Culture tous azimuts

vocation. Professeur Bouamrane Chikh

**Précieux legs d’un érudit

Invraisemblable et révélateur de ce que le destin peut accomplir dans l’univers de l’invisible et de l’imprévisible du monde d’ici-bas. Ceci est la leçon d’une circonstance événementielle édifiante à travers sa genèse qui, à dessein, est ici illustrée dans la symbolique d’une rétrospective d’un acte de mémoire. Il y a 40 jours, le 12 mai 2016, le Pr Bouamrane Chikh, une figure emblématique d’érudition algérienne et de culture universelle, nous a quittés dans la profonde affliction de ses anciens élèves, étudiants, collègues et ses amis très nombreux, tous consternés par sa brutale disparition, mais résignés dans le réconfort de la rahma divine.

Ceci après avoir furtivement happé à ce cycle vertigineux du temps, un moment de bonheur inouï qui a été impulsé et radieusement partagé avec lui lors d’un hommage émouvant et chaleureux qui lui a été consacré le 23 avril 2016, soit 19 jours avant la date fatidique de sa mort par l’association des Amis de la rampe Louni Arezki Casbah, ex- Rampe Vallée, à l’école Soummam, dans ce quartier où dans sa jeunesse il a enseigné, vécu et habité durant les années charnières de la guerre de libération de 1950 à 1956.

Ceux qui ont vécu l’événement se souviennent encore de la réaction de ravissement du Pr Bouamrane Cheikh, ému certes, mais heureux et comblé de la sensation de reconnaissance et de tendresse, la «hnana» sociologique du terroir et typiquement algérienne, unanimement exprimée à son endroit et à l’unisson par l’ensemble de ses fidèles amis rassemblés en une liesse euphorique de retrouvailles.

Une incommensurable réjouissance d’avoir pu ainsi démontrer à travers une communion de pensée collective toute la reconnaissance et la gratitude appuyée à un repère de savoir de culture qu’il incarnait et qui demeurera un modèle de dévouement de l’éducateur de référence et du professeur émérite qui a contribué à la formation de promotions successives de l’élite intellectuelle algérienne. Pour avoir été notre premier instituteur il y a 66 ans et gardé un souvenir impérissable des lieux du quartier de sa jeunesse, le Pr Bouamrane Chikh fut également un ami de notre association dont il suivait assidûment les activités pour lesquelles il ne cessait de nous prodiguer des encouragements et de précieux conseils à dessein de l’épanouissement des initiatives porteuses du mouvement associatif et de la société civile.

Hélas encore une fois, c’est un pan du patrimoine culturel qui s’éteint et dont nous avions pu revisiter la réelle dimension à travers les multiples émissions télévisées et diffusées dès l’annonce de son décès. Celles-ci étaient centrées sur la rétrospective de son riche parcours philosophique et littéraire ancrée dans un brillant bilinguisme de pluriculturalité. Lui l’humaniste, auteur de Mémoires d’un universitaire écrivain : vers une culture ouverte, une rayonnante anthologie pour l’avènement d’un monde de progrès ouvert à la pensée universelle dans la symbiose des valeurs du savoir, de la culture, de l’émancipation et de l’humanité.

Une fois de plus, l’attraction temporelle s’est symboliquement exercée sur la destinée du Pr  Bouamrane Chikh qui, jeune homme âgé de 26 ans, avait inauguré à l’aube de sa vie professionnelle sa mission de vocation d’enseignant à l’école de l’ex-Rampe Vallée pour prémonitoirement l’achever plus d’un demi-siècle plus tard en ce lieu même de ressourcement évocateur pour la dernière fois revisité avec une intense émotion à la faveur de cette célébration de l’hommage ultime de l’adieu.

A sa grande famille d’Alger, d’Oran et d’El Bayadh et particulièrement son ange gardienne, sa fille aînée, la Pr de médecine Bouamrane Fadila qui, avec ses proches l’a affectivement accompagné au soir de sa vie, l’ensemble des membres de notre association, ainsi que ses nombreux sympathisants, tiennent une fois de plus à leur réitérer compassion, soutien et amitié en cette pénible épreuve de la disparition du Pr Bouamrane Chikh leur père et aussi le nôtre à tous. Une pieuse pensée à sa mémoire. Prions Allah le Tout-Puissant de l’accueillir dans la miséricorde en Son Vaste Paradis. «A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.»*Lounis Aï Aoudia/ el watan / 03 juillet 2016

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 formation Lemma Becharia. Musique au féminin

*Pour marquer la fin du cycle des spectacles ramadanesques et à l’occasion de la  célébration  de Lilet Al Qadr ou Nuit du Destin, l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) a convié, vendredi soir, la  toute nouvelle formation Lemma Becharia.

C’est dans l’un des magnifiques patios de la Villa Abdelatif que les nombreux convives ont eu le plaisir de découvrir  l’imposante formation Lemma Becharia. Bien que créée l’année dernière, lors de la tenue du Festival international de la musique diwane à Alger, cette formation a su se frayer un chemin de choix. Son cheval de bataille est la sauvegarde du patrimoine musical de la région de la Saoura.

En témoigne ce remarquable concert qui a laissé l’assistance émerveillée par l’énergie et le talent que dégage cette formation à chacune de ses prestations.

L’ensemble féminin Lemma Bacharia fait une entrée sensationnelle. Au lieu de regagner directement la scène, elles décident d’entamer un rituel bien synchronisé. Dans une procession religieuse, les musiciennes, instruments en main et sapées de tenues traditionnelles étincelantes «lizar»-  se dirigent vers leurs convives pour les saluer, sous un tonnerre d’applaudissements et de youyous.

Après cette belle entame, donnant un avant-goût de cette soirée, les artistes, âgées entre 20 et 80 ans, regagnent leurs places. Le répertoire, suavement choisi, débute par un morceau de la ferda au féminin, intitulé Ya Djillali Dawi Hali. La musicienne et unique femme joueuse de gumbri dans tout le Maghreb, Hasna El Becharia, se concentre sur son instrument.

Ce monument de la musique gnaouie laisse échapper des notes musicales douces.  Sa fille spirituelle, Souad Asla,— autre artiste confirmée et initiatrice de ce projet—, est assise à sa droite. Des regards complices et pleins de tendresse sont échangés entre ces deux dames. D’une voix timide, Hasna Becharia reviendra sur ses débuts. Cette femme au caractère trempée indique qu’elle jouait sur plusieurs instruments de musique toute petite, à l’insu de son père, un maître reconnu du diwane. 

Elle a  formé en 1972, avec des amies, un groupe où elle  animait les fêtes de mariage. Elle  précise qu’elle a été interdite de jouer du gumbri dans la confrérie  Gnawa. Il lui a fallu attendre  une trentaine d’années pour toucher son instrument fétiche, et ce, à la suite d’un rêve, où son défunt père l’autorisait à  jouer du gumbri.

La soirée se poursuit par des chants traditionnels  et  des «Zeffanates» et «Djebbaryates», reprises le plus souvent à l’occasion des fêtes familiales ou encore religieuses. Certaines musiciennes se débarrassent de leurs instruments musicaux traditionnels pour s’adonner à une danse des plus envoûtantes.

Certains présents ne se gêneront nullement pour s’adonner, eux aussi, à des pas de danse  endiablés.
Au bout de deux heures de spectacle, la soirée s’achève par une nouvelle chanson dans le rythme du Sud algérien, intitulée Mzine Belama. L’ambiance  chaleureuse est telle que Souad Asla décide de rajouter deux autres, Ya Allah Bab Mimoun et Djawel.

Rencontré à la fin du concert, l’artiste Souad Asla a rappelé que ce spectacle était le fruit d’une résidence de création organisée l’année dernière à Taghit, dans  l’objectif essentiel était de rassembler les chants et musiques traditionnels, transmis oralement, lesquels sont «menacés de disparition». «Les musiciennes, explique-t-elle,  ont pris beaucoup d’assurance. Elles se sont rendu compte de l’importance de ce spectacle et du patrimoine. Par ce  projet, il y a eu, également,  une conscience qui a été prise dans toute la région de la Souara. J’espère qu’on se produira à Béchar bientôt».

Il est à noter, par ailleurs, qu’après Alger, la formation Lemma Becharia se  produira le mois prochain  à la Saoura. Un album est également attendu prochainement.*Nacima Chabani *el watan / 05 juillet 2016

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 le festival de Timgad revient cette année pour célébrer son 38ème anniversaire. 

*pendant 8 jours, du 12 au 19 juillet 2016

Le rendez-vous annuel des Batnéens est là!

L’édition 2016 aura lieu sur 8 jours, soit du 12 au 19 juillet, au nouveau théâtre de la ville de Timgad, réplique du théâtre romain.

**Malgré les mesures d’austérité imposées au secteur, le festival de Timgad revient cette année célébrant pour l’occasion son 38ème anniversaire. Le raï, la chanson arabe et les genres traditionnels algériens se taillent la part belle du programme, qui ne semble pas se renouveler outre-mesure. Figurent dans la liste des chanteurs nationaux les artistes tels que Souad Asla, Hasna Becharia, Kader Japonais. S’agissant des représentations internationales on notera notamment les artistes comme Julian Marley, seul artiste de raggae et «fils de» qui semble sortir du lot. Ce dernier se produira le même jour que Hasna El Becharia et Souad Asla le dimanche 17 juillet. Côté raï; on cite Khalas, cheb Anouar, Kader japonais, chaba Djamila et cheb Zinou notamment, qui viendront enflammer la piste. On notera aussi le grand retour de Mohamed Rouane et Selma Kouiret, qui succéderont à la Tunisienne Amina Fakhet, le mercredi 13 juillet. Le vendredi 15 juillet c’est la chanteuse libanaise Najwa Karam qui égayera l’assistance avec ses chansons romantiques orientales. Le 18 juillet ce sera le tour de Wafik Habib de Syrie qui se produira le même jour que Salim Shaoui et Massi notamment. Enfin, Kadem Essaher, l’Irakien dont les Algériens se sont habitués à ses concerts répétés en Algérie, clôturera en beauté ce festival le mardi 19 juillet. Ouvertes au public, les soirées du festival de Timgad débuteront chaque soir à 22h. Un vrai mélange des genres, des plus improbables,- jugez par vous-même- la soirée du 16 juillet verra se produire sur les planches du nouveau théâtre pêle-mêle un spectacle musical qui vient de Chine, suivra chaba Djamila, Djazouli et cheb Zinou. Pour rappel, le Festival international de Timgad est organisé chaque année par le commissariat du festival en collaboration avec l’Office national de la culture et de l’information, et la wilaya de Batna. La première édition du festival remonte à l’année 1967, à l’initiative des populations de la région dans une perspective de valorisation du patrimoine culturel et touristique de la région, et en particulier son célèbre théâtre romain. Le festival connut plusieurs stations depuis sa création en 1969. D’abord, il fut baptisé Festival méditerranéen, avant de devenir en 1973 le Festival des arts populaires. Le festival connut son ascension à partir de 1998 (après une pause de 1986 à 1996). C’est devenu un festival culturel annuel incontournable, et pour l’Onci, le ministère de la Culture et le public batnéen, se déroulant chaque mois de juillet de chaque année. Il deviendra affirment aussi, les organisateurs, «une destination de choix à de nombreuses stars de dimension internationale» même si ce sont quasiment les mêmes qui viennent…*Par O. HIND - Mardi 05 Juillet 2016  / l’Expression

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9ème festival de la chanson et de la musique oranaise

 du 10 au 14 juillet 2016 au théâtre régional «Abdelkader Alloula»,Oran

*Une cinquantaine d’artistes prendront part à la 9ème édition du festival de la chanson et de la musique oranaise prévue du 10 au 14 juillet au théâtre régional «Abdelkader Alloula», a-t-on appris auprès du commissariat du festival. Les soirées artistiques qui débuteront à partir de 19 heures seront animées par de grands noms de la chanson oranaise, à l’instar de Houria Baba, Djahida, Baroudi Benkhedda, Houari Oulhaci, Messabih et Maati El Hadj, ainsi que de jeunes chanteurs rai dont cheb Abbes, cheb Redouane et Hasni junior. Une dizaine de jeunes ayant réussi à une présélection parmi des dizaines de candidats seront, par ailleurs, en lice pour les trois premières places d’un concours de la chanson oranaise, a-t-on indiqué, ajoutant que la présélection, suite à un casting lancé en juin, a été faite par un comité composé de grands artistes oranais tels que Kouider Berkane, Abdellah Ben Ahmed et Cheikh Saidi en plus de cadres du secteur de la culture. Les artistes professionnels et jeunes amateurs reproduiront ainsi d’anciens tubes du répertoire oranais et d’autres nouveaux, a ajouté la commissaire du festival, Rabéa Moussaoui. Des figures ayant contribué à la promotion du genre oranais seront en outre honorées à cette occasion, en l’occurrence la chanteuse Meriem Abed et le défunt Belkacem Boutheldja (1947-2015), considéré comme l’un des trois fondateurs du rai à côté de Bellemou Messaoud et Boutaiba Seghir. Plus de 120 artistes ont animé la 8ème édition du festival de la chanson et de la musique oranaise, tenue au théâtre de verdure. *Samedi 09 Juillet 2016 / l’Expression

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Bernard Foccroule. Directeur du Festival lyrique d’Aix-en-Provence

«La culture, une expérience humaine fondamentale»

- Dans ce monde troublé, la culture a-t-elle toujours sa place ?

Elle l’a plus que jamais. L’absence de développement culturel est l’une des plaies, une des raisons des problèmes que nous rencontrons. Je n’ai pas la prétention de penser que la culture résoudrait tout, mais par l’éducation et à travers les arts et la pratique artistique, on apprend à rencontrer l’autre dans sa diversité et l’apprécier dans sa différence. C’est une expérience humaine fondamentale qui fait défaut à, notamment, beaucoup de jeunes. Il faut que le plus grand nombre de personnes puisse vivre cette expérience.

- La culture aiderait-elle à comprendre les dysfonctionnements de nos sociétés aujourd’hui ?

Oui, cela permet surtout, me semble-t-il, de lutter contre le fanatisme, qui est une chose terrible qui existe dans toutes les sociétés et les cultures. On est très braqués sur le fanatisme musulman, mais il faut reconnaître qu’il est présent en Europe, en Amérique, lorsqu’on voit le risque inquiétant d’avoir un président fanatique aux USA. Les problèmes ne sont pas d’un côté, ils sont partout. C’est notre responsabilité d’y faire face et de faire en sorte que les valeurs de dialogue, de tolérance et de paix puissent l’emporter sur les valeurs inverses.

De ce point de vue, la notion de dialogue interculturel est extraordinairement nécessaire. On entre dans un monde globalisé dans lequel plus que jamais ce dialogue peut jouer un rôle positif. Pourtant, nous n’avons pas assez mis en place les outils dans nos villes, nos quartiers, dans nos politiques, pour favoriser cette dimension. Nous en payons le prix fort.

- Justement où en êtes-vous avec l’irrigation du Festival d’Aix dans la ville et plus généralement dans la région Sud pour aller vers le public qui ne va pas naturellement vers la culture et encore moins vers l’Opéra ?

Nous faisons chaque année début juin une belle fête d’ouverture publique dans la ville, ouverte à tous, avec la participation de 300 jeunes, collégiens, lycéens, étudiants du département. C’est le résultat d’un travail sur l’année. Le prochain objectif c’est de renforcer cela, en collaboration avec d’autres intervenants culturels. Clairement, un festival comme celui d’Aix, avec ses moyens pourtant non négligeables, n’est pas en mesure de couvrir toute la population du département.

Il faut que nous puissions construire avec des institutions proches des populations. C’est une chance d’avancer pour que ce dialogue devienne fécond et perçu positivement. Nous croyons au resserrement de liens. Après le choc des élections régionales (NDLR : la crainte de voir l’extrême-droite gouverner la région en décembre 2015), nous essayons de contribuer à une plateforme plus structurée du monde culturel. Il faut être solidaires.

- Les opéras choisis cette année que disent-ils et éclairent-ils le présent ?

Dans certains cas, les œuvres sont, par elles-mêmes et par leurs sujets, extrêmement éclairantes. Dans d’autres cas, c’est la lecture des artistes contemporains qui va nous éclairer sur notre présent. Par exemple, Cosi fan tutte de Mozart, très ancré dans la fin du XVIIIe siècle sur la question de la fidélité amoureuse. Le metteur en scène Christophe Honoré nous renvoie à des questions qui touchent à la fois à notre époque et aussi au colonialisme, ce qui n’était pas encore le souci de Mozart.

Cela va nous aider à percevoir des enjeux qui, dans le courant du XXe siècle, ont transformé parfois de façon négative les rapports entre pays et individus. Nous avons aussi Peter Sellars, qui vient travailler sur Stravinski avec deux œuvres réunies, une profane, une religieuse. Une dimension profonde et quasi spirituelle. Katie Mitchell apporte, quant à elle, un regard nouveau sur Pelléas et Mélisande de Debussy. Elle va nous l’amener à avoir un regard féminin. Enfin l’Opéra d’Haendel sera un renvoi aux questions de l’adolescence, le rapport au temps, au vieillissement. Chaque œuvre a une résonance particulière. Je termine bien sûr par Kalila oua dimna, notre premier Opéra chanté en arabe et parlé en français.

A travers la tradition revue des fables animalières, c’est clairement un conte sur les questions de pouvoir, de la jalousie et la corruption que trop souvent le pouvoir engendre. Là on est dans le cœur du monde au XXIe siècle. Avec cet ouvrage de détente, avec un jeu de scène formidable, des musiques magnifiques, on a un vrai travail interculturel. On est au cœur du début de ce que j’espère être une longue série. Et que l’œuvre soit donnée à l’Opéra d’Alger.

- Quels liens existent entre tous les compositeurs d’Opéras dans leur musique et les thèmes exploités ?

Chacun de ces compositeurs a construit un monde qui lui est propre. Plus qu’un style et qu’une esthétique, c’est une vision du monde. Ce qui est passionnant, c’est de pénétrer ce monde. Les chefs d’orchestre, les metteurs en scène, les chanteurs viennent avec la leur et c’est cette rencontre qui crée le sens qui se met toujours en mouvement. C’est ce qui me passionne dans l’univers de l’Opéra. Ils sont très proches de nous malgré la distance du temps.*Walid Mebarek/ el watan / 03 juillet 2016

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