Comment devenir un bon communicateur

*1* -Pourquoi communiquons-nous ?

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Nous sommes interdépendants dans la mesure où chacun de nous a besoin des autres pour combler ses besoins fondamentaux. Par la communication nous pouvons satisfaire ces besoins qui sont classés en 5 catégories : -1. besoins physiologiques – 2.besoins de sécurité – 3.besoins sociaux -4. besoins d’estime de soi -5. besoins d’actualisation ou d’accomplissement de soi. 1- besoins physiologiques dont la satisfaction minimale assure notre survie : respirer, se nourrir, nous reposer, nous vêtir, nous reproduire en tant qu’espèce.

2- le besoin de sécurité... ou la nécessité de nous sentir à l’abri d’éventuelles atteintes à notre bien-être physique et psychologique.

3- les besoins sociaux qui sont divisés en deux catégories. a- le besoin d’affection qui traduit le désir d’entretenir des relations significatives avec les personnes de notre entourage…( pour aider les autres, pour dire aux autres et aux proches que  » Je tiens à eux », et que  » Je me sens moins seul avec eux ».). b- le besoin d’appartenance…(sentir le besoin d’être avec quelqu’un, de faire partie d’une famille, d’un milieu, d’une société…, qui peut se traduire par un besoin d’identité. ° Qui sommes-nous? – Sommes-nous intelligents ou stupides? beaux ou laids? doués ou sots?

°Certains chercheurs ont identifié d’autres besoins sociaux (que nous comblons par la communication) comme le plaisir (c’est agréable), la relaxation (celà me détend) , le contrôle. 

4- besoin d’estime de soi… ou le besoin de sentir  » que nous servons à quelque chose », que  » nous sommes des personnes compétentes et utiles », ce qui mérite notre respect et celui des autres. (évaluation de ses propres caractéristiques personnelles).

5- Besoin d’actualisation de soi … ou d’accomplissement de soi…qui est le désir de développer notre potentiel au maximum, de devenir les meilleures personnes possibles… Cette dernière étape n’est pleinement atteinte que par une minorité de personnes. ° Une personne accomplie est celle qui a développé de manière optimale, ses talents, sa créativité et son autonomie. C’est une personne qui est capable d’une grande générosité envers les autres. Elle valorise des valeurs humaines plutôt que les valeurs matérialistes. Elle entretient avec les autres des relations interpersonnelles saines et honnêtes.        

 °A cause de la nature interdépendante de l’être humain, le besoin d’entrer en contact avec autrui, représente un besoin essentiel. 

°°Tout petit, nous communiquions déjà des besoins physiologiques à nos parents. Pas nécessairement avec des mots, mais avec des pleurs, des gestes et des cris. Aujourd’hui encore, plusieurs de nos besoins physiologiques sont comblés par la communication avec autrui.

°°°Ainsi, par la communication, nous pouvons satisfaire des besoins pratiques qui nous permettent de fonctionner efficacement dans la vie de tous les jours. Enfants, nous découvrons « qui nous sommes », par les messages que nous envoient les autres et nous nous attribuons une valeur personnelle. Nous pouvons communiquer pour donner de l’affection et pour combler notre besoin d’appartenance. Parfois, nous communiquons pour le plaisir d’être en lien avec quelqu’un… ou pour la relaxation et la détente.

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*2* – Les mécanismes de la communication  *Qu’est-ce qui se produit quand une personne transmet un message à une autre personne ?  Le processus de communication n’est pas un processus linéaire selon lequel une personne fait «  quelque chose à une autre personne » …pas plus qu’un processus intéractif dans lequel  des personnes échangent tour à tour, des messages dans une sorte de partie de tennis, verbale ou non verbale… La communication est plutôt un processus transactionnel, dans lequel des participants établissent une relation, en envoyant et en recevant simultanément des messages dont plusieurs peuvent être déformés par différents types de «  bruits ».  ° une vision linéaire …Dans le modèle de communication linéaire, la communication ressemble à une injection : un émetteur encode (=traduit  la pensée au moyen de symboles) …encode des idées ou des émotions dans un message qu’il envoie à un récepteur, par l’intermédiaire d’un canal (oral, écrit, diffusé, électronique, téléphonique ou autres…). Le récepteur décode le message et lui donne un sens. – Le modèle linéaire introduit également la notion de « bruits », terme utilisé par les spécialistes des sciences humaines, pour décrire tout facteur qui entrave la bonne communication. –Les types de bruits (au nombre de trois) peuvent affecter la communication à n’importe quel moment…les « bruits externes » qui entourent l’émetteur et le récepteur, et les empêchent de se concentrer. (Par exemple, trop de fumée de cigarettes dans une pièce close… assis ou se situer loin, au fond d’un auditorium)… situation qui peut rendre pratiquement inaudible les paroles d’un orateur.

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–Les « bruits physiologiques » (la faim, la douleur, bégaiement, surdité partielle, une maladie ou tout autre facteur qui indispose ou affaiblit l’émetteur et le récepteur).

Les « bruits psychologiques »  …sont les tendances personnelles du communicateur qui l’empêchent d’exprimer ou de comprendre clairement un message.(exemple : pêcheur amateur qui exagère, même inconsciemment, la taille ou le nombre de poissons qu’il a attrapés, dans le but de se persuader et de persuader les autres qu’il est très doué) – (l’exemple d’un étudiant déçu qui vient d’apprendre qu’il a échoué à un examen et qui ne voudra pas comprendre clairement ce qui n’a pas fonctionné).

–Malgré la logique de ces notions, le modèle linéaire ignore le fait que les récepteurs réagissent aux messages, en renvoyant eux-mêmes d’autres messages.

°° une vision intéractive. Les réactions non-verbales spontanées (ex. le fait de bailler ou de tousser)  à des messages, montrent que la communication s’établit dans les deux sens. Si votre ami baille pendant que vous lui expliquez vos problèmes de couple ou de travail, il devient émetteur… et vous, récepteur de sa réaction (non-verbale)… Les rétroactions ne sont pas toutes non-verbales…elles peuvent être aussi  orales ou écrites. Le modèle de communication intéractif inclut cette notion de rétroaction qui montre que les messages verbaux ou non-verbaux, vont et viennent entre deux partenaires.

–Si la communication aide les gens à se mieux comprendre, il arrive parfois que ce ne soit pas le cas et elle peut engendrer des malentendus (lorsque les émetteurs et les récepteurs se trouvent dans des environnements différents, ou issus de cultures différentes, ou d’expériences et préoccupations personnelles différentes que chacun porte en soi, et qui peuvent moduler les intéractions). Les différences d’environnement peuvent nuire à la compréhension, mais elles ne la rendent pas impossible.

°°° une vision transactionnelle. Cette démarche ou ce modèle de communication montre que nous envoyons et recevons des messages de manière simultanée. Par exemple, une personne qui discute avec son conjoint (ou son colocataire) de la façon de s’acquitter des corvées ménagères. Dès qu’elle commence à entendre les mots de son partenaire : « J’aimerais maintenant parler du nettoyage de la cuisine… », l’autre grimace et serre les dents. (Elle envoie un message non-verbal, alors qu’elle est en train de recevoir un message verbal). Cette réaction oblige la personne à s’interrompre et à envoyer un nouveau message qui tient compte de celui de son colocataire, c’est-à-dire de son embarras à discuter des tâches ménagères. En plus d’illustrer le caractère simultané d’un dialogue face à face, cet exemple montre qu’il est difficile d’isoler un « acte » de communication des événements qui le précèdent ou qui le suivent.- Le modèle transactionnel révèle que la communication n’est pas quelque chose que nous faisons aux autres, mais bien une activité que nous faisons avec les autres. En ce sens, la communication s’apparente à la danse, du moins la danse qui se pratique à deux. La communication, tout comme la danse, dépend de la coopération du partenaire. Et comme la danse, la réussite de la communication ne dépend pas sur les compétences d’une seule personne. Le bon danseur qui ne tient pas compte du niveau de son partenaire, ou ne s’y adapte pas, gâchera la performance du couple.

La communication relationnelle, comme la danse, est une création unique qui résulte de l’intéraction des partenaires. « Notre » façon de danser, varie presque toujours en fonction du partenaire, il en va de même pour notre façon de communiquer.

–La communication se définit donc comme un mécanisme continu, transactionnel, engageant des participants qui se trouvent dans des environnements différents, pouvant parfois se chevaucher et qui créent des relations interpersonnelles, en encodant ou en décodant simultanément des messages dont plusieurs sont déformés (communication brouillée) par des bruits externes, physiologiques ou psychologiques.

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** 3.Les principes de la communication.

-Il est important de définir ce qu’est la communication et ce qu’elle n’est pas, de voir ce qu’elle peut accomplir et ce qu’elle ne peut pas accomplir.

 ° Quelques mythes au sujet de la communication…

a-la signification se trouve dans les mots… ? – C’est faux ! La plus grande erreur est de supposer qu’un mot ait le même sens pour tout le monde. Ainsi donc, il n’est pas assuré qu’un récepteur décode un message d’une manière qui corresponde aux intentions de l’émetteur. (certaines personnes peuvent interpréter nos déclarations de façon différente.

b- la communication est toujours préférable… ? – Ce n’est pas toujours vrai. Un excès de communication peut parfois être  tout simplement improductif. Par exemple, deux personnes en colère ou blessées (vexées) qui discutent à n’en plus finir d’un problème… elles peuvent non seulement aggraver celui-ci, mais également regretter leurs paroles par la suite. Une communication de plus en plus négative, conduit inévitablement à des résultats de plus en plus négatifs.

c- la communication résout tous les problèmes… ? –Cette affirmation est erronée. Une communication trop claire (trop franche) peut parfois être la cause de certains problèmes. Il y a des gens (des récepteurs) qui n’acceptent pas toujours la vérité, ou qui se sentent visés ou choqués par la franchise de l’émetteur.

d—la communication est un don naturel… ? — C’est faux. L’habileté à communiquer n’est pas une capacité innée, comme le fait de respirer… Cela s’apprend et s’acquiert avec des études et des techniques qui peuvent aider à devenir un bon ou un meilleur communicateur.

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°° Quelques réalités au sujet de la communication (après avoir démystifié certaines de ses idées)…

a.la communication peut-être intentionnelle ou ne pas l’être. Les gens pèsent généralement leurs mots avant de demander une augmentation à leur patron ou d’émettre une critique. Toutefois, il leur arrive de laisser échapper une phrase ou une remarque sans l’avoir planifiée, et de le regretter par la suite. Les messages non-verbaux sont souvent accidentels. Il se peut que nous ne soyons pas conscients de l’air maussade que nous affichons souvent, des mouvements d’impatience ou des signes d’ennui que nous manifestons… mais ceux-ci n’échappent pas aux personnes qui nous entourent.

b.la communication est inévitable. Il n’est pas nécessaire de parler pour communiquer. Les expressions du visage, les gestes et d’autres comportements non-verbaux communiquent des informations…il y a de multiple façons d’envoyer des messages sans même murmurer une seule parole : par notre attitude, nos gestes, les distances que nous prenons, notre posture, la façon de nous habiller, etc…

c.la communication est irréversible. Quand nous transmettons un message non intentionnel, nous souhaiterions pouvoir faire marche arrière et effacer ce message. Malheureusement, ce retour en arrière est impossible.. Il est parfois possible de clarifier notre message ou de nous excuser… mais ce qui est dit, reste dit.

d. La communication est unique. Comme la communication est un processus suivi, il est tout à fait impossible de répéter le  même événement. Le sourire amical qui nous a permis d’engager une conversation un jour passé, n’aura pas forcément le même effet avec une personne que nous allons rencontrer demain. Même avec la même personne, il est tout à fait impossible de recréer exactement le même événement. Pourquoi ? Simplement parce que nous ne sommes jamais tout à fait les mêmes. 

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** 4**—La communication impersonnelle et interpersonnelle.

Les relations que nous entretenons avec les autres, n’ont pas toutes, la même qualité. Certaines sont impersonnelles, c’est-à-dire qu’elles ne demandent pas d’engagement profond. Ainsi, la communication impersonnelle peut, par exemple, prendre la forme d’une transaction routinière entre un vendeur et un client ; ou d’un échange hâtif de renseignement entre passants… Par contre, lorsque par exemple, nous passons une soirée avec un homme à échanger des photos de voyage et à raconter des anecdotes, nous sommes dans une relation interpersonnelle.

Les relations interpersonnelles sont uniques et irremplaçables. Elles font que les individus sont interdépendants et qu’ils pratiquent l’ouverture de soi. Dans ces relations, les destins des individus en cause, sont liés (interdépendants)…les sentiments de l’autre nous affectent directement. L’interdépendance qui en découle est parfois une source de plaisir, parfois un fardeau. Ainsi dans les relations interpersonnelles, nous nous sentons beaucoup plus à l’aise pour partager nos pensées et nos émotions. Cela signifie que les relations sont chaleureuses et affectueuses, ou que l’ouverture de soi, est toujours positive. Il arrive également que nous révélions des sentiments négatifs. Ce type de relation recèle des compensations intrinsèques, c’est-a-dire, des récompenses provenant de l’existence de la relation elle-même. (Lorsque quelqu’un veut vendre sa voiture, par ex., l’identité de l’acheteur importe peu. – relation ou communication impersonnelle- puisque le but n’est pas d’en faire un ami. Par contre, dans les relations interpersonnelles, la communication qui s’établit, représente en soi, une récompense.

-Nos communications sont, en majorité, impersonnelles. Les relations interpersonnelles sont rares, uniques et irremplaçables. .. Et cette rareté de la communication interpersonnelle, valorise cette relation et constitue un processus précieux.

..Remarque- Il est important de noter à ce sujet que la plupart des liens que nous établissons avec les autres, ne sont ni tout à fait interpersonnels, ni tout à fait impersonnels. Ils oscillent plutôt entre les deux pôles. Il peut y avoir un élément personnel dans beaucoup de situations impersonnelles et vice-versa…Il y a des circonstances qui font que nous ne tenons pas à nous montrer trop intimes, et d’autres qui font que nous sommes disposés à le faire. Par ailleurs, les relations interpersonnelles se transforment au fil des temps. Les communications interpersonnelles entre deux jeunes amoureux ou entre les conjoints, intarissables au début sur leurs sentiments partagés, peuvent changer avec les années qui passent, au fur et à mesure que leur relation évolue dans un sens ou un autre. La communication devient deviendrait donc plus routinière et plus impersonnelle.

** La communication comporte deux aspects : celui du contenu et celui de la relation. Le contenu correspond au message lui-même. La communication relationnelle (souvent transmise par des messages non-verbaux) peut contenir des messages d’affection, d’appartenance et de contrôle. Celui-ci peut, dans une relation, s’exercer par le pouvoir décisionnel et le pouvoir conversationnel.

 – Lorsque deux personnes communiquent entre elles, le contenu du message n’est pas la seule information transmise. Chaque message (verbal ou non-verbal) a une deuxième dimension, relationnelle celle-ci, qui renseigne sur les sentiments qu’éprouvent les deux parties, l’une pour l’autre.

—Ces messages relationnels traduiront certains de nos besoins sociaux (besoins d’affection et d’appartenance- besoin d’autorité).

 – La manière dont un message est formulé, ou le ton utilisé pour le transmettre (ton d’autorité, un ordre- ton amical, ton exigeant,  etc.…) entrent dans la nature des messages relationnels.

– La plupart du temps, nous n’avons pas conscience de la multitude de messages relationnels qui nous assaillent quotidiennement, parce que ceux-ci correspondent à nos attentes d’autorité, d’affection ou d’appartenance.- Les messages relationnels sont généralement exprimés de façon non-verbale… Quelle serait notre attitude si nous avions à dire, par exemple, «  c’est ton tour de ranger »… ou bien, « Peux-tu m’aider une minute ? »… et cela d’une manière qui traduise chacun des sentiments suivants : supériorité- autorité- impuissance- besoin d’aide- bienveillance- attitude distante, impersonnelle – colère… ou même, désir amoureux…

- D’autre part, les comportements non-verbaux, étant souvent ambigus, peuvent être interprétés  de diverses façons.

**5. Les types de messages relationnels. Le nombre de messages possibles est infini et leur variété, illimitée. Par contre, il y a trois types de messages relationnels qui, eux, traduisent essentiellement nos besoins sociaux d’affection, d’appartenance et d’autorité.

&.1. Les messages qui expriment l’affection… (celle-ci  constitue une part importante dans la communication relationnelle).  Elle indique le degré (élevé ou minime, positif ou négatif)  auquel des personnes  s’aiment ou s’apprécient mutuellement. (Un regard furieux ou un mot de colère- un sourire ou une déclaration d’amour, etc. ) … les amis qui ne sont pas d’accord ou les conjoints qui se disputent, sont encore des partenaires… Ces relations ne sont donc pas impersonnelles… ils affichent des caractéristiques distinctes des relations interpersonnelles… comme l’unicité ou la rareté, le caractère irremplaçable, l’interdépendance, etc. .. Les messages de respect sont importants dans ces relations. Pour les relations plus personnelles, les conflits surviennent à cause d’une question de respect.

&.2. Les messages qui expriment un sentiment d’appartenance. (relations entre frères ou dans un couple… au sien d’une famille…)

&.3. messages qui dénotent la répartition des pouvoirs ou du pouvoir. La façon dont les parties engagées dans une relation, s’influencent mutuellement. Qui prend les petites ou grandes décisions ? Les éléments qui  entrent dans l’équilibre des forces dans une relation. Qui parle le plus ? Qui interrompe qui ? Qui change de sujet le plus souvent ?. 

* La personne qui exerce le plus de pouvoir conversationnel, ne prend pas toujours les décisions. Néanmoins, la capacité de déterminer « qui parle de quoi », constitue bien une influence.

* Le pouvoir peut-être réparti  de 3 façons différentes :  

 a- une relation complémentaire existe lorsque la répartition de l’autorité est inégale… une des parties exerce le contrôle (le meneur) et l’autre accepte ce contrôle (le suiveur) . Ex.. un partenaire dit : « Allons rendre visite  aux parents ce soir », et l’autre répond : « D’accord ». Ex..le patron demande à plusieurs employés de travailler plus tard le soir, et ils acceptent tous.  Aussi longtemps que les deux parties se sentent à l’aise dans leur rôle, une relation de  complémentarité peut-être stable et satisfaisante. Mais des problèmes relationnels surviennent si les deux parties luttent pour obtenir la place de « meneur ».

b- dans une relation symétrique, les parties recherchent l’égalité… il y a symétrie de concurrence quand les deux parties veulent prendre tout  le contrôle et avoir l’avantage… la symétrie de soumission dans une relation, on la retrouve quand les parties refusent toutes deux, de dominer.

C- Dans la symétrie de neutralité, les deux parties engagées s’entendent pour partager  le pouvoir dans chacun des domaines qui touchent leur vie commune. Ce type de symétrie, bien qu’il semble préférable aux autres, n’est pas toujours pratique, ni même nécessaire… (pour les questions banales, par exemple… par rapport aux questions plus importantes).

d- Afin d’éviter le déséquilibre de la relation complémentaire et l’égalité totale de la relation symétrique, la relation parallèle permet de gérer l’autorité d’une façon beaucoup plus simple. Les partenaires partagent les rôles de meneur et de suiveur, menant le jeu dans certains domaines, et se contentant de suivre l’autre partenaire, dans d’autres domaines… Lorsque certaines questions sont  très importantes pour les deux partenaires, ils essaient de partager l’autorité de façon équitable. En cas d’impasse, ils renoncent à leur projet ou font un compromis pour conserver intact, l’équilibre des forces.

** La métacommunication… ce terme est utilisé par les spécialistes des sciences humaines, pour décrire les messages verbaux que les gens échangent à propos de leurs relations personnelles. (relations interpersonnelles). Exemple : « J’aimerais que nous arrêtions de nous disputer ».  ou bien : « J’apprécie l’honnêteté dont vous avez fait preuve envers moi ». 

Ainsi, tôt ou tard,  il y a des moments où, pour assurer la réussite de vos relations interpersonnelles, il est nécessaire de parler de ce qui se passe entre vous et la personne qui vous fait face. La métacommunication est une méthode très valable pour traiter des conflits de manière constructive. C’est aussi une façon de renforcer les aspects positifs d’une relation interpersonnelle.

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**6 – Reconnaitre les bons  communicateurs et ceux qui ne le sont pas. Quel sont donc les critères qui distinguent les communicateurs efficaces, des communicateurs moins habiles ?  Cela nous amène à parler des « habiletés  de communication » et des compétences en communication.

* Selon les experts, l’art de la communication est la capacité d’atteindre ses objectifs personnels, d’une manière acceptable pour chacune des parties engagées dans un échange. Pour parvenir à ce but, il faut tenir compte de 4 facteurs :

 1) il n’existe pas de façon idéale de communiquer… Plusieurs styles de communication peuvent s’avérer efficace. Certains communicateurs compétents sont sérieux, tandis que d’autres font preuve d’humour ; certains sont sociables alors que d’autres sont plus réservés ; certains sont plus directs alors que d’autres font des insinuations adroites.

 2) la compétence est fonction de situation… Un type de communication efficace dans une situation donnée, peut passer pour une bévue monstre dans une autre. Les blagues que vous racontez couramment à un ami, pourraient offenser un membre de votre famille ; et vos avances romantiques du jeudi ou du vendredi, seraient plutôt déplacées le samedi ou le lundi matin…

3) la compétence varie en fonction de la culture d’appartenance…  Un comportement approprié dans une culture, peut être complètement inadapté, voire offensant,  dans une autre culture. Dans certaines parties du monde, il peut paraitre correcte de roter ou d’éructer après les repas (ou de se promener nu en public) , alors que dans d’autres régions ou d’autres pays, ce serait outrageant et condamnable. Autre exemple : l’ouverture de soi  et la manière directe, valorisées dans certains pays, seront considérées  comme des pratiques agressives et insensibles dans bon nombre de cultures asiatiques où la subtilité et la manière indirecte sont préférées.

 4) La compétence demande de jongler avec les besoins conflictuels… La communication efficace est déjà complexe lorsqu’il s’agit uniquement de satisfaire ses propres besoins physiologiques, pratiques, affectifs et sociaux ; elle l’est encore plus, lorsque ses buts s’opposent les uns aux autres, et lorsqu’ils entrent en conflits avec ceux des autres. Voici un exemple bien simple : vous voulez engager une conversation amicale avec une nouvelle personne, à la fin d’un cours, (besoin social) , mais si vous passez trop de temps à bavarder avec elle, vous serez en retard à votre travail (besoin pratique de conserver son emploi) . Autre exemple sur des buts conflictuels : lors d’une discussion avec une personne qui vous tient à cœur, votre désir d’avoir le dessus (besoin de contrôle qui vous pousse « à avoir raison ») se heurte au besoin social de maintenir l’équilibre de la relation. De tels conflits laissent entrevoir les tensions dialectiques qui existent entre divers buts communicationnels. Ces tensions dialectiques surgissent lorsque des forces contraires ou incompatibles, s’exercent simultanément… ces tensions peuvent survenir parce qu’à l’intérieur d’une même relation, nous ressentons à la fois, le besoin d’être intime et celui de garder une certaine distance, de satisfaire des besoins personnels, alors que ceux-ci entrent en conflits avec ceux des autres. Placés devant des besoins contradictoires, les communicateurs compétents choisiront la solution qui leur parait la meilleure dans les circonstances et feront en sorte de réussir dans la voie qu’ils ont choisie.

&.1. Un large éventail de comportements … Les communicateurs chevronnés ont à leur disposition un large éventail de comportements. Pour comprendre l’importance de posséder un large répertoire de comportements de communication, imaginons une personne qui répète continuellement les mêmes blagues… des blagues racistes ou sexistes, que d’aucuns trouvent  offensantes. Nous pouvons réagir à ces blagues de plusieurs façons :

a-      nous pouvons décider de ne rien dire, jugeant que les risques de ramener le sujet sur le tapis, seraient plus grands que les bénéfices retirés ;

 b – nous pouvons demander à une tierce personne d’intervenir auprès de la personne en question, pour lui faire savoir que ses blagues sont déplacées ;

c – nous pouvons demander à cette personne d’arrêter de raconter des blagues offensantes, du moins lorsque nous sommes présents.

&.2. La capacité de choisir le comportement le plus approprié possible… Le fait de posséder un large éventail de techniques de communication, n’est pas le seul gage d’efficacité. Il est également nécessaire de savoir choisir le comportement adéquat selon le contexte, selon nos objectifs et selon l’autre personne.

a – Le contexte… Le moment et l’endroit influenceront presque toujours notre comportement. Demander une augmentation à son patron ou un baiser à son conjoint, produira  de bons résultats si le moment est approprié ; la même opération pourrait échouer, si le moment est mal choisi.

 b – Nos objectifs… La façon dont nous devrions communiquer dépend des résultats auxquels nous nous attendons. Inviter on nouveau voisin à venir dîner à la maison, peut-être la bonne approche si nous voulons engager une amitié. Par contre si nous voulons préserver notre intimité, il serait plus sage de nous monter polis mais réservés.

c – L’autre personne. Notre connaissance de l’autre personne devrait également modeler l’approche à adopter. Si nous nous trouvons en face d’une personne très sensible ou qui manque de confiance en elle, une attitude de soutien et de prudence serait souhaitable. Avec un vieil ami en qui nous avons toute confiance, nous pouvons nous monter plus directs.

&.3. La capacité de mettre en pratique ses habiletés de communication… Une autre caractéristique d’un communicateur compétent, c’est sa capacité de mettre en pratique ses habiletés de communication. Puisque la communication n’est pas un don naturel, il faut s’attendre à passer par plusieurs stades, avant de devenir un bon communicateur.

 La première étape est d’être sensible à une façon nouvelle de communiquer. Par la suite, on doit mettre en pratique, les nouvelles connaissances acquises  dans ce domaine. Les premiers essais pour communiquer d’une façon nouvelle, peuvent être maladroits…il faut persister dans les efforts. La troisième étape d’apprentissage est celle de la maitrise… être en mesure de nous prendre en main, tout en pensant à ce que nous faisons. Au stade final de l’intégration de ces étapes, nous serons en mesure de fonctionner parfaitement, sans même y penser.

&.4. L’empathie. Les communicateurs compétents réussissent à transmettre un message efficace, parce qu’ils tentent de bien comprendre le point de vue de leurs interlocuteurs. L’empathie représente la capacité de nous mettre dans la peau de l’autre et de tenter de comprendre la situation selon les perceptions de l’interlocuteur. En fait, comprendre l’autre est tellement important que les chercheurs considèrent l’empathie comme l’élément le plus important de la compétence à communiquer…ce qui implique des aptitudes à comprendre les idées et les sentiments des autres…leurs pensées et leurs émotions.

 &.5. La complexité cognitive…c’est la capacité d’élaborer plusieurs scénarios différents, lorsque nous nous penchons sur une question. Il s’agit d’un élément de compétence en communication, car il permet de comprendre le message de notre interlocuteur selon différentes hypothèses. Imaginons, par exemple, qu’un de nos amis de longue date, paraisse en colère contre nous. Cet ami est peut-être fâché à cause d’une chose que nous lui avons faite. Une autre possibilité est qu’un événement quelconque le contrarie. Peut-être même qu’il n’y a rien d’anormal chez lui, mais c’est nous qui sommes trop sensibles. Les chercheurs soutiennent que la capacité à considérer le comportement des autres sous différents angles, augmente les chances de communiquer efficacement.

&.6. L’auto-observation. Les psychologues utilisent ce terme, pour décrire le processus de surveillance attentive de son propre comportement et l’utilisation de ces observations pour le modifier. Certaines personnes sont en mesure d’observer leur comportement de façon détachée, tout en l’évaluant : « Je me conduis mal » ; « Il vaudrait mieux que je parle franchement maintenant » ; «  Cette approche donne de bons résultats. Je vais m’y tenir ». Il n’est pas surprenant que l’auto-observation augmente l’efficacité du communicateur… Les personnes qui ne s’auto-observent pas avancent à l’aveuglette dans la vie, connaissent parfois le succès, mais également l’échec, sans jamais avoir la possibilité d’en comprendre la raison.

 &.7. L’engagement dans une relation… c’est le dernier des traits qui caractérisent une communication efficace dans n’importe quel contexte. Autrement dit, les personnes qui semblent prendre à cœur une relation, communiquent mieux que celles qui ne le font pas. Ce souci apparait dans au moins trois types d’engagements…

a)- L’engagement envers l’autre personne.  Ce souci de l’autre personne se manifeste de plusieurs façons : désir de passer du temps avec elle et ne pas être continuellement pressé, volonté de l’écouter attentivement et non de mobiliser la conversation, utilisation des mots qu’elle peut facilement saisir, ouverture au changement une fois ses idées entendues.

b)- l’engagement à l’égard du message. Les communicateurs efficaces font très attention à ce qu’ils disent et à la manière dont ils le disent. Ils se montrent sincères, choisissent soigneusement les mots qu’ils utilisent et démontrent qu’ils tiennent à leurs idées.

c)- Le désir d’un bienfait réciproque. La meilleure communication est celle qui laissent les deux parties sur une impression de victoire, chacune ayant gagné dans l’échange. Lorsque les communicateurs se montrent égoïstes ou manipulateurs, leurs relations en souffrent. 

 En résumé, on peut dire que les communicateurs les plus compétents possèdent un vaste répertoire de comportements et sont en mesure de choisir le comportement approprié à une situation donnée et le mettre en pratique Les communicateurs compétents sont capables d’empathie et de complexité cognitive. Ils peuvent jeter un regard critique sur leur manière de communiquer. L’auto-observation leur permet d’ajuster leur comportement dans les relations où ils se sentent engagés.

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*7 — Le concept de soi, clé de la communication. Lorsque nous faisons état des caractéristiques qui nous représentent le mieux, nous décrivons notre concept de soi. Il permet, par exemple, de se décrire à quelqu’un qu’on ne connait pas, et de faire des choix en fonction de ses propres intérêts… Le concept de soi est l’ensemble des perceptions relativement stables qu’une personne a d’elle-même.

 °- Qui êtes-vous ? Réfléchissez un instant à ce que vous êtes. Comment vous définissez-vous ? … en tant qu’étudiant par exemple ? en tant qu’homme ou femme ? … d’après votre âge ? d’après votre groupe d’appartenance ? d’après vos activités ? votre savoir faire ? vos compétences ?

– Dressez une liste aussi exhaustive que possible, des attributs auxquels vous vous identifiez : votre appartenance et votre condition physique. Votre caractère. Vos qualités et vos défauts. Vos capacités intellectuelles. Vos convictions et vos croyances. Votre comportement social. Vos sentiments ou vos émotions face à des situations différentes.

– Choisissez par exemple les (10) caractéristiques qui vous dépeignent le mieux. Classez ces caractéristiques par ordre d’importance, en commençant par l’élément le plus important. Cherchez à obtenir une image de votre personne en incluant tous ces éléments.

 – Supposez que vous vous trouviez devant un miroir, et que ce miroir reflète non seulement votre apparence physique , mais aussi  tous les autres aspects de votre personne…(vos états d’âme, vos qualités, vos préférences et aversions, vos valeurs auxquelles vous croyez et que vous défendez, votre rôle social, etc.) – L’image obtenue (que vous pourriez alors contempler) serait bien plus complète. Ce serait le reflet de votre concept de soi. Ces éléments (qui représentent des perceptions subjectives et qu’il est possible d’évaluer) n’ont pas tous la même importance. Il se peut, par exemple, que l’élément fondamental du concept de soi, pour une personne, soit un rôle social ; tandis que pour une autre, il est possible que ce soit son aspect physique, sa santé, ses amis, ses talents ou ses aptitudes.

°°- L’idée de ce qu’on est, n’est pas innée. Elle s’acquiert tout au long de la vie. Cette évolution s’effectue à travers deux processus interdépendants. a-d’une part, grâce à l’évolution de ses capacités intellectuelles, affectives et sociales. b-d’autre part, à travers son histoire relationnelle. (à partir des indices fournis par son entourage). En d’autres termes, deux sources d’informations se chevauchent pour développer le concept de soi : la conscience que l’on a, de notre existence différenciée, et les messages que nous envoie notre entourage sur la nature de notre être. Les recherches dans ce domaine reconnaissent 6 étapes dans l’évolution de la perception de soi, chacune correspond à un moment décisif dans cette évolution : 1- L’émergence du soi (de 0 à 2 ans). 2- La confirmation du soi (de 2 à 5 ans). 3- L’expansion du soi (de 5 à 10 ans). 4- La réorganisation du soi (de 10 à 20 ans). 5- La maturation du soi (de 20 à 60 ans). 6- La permanence du soi (60 ans et plus).

&.1. L’émergence du soi…  caractérise la période comprise entre la naissance et l’âge de 2 ans. Ce qui domine dans cette période, c’est la distinction progressive entre ce qui fait partie de soi et ce qui est extérieur à soi. Si vous avez déjà observé des enfants de 7 ou 8 mois, vous vous êtes certainement étonnés de leur fascination pour un de leurs pieds, une de leurs mains ou une autre partie de leur corps, comme s’il s’agissait d’objets inconnus appartenant à quelqu’un d’autre. Progressivement, cet enfant prend conscience que « cette main est la sienne », que « ce pied est le sien », etc. Ce sont les premières manifestations du concept de soi chez l’enfant…(qui est presque exclusivement corporel). Au cours de cette période de notre vie, nous sommes particulièrement sensibles aux bienfaits que nous procurent les contacts physiques avec les personnes qui prennent soin de nous. La communication prend alors surtout la forme d’un langage non verbal. Il est intéressant de noter que la communication entre les parents et l’enfant se fait dans les deux sens. Par le langage non verbal, l’enfant fait connaitre ses besoins, en particulier, ses besoins physiologiques et de sécurité. De même à travers les contacts physiques dont il est l’objet, la manière dont il est pris, caressé, il reçoit déjà une foule de messages sur lui-même. Ces message l’informent sur sa valeur, puisque ses parents prennent soin de lui…C’est probablement à ce stade que se situe le début du développement de l’estime de soi.

 &.2. La confirmation de soi. Ce stade se situe entre l’âge de 2 ans et l’âge de 5 ans. Les verbalisations de l’enfant permettent de confirmer que le concept de soi  est bel  et bien présent à partir de 2 ans. Cette période est caractérisée par des tentatives de l’enfant de confirmer l’authenticité des images qu’il a de lui-même. Il utilise beaucoup les pronoms relatifs à sa personne : « j’ai acheté un nouveau jouet » ; « Je sais compter jusqu’à 10 » … De plus, à cet âge l’enfant découvre l’existence des deux sexes… « je suis un garçon » ; « je suis une fille »…

 &.3. L’expansion de soi. Cette étape recouvre toute la période de l’école primaire, soit de l’âge de 5 ans à l’âge de 10-12 ans. A l’école, l’enfant fréquente un milieu riche et stimulant. Il apprend à connaitre de nouveaux amis, de nouveaux adultes, de nouvelles tâches, de nouvelles règles, etc. Cette variété de nouvelles expériences est à l’origine de l’expansion du concept de soi. Des images nouvelles se présente à lui, images issues de ses interactions avec ses pairs, avec ses professeurs dans toutes sortes d’activités. L’Acquisition la plus importante à ce stade, est la capacité de l’enfant de préciser ses goûts  et ses intérêts. A partir de ses activités physiques ou scolaires, il apprend ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas…, ce qu’il est capable de faire, les difficultés qu’il rencontre, ce qu’il ne doit pas faire, etc. Toutes cette variété de représentations enrichit et organise la conception de l’enfant qu’il a sur lui-même.

&.4. La réorganisation de soi. La période de l’adolescence est caractérisée par la réorganisation du soi. Au moins trois événements importants marquent ce passage. Sur le plan cognitif, les pensées ne portent plus seulement sur le concret, mais intègrent le monde des hypothèses et des possibilités. Sur le plan corporel, l’adolescent doit faire  « une mise à jour » de l’image qu’il se fait de son corps. L’adolescent se préoccupe davantage de son allure générale. Il se questionne également sur la normalité de sa croissance. Enfin le dernier changement porte sur l’importance de plus en plus grande aux relations avec ses pairs. L’adolescent veut se démarquer de plus en plus  du milieu social conventionnel que représente la famille. A ce stade l’adolescent veut devenir différent, c’est-à-dire devenir lui-même. Pour y arriver,  il s’identifiera momentanément à ses amis. C’est ce qui amène l’adolescent à faire partie d’un groupe, à adopter un style de vêtements et de langage comparable à celui de ses pairs. Cette identification permet le passage entre le statut de l’enfant (dépendant de ses parents) et celui d’adulte autonome. L’adolescent apprend alors à mieux se connaitre, à choisir progressivement ses propres façons de faire, ses propres goûts et ses propres valeurs. La fin de l’adolescence favorise la distanciation d’avec le groupe d’appartenance et l’émergence d’un concept de soi plus personnalisé, ce qui aidera l’adolescent à évoluer au fil des choix qu’implique l’âge adulte.

 &.5. La maturation du soi… se déroule durant toute la période de l’âge adulte (entre 20 et 60 ans).  Imaginez-vous dans la situation de décider d’une carrière, de choisir un conjoint et de planifier la naissance de votre enfant. Quelles questions allez-vous poser ? Comment allez-vous percevoir dans ces nouveaux rôles sociaux ?  Cette période de l’âge adulte engendre énormément de stress. .. Ces événements sont choisis par l’individu et peuvent mener à de sérieuses remises en question. Mariage, divorce, carrière, enfants, voyages, maladie, décès d’un être cher, nouvelles valeurs, sont autant d’événements qui viennent forger le concept de soi de l’individu.

&.6. La permanence du soi… (60 ans et plus) est caractérisée par une redéfinition importante du concept de soi. Cette restructuration, aussi profonde que celle de l’adolescence, se divise en deux phases. Au cours de la première phase, certaines  personnes dans la soixantaine remettent en question ce qui  était important pour elles dans le passé ; elles mettent alors l’accent sur ce qui est primordial au regard de leur nouvelle situation. Leur identité et leur estime de soi peuvent être ébranlées par le statut de retraité ou celui de personne âgée. Cette période de changements est suivie d’une phase de récupération et de réorganisation, au cours de laquelle le concept de soi se restabilise : les nouvelles valeurs acquises à travers la remise en question, sont ainsi intériorisées.

° Un partenaire stimulateur- L’image que nous avons de nous-mêmes est extrêmement subjective. Elle est presque totalement le fruit de nos interactions avec les autres… Seul ou avec un partenaire que vous avez connu (ou un conjoint)…  Cette personne peut avoir été un stimulateur pour vous, c’est- à –dire qu’elle a pu contribuer  à rehausser votre estime de vous-même (à vous sentir accepté, compétent, utile, important, apprécié et aimé).

°° Un partenaire détracteur – C’est quelqu’un qui a contribué d’une façon ou d’une autre à abaisser l’estime que vous avez de vous-même. Comme dans le cas d’un stimulateur, les messages envoyés par un détracteur peuvent être intentionnels ou pas.

* Le concept de soi se développe de deux manières : a- par le jugement réfléchi ; b- par la comparaison sociale. Ces deux processus favorisent le développement de l’image que nous nous faisons de nous-mêmes. Ils sont également grandement responsables de notre estime de soi.

°- un miroir de soi-même. Chacun de nous développe un concept de soi  et une estime personnelle qui correspondent à la façon dont nous croyons que les autres nous perçoivent. Ainsi,  nous avons une meilleure opinion de nous-mêmes dans la mesure où nous pensons que les autres  nous envoient des signaux positifs. Le concept de soi est donc le résultat des messages négatifs et positifs perçus tout au long de notre vie. En effet, les nouveaux nés viennent au monde sans aucune notion de leur identité ; ils apprennent à se connaitre par la façon dont les autres les traitent… l’enfant apprend d’abord au moyen  de ses sensations. Les messages non verbaux émis par les parents sont captés par ce dernier… et lui communiquent l’importance que l’enfant revêt à leurs yeux. La façon dont les parents en prennent soin est également très révélatrice : le cajolent-ils affectueusement ou bien le considèrent-ils comme « une chose » qu’il faut changer, nourrir et laver ? Le ton de leur voix exprime-t-il de l’amour et de la joie ou, au contraire, de la contrariété et de la colère ?  Le tout jeune enfant répond non seulement aux messages de ses parents, mais il cherche activement à influencer l’interaction. La mère et l’enfant sont tous deux attentifs aux signaux envoyés par l’autre, et que ceux-ci sont actifs dans le processus d’échange.

Si cette interaction est positive pour l’enfant, c’est-à-dire que celui-ci réussit à avoir l’attention de sa mère au moment où il envoie un signal, il sentira qu’il est efficace et qu’il exerce un contrôle sur son environnement. Les réponses données par l’enfant reflètent la plus ou moins grande sensibilité des parents aux besoins de ce dernier. Il en ressort que la qualité des interactions influence le développement affectif de l’enfant de manière déterminante. Lorsque celui-ci apprend à parler et à comprendre le langage verbal, les messages qu’il reçoit, contribuent à développer son concept de soi ainsi que son estime personnelle. Il est quotidiennement assailli par une foule de messages qui lui sont destinés. Certains sont pour lui des stimulations. En voici-ci quelques exemples : « Tu es adorable ! », « Je t’aime », « Quelle grande fille tu fais ! », « C’est bien agréable de jouer avec toi. » D’autres messages sont des détractions. Ex… « Tu ne peux vraiment rien faire de bien ! », « Qu’est-ce qui t’arrive ? », « Quel  enfant impossible ! », « Laisse-moi tranquille : tu m’énerves ! ».

Des évaluations comme celles-ci sont « le miroir à travers lequel nous apprenons à nous connaître ». Comme les enfants sont des êtres confiants qui n’ont pas d’autres moyens à leur disposition pour se juger, ils acceptent sans discuter les évaluations négatives ou positives des adultes qui les entourent. Ils intériorisent ces évaluations comme faisant partie d’eux-mêmes.

Les mêmes principes continuent à prévaloir plus tard dans la vie, particulièrement lorsque les messages proviennent de ce que les psychologues appellent une « personne déterminante », c’est-à-dire une personne dont l’opinion compte vraiment beaucoup pour nous.

 * La comparaison sociale : référence aux autres. Nous avons vu jusqu’ici, la façon dont les messages des autres façonnent notre concept de soi.  Le second moyen par le quel se développe le concept de soi et l’estime de soi, est « la comparaison sociale ». Examinons deux types de comparaisons.

 Le premier nous fait évaluer notre supériorité ou notre infériorité, par rapport aux autres. Sommes-nous beaux ou laids ? Incarnons-nous le succès ou l’échec ? Sommes-nous intelligents ou lents ? …Tout dépend de la source de comparaison. Il se peut que nous nous sentions médiocres, moins doués ou moins séduisants, en comparaison  des personnes que nous choisissons comme modèles Si nous considérons les choses froidement, cela ne signifie nullement que nous ne valons rien. Malheureusement, bien des personnes s’imposent des normes de référence qui ne sont pas à leur portée et en souffrent en conséquence.

Une autre manière d’utiliser la comparaison sociale, consiste à savoir si nous sommes semblables ou si nous sommes différents. (Il est plus facile d’être semblable que d’être différent). Il est facile de reconnaitre que les groupes de référence avec lesquels nous établissons des comparaisons, jouent un rôle important dans l’édification de notre propre image. Nous devons user de prudence dans nos comparaisons sociales, car la perception que nous avons des personnes avec qui nous nous comparons, peut être fausse. Il faut garder en mémoire que l’image présentée par les individus, ne reflète pas toujours les sentiments réels de ces derniers… Retenons qu’il est impossible de développer une idée de soi-même, sans faire référence aux autres et aux événements marquants de notre vie. Nous verrons dans la section suivante, que le concept de soi, est également influencé par le contexte culturel dans le quel on évolue… Bien qu’il soit exact qu’on est, en grande partie, le produit de notre environnement, croire qu’on est condamné et s’en tenir à cette image, serait une erreur.

     (à suivre)

 

 

 



19 commentaires

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