueur condamné, en juin 2018, par le tribunal de deuxième instance de Béjaia à 7 ans de prison ferme. Après ce verdict, l’affaire est portée ensuite devant la Cour suprême qui a décidé, en novembre dernier, de renvoyer l’affaire devant le tribunal criminel de Skikda.
Dans leurs plaidoiries, aujourd’hui, les avocats du blogueur dont Me Salah Dabouz, Zoubida Assoul, Hamaili Boubaker et Hakim Saheb, se sont succèdés pour ďémonter les accusations précitées. Ils ont rappelé que Touati, chômeur de son état, n’est pas en mésure de détenir des informations susceptibles d’intéresser des puissances étrangères. Les avocats ont expliqué en outre que le dossier Merzoug Touati “ne contient pas de preuves tangibles” pouvant justifier sa condamnation à la prison.
Pour rappel, Merzoug Touati a été arrêté le 16 janvier 2017 à Béjaia, après avoir publié une interview avec Hassan Kaabia, porte parole ( en arabe) du ministère des Affaires étrangères Israélien. Kaabia à révélé au blogueur que l’Etat d’Israël disposait, jusqu’au début des années 2000, d’un bureau de liaison à Alger.* elwatan- lundi 04 mars 2019
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Liberté de la presse :
Le Maroc renoue avec les méthodes de barbouzes à Paris même !?
**avec les complicités des autorités françaises ?
L’organisation Reporters sans frontières (RSF) a demandé l’ouverture d’une enquête sur les incidents qui ont entravé une conférence sur la liberté de la presse au Maroc organisée, vendredi soir à Paris, par l’Association de défense des droits de l’homme au Maroc (Asdhom).
A cette conférence devaient participer des militants des droits humains, dont Khadidja Radi, militante et lauréate de nombreux prix internationaux reconnaissant ses combats, et des journalistes Hassane Zerrouky et Hicham Mansouri. Un groupe d’une quinzaine d’individus, soupçonnés d’être envoyés par les services consulaires et de renseignements marocains, a fait irruption dans la salle pour interrompre brutalement la conférence en proférant des insultes et menaces envers les organisateurs et les intervenants.
La conférencière Khadidja Radi, militante surveillée de près au Maroc, a indiqué au journal L’Humanité avoir «reconnu au moins deux individus venus du Maroc». «Il est inconcevable que des journalistes et des militants marocains ne puissent librement et en toute sécurité se réunir à Paris pour aborder la question de la liberté de la presse au Maroc», a déclaré RSF dans un communiqué, demandant aux autorités françaises «d’identifier les responsables du sabotage de cette conférence et de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité des journalistes et l’exercice de la liberté de la presse sur le sol français».
Des témoins présents sur place indiquent que «les organisateurs ont affronté la descente d’une quinzaine de baltaguia, horde de brutes payés pour casser et dont une majorité vit dans les obscurités de toutes sortes de trafics protégés et manipulés par les services consulaires et de renseignements marocains à l’étranger et dédiés aux basses œuvres contre les démocrates marocains en Europe». «Chaises jetées, personnes poussées, un blessé léger.
Ils ont saboté le réseau électrique et jeté des boules puantes avant de partir et avant l’arrivée de la police française», racontent-ils encore avant de préciser : «La DGED et la DGST nous ramènent aux années noires de Hassan II et de Basri… jusque sur le territoire français !» RSF rappelle que le Maroc se situe à la 135e place sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse en 2018.** elwatan – mercredi 20 février 2019
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Incendie de l’imprimerie d’El Khabar et d’El Watan à Constantine :
Un désastre et des interrogations
La mine triste et résignée, les travailleurs de Simprec-Constantine, massés devant le poste de garde, scrutaient les réponses à leurs interrogations nombreuses. Dès la première heure hier, ils s’étaient précipités sur leur lieu de travail détruit par les flammes.
L’armada de pompiers et de policiers les rassure face au feu, mais n’apporte guère de réponse quant au sentiment d’avoir été trahis.
Il a fallu seulement 4 heures pour anéantir les 4300 m² de leur moyen de production, le site de la SARL Simprec, filiale d’El Khabar et d’El Watan, spécialisée dans l’impression des journaux.
Le site, situé dans la zone d’activité de Ali Mendjeli, fumait encore jusqu’au milieu de la journée. «Tout est parti en fumée», ne cesse de répéter Hocine.
Choqué, le directeur technique n’en revient pas de cette catastrophe qui emporte cette imprimerie qu’il a vu naître et grandir.
A force de l’écouter, le directeur de l’imprimerie, Lamine Khattabi libère ses larmes et s’étouffe en retenant des sanglots. «Nous trimons jusqu’à 18 heures par jour pour redresser la barre de l’entreprise et nous y sommes arrivés, Dieu merci. Pour nous, c’est plus qu’un travail et un salaire, c’est une mission que nous assumons avec conviction.
J’ai dû retirer Hocine des flammes tellement il est dévoué à l’imprimerie», raconte Khattabi avec difficulté. A ce moment, apparaissent les limiers de la police scientifique avec leurs combinaisons blanches, marchant sur les pas des sapeurs-pompiers qui, eux, scrutent tous les coins pour s’assurer qu’il ne subsiste aucun foyer de feu. Le sinistre s’est déclenché vers 4h45, précise Achraf, l’un des deux veilleurs de nuit.
L’esprit vif, malgré une nuit blanche et mouvementée, Achraf affirme avoir tout consigné sur le registre, depuis le bruit provoqué par un probable court-circuit jusqu’à l’arrivée une demi-heure après des premiers camions de la Protection civile.
Il raconte : «On venait de prendre le relais de gardiennage. J’ai entendu un bruit violent, suivi d’une coupure générale du courant électrique.
J’ai accouru avec mon collègue à l’intérieur du hangar, où nous avons découvert que tout le stock de journaux invendus avait pris feu.
Nous avons été incapables d’agir, tellement la fumée nous étouffait, alors nous avons alerté la Protection civile. Je les ai appelés trois fois d’ailleurs, et entre-temps notre collègue de la société de diffusion nous a rejoints pour tenter de faire quelque chose, mais nous étions impuissants. Nous avons juste réussi à fermer les vannes de la citerne de gaz GPL pour l’isoler.»
En l’absence des travailleurs, l’incendie n’a fait heureusement aucune victime, mais il a emporté tout le bâtiment étalé sur 4300 m².
Les 32 camions et les nombreuses équipes de la Protection civile ont tout fait pour éteindre le feu, mais les dégâts sont considérables, tels que détaillés par le directeur de l’imprimerie, Lamine Khattabi.
480 tonnes de stocks de journaux invendus destinés au recyclage, 6000 fardeaux d’alvéoles destinés à l’exportation, 52 tonnes de papier arrivés la veille du sinistre, le tout a été ravagé par le feu.
A quoi s’ajoutent un stock d’encre de six mois d’impression, des stocks de pièces de rechange et de produits d’entretien, des équipements propres aux deux lignes de production et toute la partie administrative composée d’une vingtaine de bureaux. Le bilan des pertes est très lourd.
Le site est, certes, couvert par l’assurance, mais une première estimation avance un chiffre de 200 milliards de centimes emportés par les flammes, toujours selon M. Khattabi.
Les employés de l’imprimerie, rencontrés sur site, avaient du mal à cacher leur stupeur et une sourde colère, trahissant des soupçons d’un acte criminel. De son côté aussi, le directeur de l’imprimerie affirme que le système anti-incendie du site est infaillible et que toutes les mesures sont respectées à la lettre. Mais on ne peut rien affirmer avant d’avoir le rapport de l’enquête policière.
En attendant de quantifier les dommages, ce sinistre met à l’arrêt l’imprimerie qui tirait pour trois quotidiens, à savoir El Watan, El Khabar et Liberté, en plus d’El Khabar Erriadhi. Il met aussi en difficulté les propriétaires et les 65 employés.
* NOUREDINE NESROUCHE - elwatan – mercredi 06 février 2019
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Simprec , Enimpor et ALDP : Imprimeries sous pression
Les trois imprimeries appartenant à El Khabar et El Watan souffrent d’un énorme déficit qui s’est installé dans la durée», selon des informations rapportées par le site électronique bourse-dz.com, quelques jours seulement avant le sinistre qui a frappé hier l’imprimerie de Constantine.
Selon la même source, «avec des bilans financiers négatifs, les imprimeries des deux puissants journaux risquent de ne plus pouvoir convaincre les banquier de l’octroi de lignes de crédit dédiées à l’importation du papier».
Les deux quotidiens ont construit, au début des années 2000, trois imprimeries : Simprec à Constantine, Enimpor à Oran et Aldp à Alger pour «s’assurer une indépendance éditoriale».
Ces imprimeries ont été lancées pour permettre aux deux titres de presse de consacrer les énergies à la mission principale qui consiste à produire des contenus diversifiés et de qualité.
Les annonceurs de leur côté bénéficient d’une technologie d’impression capable de reproduire des annonces toujours plus riches en détails créatifs et en couleurs.
Pour les deux éditeurs, il s’agit d’une «planification stratégique», identifiant l’impression comme un segment d’avenir. L’enjeu, en fait, est d’investir le créneau de l’impression pour élargir l’industrie de la presse et consolider leur position sur le marché.
Les deux associés ont été contraints récemment de fermer l’imprimerie de Ouargla pour des raisons économiques.
Ces imprimeries ont mobilisé un investissement de 37,5 milliards de dinars pour chaque associé. Comme client extérieur, elles n’ont que Liberté. Mais depuis pratiquement cinq ans, les volumes des tirages ont drastiquement chuté.
Du coup, les trois imprimeries ont enregistré une chute de 40% sur les chiffres d’affaires respectifs et sont toutes déficitaires. La plus touchée parmi les imprimeries est celle de Constantine, Simprec, qui a cumulé le déficit depuis 2016.
Au cours de cette année, le chiffre d’affaires est tombé de 315 millions de dinars à 255 millions, accusant au passage un déficit de 23 millions de dinars. En 2017, ce déficit est plus significatif avec un résultat négatif de 60 millions de dinars. En 2018, le déficit a atteint un seuil insupportable de 13 milliards de centimes.
La crise du papier se fait sentir au niveau de ces imprimeries d’El Watan et El Khabar et les deux quotidiens seraient appelés à réduire leur tirage dans les prochains jours pour amortir le déficit des imprimeries.
Ces difficultés surviennent, faut-il le préciser, dans un contexte de crise de la presse écrite plus que jamais confrontée frontalement au défi du numérique. Le premier média reste le digital, c’est une réalité que nous observons au quotidien, surtout pour les jeunes.
La presse écrite est aussi confrontée à la concurrence des autres médias. Les populations exposées quotidiennement aux médias selon les derniers chiffres d’Immar (société spécialisée dans la médiamétrie), sont comme suit : 16,7 millions de téléspectateurs, 16,1 millions d’internautes, 14,1 millions utilisent les médias sociaux, 3,4 millions sont des auditeurs de la radio et 2,6 millions des lecteurs de la presse écrite.
Dans le contexte pré-électoral actuel, une question se pose avec acuité : quel avenir pour la presse algérienne ? Va-t-elle vers une asphyxie progressive ou programmée ? D’autant plus que l’état de santé du président, la corruption, les biens des dirigeants et les mouvements sociaux deviennent des sujets épineux et de plus en plus difficiles à aborder.*KAMEL BENELKADI - elayan - mercredi 06 février 2019
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Tahar Djehiche. Caricaturiste
El Meghaier est notre Amérique à nous par sa diversité
Les habitants de la commune d’El Meghaier ont eu gain de cause : le gouvernement a finalement décidé de la réalisation du projet de doublement de la RN3, une revendication qu’ils ont soulevée il y a quelques jours. Bilan : des affrontements, des arrestations et même des blessés.
– Comment avez-vous vécu les derniers événements de Meghaier et quelle est votre position envers la tournure prise par cette contestation ?
En vérité, j’ai suivi les événements de Meghaier à partir de Mostaganem où je réside. Les réseaux sociaux m’ont permis de rester en étroit contact avec ma ville et de suivre de très près et au détail ce qui s’est passé. Il est de notoriété publique que la revendication d’un dédoublement de la voie du tronçon reliant Still dans la wilaya de Biskra à Om Tyour, Meghaier, Sidi Khelil et Djamaa dans la wilaya d’El Oued, mais aussi d’autres villes de Oued Righ, remontent à deux décennies.
Ces localités qui s’étendent sur 150 km sont le théâtre de terribles accidents de la circulation tout au long de l’année. Ils réclament l’élargissement et la rénovation de la voie à la survenue de chaque accident sur cette Route nationale encombrée de poids lourds et de véhicules de divers tonnages de passage par cette région agricole, d’autant plus qu’il s’agit d’une route névralgique assurant la liaison entre l’est et le sud du pays.
Je me suis rendu dernièrement à ma ville natale, El Méthanier sur cette même route et j’ai constaté la gravité du danger. Des tensions ont souvent été provoquées par les accidents successifs depuis pas mal d’années avec plusieurs manifestations citoyennes mais cette fois-ci, la colère a explosé après la mort de quatre jeunes de la ville.
– Vous avez produit une pléthore de dessins caricaturaux ces cinq derniers jours, entièrement consacrés à Meghaier. Qu’est-ce qui vous a le plus inspiré ?
Votre journal a suivi de près mes péripéties avec la justice et le harcèlement dont j’ai été victime pour avoir dessiné des caricatures et usé de mon droit à la liberté d’expression. Mon combat pour la liberté d’expression et pour l’émancipation d’El Meghaier m’ont valu le respect auprès des citoyens qui m’informent en toute confiance de ce qui se passe. C’est pour cela que je sais que la dernière protestation était pacifique et civique, les femmes et les enfants ont participé ainsi que des familles entières.
Ce qui m’a le plus inspiré est cet esprit de solidarité devant la gravité du moment de deuil qui m’a touché, surtout que même les conducteurs étaient solidaires des contestataires. L’ambiance était admirablement festive et même comique dans certains de ses détails et cela m’a inspiré plusieurs dessins pour exprimer cet état d’esprit unique. Aussi, le traitement médiatique de ces événements m’a sidéré de par sa partialité et son manque de crédibilité.
J’ai même ressenti du mépris dans certaines couvertures au même titre que celle envers les candidatures à la présidentielle, les médias tournent tout en dérision et je sais qu’ils ont leurs relais à Meghaier et qu’ils veulent à tout prix rendre inaudible la voix des citoyens et citoyennes d’El Megaier à tout prix même en usant du mensonge pour pousser les forces de l’ordre à réprimer la manifestation.
– La caricature est le baromètre de la liberté d’expression, ou situez-vous l’Algérie et quel est votre seuil de liberté ?
Je reste fidèle à ma ville d’origine et j’ai encouru plusieurs peines de prison pour elle en dessinant beaucoup de caricatures, car elle mérite d’être érigée en exemple du vivre-ensemble en intelligence et de l’harmonie sociale.
El Meghaier est notre Amérique à nous en Algérie par son vivre-ensemble, sa diversité ethnique et ses couleurs magnifiques. J’en suis d’autant plus fier qu’on m’a rapporté que des antiémeutes ont proféré des insultes racistes envers les manifestants, ce qui a eu pour effet d’exacerber la colère et explique leur violente réaction.
Je suis choqué de voir qu’on ne respecte pas la volonté du peuple et qu’on fasse fi de leurs revendication légitimes et tout à fait ordinaires telles qu’une route praticable dans le Sahara. Oui, la caricature est un matériau artistique formidable dont l’existence est primordiale pour le développement de la société.
Et puis, laissez-moi vous dire que ce pouvoir nous met dans une situation de sarcasme et d’ironie de par la bouffonnerie et la clownerie ambiante doublées d’ignorance et le retour de maladies oubliées telles que la variole, la peste et le choléra, mais aussi cette cocaïne à profusion. Nous vivons dans un climat de peur, mais je pense que nous avons pris l’habitude de se risquer à dessiner sous l’emprise de la peur et de la menace. Un pays tel que la Suède a-t-il un seuil de liberté ? Voyons si nous sommes réellement en Suède.
Tahar Djehiche : est né à El Meghaier en 1961. Il e est caricaturiste autodidacte et enseignant à la retraite. Il publie quotidiennement des dessins en relation avec l’actualité sur son compte facebook. En 2015, il est poursuivi en justice pour atteinte à l’image du président de la République, en raison d’une caricature et de deux écrits partagés sur facebook. Acquitté, il vit depuis à Mostaganem.
*HOURIA ALIOUAI - - elayan - vendredi 08 février 2019
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Journée d’étude à l’ENSJSI d’Alger
«L’écosystème du journalisme sous l’emprise de la numérisation»
Les Réseaux sociaux numériques (RSN) étaient en débat, mercredi dernier, à l’occasion d’une journée d’étude organisée par le laboratoire Medias, usages sociaux et communication (MUSC), que dirige le professeur Belkacem Mostefaoui, à l’Ecole nationale supérieure de journalisme et des sciences de l’information d’Alger (ENSJSI).
Les intervenants ont mis l’accent, entre autres, sur «l’écosystème du journalisme algérien sous l’emprise de la numérisation». Ainsi, Khaled Lalaoui, enseignant à l’ENSJSI, et Yousra Boutra, doctorante, ont fait une communication sur l’apprentissage dans l’écosystème informationnel interactif, tandis que Hadjer Kouidri, enseignante dans le même établissement, a parlé de «l’interactivité Webdoc, comme elle a également fait une analyse sémiotique du site web de France 24 (Evénements de Bentalha)».
De son côté, Dr. Fella Bourenane, maître de conférences à l’ENSJSI, a présenté une communication sur le thème «Humanités numériques : territorialités, acteurs, nouvelle philosophie». Elle a ainsi souligné, dans son intervention, que «plusieurs disciplines scientifiques ont connu des transformations intrinsèques et profondes. Ce terme renvoie à la notion d’humanisme dans un monde où le numérique est devenu une force hégémonique», a-t-elle précisé.
Amira Bensenouci et Moussa Nadjid Djouada, respectivement doctorantes à l’ENSJSI et à l’USTHB de Bab Ezzouar, ont présenté une étude sur «l’IntyMag, un webzine féminin algérien collaboratif sur les RSN». «Nous voulons à travers cette étude connaître les motivations qui animent les propriétaires du site, les collaboratrices et les journalistes qui produisent l’information et qui communiquent sur les comptes officiels du site sur les RSN, afin d’accroître la visibilité de leurs sites.
Notre travail s’inscrit dans une approche quali-quantitave fondée sur l’analyse des entretiens avec la fondatrice du site, d’une part, puis, l’analyse du contenu des comptes de ce site sur les RSN», expliquent les mêmes chercheurs, qui estiment que les réseaux sociaux numériques contribuent à un processus accéléré de démonopolisation de la production journalistique. Par ailleurs, Dr Samir Ardjoun, coordinateur scientifique de cette rencontre, a évoqué le marketing digital des médias. D’autre part, notons qu’une table ronde avec des professionnels de la presse numérique était au programme de ce rendez-vous scientifique.
*H. AZZOUZI - - elayan - mercredi 06 février 2019
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*Les journalistes Abdou Semmar et Merouane Boudiab remis en liberté
**Vidéo: Les journalistes Abdou Semmar et Merouane Boudiab remis en liberté
***Le tribunal de Bir Mourad Rais ( Alger) a remis en liberté, jeudi 08 novembre 2018, dans la soirée, les journalistes Abdou Semmar et Merouane Boudiab, pour complément d’enquête. Le procureur avait requis une peine d’une année de prison ferme assortie d’une amende de 200 000 dinars, a appris Elwatan.com auprès de Me Hamaili Boubaker, membre du collectif d’avocats des deux journalistes du site Algérie Part, accusés de ” menaces, insultes et atteinte à la vie privée”. Les plaignants dans cette affaire sont le wali d’Alger Abdelkader Zoukh, et le directeur d’Ennahar TV, Anis Rahmani. Abdou Semmar et Merouane Boudiab avaient été arrêtés par la gendarmerie le 23 octobre dernier à Alger.*médias/ 09 novembre 2018
***Après 16 mois de détention préventive : Saïd Chitour enfin libre
Après une heure d’interrogatoire, une heure de plaidoiries et deux heures de délibéré, le tribunal criminel a condamné hier le journaliste-fixeur Saïd Chitour à une peine de 16 mois de réclusion criminelle, dont une année avec sursis, alors que le parquet avait requis une peine de 5 ans. Saïd Chitour a quitté la prison d’El Harrach en fin de journée. Entouré de policiers, Saïd Chitour est apparu hier très affaibli. Assis sur le banc des accusés de la salle 2 du tribunal criminel de Dar El Beïda, à Alger, il avait la tête bien rasée, laissant apparaître de nombreuses boursouflures, le bras marqué par des traces de perfusions, dont une récente.
Il ne cessait de saluer de la main les membres de sa famille – dont sa mère – venus très nombreux le soutenir. La programmation de son procès a été une surprise pour tout le monde, étant donné qu’elle n’était ni sur le rôle de la session du mois de novembre ni dans celle de décembre.
Le 4 novembre, la Cour suprême a rejeté le pourvoi en cassation contre la criminalisation des faits, et renvoyé l’affaire devant le tribunal en un temps record, pour être enrôlée sous le n°93 bis. Unique dans les annales de la justice.
Assisté par deux assesseurs, le juge Hakim Mansouri, présidant l’audience, après tirage au sort des quatre membres du jury, demande au greffier de lire le contenu de l’arrêt de renvoi qui résume les faits reprochés à l’accusé, liés à «intelligence avec des puissances étrangères de nature à porter atteinte à la sécurité et l’économie du pays», et qui sont passibles de la prison à vie.
Appelé à la barre, Saïd Chitour nie toutes les accusations. «Je rejette tous les faits qui me sont reprochés. Je suis un journaliste professionnel. Tout ce qui a été dit est un pur mensonge.
J’aime trop mon pays pour le trahir. L’Algérie coule dans mes veines, je suis issu d’une famille de révolutionnaires, comment pourrais-je être un traître.
J’ai travaillé durement pour permettre aux journalistes de bénéficier de formations à l’étranger, les aider à se professionnaliser, tout cela pour donner une bonne image du pays», lance-t-il d’un ton sec avant que le juge ne l’interroge : «Expliquez-nous votre relation avec l’ambassade d’Afrique du Sud.»
L’accusé : «Je fais partie de l’association Nelson Mandela, et à sa sortie de prison, les diplomates m’ont demandé de les aider à faire un reportage sur les dirigeants de la Révolution qui l’ont aidé durant son combat. Ils me demandaient aussi de traduire les articles en arabe et en français. Je faisais une sorte de compilation de toute la presse algérienne dans tous les domaines.»
Le juge : «Dans le domaine de la sécurité ?» L’accusé : «Sécuritaire, économique et même culturel. Ils ne connaissaient rien de l’Algérie.» Le juge : «Et les partis politiques aussi ?» L’accusé : «Même les activités politiques, et toutes ces informations, je les puisais des sites web.
Ce sont des articles de presse.» Le juge : «Qu’en est-il de vos relations avec l’ambassade de Corée du Sud ?» L’accusé : «Les diplomates voulaient avoir des relations politiques assez fortes avec l’Algérie. Ils m’ont demandé de les aider à créer des opportunités d’investissement avec des hommes d’affaires ou des entrepreneurs.
J’ai pris attache avec certains de ces derniers pour des mises en affaire.» Le juge : «Qu’en est-il de votre relation avec le premier conseiller de l’ambassade de France ?» L’accusé : «Il connaît mon parcours durant les années 1990, et il m’a demandé de faire une biographie pour parler de ces événements.
Je suis issu d’une famille révolutionnaire. Ma mère a hébergé le Colonel Amirouche, mon père était un moussebel, comment pourrais-je un instant penser à trahir mon pays ?» Très serein, Saïd Chitour explique à chaque fois, que les informations qu’il analysait au profit des ambassades étaient puisées des articles de presse.
Tout en lisant les documents sous ses yeux, le juge précise : «Vous avez remis des photos et plans d’une entreprise…» Mais Chitour s’exclame : «Jamais. Ils m’ont juste demandé si cette société existait, j’ai dit qu’elle est réelle. Je leur ai envoyé la photo qui était publiée sur le site de cette même entreprise où il y avait même le plan. Ces informations sont disponibles sur le moteur Google.»
L’accusé est ensuite mis face au procureur général, qui commence par l’interroger sur la contrepartie que l’accusé recevait. «Je ne l’ai pas caché. J’ai dit que j’étais un journaliste et tout le monde me connaît comme étant correspondant de World Service de la BBC, mais aussi du Washington Post, de France 24, pour ne citer que ces organes.»
Le procureur général : «Pourquoi envoyer ces rapports aux ambassades et non pas aux médias ?» L’accusé : «Ce ne sont pas des rapports, mais des discussions, des analyses ou plutôt des avis. Il n’y a rien de secret ou qui touche à la sécurité du pays.»
«Des informations que toute la presse avait relayées»
Le représentant du ministère public demande à Chitour si ces chancelleries n’avaient pas d’interprètes pour traduire les articles de presse, et sa réponse a été : «Je suis un journaliste dont l’expérience et l’avis sont importants pour eux. Ils ne peuvent pas se fier directement aux sites internet ou à certains articles, ils me demandent de leur faire des analyses, qui restent un avis, pas plus.»
Sur sa relation avec le chargé d’affaires de l’ambassade de Corée du Sud, Chitour insiste pour dire que le diplomate voulait un rapprochement avec les hommes d’affaires parce que, selon lui, l’Algérie «n’est connue que par l’ancienne puissance coloniale».
Il rappelle les efforts qu’il a consentis auprès de ces ambassades pour aider des journaux à créer une chaîne de télévision et à former les journalistes aux métiers de l’audio-visuel. Mais, le représentant du ministère public revient à la charge :
«Vous aviez déclaré qu’un diplomate de l’ambassade de Corée du Nord vous avait demandé des informations sur les diplomates sud-coréens et les marchés qu’ils ont obtenus auprès de l’armée.
Expliquez-vous.» Saïd Chitour s’écrie : «J’ai refusé catégoriquement… et je l’ai dit.» Le parquetier insiste : «Vous avez donné des informations sur les généraux en détention.» L’accusé : «Ce sont des informations que toute la presse a relayées.
Il n’y avait rien de secret.» Le représentant du ministère public poursuit son interrogatoire : «Pourquoi le premier secrétaire de l’ambassade d’Afrique du Sud vous a-t-il recommandé à son successeur à la veille de son départ ?» L’accusé : «Toutes les ambassades ont une liste de personnalités de la société civile, avec lesquelles elles entretiennent des relations.
Il n’y a rien d’anormal. Je les aide à comprendre l’Algérie, son histoire, sa culture, sa politique.» Le procureur général : «Une ou deux semaines avant votre arrestation, vous aviez demandé à vos correspondants étrangers de cesser les contacts téléphoniques et d’utiliser la messagerie électronique.
Pourquoi ?» L’accusé éclate, les larmes aux yeux : «J’en avais marre. J’étais trop stressé. Ma santé se détériorait. J’étais trop malade. Je ne voulais pas qu’ils me contactent. Ce n’est pas pour rien que toutes ces bosses sont apparues sur ma tête. J’aime trop mon pays.»
Un de ses avocats, Khaled Bourayou, lui demande à qui rendait-il compte de ce qu’il faisait, et Saïd Chitour répond : «Le service du colonel Smaïl était au courant de tout ce que je faisais. D’ailleurs, quand je suis revenu d’Espagne, deux de ses officiers m’attendaient.
Ils m’ont dit que j’étais invité à dîner chez lui, mais ils m’ont emmené en prison. Vers le mois de mai 2017, la relation a été coupée, parce que j’ai parlé de l’état de santé de Gaïd Salah (NDLR : le vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’Anp).»
Dans son réquisitoire, le procureur général demande une peine de 5 années de réclusion criminelle contre l’accusé, qu’il juge coupable d’avoir «collecté et donné des informations à des chancelleries qui sont de nature à porter atteinte à la sécurité et à l’économie du pays».
Composée de quatre avocats – Khaled Bourayou, Miloud Brahimi, Mustapha Bouchachi et Naima Demil –, la défense de Saïd Chitour plaide quant à elle l’acquittement.
D’abord Me Brahimi, qui insiste sur l’état de santé de son mandant, puis évoque cette troublante programmation de l’affaire, en disant : «Le matin même, le greffier de la Cour suprême ne croyait pas qu’un arrêt daté du 4 novembre puisse être signé de sitôt.
Il faut un minimum de 2 mois pour arracher le renvoi.» L’avocat rappelle que «lorsqu’il n’y a pas de partie civile, c’est qu’il n’y a pas de victime. Chitour est resté 16 mois en prison.
C’est lui la victime. La justice n’avait pas besoin d’une telle erreur. Donnez-lui la chance de récupérer ce qui est récupérable. Il y a une semaine, lorsque je l’ai vu, il n’avait pas ces bosses sur la tête. Permettez-lui de se soigner parmi les siens».
Abondant dans le même sens, Me Khaled Bourayou affirme que Saïd Chitour a été «trahi» par les Services. «Il informait les Services de toutes ses activités au niveau des ambassades. C’est la première fois qu’un service de sécurité dénonce un élément qui travaillait pour lui.
Que reste t-il ?» déclare l’avocat, qui révèle que des informations importantes ont été retirées du dossier. Il explique que toutes les ambassades ont des relations avec la société civile, et que lui-même, en tant qu’avocat, avait pour habitude d’être reçu et de discuter de la situation du pays avec des diplomates.
«Est-ce que cela fait de moi ou des personnalités de la société civile des espions ?» demande-t-il, avant de réclamer, les larmes aux yeux, l’innocence pour Chitour.
Me Bouchachi tente de démonter toute l’accusation, à travers la définition des documents qui peuvent être considérés comme étant de nature à porter atteinte à la sécurité ou l’économie du pays.
Pour lui, Chitour, en tant que parfait anglophone, «était sollicité pour donner son avis comme tout citoyen, sur la situation du pays. Quelles sont donc ces informations qui ont touché à la sécurité ?»
Abondant dans le même sens, Me Demil revient sur les mêmes argumentations avant de réclamer l’innocence.
Le tribunal a ajouté une question subsidiaire, relative à l’intention ou non de donner des informations pour porter atteinte à la sécurité du pays, et à la qualité de Chitour pour détenir celles-ci.
Après trois heures de délibéré, le tribunal a prononcé une peine de 16 mois de réclusion criminelle, dont une année avec sursis. Les youyous de la mère de Chitour, les applaudissements de sa fratrie et les cris de soulagement de ses proches ont créé une ambiance lourde et tendue dans la salle d’audience. *elwatan / lundi 12 novembre 2018
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Journée nationale de la liberté de la presse :
Des journalistes emprisonnés, d’autres harcelés
Des journalistes, des blogueurs, des caricaturistes payent cher leur liberté de «ton» dans une Algérie se vantant d’être «démocratique» et «républicaine». En 2013, le président Bouteflika a décrété le 22 octobre Journée nationale de la presse, en hommage à la presse nationale.
Depuis, et toujours sous l’ère Bouteflika, des journalistes sont morts en prison alors qu’ils n’ont cessé de crier leur innocence et d’autres risquent de connaître le même sort. Pour, justement, marquer cette journée dédiée à la presse, des journalistes ont décidé de la célébrer autrement, loin du folklore des officiels et proche du vécu souvent amer des journalistes qui subissent une double pression : interne liée aux problèmes de leur entreprise et celle des pouvoirs publics. Aujourd’hui, un collectif de journalistes appelle à un sit-in à la maison de la presse Tahar Djaout, pour demander la libération du journaliste et collaborateur de médias anglophones, Saïd Chitour, détenu en prison depuis presque 16 mois.
Malade, son état de santé ne cesse de se dégrader, Saïd Chitour clame son innocence depuis son arrestation, le 5 juin 2017, à l’aéroport international d’Alger et placé en détention depuis. Il est accusé d’avoir livré des informations classées secrètes à des diplomates étrangers. Il risque la prison à vie et surtout d’y laisser sa vie, comme ce fut le cas pour Mohamed Tamalt. Arrêté le 27 juin 2016 et condamné à deux années de prison ferme pour «offense au président Bouteflika et à des institutions de l’Etat», Tamalt purgeait cette peine en raison de contenus publiés sur sa page Facebook.
Depuis le début de sa détention, il avait entamé une grève de la faim de trois mois, qui a conduit à la détérioration de son état de santé. Tombé dans le coma, Tamalt décède après son hospitalisation. Pour ses avocats, la condamnation de Mohamed Tamalt est «symptomatique d’un durcissement du régime à l’encontre de tous ceux qui le critiquent». Plusieurs journalistes ont dénoncé ce qu’ils qualifient d’«assassinat» et craignent que Saïd Chitour ne subisse le même sort.
Mohamed Tamalt et Saïd Chitour ne sont pas des cas isolés, avant eux il y a eu l’ancien journaliste et membre de la Ligue algérienne des droits de l’homme, Hassan Bouras, qui avait lui aussi été condamné à un an de prison ferme, le 28 novembre 2016, pour «outrage à corps constitué» après avoir relayé des propos de personnes faisant état de corruption parmi les responsables de la sécurité de la wilaya d’El Bayadh.
Plus récemment, Merzoug Touati, blogueur de son état, qui a été poursuivi pour «intelligence avec une puissance étrangère» suite à la diffusion sur internet d’un entretien avec un diplomate israélien, une entrevue de nature à nuire à la situation militaire et/ou diplomatique de l’Algérie, ou à ses intérêts économiques essentiels, a été condamné à dix ans de prison ferme par le tribunal criminel de Béjaïa.* NABILA AMIR / lundi 22 octobre 2018
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vidéo: entretien avec Omar Belhouchet
Directeur du journal ELWatan
*entretien avec Mustapha Bouchachi ,
juriste et défenseur des Droits de l »Homme
Où en est le quatrième pouvoir en Algérie?
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**Le syndicat autonome des journalistes algériens verra le jour d’ici janvier
Quinze jours après leur première réunion, plusieurs journalistes de la presse écrite, audiovisuelle et électronique, photographes et caméramen, se sont rencontrés, hier, à la maison de la presse Tahar Djaout, pour la continuité des travaux de le mise en place du syndicat national autonome des journalistes algériens. Ce syndicat aura pour but de défendre les droits et les intérêts socioprofessionnels des journalistes, à travers les 48 wilayas du pays, tous types de presse confondus, loin de toutes susceptibilités et considérations, affirment les membres fondateurs.
Pour avancer et ne pas perdre de temps, les présents ont proposé et voté la création urgente d’une commission provisoire, chargée de mettre sur pied le syndicat et ce, avant le 1er janvier prochain. Une première liste des membres de la commission a même été établie, en attendant de définir les tâches et de préparer un premier rapport destiné aux journalistes membres.
La réunion, devenue un espace de débat et d’intervention entre les journalistes, s’est déroulée essentiellement autour de la sensibilisation. «Malgré tous les essais échoués depuis plusieurs années, on croit toujours en les termes union et syndicat. On a perdu beaucoup de temps jusque-là, il est temps qu’on passe à l’action», confie le journaliste de Sawt Al Ahrar Aziz Touahar.
«Nous sommes arrivés à une situation très sensible. La scène journalistique se retrouve face à de gros problèmes qu’on n’a pas eu même sous le parti unique. Les journalistes souffrent d’insécurité, de mépris des employeurs, de conditions de travail et de rémunérations honteuses… D’ailleurs aujourd’hui, plusieurs journalistes n’ont pas pu assister à la réunion à cause de la sensibilité de leur contrat et par peur de représailles de leurs employeurs», se désole Aziz Touahar.
«Nous sommes tous concernés et il faut qu’on soit solidaires», appelle Samira Azzegag, journaliste au quotidien Horizon. «Aujourd’hui, il y a encore des journalistes dont les salaires ne dépassent pas les 25 000 DA, d’autres sont maltraités ou violentés alors qu’ils accomplissent leur mission… Nous ne devons plus accepter des conditions pareilles.
Nous devons défendre nos droits et surtout rester unis et solidaires pour arriver à nos buts»,continue-t-elle, appelant les présents à faire un travail de sensibilisation et à atteindre le maximum de travailleurs des médias. Pour sa part, l’ancien journaliste Zoubir Khelaifia parle de «guerre» : «Créer un syndicat n’est pas chose facile. Nous nous apprêtons à entamer une guerre… Il nous faut un commando de journalistes pour arriver à notre but…» - RYMA MARIA BENYAKOUB - elwatan – vendredi 23 novembre 2018
**press here: La liberté spoliée
*Journée nationale de la presse» le 22 octobre
*cliquer ici: Où en est le quatrième pouvoir en Algérie?
*Dans la même page:
Un journaliste qui révèle des problèmes, des faits de corruption, d’inégalité et d’injustice est un bon patriote
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Un citoyen bien informé, est un homme capable d’assumer ses choix politiques et autres en toute conscience
*Les journalistes s’alarment sur leur situation socioprofessionnelle :
Nécessité d’organiser la corporation
Des agents de l’EPIC Edeval s’affairaient à planter des fleurs autour d’un globe composé de morceaux de marbre construit au centre de la place de la Liberté de la presse. Les travaux étaient effectués pour accueillir, comme il se doit, le ministre de la Communication et le wali d’Alger. Ni l’un ni l’autre n’est venu, faisant un pied de nez aux élus de l’APC, réunis par le protocole. Le secrétaire général de la wilaya s’était finalement présenté pour une très rapide «Fatiha» lue par un imam d’occasion.
Bien avant l’arrivée retardée des officiels, des journalistes des différents organes de la presse nationale s’étaient regroupés devant le monument aux Martyrs de la presse, dont les noms étaient inscrits sur du marbre noir. «Nous sommes là pour rendre hommage à nos martyrs, mais aussi discuter de l’état de la profession qui connaît une crise financière et une crise morale», s’alarme Aziz Touaher, journaliste à Sawt El Ahrar. Figurant parmi les initiateurs de l’appel lancé la veille sur Facebook, le journaliste considère qu’il est impératif d’organiser la corporation pour que l’incident du député RND, qui a agressé un journaliste d’Echorouk, ne se reproduise plus. «Nous ne sommes contre aucune organisation ou association…
Nous avons demandé à réactiver si nécessaire le SNJ (Syndicat national des journalistes) ou la Fédération nationale des journalistes (FNJA) ou encore lancer une nouvelle organisation. Nous sommes pour le dialogue, loin de toute exclusion», signale-t-il. «Le journaliste doit conserver sa dignité», tranche-t-il.
Démontant l’argument des autorités sur l’absence d’un interlocuteur médiatique valable, Mohamed Mouslim, journaliste à Echorouk, considère que la «seule protection» pour les journalistes est un «syndicat fort» qui mettra fin à la «distribution injuste» de la «rente publique». Riadh Boukhedcha revient, dans son intervention, sur le processus de création de la Fédération nationale des journalistes algériens (FNJA), syndicat mort-né, dont il est l’un des membres fondateurs.
«L’UGTA nous a abandonnés»
«Les officiels nous rendent responsables du vide terrible que connaît la profession, s’offusque-t-il. L’ancien ministre de la Communication, Mehal, qui nous a reçus en 2011, avait promis de prendre en charge certaines de nos revendications, comme la carte de journaliste professionnel, lancée mais pas comme nous le voulions, ou le statut du journaliste, inactif depuis 2008. La grille des salaires unique promise aussi n’a finalement été appliquée que pour le privé.» Le journaliste lance quelques piques contre le sécrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, qui a reçu une délégation chargée du lancement de la fédération. Le PV d’installation de la commission d’organisation d’un congrès constitutif a été cosigné avec le patron de la centrale syndicale. «La commission a travaillé d’arrache-pied pendant 8 mois, mais lorsque nous avons demandé l’organisation d’un congrès, on nous a répondu que le secrétaire général est absent et qu’il a été décidé de geler toutes les fédérations.
La centrale a abandonné les journalistes», regrette Boukhedcha, qui annonce la tenue de rencontres à la maison de la presse Tahar Djaout pour relancer l’initiative. Journaliste au quotidien Le Temps, Karim Aimeur considère que la presse traverse une situation «très difficile», notamment sur le plan financier. La preuve, constate-t-il, plusieurs journaux ont fermé. «Cela est dû, précise-t-il, au recul de la publicité qui est le résultat de la nature de l’économie nationale basée sur la rente pétrolière. Les prix du pétrole ont baissé, ce qui a provoqué un ralentissement des marchés publics et la régression des recettes publicitaires des médias.» A cette crise financière, s’ajoute la détérioration de la situation socioprofessionnelle des journalistes fortement précarisés. Aimeur rappelle aussi que le gouvernement n’a pas tenu ses engagements envers la profession. «Dans son plan d’action pour 2018, il était question de mettre en place l’autorité de régulation de la presse écrite (ARPE) et de débloquer le fonds d’aide à la presse. Or, 2018 tire à sa fin et les engagements ne sont pas honorés», s’offusque-t-il.*IDDIR NADIR - elwatan – mardi 23 octobre 2018
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32 journalistes palestiniens dans les prisons israéliennes
**“Pas moins de 32 journalistes palestiniens croupissent dans les prisons israéliennes”, a indiqué hier le ministère palestinien de l’Information dans un communiqué repris par l’agence officielle Wafa, affirmant que “l’arrestation, hier, de 4 journalistes à Ramallah et la poursuite des agressions contre les institutions des médias et les journalistes révèlent la vérité et la preuve conclusive du mépris israélien des résolutions israéliennes qui garantissent la liberté du travail des journalistes”. En effet, le ministère a affirmé que “l’arrestation du directeur de la télévision Quds, Ala’a Rimawi, du correspondant Mohammad Elwan, du cameraman Hosni Injas et du journaliste Qutaiba Hamdan et la confiscation de deux véhicules et des équipements de photographie font partie des tentatives israéliennes pour terroriser les journalistes, d’imposer la politique de faire taire les voix des journalistes pour ne pas couvrir les crimes continus contre le peuple palestinien”, a rapporté Wafa. “L’augmentation du nombre des prisonniers journalistes à 32, dont 5 écrivaines, envoie un message à l’Union internationale des journalistes, à l’organisation des Reporters sans frontières (RSF) et à tous les partisans de la liberté des médias à intervenir pour libérer les prisonniers”, a ajouté le communiqué qui a mentionné que “l’arrestation de 4 journalistes, l’entrave du travail des journalistes pendant la libération d’Ahed Tamimi et sa mère, hier, le ciblage du cameraman de la télévision Palestine, avant-hier, à Kafr Qadoum, et les violations hebdomadaires continues contre les journalistes dans la couverture des marches pacifiques dans la bande de Gaza nécessitent une intervention internationale rapide pour arrêter et condamner les responsables”.– Liberté/alg / mardi 31 juillet 2018
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Assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi
La presse turque implique Mohammed Ben Salmane
Dimanche, le président turc avait promis de faire une déclaration sur cette affaire au Parlement.
La presse turque a fait état hier d’informations impliquant le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane, dans le meurtre à Istanbul du journaliste Jamal Khashoggi.
Selon le quotidien turc Yeni Safak, l’homme présenté comme le chef d’un commando saoudien de 15 agents, dépêchés à Istanbul pour tuer le journaliste, a été directement en contact avec le bureau de Mohammed Ben Salmane après «l’assassinat».
L’homme en question est Maher Abdulaziz Mutreb, un membre de la garde rapprochée du prince héritier, qu’on peut voir, sur des images de vidéosurveillance diffusées par les médias turcs, arriver au consulat saoudien puis devant la résidence du consul le jour de la disparition de Khashoggi, le 2 octobre.
Dans le quotidien Hurriyet, l’éditorialiste Abdulkadir Selvi a affirmé qu’à son arrivée au consulat, le journaliste a immédiatement été conduit au bureau du consul, où il a été «étranglé» par les agents saoudiens. «Cela a duré entre 7 et 8 minutes.» Le corps a ensuite été «coupé en 15 morceaux» par un médecin légiste faisant partie du commando saoudien, a-t-il soutenu, ajoutant que le corps démembré a été sorti du consulat, mais se trouverait toujours dans un endroit inconnu à Istanbul.
«Si le prince héritier ne rend pas de comptes et n’est pas évincé de son poste, nous ne devons pas clore ce dossier», a indiqué le chroniqueur. Sous le titre «L’étau de resserre autour du prince héritier», Yeni Safak a observé que le chef du commando a appelé «à quatre reprises le directeur du bureau du prince héritier, Bader Al Asaker» après le meurtre de Khashoggi. «Au moins l’un de ces appels a été effectué depuis le bureau du consul général», a ajouté le journal, sans révéler ses sources. Mutreb a aussi appelé «un numéro américain», qui pourrait être celui de Khaled Ben Salmane, frère du prince héritier et ambassadeur du royaume à Washington.
Dimanche, le président turc avait promis que son pays révélera «toute la vérité» sur le meurtre du journaliste saoudien, assurant de son côté ignorer les «détails» des circonstances de sa mort, comme l’endroit où se trouve son corps. «Nous cherchons la justice ici, et toute la vérité sera révélée (…), la vérité nue», a-t-il déclaré à Istanbul. Il a précisé qu’il ferait une déclaration sur cette affaire mardi (aujourd’hui, ndlr) au Parlement.
Contradictions
Après sa disparition le 2 octobre, les autorités saoudiennes ont fini par admettre samedi que le journaliste a bien été tué dans le consulat du royaume à Ankara. C’est le procureur général Saoud Al Mojeb qui a confirmé sa mort. «Les discussions entre lui et les personnes qui l’ont reçu au consulat ont débouché sur une bagarre et sur une rixe à coups de poing, ce qui a conduit à sa mort», a-t-il déclaré, cité par l’agence SPA.
De son côté, le directeur d’un centre de réflexion proche du pouvoir saoudien, Ali Shihabi, a affirmé que Khashoggi est mort étouffé des suites d’un «étranglement». Et Riyad a annoncé le limogeage du n°2 du Renseignement saoudien, le général Ahmed Al Assiri, et de trois autres hauts responsables de ces services, ainsi que d’un conseiller «médias» à la cour royale, Saoud Al Qahtani. Dix-huit suspects saoudiens ont été interpellés.
Jusque-là, les autorités saoudiennes ont affirmé que le journaliste est ressorti vivant du consulat. A son tour, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Al Jubeir, a indiqué dimanche que Jamal Khashoggi a été victime d’un «meurtre», évoquant une «opération non autorisée» par le pouvoir, dont Mohammed Ben Salmane n’était «pas informé».
– Berlin gèle ses exportations d’armes vers Riyad
«L’Allemagne n’autorisera pas en l’état d’exportations d’armes vers l’Arabie Saoudite, compte tenu de l’incertitude qui demeure autour de la mort du journaliste Jamal Khashoggi», a prévenu dimanche la chancelière Angela Merkel.
«Je suis d’accord avec tous ceux qui disent que les exportations d’armes ne peuvent pas intervenir dans la situation où nous nous trouvons, même si ces ventes sont d’ampleur limitée», a-t-elle déclaré à la presse à Berlin, au siège de son parti de centre-droit (CDU).
«Il y a encore des choses qui doivent être éclaircies de manière urgente»par les autorités saoudiennes, car «tout n’a pas été dévoilé», a-t-elle ajouté, condamnant «avec la plus grande fermeté» la mort du journaliste saoudien.
La veille déjà, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, avait tenu des propos similaires sur les exportations d’armes, disant que tant que les circonstances exactes de la mort de M. Khashoggi n’auront pas été éclaircies, «je ne peux pas m’imaginer qu’il y ait une base positive au sein du gouvernement allemand pour approuver des exportations d’armes vers l’Arabie Saoudite», a-t-il dit à la télévision publique, ARD. R. I.
* AMNAY IDIR / elwatan / mardi 23 octobre 2018
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échos des médias.11
*** échos des médias.11 ***
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*Un spécialiste du journalisme s’en va
Le grand professeur et historien Zahir Haddaden est décédé à l’âge de 89 ans
*une personnalité attachante
La nouvelle est tombée tel un couperet, mais au vu des développements de son état de santé ces dernières heures, la fin était inéluctable. C’est notre ami commun, Tahar Gaïd, tenu constamment informé par les proches parents, qui m’a donné la triste nouvelle.
Son heure était arrivée. Souffrant déjà d’une méchante maladie, contraignante, et dont le traitement lourd l’affaiblissait, Si Zahir luttait courageusement et dignement contre le mal qui le rongeait sans le montrer extérieurement.
Dernièrement, Si Zahir m’a fait l’honneur de venir signer conjointement son livre à Kouba. J’en étais ému de fierté. Son accident domestique a fini par compliquer les choses. A 89 ans, l’enfant de Toudja était diminué et la fracture du col du fémur l’a davantage fragilisé. Il a subi à l’hôpital Aïn Naâdja une opération dont les séquelles ont eu raison de son frêle physique.
Si Zahir nous quitte en nous laissant un bel héritage, à travers ses nombreuses publications et ses livres qui traitent de l’histoire de notre pays et de son immense patrimoine immatériel. Historien, professeur de journalisme, islamologue, Si Zahir a rayonné dans ces domaines grâce à sa large culture, sa pédagogie et son sens de la communicaiton. Des centaines de ses anciens élèves témoignent et louent les qualités humaines et professionnelles de leur maître.
Si Zahir aura regretté une chose: celle de ne pouvoir feuilleter le livre Itinéraire d’un militant, sorti hier aux Editions Dahlab et qui constitue en quelque sorte son testament, puisqu’il y évoque son enfance à Toudja, sa scolarité à Constantine, son cursus médersien, son passage à l’université d’Alger et ses diplômes supérieurs obtenus à Paris. Son cheminement militant n’est pas moins riche, puisque, au PPA, qu’il a intégré très jeune, Si Zahir y a été un fervent défenseur, avant de rallier le FLN, où il a été chargé de confectionner, avec d’autres, à Tétouan et à Tunis, El Moudjahid clandestin.
Si Zahir vouait un respect sans limites à son frère Abdelhafid, dont le portrait trône à l’entrée de son domicile. Abdelhafid Ihaddaden est le premier ingénieur atomicien algérien et l’un des rares spécialistes en physique nucléaire, décédé le 11 juillet 1961 dans l’explosion de l’avion Iliouchine de la compagnie tchécoslovaque qui le transportait de Prague à Bamako via Rabat.
L’avion a été abattu par l’armée française. Abdelhafid y a laissé la vie aux côtés de 8 «cerveaux» algériens. Il avait intégré le FLN en 1956, à l’âge de 24 ans, et est enterré au carré des Martyrs d’El Alia. Si Zahir avait confié à ses proches son désir de reposer près de son frère… Qu’il repose en paix et que Dieu lui accorde Sa Sainte Miséricorde et l’accueille en Son Vaste Paradis. L’enterrement aura lieu ce jour à 13h à El Alia.*Hamid Tahri *el watan / 21 janvier 2018
***C’est sans aucun doute une grande bibliothèque qui s’en va : le professeur Zahir Iheddaden est décédé aujourd’hui à l’âge de 89 ans, a annoncé l’ancien président de l’APN, Karim Younes sur son compte Facebook. M. Younes n’a pas précisé les causes de son décès. Mais il y a quelques jours, le journaliste, Hamid Tahri qui lui a consacré un portrait dans El Watan a indiqué que le professeur était « hospitalisé à Aïn Naâdja, suite à une chute à son domicile, qui lui a occasionné une opération chirurgicale subie avec succès ».
Originaire de Toudja (Bejaïa), Zahir Iheddaden était à la fois historien, enseignant et ancien journaliste. Licencié d’arabe de la faculté d’Alger, il était militant de l’UDMA et du FLN. Il a également fait partie de l’équipe qui animait la rédaction d’El Moudjahid à Tunis et à Tétouan, pendant la révolution.
À l’indépendance, il se retire de la politique. Il est parmi les fondateurs de l’École normale supérieure de Kouba et de l’École supérieure de journalisme où il a longuement enseigné. Zahir Iheddaden est également auteur de plusieurs ouvrages dont notamment « Histoire de la presse indigène en Algérie, des origines jusqu’en 1930 », « La presse écrite en Algérie de 1965 à 1982 », ou encore « Bejaïa à l’époque de sa splendeur » et « L’histoire des colonisés du Maghreb ».
Sa mort intervient à la veille de la sortie chez les éditions Dahleb d’un ouvrage intitulé « Itinéraire d’un militant ». « Le livre témoignage de notre professeur et mon directeur de thèse Zahir Ihaddaden paraîtra demain aux éditions Dahleb, un livre fort intéressant qui raconte entre autres sa rencontre avec un des tueurs de Abane Ramdane, lequel a agi, selon notre professeur, sur ordre sans connaître le nom de la victime », écrit aujourd’hui sur son compte Facebook, un de ses élèves, actuellement enseignant à l’École supérieure de journalisme, Redouane Boudjemâa.*tsa / samedi 20 janvier 2018
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Liberté d’expression : Autoritarisme d’un autre âge
Notre confrère croupit en prison depuis une année :
Libérez Saïd Chitour !
Alors que les mères profitent de leurs enfants en ce mois sacré de Ramadhan, moi je pleure à chaque rupture du jeûne.
Sa femme, mes petits-enfants et moi-même cachons nos larmes pour protéger les enfants de Saïd, mon fils. Je désespère à mon âge, 83 ans, et d’énormes problèmes de santé, de serrer de nouveau mon fils dans mes bras, mon rêve le plus cher.»
Ces mots sont tirés de l’émouvante lettre ouverte adressée par la maman de Saïd Chitour au président de la République alors que notre confrère boucle, ce mardi 5 juin, une année d’incarcération à la prison d’El Harrach.
Saïd Chitour est journaliste et fixeur pour de nombreuses chaînes de télévision. Il a collaboré avec plusieurs médias internationaux de renom dont la BBC et le Washington Post.
Il a été arrêté, rappelle-t-on, le 5 juin 2017, en plein Ramadhan, à l’aéroport international d’Alger, au moment où il rentrait d’un déplacement en Espagne.
Il a été déféré devant le tribunal de Dar El Beïda qui l’a placé aussitôt sous mandat de dépôt. Il est poursuivi en vertu de l’article 65 du code pénal qui dispose : «Est puni de la réclusion perpétuelle quiconque, dans l’intention de les livrer à une puissance étrangère, rassemble des renseignements, objets, documents ou procédés dont la réunion et l’exploitation sont de nature à nuire à la défense nationale ou à l’économie nationale.»
Problème : à ce jour, nul ne sait exactement quelle est la teneur des présumés «documents confidentiels» – comme cela a été dit – qu’il aurait remis à des chancelleries étrangères.
«On ne connaît pas les motifs de cette interpellation-incarcération», déclarait son frère Mohand Tahar à la presse quelques jours après l’arrestation de Saïd. «Mon frère clame son innocence. Il reçoit peu de visites.
Ce n’est que le 26 juin (2017), soit 20 jours après son incarcération, que notre mère et moi avons pu le voir.» (Liberté du 5 juillet 2017) Me Khaled Bourayou, l’un de ses avocats, faisait remarquer dans les colonnes d’El Watan : «Il n’y a aucun document prouvant que ces faits ont été commis.»
Et de préciser : «Pour avoir ce genre de renseignements, il faut accéder aux sources qui les détiennent. Saïd Chitour n’a ni la qualité, ni la fonction, ni le statut pour obtenir ces informations. Ce n’est qu’un simple journaliste fixeur.
Comment aurait-il pu détenir des renseignements classés secret-défense ou d’Etat ? Mieux encore : si Saïd Chitour avait livré des informations de nature à nuire à la défense nationale, pourquoi le ministère de la Défense ne s’est pas constitué partie civile ?» (El Watan du 8 juillet 2017).
«La détention préventive de Chitour est excessive»
Cette affaire remet une nouvelle fois sur le tapis les dysfonctionnements de la justice dans notre pays et le recours abusif à la détention préventive.
Plus d’un mois après son incarcération, l’organisation Reporters sans frontières dénonçait justement l’emprisonnement prolongé de notre confrère en demandant sa libération.
«La détention préventive de Chitour est excessive puisque l’utilisation de cette mesure devrait être exceptionnelle et doit être justifiée par des éléments du dossier clairement énoncés, comme le risque de fuite ou de trouble à l’ordre public, qui ne sont pas réunis ici», pointait l’ONG dans un communiqué daté du 12 juillet 2017.
Il a fallu attendre le 29 octobre 2017, soit près de cinq mois après son incarcération, pour que «l’affaire Saïd Chitour» soit examinée par la chambre d’accusation près la cour d’Alger.
Le 12 novembre 2017, la chambre d’accusation du tribunal de Bir Mourad Raïs rendait son verdict : l’affaire est renvoyée devant le tribunal criminel pour être jugée pour les mêmes motifs, sous le couvert de l’article 65 du code pénal. A ce jour, aucune date n’a été fixée pour la tenue du procès.
RSF a lancé une pétition ainsi qu’une campagne sur les réseaux sociaux sous le hashtag #FreeChitour. «Selon ses avocats, son dossier reste complètement vide», insiste RSF, avant d’alerter : «Chitour risque la prison à vie selon l’article 65 du code pénal.»
Une autre pétition a également été mise en ligne pour demander la libération de Saïd Chitour, accompagnée cette fois d’une première lettre ouverte adressée par Louisa Chitour, la mère du journaliste, au président Boutelika. «Après avoir prié, je viens vous implorer pour m’aider à finir ma vie en paix», écrit Mme Chitour.
Elle note avec stupéfaction : «(Mon fils) est accusé du pire des crimes : celui de trahir son pays !» Mme Chitour se fait alors un devoir de rappeler le long passé patriotique de la famille et sa participation active au combat libérateur : «La maison de mon père Arab Nath Touati était le quartier du GPRA à Tunis.
Amirouche, Benkhedda, Abane Ramdane et bien d’autres (dont des survivants comme le Commandant Azzeddine) étaient dans leur demeure chez mon père.
Mon mari et père de mes enfants a transporté armes et moudjahidine dans sa voiture des Ponts et Chaussées à Bordj Bou Arréridj…»
Elle a tenu à mettre en lumière également le précieux travail de son fils durant les années 1990 : «Monsieur le Président, durant la décennie noire, au moment où une grande partie des intellectuels et journalistes algériens – comme une partie de mes enfants – ont fui la barbarie, Saïd Chitour, comme beaucoup de ‘‘oûchaq El Djazaïr’’ (les passionnés de l’Algérie), a décidé d’y rester.
Il s’est battu, souvent au péril de sa vie, avec sa plume et toute son énergie pour l’image et l’intégrité de l’Algérie. Durant plus d’un quart de siècle, il a fait découvrir les beautés et les grandes richesses culturelles, historiques et artistiques de notre beau pays, non seulement aux journalistes, aux universitaires et chercheurs mais également aux touristes — avant la décennie noire, il était guide touristique.
Beaucoup d’entre eux m’ont appelé ces derniers mois pour me dire que c’est à travers les yeux et la passion de mon fils qu’ils ont appris à adorer notre El Djazaïr.»
Puisse l’appel de khalti Louisa adoucir le cœur de ceux qui lui ont pris son fils…
**Mustapha Benfodil / el watan / 05 juin 2018
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Les deux journalistes arrêtés depuis trois jours dans l’affaire du bateau de Cocaïne du port d’Oran ont finalement été relâchés.
Après avoir été entendus durant deux jours, deux journalistes, Khalef Benhada et Adlène Mellah, travaillant pour le site Algérie direct, sont mis sous contrôle judiciaire. Les deux autres, à savoir Saïd Boudour et le lanceur d’alerte Noureddine Tounsi ont été relaxés. Ils ont été entendus juste comme témoins. Les deux journalistes, dont l’un est le fils de Belkacem Mellah, ancien secrétaire d’Etat aux sports, sont notamment accusés d’avoir fait le lien entre la saisie de la cocaïne au Port d’Oran et le remaniement effectué au sein du FLN.
Arrêtés il y a quatre jours à Oran
Le journaliste et le lanceur d’alerte libérés
Six personnes, dont l’ancien et le nouveau propriétaire du site électronique Algérie-Direct, deux de ses techniciens, ainsi que le journaliste et militant des droits de l’homme Saïd Boudour, et le lanceur d’alerte, ancien employé du port d’Oran, Noureddine Tounsi, ont été déférés hier devant le tribunal d’Alger.
Assistés par un collectif d’avocats de la LADDH (Ligue algérienne des droits de l’homme), les mis en cause ont été entendus par le procureur d’abord qui les poursuit pour deux chefs d’inculpation : «outrage à fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions» et «offense au président de la République», en vertu des articles 144, 144 bis et 146 du code pénal.
En milieu d’après-midi, ils ont tous été renvoyés devant le juge d’instruction qui, après plusieurs heures d’audition, a placé les deux responsables du site électronique, Khellaf Benhadda et Mellah, sous contrôle judiciaire et mis en liberté les quatre autres mis en cause, dont le journaliste et le lanceur d’alerte, gardés d’ailleurs avec le statut de témoins dans le dossier, en attendant la fin de l’instruction. L’affaire, faut-il le rappeler, qui avait démarré à la suite de la publication par le site électronique Algérie-Direct d’un article, où il est fait état de la disparition de 44 kg des 701 kg de cocaïne saisis dans les containers de viande congelée importée du Brésil, en précisant que les 44 kg manquants ont été «dérobés», et qu’il «n’en reste» en réalité que 657 kg. L’article en question a été illustré par une caricature allant dans le même sens de l’idée. Dès vendredi, les services de police ont arrêté à Oran le lanceur d’alerte et le journaliste, puis les ont transférés à Alger, pour être entendus au commissariat de Bab Ezzouar.
Dans ces locaux, l’ancien et le nouveau propriétaire du site électronique ainsi que deux de ses techniciens ont également été entendus sans que personne, au niveau de la Ligue des droits de l’homme, qui suit de près ce dossier, ne soit au courant des circonstances, ni des motifs de ces arrestations et auditions inattendues des services de police. Ce n’est qu’hier, que les six mis en cause ont été déférés devant le tribunal d’Alger. En fin de journée, ils ont tous rejoint leurs domiciles en attendant que l’instruction – qui s’apparente à une montagne qui accouche d’une souris – soit achevée. Dimanche dernier, l’association (non encore agréée) des éditeurs de la presse électronique avait rendu public un communiqué dans lequel elle a dénoncé «l’arrestation brutale et illégale» de Saïd Boudour et exigé sa «libération immédiate», tout en exprimant son «inquiétude» quant au sort réservé au personnel du site Algérie-Direct ainsi qu’à son directeur. ***Salima Tlemçani / el watan / 05 juin 2018
**Arrêtés à Oran : Un journaliste et un lanceur d’alerte devant le procureur
le 04.06.2018 |
L’arrestation manu militari, vendredi dernier à Oran, du journaliste et militant des droits de l’homme Saïd Boudour et du lanceur d’alerte Nourredine Tounsi, et leur transfert, séance tenante, vers un commissariat de la capitale, a fait couler beaucoup d’encre.
Retour sur une affaire sordide qui renseigne à quel point la liberté de la presse, en Algérie, peut être malmenée, et les journalistes en voir de toutes les couleurs. Vendredi dernier, vers 1h, la police se rend au domicile de Saïd Boudour. Ce dernier n’y était pas. On demande aux membres de sa famille de lui dire de se présenter, dès le matin, au 1er étage du commissariat central. Il ne s’y rend pas, préférant temporiser. Au bureau d’Oran de la Ligue algérienne des droits de l’homme, une réunion d’urgence est organisée en début d’après-midi.
Vers 19h30, en sortant du bureau de la LADDH, Saïd Boudour est attendu par une demi-douzaine d’éléments de la police judiciaire qui l’embarquent aussitôt. Au même moment, dans un barrage non loin d’El Hamri, le lanceur d’alerte et ancien employé du port d’Oran, Nourredine Tounsi, est lui aussi interpellé.
Les deux hommes sont conduits directement à Alger, au niveau du commissariat de Bab Ezzouar. Tout porte à croire que leur arrestation est liée à l’affaire de la saisie de 701 kilos de cocaïne qui a éclaté au grand jour le 29 mai, mais rien ne confirme cela. Une chose est sûre : la décision de leur arrestation émane d’une notification d’Alger, et ce sont bien les membres de la police d’Alger qui se sont déplacés jusqu’à Oran pour procéder à leur interpellation.
Le soir même, l’information est diffusée sur les réseaux sociaux, et un élan de solidarité s’improvise aussitôt. Une question se pose : pour quelle raison la police a cru bon d’arrêter, de façon si cavalière, un journaliste et un lanceur d’alerte ? Pour essayer d’avoir des éléments de réponse, nous nous sommes déplacés, hier, au siège du bureau de la LADDH d’Oran, où nous avons été reçu par Ghalem Bouha et Salim Mecheri, deux militants chevronnés des droits de l’homme.
Selon eux, qui parlent au nom du bureau d’Oran de la LADDH, une journée avant l’arrestation de Saïd Boudour et Nourredine Tounsi, les autorités ont fermé le journal électronique Algérie-Direct et ont embarqué, à Alger, le journaliste de cet organe électronique ainsi que l’éditeur du site ( depuis hier, le site est de nouveau accessible, nldr).
Leur arrestation, affirme la LADDH d’Oran, fait suite à un article de ce journal électronique rapportant que 44 des 701 kilos de cocaïne saisis au port d’Oran ont été dérobés et qu’il n’en reste, de ce fait, que 657 kilos. «Saïd Boudour, qu’on a eu au téléphone, nous a déclaré que Algérie-Direct l’avait accusé, auprès de la police, de leur avoir donné cette information, ce qu’il nie absolument», déclarent ces militants de la LADDH d’Oran. D’où le fait qu’on l’ait arrêté.
Quant à Nourredine Tounsi, les raisons de son arrestation restent pour le moins floues, «sauf à lier cette affaire aux alertes lancées par Tounsi Nourredine sur la gestion du port d’Oran et reprises par Saïd Boudour qui viennent de prendre une autre dimension avec l’affaire dite de la cocaïne toujours au même port». C’est en tout cas ce que précise Kaddour Chouicha dans un communiqué de la LADDH paru samedi dernier.
Mais là n’est pas tout : le bureau d’Oran de la Ligue des droits de l’homme, qui est en contact téléphonique avec Saïd Boudour, déclare que ce dernier a été convoqué de sa cellule par des policiers, avant-hier (samedi), qui lui ont posé des questions sur les migrants subsahariens (un sujet qu’il a eu à traiter dans maints reportages), ainsi que sur son activité au sein du syndicat des éditeurs de la presse électronique.
Alors qu’ils devaient être présentés hier au tribunal de Sidi M’hamed, leur présentation devant le procureur a été reportée à aujourd’hui. Deux collectifs d’avocats se sont composés pour les défendre : le premier mené par Me Bouchachi, et le second par Me Badi.
De leur côté, dans un communiqué rendu public hier, les éditeurs de la presse électronique demandent la libération immédiate de Saïd Boudour et de Nourredine Tounsi : «Les membres éditeurs du collectif du SAEPE (en cours de constitution) dénoncent cette arrestation brutale, illégale et exigent la mise en liberté immédiate de Saïd Boudour. Rien ne justifie un tel retour aux pratiques d’un autre âge avec les professionnels de la presse.» En outre, ce collectif exprime son inquiétude face au sort réservé au journaliste du site Algérie-Direct ainsi que son éditeur. **El Kébir Akram / el watan / 04 juin 2018
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L’affaire de la vidéo de Layla Haddad prend de nouvelles proportions
Alger-Bruxelles : la crise diplomatique s’installe
le 05.06.2018 |
L’affaire de la vidéo de la journaliste algérienne, établie à Bruxelles (Belgique), Layla Haddad, prend de nouvelles proportions.
Après la tension, c’est désormais la crise diplomatique entre l’Algérie et son partenaire, l’Union européenne (UE), à qui elle a demandé officiellement «des explications sur le tournage de cette vidéo attentatoire aux institutions du pays dans le Parlement européen».
La réponse de l’ambassadeur de l’UE à Alger, John O’Rourke, convoqué dimanche par le secrétaire général du ministère des affaires étrangères, n’a fait visiblement qu’aggraver la crise qui, selon une source diplomatique algérienne, «s’est déjà installée déjà avec la convocation du diplomate européen».
En effet, sur son compte Twitter, l’ambassadeur a posté sa réplique aux autorités algériennes, dans laquelle il met l’accent sur le principe consacré de la liberté de la presse et d’expression. «Nous avons souligné aux autorités algériennes que les journalistes accrédités auprès des institutions européennes ne parlent pas au nom des institutions, mais en leur propre nom, en ligne avec les principes de liberté d’expression et liberté des médias», explique-t-il dans son tweet.
Cette réponse a suscité la colère du ministre des Affaires étrangères qui réclame une réaction officielle et «respectueuse des règles diplomatique d’usage». «Le message de l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) à Alger, John O’Rourke, posté sur son compte Twitter après sa convocation au ministère des Affaires étrangères, suite à la diffusion à Bruxelles d’une vidéo attentatoire aux symboles de l’Etat algérien, n’engage que sa personne et ne répond pas à l’objet de sa convocation», souligne d’emblée le MAE. Et d’ajouter :
«L’ambassadeur de l’Union européenne à Alger a été convoqué au ministère des Affaires étrangères où il lui a été signifié l’indignation et la réprobation des autorités algériennes suite à l’utilisation des espaces et des moyens de l’UE à des fins de propagande et l’instrumentalisation de ses symboles pour attenter aux institutions de l’Etat algérien.»
Dans une déclaration à l’APS, Abdelaziz Benali Cherif affirme que l’Algérie attend une réponse officielle de l’UE. «Nous considérons que le tweet de M. O’Rourke n’engage que sa personne et qu’à démarche officielle l’on est en droit de s’attendre à une réponse officielle conformément aux usages et à la pratique diplomatique consacrés», indique-t-il.
Pour lui, «ce tweet, au demeurant aux antipodes des attentes de la partie algérienne, ne répond pas à l’objet de sa convocation, laquelle a consisté exclusivement à demander des clarifications au sujet du détournement par Mme Lefèvre des armoiries de l’UE et des moyens mis par celle-ci à la disposition des médias pour s’en prendre à l’Algérie, à ses symboles et à ses institutions, alors que ces moyens sont censés servir exclusivement à la couverture des activités des institutions européennes.» «Nous demeurons donc dans l’attente d’une réponse aux interrogations soulevées par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères lors de la convocation de M. O’Rourke», indique-t-il.
Qu’est-ce qui justifie toute cette levée de boucliers de la part des autorités algériennes ? Le contenu virulent de la vidéo ou l’endroit choisi pour son tournage ? «Si la vidéo n’avait pas été tournée dans une institution de l’Union européenne et en utilisant des symboles de l’UE, il n’y aurait eu aucune réaction du MAE», explique une source proche du ministère des Affaires étrangères. Selon la même source, «l’Union européenne est tenue de clarifier sa position». «Tout silence serait considéré comme une caution», indique cette source.***Madjid Makedhi / el watan / mardi 05 juin 2018
**Vidéo critique de Layla Haddad :
Les autorités algériennes mal à l’aise
La journaliste algérienne Layla Haddad, ancienne correspondante de l’ENTV à Bruxelles, vient de susciter la colère des autorités algériennes.
Sa vidéo, diffusée jeudi dernier à partir du siège du Parlement de l’Union européenne, dans laquelle elle invite le président Bouteflika à mettre fin à cette «image indigne» de l’Algérie renvoyée au monde entier, a titillé les tenants du pouvoir en Algérie qui préparent le 5e mandat. En moins de 4 minutes, la journaliste dit ses quatre vérités sur les 19 ans de règne du chef de l’Etat.
Elle a choisi de commencer son message par un bref rappel des prestations diplomatiques du président Bouteflika en tant que ministre des Affaires étrangères, avant de le ramener à la réalité d’aujourd’hui, où il est réduit, selon elle, «à un objet» entre les mains «de son frère cadet».
«Monsieur Bouteflika, j’étais une enfant lorsque vous avez livré, en 1974, votre mémorable discours devant l’Assemblée des Nations unies. 44 ans passés, et vous voilà assis sur une chaise roulante, le regard hagard et la bouche béante. Monsieur Bouteflika, parler et comprendre sont devenus pour vous un exercice très difficile, voire impossible à mesure que votre maladie avance», déclare-t-elle d’emblée.
Utilisant encore des mots très durs, Layla Haddad dénonce surtout l’usurpation de la fonction présidentielle par le frère cadet du chef de l’Etat, Saïd Bouteflika. «(…) Les barons du régime, dont fait partie votre propre frère, se sont arrogé le droit de disposer de vous. Ne les laissez plus vous soustraire à votre humanité. Si minimes soient encore vos moments de conscience, vous ne devez plus tolérer d’être traité comme un objet», lance-t-elle encore.
Et d’ajouter : «19 ans au pouvoir usent le cerveau et les sabots du mouflon le plus agile. N’est-il pas plus que temps de tracer un trait sur votre parcours. La fonction de président que votre frère a squattée, la croyant un bien vacant, est devenue de votre fait une fonction vacante.»
Ce faisant, la journaliste appelle le chef de l’Etat à mettre un terme à cette situation. «Il est temps que vos apparitions sur les écrans des télévisions du monde entier cessent, en dépit des intérêts économiques et financiers des prédateurs qui vous entourent. L’histoire retiendra, monsieur Bouteflika, que votre dignité et celle de tout un peuple ont été bafouées.»
La colère de l’ambassade d’Algérie à Bruxelles
La vidéo largement partagée sur MSN et Facebook a fait réagir l’ambassade d’Algérie à Bruxelles. Dans un communiqué diffusé vendredi soir, la représentation diplomatique algérienne à Bruxelles dénonce d’abord ce qu’elle appelle «le détournement inacceptable de symboles de l’Union européenne (UE) et du siège du Parlement européen pour attenter à l’honneur et à la dignité des institutions algériennes».
«A la suite de la publication, par une pseudo-journaliste d’origine algérienne, d’une vidéo offensante attentant à l’honneur et à la dignité des institutions de la République algérienne, l’ambassade a effectué ce jour des démarches officielles pressantes auprès des responsables de différentes instances de l’Union européenne (…) pour dénoncer énergiquement le détournement inacceptable des symboles de l’UE et de l’espace réservé par le Parlement européen aux journalistes professionnels», lit-on dans ce communiqué.
L’ambassade regrette aussi que des symboles de l’UE et un siège de l’une de ses institutions aient «servi de cadre à cette misérable mise en scène qui entre dans le cadre de la feuille de route de cet agent invétéré de la subversion et de la sédition». L’ambassade est allée encore plus loin jusqu’à invectiver la journaliste en prétendant que l’ancienne correspondante de l’ENTV à Bruxelles a été congédiée à cause de son «son incivisme» et de son «comportement bipolaire».
L’ambassade, lit-on dans le même communiqué, «déplore l’attitude de cette pseudo-journaliste qui a mis servilement sa voix et sa plume mercenaire au service de puissances étrangères hostiles à l’Algérie». «Dans sa litanie de contrevérités suintant l’aigreur et la frustration, cette ancienne correspondante de l’ENTV à Bruxelles (…) a choisi, pour des considérations purement mercantiles et opportunistes, de vomir sa haine de l’Algérie, ses symboles et ses institutions».**Madjid Makedhi / el watan / mardi 03 juin 2018
****Procédés d’un autre âge
le 05.06.2018 |
La vidéo de la journaliste Layla Haddad a été vue, jusqu’à hier, par cinq millions d’internautes.
Cette déferlante ne s’explique pas par son contenu. Ce qu’elle dit n’est pas nouveau, il est même au cœur du débat politique : une partie de la presse et bon nombre de partis et de personnalités politiques – ainsi que de larges pans de l’opinion publique – demandent régulièrement à Bouteflika de mettre fin à son long règne à la tête du pays, du fait de son état de santé largement détérioré et en raison de l’usure du système politique qu’il a construit à son image et qui a fini par fonctionner au seul bénéfice des clans gravitant autour de lui ou de la fonction présidentielle.
Layla Haddad n’en dit pas plus que les quatorze personnalités algériennes qui, récemment, ont adressé une déclaration au président de la République et elle na va pas aussi loin que le RCD, le FFS, le PT, Talaie El Hourriyet et Jil Jadid, et d’autres encore, qui, régulièrement, font le procès du régime.
Si les autorités n’avaient pas affiché une grande colère publique, la vidéo de la journaliste serait passée inaperçue, ou du moins peu vue. Le pouvoir a eu l’effet inverse de ce qu’il attendait. C’est internet qui gère aujourd’hui le monde et les dirigeants algériens ne le savent pas ou tentent de l’ignorer. Nos citoyens redécouvrent la Toile à une vitesse stupéfiante et font appel à elle pour s’informer et se faire une idée sur les grandes questions se posant au pays. L’opinion publique n’est plus forgée, ou très peu, par les médias ou les courroies de transmission classiques. Il est vain et surtout contre-productif de faire jouer la censure ou la propagande. Les autorités se cassent les dents à chaque fois qu’elles s’aventurent de le faire. Leur réaction, s’agissant de Layla Haddad, a été gratuite, disproportionnée et contre-productive, d’autant qu’a été mise en avant, sans aucune preuve, la thèse du complot – puisée dans le vieux lexique du parti unique – dans lequel serait mêlée la journaliste sous la bannière de l’Union européenne, dont le représentant à Alger a estimé que l’UE n’est en rien «comptable» des déclarations des journalistes qu’elle accrédite en son sein, lesquels, ajoute-t-il opportunément, ont le droit de s’exprimer et de jouir de la liberté d’expression.
Celle-ci, précisément, reste encore une des conquêtes les plus fragiles des luttes démocratiques dans le pays. Elle est malmenée régulièrement, la toute dernière affaire concerne l’arrestation musclée à Oran d’un journaliste et d’un blogueur pour des révélations concernant la gestion du port d’Oran.
Ce genre de pratiques est devenu chose courante au point d’émouvoir les ligues de défense des droits et les professionnels des médias. Les éditeurs de la presse électronique ont dénoncé «le retour aux pratiques d’un autre âge». Le mot est lâché, un autre âge, c’est-à-dire des procédés datant de l’ère du parti-Etat, ceux d’un régime et d’un président de la République omnipotent, au-dessus de tous, y compris des lois, s’appuyant pour régner tantôt sur les services de renseignement, tantôt sur les apparatchiks du parti unique, généralement les deux en même temps. Mais au fil du temps, des épreuves et des souffrances souvent terribles (Printemps 1980, Octobre 1988, décennie 1990), les Algériens ont appris à se battre et à se méfier de tout ce qui vient «d’en haut», notamment des manœuvres visant à perpétuer les systèmes et leurs hommes. Celle qui se présente, aujourd’hui — un 5e mandat pour le président de la République —, ne peut être vouée qu’à l’échec.**Ali Bahmane / el watan / mardi 05 juin 2018
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Layla Haddad agressée à Bruxelles
Layla Haddad , auteur de la fameuse vidéo anti-Bouteflika, a affirmé, hier soir, dans un communiqué, qu’elle était victime d’une agression commise le jour même par deux personnes de type «maghrébin».
«J’ai été victime le 4 juin 2018 autour de 07h50 au pied de mon domicile personnel à Bruxelles, d’une agression verbale et physique par deux individus de type maghrébins», a-t-elle déclaré, tout en signalant qu’ «une plainte a été déposée et une enquête sera diligentée afin d’en déterminer les circonstances et les motivations de cet acte odieux et lâche».
Layla Haddad a tenu à réaffirmer sa «détermination à porter haut et fort» son message de citoyenne algérienne qui «ne sera nullement ébranlé par cette tentative d’intimidation».
Il faut dire que les rapports entre l’Algérie et l’Union européenne sont très tendus depuis la publication de la vidéo en question. L’enregistrement a eu lieu au siège de la Commission européenne à Bruxelles. Les autorités algériennes reprochent à l’UE sa passivité vis-à-vis de l’utilisation des «symboles» de cette institution «pour porter atteinte aux institutions algériennes»..**Elyas Nour/ algerie-focus / mardi 05 mai 2018
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Notre confrère et ami Mohamed Larbi nous a brutalement quittés hier à l’âge de 64 ans
Adieu «Didou»
Notre confrère et ami Mohammed Larbi nous a brutalement quittés hier dans la matinée à l’âge de 64 ans des suites d’une attaque cardiaque alors qu’il se trouvait à la salle d’attente de la polyclinique de la Concorde (Bir Mourad Raïs) pour de banals soins infirmiers.
Fidèle à ses habitudes, Mohammed (Moh ou Didou, comme l’appelaient affectueusement et avec respect ses collègues du journal El Watan) avait en cette matinée de samedi effectué son marché avant de se diriger vers le centre de santé pour traiter un petit «bobo».
l devait par la suite se rendre au journal El Watan comme tous les jours de la semaine pour la confection du journal. Hier , le bureau que nous partagions avec lui était tristement fermé quand nous sommes arrivés à la rédaction après un passage au domicile familial pour présenter les condoléances à sa veuve et à ses deux fils ( Rachid et Tarik) difficilement consolables eu égard à la relation fusionnelle et à la complicité qu’il a su créer avec sa petite famille.
C’est que Mohamed était toujours le premier à arriver au journal , qu’il vente ou qu’il pleuve, alors que les femmes de ménage n’ont pas encore terminé leur service. Il avait ses habitudes . Lorsque les journalistes commencent à arriver à la rédaction , il a déjà parcouru les fils des agences de presse APS et internationales, la presse nationale du jour, les sites électroniques algériens et étrangers qu’il a coutume de consulter pour s’informer de l’actualité nationale et internationale.
L’arrivée de bonne heure à la rédaction lui procurait une longueur d’avance sur nous en matiére d’accés à l’information et aux dernières nouvelles dont il nous faisait généreusement profiter avant même de mettre en marche nos ordinateurs. Il était toujours préssé et avide de commenter avec nous les nouvelles du jour.
Vendredi, la veille de sa disparition , il était au journal signant son dernier éditorial paru dans l’édition d’hier d’ElWatan et portant sur le sommet américano-nord coréen annoncé et qui avait fait la Une de l’actualité internationale.
Les collégues du journal, en apprenant sa disparition subite, ont décélé dans la premiére phrase de son édito un signe prémonitoire qui a bouleversé sa famille d’Elwatan. « « La nouvelle a dû surprendre le monde entier » avait-il écrit anticipant sur le choc qu’allait provoqué sa disparition parmi ses collégues et amis.
Spécialisé dans les questions internationales notre ami Mohamed avait capitalisé une longue expérience dans le traitement des dossiers internationaux dont il avait une parfaite maitrise tant il suivait avec une passion et une rigueur d’historien de l’actualité tous les événements qui agitent la planète.
Ce riche et solide background accumulé depuis son passage au quotidien El Moudjahid où il avait fait ses premières classes en journalisme toujours à la rubrique internationale et qu’il mettra au service d’El Watan jusqu’à sa mort lui a permis d’être un observateur averti et éclairé des dossiers régionaux et internationaux .
De mémoire, il est capable d’aligner sans se tromper des dates, des faits, des recoupements d’événements internationaux . « J’aime ce que je fais », je ne pourrais jamais m’arretais d’écrire et d’intervenir sur l’actualité internationale » ne cesse-t-il de nous répéter quand il nous arrive de le taquiner en lui recommandant de se détacher un peu de son travail pour penser un peu à sa petite personne et à sa santé. Il ne vivait que par et pour le journal et pour sa famille.
Il lui est arrivé d’interrompre des congés de maladie pour reprendre son travail comme lorsqu’il avait eu ce traumatisme au bras qui ne l’avait pas empêché pour autant de se rendre au journal le bras soutenu par une attelle. Notre ami et frère Mohamed était ainsi fait : pétri des valeurs d’abnégation, de générosité, de probité. Il était fidèle en amitié et ne comptait pas et ne marchandait pas son engagement et son dévouement inconditionnel pour le journal dont il était un de ses actionnaires.
Sa modestie et son humilité ont fait qu’il ne s’est jamais senti dans la peau d’un patron dans ses relations avec l’ensemble du personnel d’Elwatan , rédactionnel, administratif et technique qui appréciaient ses qualités humaines et professionnelles. Il était l’ami de tout le monde et parfois le confident, le grand frère pour la nouvelle génération de journalistes qui ont rejoint la rédaction d’El Watan toujours disponible pour prodiguer ses conseils , à rechercher la qualité et toujours plus d’ambition pour El Watan.
Il ne souffrait pas de voir le journal rater une information comme il en arrive dans la profession, de ne pas trouver le ton, le contenu et l’analyse qu’il attendait à la lecture d’un article. La crise que traverse la presse écrite algérienne l’a profondément affecté. Il n’avait pas toujours le même optimisme que certains d’entre- nous qui continuons encore à croire que » l’aventure intellectuelle » de la presse écrite indépendante n’est pas terminée comme on le martéle dans les cercles officiels « bien pensants » .
De la même façon qu’il vivait douloureusement l’injustice faite à El Watan d’être privé de son nouveau siège réalisé à la sueur des fondateurs du journal et de l’ensemble de son personnel ; un siège qui a été fermé de façon arbitraire quelques heures après son inauguration voilà bientôt deux ans par des mains anonymes sans aucune notification ni administrative ni judiciaire. Il rêvait comme tous les autres travailleurs d’El Watan d’emmenager dans ce nouveau siège qui fait la fierté de l’entreprise et de savourer le fruit de leur dur labeur.
Le destin et la bêtise humaine l’ont en empêché. Il est parti sur la pointe des pieds en emportant avec lui la passion et l’amour du métier, les joies que nous avons partagé avec lui mais aussi les frustrations, les injustices des ennemis de la presse libre qui ont ordonné la mise à mort programmé des journaux qui dérangent le pouvoir, les rêves brisés.
Mais il laisse pour les nouvelles générations de journalistes un précieux héritage que l’on n’enseigne pas à l’Ecole de Journalisme d’Alger dont il est diplomé en 1977 : la passion du métier au point de faire parfois passer le virus du métier avant sa petite famille. C’est cette leçon de journalisme en plus de ses qualités humaines que ses collégues ont retenu hier au moment où Mohamed était mis en terre au cimetiére d’El Kettar sur les hauteurs d’Alger en présence d’une foule nombreuse venue accompagner le défunt à sa dernière demeure.*el watan / dimanche 11 mars 2018
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Le journaliste sportif Fayçal Haffaf (Canal Algérie) menacé
* il est une victime colatérale de la violence dans les stades.
Depuis la rencontre USMBA-MCO qu’il a couverte pour la télévision depuis le stade du 24 Février à Sidi Bel Abbès, il vit dans la crainte d’être agressé et ne couvre plus les matchs à Oran et Sidi Bel Abbès, sa ville natale.
Des esprits félés l’ont accusé de parti pris lors de la couverture du match en question. Natif de la ville de Bel Abbès, et vivant à Oran, il se retrouve du jour au lendemain sur le banc des accusés. Ceux qui l’accusent de partialité dans son commentaire du match USMBA-MCO connaissent mal l’homme et le journaliste. Fayçal est un journaliste dont l’objectivité n’a jamais été prise en défaut tout au long de sa brillante carrière professionnelle. C’est un modèle, un professionnel qu’on croise de moins en moins.
Il est toujours resté sur la ligne qu’il a choisie dès ses premiers pas dans le métier. Un vrai professionnel. Sa longue et exemplaire carrière plaide pour lui. Il a suffi qu’un derby entre deux clubs qu’il respecte beaucoup tourne mal pour que certains petits esprits lui fassent porter le chapeau pour cacher l’image hideuse qu’a renvoyé ce rendez-vous télévisé. Des individus sont allés jusqu’à le menacer physiquement lui et sa famille, via le téléphone. Depuis ce match, il ne commente plus les sorties du MCO et de l’USMBA. C’est injuste. Les auteurs des menaces n’ont, jusqu’à présent, pas été inquiétés.
La corporation a passé sous silence les menaces proférées contre un confrère au moment où il a le plus besoin de la solidarité de tous. Fayçal Haffaf mérite mieux que ce qu’il est en train d’endurer à cause de la bêtise humaine. C’est un homme doublé d’un professionnel qui a donné ses lettres de noblesse au métier de journaliste. Aujourd’hui plus que jamais, il ne faut pas qu’il se sente seul dans l’inégal combat que cherchent à imposer les forces du mal.**Yazid Ouahib / el watan / mercredi 18 avril 2018
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Le gouvernement a-t-il besoin d’un porte-parole ?
*Aujourd’hui, exister médiatiquement pour une institution gouvernementale, ou un homme politique, c’est d’abord surfer en permanence sur l’actualité pour dialoguer, dans un premier temps, avec les citoyens et montrer qu’on est sensible à leurs doléances. Et, ensuite et surtout, qu’on est disposés à les satisfaire. Chose qu’à, apparemment, bien assimilé le Premier Ministre, Abdelmadjid Tebboune, qui, aujourd’hui, tente de communiquer utile et juste.
Dans sa récente tournée dans la wilaya d’Alger, il a tenu à faire des mises au point sur des questions d’actualités brûlantes : l’industrie automobile qualifiée par son ministre de l’industrie d’ « importation déguisée », les migrants clandestins qui ont suscité des « déclarations controversées » au sein même de l’exécutif, même si dans l’esprit du Premier ministre « ce n’est pas grave » etc.
Autant de polémiques et de couacs provoqués par des membres du gouvernement, cela fait absolument désordre, selon les observateurs ! Ces ministères de la parole et de la langue de bois qui, à vouloir sans cesse intervenir, surtout sans forme de discours et de déclaration à vif, continuent à décrédibiliser la parole publique pour la rendre inaudible. Cela crée dans l’imaginaire social l’impression de déjà vu, déjà entendu. Ces derniers, gagneraient-ils à modérer leur emballement, à supposer que cela soit possible ?
Aujourd’hui, le foisonnement des journaux fait que la concurrence dans le secteur est féroce. C’est la course à qui sortira le scoop ou la nouvelle frappée du fameux sceau racoleur « aadjel » ; certains journalistes ne prennent aucune précaution, ni celle consistant à en vérifier la teneur encore moins celle confortant la source de leurs informations.
Une personnalité politique distille « à vif » analyses et confidences à quelques journalistes politiques. Ce n’est pas à proprement parler une interview ; la règle veut que le journaliste utilise ces informations pour mieux comprendre, mieux raconter la situation politique, mais sans citer, nommément, l’auteur de ces propos.
Cette même règle exige du journaliste qu’il doit respecter la personnalité qui fait la déclaration et qu’elle refuse qu’elle sorte, l’idée étant de permettre audit journaliste de saisir le contexte dans lequel la déclaration a été émise. La personnalité peut, aussi, accepter, mais à condition que l’on conserve le secret sur son identité, un secret qui vaut à l’égard du public, mais qui peut s’imposer de manière plus absolue.
Sur le principe, la pratique paraît, parfaitement, fondée : à quoi bon mettre dans l’embarras celui qui a fait la déclaration ?
Mais, certains journalistes pris dans le tourbillon de la quête du scoop ne mesurent pas l’effet de déflagration qui s’attache à la diffusion d’un propos ou à la publication d’une information émis « en off ». Et l’exemple le plus édifiant est contenu dans le propos malheureux émis en son temps, par Abdelmalek Sellal, directeur de campagne de Abdelaziz Bouteflika, qui a failli provoquer la révolte de toute une région d’Algérie !
En faisant face à une concurrence accrue, entre les médias, comment un journaliste détenant une information brûlante, exclusive, un scoop, pourrait-il respecter cet accord, basé sur le bien-fondé de la morale ? Quant au contenu des informations rapportées sous le couvert du confidentiel et bien qu’elles ne soient pas, toujours, utiles ou passionnantes, le public en raffole et se délecte des « radars » et autres « périscoopes » qui les hébergent ; les petites phrases, les blagues, croqueuses et ravageuses donnent l’impression au lecteur de découvrir, enfin, « ce qui se passe derrière les coulisses ».
A l’ère des technologies de l’information et de la communication, une information fait le tour de la planète en une minute à travers une diffusion instantanée sur les réseaux sociaux et autres sites électroniques. L’actualité vient de nous en offrir un exemple frappant : les incendies qui ont ravagé des villages en Kabylie et aussi dans d’autres régions du pays. Les réseaux sociaux ont fait circulé des images « en live » des lieux rongés par les flammes, sous les yeux des habitants hagards, impuissants devant la puissance du sinistre.
Les autorités, notamment centrales, ont tardé à réagir ce qui suscité moult commentaires de la part des algériens. Et c’est bien après que le ministre de l’intérieur s’est déplacé à Tizi-Ouzou pour apporter la bonne parole et surtout afficher le soutien des pouvoirs publics, disposés, cette fois-ci, à prendre en charge les pertes occasionnées par le sinistre. Une décision, faut-il le dire, prise par le président de la République, et qui concernera 17 wilayas dont les citoyens touchés seront indemnisés.
C’est une leçon aussi pour les gouvernants qui doivent intégrer dans leur logiciel le facteur temps : réagir vingt-quatre heures ou plus après un événement qui a frappé l’opinion, n’est pas sans conséquences. L’hyper visibilité est devenue une nécessité absolue, une façon de maintenir le lien avec les gens, eux qui sont relativement, détachés de la vie politique et en même temps plus exigeants envers leurs gouvernants.
Aujourd’hui, il faut le dire, il y a unanimité sur la faiblesse de notre communication institutionnelle. Le premier Ministre s’est, à l’évidence, aperçu. Mais il ne peut pas être à la fois, au four et au moulin. Faire aussi le travail des autres. Ou les évincer, in situ, face aux caméras de télévision. Méthode contreproductive, rappelant celle de l’ancien ministre de la santé Yahia Guidoum, qui virait les responsables de son secteur à chaque sortie sur le terrain.
Le poids grandissant des chaînes d’information en continue conjugué à la montée en puissance des réseaux sociaux mettent le gouvernement et les ministres à rude épreuve. Aujourd’hui, Abdelmadjid Tebboune, le premier ministre est face à deux défis majeurs :
- maitriser plus que jamais sa parole dans un contexte d’hyper réactivité médiatique
- gérer la dispersion de la parole gouvernementale
D’où la nécessité pour lui de nommer un ou une « porte-parole » qui sera, en principe, le seul habilité à engager la position du gouvernement sur tous les sujets. Ses principales missions, rendre compte des travaux du conseil des ministres et exercer une mission d’information sur les activités du gouvernement.
Bien évidemment, il doit faire montre d’une maitrise absolue du langage, même s’il va, fatalement, faire usage de la langue de bois, ce qui va être considéré, somme toute, comme une réaction saine face à un paysage médiatique toujours prompt à s’emballer.
Le porte-parole, en quelque sorte « un airbag » dont le gouvernement a besoin, lui qui est sur la brèche sur plusieurs fronts, notamment en ce qui concerne la moralisation de la vie publique. De ce fait, il est grand temps pour lui de comprendre que la communication est un acte politique ou les « états d’âmes » des dirigeants et la « peopolisation » de tel ou tel ministre n’ont pas de place. Alors oui, il a besoin d’un porte-parole pour rendre compte de son action aux Algériens, ces contribuables et, accessoirement, électeurs.
Cherif Ali / lematindz./ mercredi 26 juillet 2017
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*Les mercenaires de la plume
Ces journalistes français qui roulent pour le makhzen marocain
Plusieurs journalistes français et marocains témoignent «du lobbyisme infatigable et tentateur» que déploie le Maroc auprès de la presse internationale.
L’affaire des journalistes français accusés, documents à l’appui, par le hacker marocain Chris Coleman de rouler pour les services secrets de Mohammed VI occupe à nouveau le devant de la scène. Le site français d’informations en ligne Arrêt sur image rapporte que trois journalistes français ayant relayé les informations diffusées par le corbeau marocain ont comparu, jeudi 18 janvier 2018, devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris.
Il s’agit de Daniel Schneidermann, directeur du site Arrêt sur image, Alain Gresh et Olivier Quarante. Ils sont poursuivis pour «diffamation» par l’hebdomadaire Le Point et son ancienne journaliste Mireille Duteil, qui est abondamment citée dans les documents mis en ligne par Chris Coleman.
A l’occasion, Arrêt sur image rappelle que Mireille Duteil est par ailleurs collaboratrice à L’Observateur du Maroc, publication confidentielle, dont le directeur, Ahmed Charaï, est connu pour être un proche du pouvoir marocain. En ce qui le concerne, Chris Coleman présente carrément Ahmed Charaï comme un agent du contre-espionnage marocain.
Trois autres grands noms de la presse française sont également cités dans le cadre de cette affaire de corruption présumée de journalistes français par le makhzen, dite «l’affaire des marocleaks» et dont le jugement sera rendu le 22 mars. Ces journalistes sont Dominique Lagarde de L’Express, José Garçon de Libération et Vincent Hervouët de la chaîne d’information LCI. Ce dernier est, rappelle-t-on aussi, actionnaire à hauteur de 10% d’une radio détenue par Ahmed Charaï (Radio Med), pour laquelle il réalise par ailleurs une chronique hebdomadaire.
*6000 euros pour un article favorable au Maroc
L’objet de la diffamation dénoncée par Mireille Duteil concerne notamment la chronique de Daniel Schneidermann, titrée «Maroc : le retour de l’abominable vénalité de la presse française ?», publiée le 19 décembre 2014 sur le site même d’Arrêt sur image. Dans cette chronique, il était notamment question de Chris Coleman qui diffusait sur son compte Twitter des documents confidentiels du ministère marocain des Affaires étrangères et de la DGED qui attestent, entre autres, que de nombreux journalistes français ont été «achetés» par Rabat pour produire des articles favorables au Maroc, soutenant la colonisation du Sahara occidental.
Ces même documents évoquent aussi un échange de mails où Ahmed Charaï demande de l’argent à un interlocuteur afin, dit-il, de payer les quatre journalistes dont les noms étaient accolés à des sommes d’argent. Mireille Duteil, Dominique Lagarde, José Garçon et Vincent Hervouët ont tous rejeté ces accusations.
Ahmed Charaï a également nié — dans un droit de réponse adressé en 2014 au Nouvel Observateur qui avait publié un article évoquant son rôle dans le «recrutement de mercenaires de la plume au service du makhzen» — avoir recruté ces quatre journalistes pour le compte des services marocains. Selon des observateurs, le directeur de L’Observateur du Maroc s’est davantage enfoncé en essayant de se disculper.
Pour eux, il n’a fait que confirmer ses relations intimes avec les journalistes français dont les noms apparaissent dans les «câbles» diffusés par le hacker marocain. «En 20 ans, j’ai pu lier des amitiés un peu partout dans le monde. Les quatre journalistes que vous citez me font l’honneur de leur amitié. Ils collaborent avec mes supports depuis plus d’une décennie (…)», a-t-il attesté dans son droit de réponse.
*Conflits d’intérêts
Dans une chronique publiée vendredi 19 janvier 2018, intitulée : «Maroc et corruption médiatique : deux absents obsédants au tribunal de Paris», Daniel Schneidermann s’étonne que «ni la journaliste Mireille Duteil ni le directeur du Point, Etienne Gernelle, ne sont venus assister au procès en diffamation à propos du Maroc, intenté à Arrêt sur image et Orient XXI».
Le directeur du site Arrêt sur image se demande aussi «pourquoi Mireille Duteil n’est pas venue clarifier le statut de sa collaboration avec L’Observateur du Maroc, dont le directeur, Ahmed Charaï, est un proche du pouvoir marocain ?» et pour quelle raison «elle n’est pas simplement venue dire si elle était payée pour cette abondante collaboration, et si oui, combien ?»
Il dit ne pas comprendre également «pourquoi Gernelle (ou son prédécesseur Franz-Olivier Giesbert) ne sont pas venus dire s’ils connaissaient l’existence de cette pige, et si cela ne constituait pas, à leurs yeux, un conflit d’intérêt dans sa couverture du Maghreb pour un grand hebdomadaire indépendant comme Le Point ?» «Pourquoi ne sont-ils pas venus expliquer les raisons du black-out, dans Le Point (…) sur le conflit du Sahara occidental, à enjeu stratégique pour le pouvoir marocain ?» s’est encore interrogé Daniel Schneidermann.
En revanche, le chroniqueur a précisé que plusieurs journalistes français et marocains se sont succédé pour témoigner «du lobbyisme infatigable et tentateur que déploie le Maroc auprès de la presse internationale». Parmi eux, Ignacio Cembrero (ex-El Pais), Jean-Pierre Tuquoi, ex-spécialiste du Maghreb au Monde, et Aboubakr Jamai, journaliste marocain installé en France.
«On n’écrit pas gratuitement pour une publication qui n’a pas de lecteurs», a rappelé Ignacio Cembrero. «Au Maroc, la situation de la presse francophone est assez simple : ils vivent des subsides du régime», a renchéri Jean-Pierre Tuquoi. Journaliste marocain réfugié en France, Aboubakr Jamai a rappelé, quant à lui, la nocivité, pour les journalistes indépendants marocains, de «ces personnes qui donnent une image erronée du régime». *Zine Cherfaoui / *el watan / lundi 22 janvier 2018
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Riad Ait Aoudia. Directeur de l’agence Media Algeria
«Les programmes TV du Ramadhan ont une deuxième vie sur le web»
**Le Ramadhan est-il un mois propice à la communication des marques ?
–Oui. En 2016, la part d’audience des chaînes algériennes était de 35% plus élevée que le reste de l’année, les Algériens ont passé 60% de leur temps de télévision devant les chaînes TV algériennes. De plus, le pic d’audience est très élevé après le f’tour ; les chaînes algériennes permettent de toucher 18 millions d’Algériens tous les soirs.
Cette année, les premières estimations donnent des résultats un peu moins élevés que l’an dernier, mais nous sommes toujours sur les mêmes tendances. En termes de profil de téléspectateurs, traditionnellement les soirées ramadhanesques donnent lieu à une audience familiale, presque toutes les cibles sont atteignables durant cette période, tout sexe, tranche d’âge et catégorie socioprofessionnelle (CSP) confondus.
Les programmes spécifiques au Ramadhan ont toujours été très appréciés des Algériens et la concurrence des chaînes privées a donné lieu à encore plus de diversité et de créativité (et parfois à certains dérapages) pour gagner la course à l’audience. Les annonceurs aiment associer leur image à ce type de programmes, nous assistons lors de cette période à une recrudescence des sponsorings et placements de produits par exemple. Enfin, les nouvelles publicités réalisées par les annonceurs durant cette période créent une certaine curiosité chez les téléspectateurs, qui ont un certain engouement pour les «nouvelles publicités de Ramadhan» et leur attention aux coupures publicitaires est grande.
**Est-ce une bonne idée de trop communiquer pendant ce mois ? N’y a-t-il pas une overdose de messages ?
–Le revers de la médaille est la visibilité. Ce puits d’audience intéresse un nombre important d’annonceurs qui se disputent un pic prime time assez réduit (environ 45 mn). Cela donne lieu à des coupures publicitaires très longues (record de 73 spots sur une coupure publicitaire en 2016) et cette année nous avons d’ores et déjà enregistré une coupure de 52 spots ! Il est donc assez difficile d’émerger dans ce contexte, les marques doivent faire preuve de plus de créativité pour y parvenir. Les tickets d’entrée pour le Ramadhan sont élevés et les annonceurs doivent souvent mettre de gros moyens s’ils veulent communiquer durant cette période, les spots sont beaucoup plus chers en prime qu’hors Ramadhan, de plus les annonceurs doivent s’assurer d’un nombre élevé de passages en prime pour pallier le déficit de visibilité.
**C’est aussi un mois où la fréquentation médiatique et des réseaux sociaux augmente…
Une étude a été lancée par Immar Media cette année pour mesurer la consommation de l’ensemble des médias durant le Ramadhan et on a observé une pénétration quotidienne de 43% pour les réseaux sociaux et 52% pour internet, la consommation est différente durant cette période avec une utilisation importante des réseaux sociaux avant et après le f’tour jusque tard dans la soirée. Il est également intéressant de noter que les programmes TV du Ramadhan ont également une deuxième vie sur le web surtout pour les caméras cachées qui pour certaines d’entre elles obtiennent plus d’un million de vues sur YouTube le lendemain de leur diffusion.
*Kamel Benelkadi / el watan / samedi 10 juin 2017
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**vidéos:
**sultan achour 10 saison 2 EP 10
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