La liberté de la presse, baromètre de la démocratie

**   Le droit de savoir

«Un journaliste qui révèle des problèmes, des faits de corruption, d’inégalité et d’injustice est un bon patriote»

Edwy Plenel est le directeur du journal participatif en ligne Mediapart qui a révélé, depuis sa création en 2008, plusieurs scandales politiques et financiers en France, le dernier en date étant l’affaire Cahuzac, ministre socialiste du Budget, qui avait un compte bancaire illégal en Suisse.
M. Plenel était directeur du quotidien Le Monde entre 1996 et 2004. En tant que journaliste politique de ce journal, il a été victime des écoutes téléphoniques de l’Elysée sous Mitterrand dans les années 1980 et a subi des grandes pressions à cause de ses enquêtes. Il est, par ailleurs, co-fondateur et secrétaire général du Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (SPIIL) créé en 2009.
Il gère également le FrenchLeaks, partenaire de WikiLeaks. En 2012, il reçoit à Alger le 13e  prix Omar Ouartilane de la liberté de la presse. Dans ce long entretien, il évoque le rôle que devrait jouer un journaliste indépendant et explique sa vision de la liberté de la presse, tel que mentionné dans son nouvel ouvrage, Le Droit de savoir, publié en mars dernier aux éditions Don Quichotte.

- Brièvement, quelle est la différence majeure entre la notion de «droit de savoir», titre de votre nouveau livre, avec celles du «droit à l’information» et le «droit à la communication» ?

**Le droit de savoir est une façon de dire qu’on se place du point de vue des citoyens, du peuple et que celui-ci a le droit de savoir tout ce qu’on fait en son nom. Pour être libre et autonome, il faut qu’il sache que ceux qui le représentent, ceux qui le gouvernent, ceux qui ont du pouvoir font en son nom. C’est un droit démocratique fondamental. Et de ce droit de savoir, qui est au cœur de la démocratie, découle la responsabilité des journalistes dans leur devoir d’information. Aujourd’hui, le droit de savoir ne repose pas que sur le droit des journalistes, il y a aussi le fait de défendre le libre accès à des données publiques grâce au numérique ou ce qu’on appelle l’open-data. Ce droit de savoir fait porter aux journalistes une responsabilité démocratique et un devoir social qui est de se mettre au service de la révélation, la production et  la découverte d’informations d’intérêt public.

Mon propos, au fond, c’est de mettre en garde contre l’illusion que la liberté d’expression, ce serait simplement échanger des opinions. Si on échange des opinions sans savoir, on entre dans une fiction, l’illusion du débat d’opinions au lieu d’être dans un débat d’informations qui concerne la réalité. En fait, toutes ces notions sont des synonymes puisque, à notre ère, «informer» et  «communiquer», c’est «échanger». Par contre, je trouve que la formule «droit de savoir» est plus radicale. Elle dit  «j’ai le droit de savoir» par rapport aux différents pouvoirs, qu’ils soient politique ou économique, qui mettent des entraves, justement, à ce droit de savoir. Ils disent qu’ils ont des secrets légitimes : les secrets des affaires, le secret d’Etat, etc. Et moi, je dis non ! Le secret est l’exception. Le droit fondamental est le droit de savoir. Tout ce qui est d’intérêt public doit être public. C’est l’incarnation du droit de savoir qui fait que l’on peut et l’on doit être informé et que l’on doit pouvoir communiquer.

- Vous marquez également une frontière bien précise entre la liberté d’expression et le droit de savoir…

**C’est toujours la question de l’opinion. Je pense que l’opinion n’appartient pas aux journalistes. L’opinion, ou la liberté d’expression, est le droit de tous les citoyens. Nous avons tous une opinion et, à l’époque du numérique, d’internet et des réseaux sociaux, les citoyens peuvent beaucoup plus librement exprimer directement leurs opinions. En revanche, il faut dire que le journaliste doit être au service non pas de cet échange d’opinions qui ne lui appartient pas, qui n’est pas son privilège, mais de la production de ce que j’appelle les vérités de fait. C’est-à-dire des informations vérifiées, recoupées, sourcées, qui permettent aux citoyens de débattre à partir de la réalité, car si on est uniquement dans l’affrontement des opinions, on est rapidement dans la guerre de tous contre tous. Mon opinion contre la vôtre, mon préjugé contre le vôtre, ma communauté contre la vôtre, ma religion contre la vôtre, ma croyance contre la vôtre, mon origine contre la vôtre, etc.
Je pense que construire une société démocratique, c’est faire en sorte que le débat d’opinions ait lieu autour des informations, autour de ces vérités de fait. Et c’est cela, notre devoir de journalistes. J’ai remarqué, par contre, que le début d’une presse démocratique est souvent marqué par une tendance à être trop dans l’opinion et pas assez dans ce travail d’information. Or, je crois que l’information sur la société, par l’enquête et le reportage, est autrement utile pour faire avancer le peuple, faire avancer la démocratie.  

- L’une des premières questions que vous posez dans votre livre est : «Pourquoi le journaliste d’investigation est-il décrié quand il assume vraiment son rôle ?». Avez-vous trouvé une réponse depuis ?

**Ce que traduit la détestation, les critiques, les polémiques autour du journalisme d’enquête, d’investigation, de révélation c’est, en fait, un très faible esprit démocratique, une trop faible exigence démocratique, une très faible vitalité de la démocratie.
Donc le problème n’est pas tant le journalisme que l’état de la démocratie. Dans l’affaire Cahuzac, on a bien vu que la démocratie française n’a pas fonctionné. Les faits de Mediapart étaient sur la place publique. Tout le monde pouvait les regarder et, au fond, il y a une complicité de mensonge de la part de la majorité de la classe politique, droite comprise, toutes tendances confondues, et de la majorité du monde médiatique. C’est cela, le choc de l’affaire Cahuzac. C’est que les gens du monde politique et du monde médiatique n’ont pas voulu voir l’information. Ils ont même, pour certains, essayé de la tuer. On voit donc que le système démocratique n’a pas bien fonctionné. Il n’y aurait pas eu l’entêtement de Mediapart, toute cette affaire serait étouffée. 

- Dans ce sens, vous reprenez une citation très expressive : «Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie.» Certains confrères de la corporation reprochent, par exemple, à Mediapart en France et à El Watan en Algérie de dévoiler des affaires qui «ternissent» l’image du pays. Que pensez-vous de cette vision ?

**Ma réponse est simple : le vrai amour de son pays est un amour critique car c’est en critiquant, en montrant ce qui ne marche pas qu’on pousse à améliorer, qu’on pousse à rendre meilleure la situation. Ceux qui endorment, qui disent souvent tout va bien, ce sont de mauvais patriotes. Je pense qu’un journaliste qui révèle des problèmes, qui dit qu’il faut regarder les faits de corruption, les faits d’inégalité et les faits d’injustice, ce journaliste-là est un bon patriote. Il fait confiance au peuple. Selon une formule employée par Albert Londres, «la France est une grande personne qui a droit à la vérité» et cela est valable aussi pour l’Algérie, une grande personne qui a droit à la vérité. 

- En effet, vous donnez dans votre ouvrage deux exemples de ce combat pour la vérité : celui de Joseph Pulitzer, dont le nom est attribué au prestigieux Prix Pulitzer de journalisme, et celui d’Albert Londres. Que faut-il en retenir ?

**Ce sont deux personnages formidables. Albert Londres n’était pas du tout révolté à ses débuts. Il était un journaliste français bien installé dans l’establishment de son époque. En 1920, il va faire un reportage dans l’empire colonial en Afrique occidentale française. A ce moment-là, il est convaincu que la France c’est le droit, c’est la justice, c’est la liberté. Il avait un côté de petit Français sûr de lui. Sur le terrain, il découvre le vrai visage de la justice coloniale, le travail forcé, le racisme et les inégalités.

Eh bien, au lieu de cacher cela il le raconte, alors que cela va contre la sensibilité de son journal et celle d’une partie de ses lecteurs. C’est là le miracle du journalisme, c’est quand le journaliste accepte de publier des informations qui dérangent, y compris lui-même. Tout le parti colonial lui tombe dessus, en vain. Il déclare : «Monsieur le ministre des Colonies, j’ai fini, à vous de commencer. Je vous ai montré une réalité. Et si vous ne bougez pas, si vous ne changez pas la situation, ces peuples se retourneront contre nous et ils auront raison.» Il a donc annoncé la décolonisation et la France ne l’a pas écouté.

Quant à Pulitzer, à la fin du XIXe siècle aux Etats-Unis, dans un pays où l’on a le plein droit de s’enrichir, où l’on a l’éloge du self-made-man, il lance, dans son premier journal, une grande enquête sur les fortunes des riches de la ville où était basé son journal. Il démontra comment ils payaient très peu d’impôts et comment ils cachaient des parties de leur fortune. Il révèle les feuilles d’impôts et donne les noms. Là, c’est le parti de l’argent et des riches qui lui tombent dessus. Il répond : «Je n’ai rien contre la richesse. On a le droit de s’enrichir. Mais quand on s’enrichit, on ne le fait jamais seul. On s’enrichit parce qu’il y a un pays, parce qu’il y a une société, parce qu’il y a des conditions. Donc quand on s’enrichit, on doit rendre aussi. Celui qui a plus doit donner plus.» Il fait l’éloge de la solidarité qui permet d’avoir des routes, des hôpitaux et des écoles grâce aux impôts. Ces deux exemples sont formidables, car ils résument la responsabilité démocratique des journalistes. Le problème n’étant pas la ligne politique d’un journal, il faut d’abord que ce journal soit au service de ce droit de savoir, notamment sur ce qu’on ne voudrait pas montrer, qui dérange le pouvoir politique ou qui dérange le pouvoir financier. Ce sont nos deux adversaires.    

- Cela nous amène à parler de vos convictions politiques à gauche qui vous ont valu, de la part de vos détracteurs, d’être traité de militant trotskyste. Les convictions sont-elles ennemies de la vérité ?

**Je ne cache pas mon itinéraire. Ce qu’on appelle le trotskysme était un courant communiste qui a refusé que l’on mente au nom du communisme. Ce courant disait, par exemple, que les procès de Moscou étaient trafiqués et il refusait les goulags qui étaient des camps de concentration de travail forcé. Il épousait donc l’idée du progrès et du changement, tout en combattant au nom de l’exigence de vérité. C’est pour cela que je n’ai pas honte de ce passé, de ma jeunesse qui portait des idéaux que je retrouve actuellement dans mon métier de journaliste. On peut avoir des convictions en tant que citoyen, mais mon devoir de journaliste est surtout de trouver des informations qui vont bousculer, y compris ceux pour qui j’ai voté.

Mediapart a été très critique, à juste titre, de la présidence de Nicolas Sarkozy et nous avons souhaité qu’il soit mis fin à cette présidence qui humiliait et hystérisait la politique française, et qui surtout dressait la France contre une partie d’elle-même. Je pense notamment à nos compatriotes d’origine, de culture ou de croyance musulmane. C’est pour tout cela que nous avons émis le souhait de tourner la page. On nous a dit qu’après cela, Mediapart n’aurait plus rien à faire. Mais tout le monde a pu voir que nous restons totalement indépendants sous la présidence de François Hollande, sans aucune peur de le faire et avec la même rigueur. Et déjà, sous le règne de François Mitterrand, je faisais exactement le même travail.   

- Mais ne pensez-vous pas que l’objectivité, synonyme de vérité dans le journalisme, n’est en fait que l’addition de l’ensemble des plumes subjectives des journalistes militants ?

**Moi justement, je n’aime pas le mot objectivité. Je lui préfère le mot honnêteté, parce qu’il y a toujours de la subjectivité dans l’activité journalistique. Vous avez choisi de m’interviewer plutôt que quelqu’un d’autre, vous allez choisir une phrase de notre interview pour titrer, etc. C’est donc un choix et c’est là où réside la subjectivité dans nos choix. Ce sont des choix subjectifs qui vont intervenir dans notre travail. Or, l’idée d’objectivité a l’air de dire que le journaliste est hors-sol. Non ! Il a une personnalité. Mais l’honnêteté est un terme préférable car il renvoie à nos règles professionnelles : savoir sourcer, recouper, vérifier, contextualiser, être précis, être rigoureux, être loyal à l’égard du lecteur. Je dis souvent que le journalisme marche sur deux jambes. La première est la jambe démocratique. Il est au service du droit de savoir du citoyen, c’est sa responsabilité. Il n’est pas au service de ceux qui l’emploient, il n’est pas au service d’une puissance supérieure. Il est au service du peuple. C’est une responsabilité sociale démocratique. L’autre jambe, elle est professionnelle. Elle doit nous rapprocher quelles que soient nos sensibilités. C’est notre première obligation, celle à l’égard de la vérité. Notre première discipline, c’est la vérification. Et donc notre premier devoir, c’est cette exactitude qui permet d’être aussi près de ces vérités de faits qui sont au cœur de notre travail. Surtout, le journaliste doit essayer toujours de penser contre lui-même. Il ne suffit pas de croire que l’on pense politiquement juste pour informer vrai. 

- Quand vous parlez de démocratie, vous la qualifiez de «régime de n’importe qui» où le citoyen est capable de gouverner et d’être gouverné. Quels sont donc, selon vous, les liens entre la démocratie et la citoyenneté, d’un côté, et la liberté de la presse de l’autre ?

**Ma considération sur la démocratie, c’est pour souligner qu’il y a un point commun à la situation dans tous nos pays de façons différentes. Je parle de la tentation oligarchique. C’est-à-dire la tentation, y compris avec des bonnes intentions, des gens qui s’estiment mieux armés, ayant plus de moyens, plus cultivés ou plus éduqués et considèrent qu’ils peuvent mieux faire que le peuple. Ils pensent qu’ils sauront mieux faire que le peuple à la place du peuple. Je pense que cette tentation oligarchique, de plus en plus forte selon les pays, est un vrai danger.

Dans les moments de troubles que nous traversons, la meilleure arme est de revitaliser l’espérance démocratique dans son principe premier. Et ceci concerne bien plus que le journalisme. On se rend compte que la démocratie – dans sa définition comme idéal toujours imparfait et difficile à atteindre – c’est, en effet, que sans privilège de naissance, d’origine, de fortune, de diplômes, j’ai le droit de me mêler. J’ai le droit de m’exprimer, de protester, de voter. J’ai le droit d’être candidat, voire d’être élu. Nous voyons que les oligarques, que ce soient des oligarques du pouvoir politique ou d’appropriation financière, nous envoient droit dans le mur. Ils n’ont pas résolu les problèmes complexes dans lesquels nous vivons. Ils ont souvent créé, dans le monde, de nouvelles situations d’inégalités, de scandales écologiques, de déséquilibres, d’injustices, de crises économiques, de prévarications, de détournements, le non-respect de la loi fondamentale, etc.

Aujourd’hui, aucun pays ne peut faire la morale à un autre. On le voit bien avec toutes ces affaires que l’on révèle en France.
C’est pour tout cela que la devise de Mediapart reste «la liberté de la presse n’est pas un privilège des journalistes, mais un droit des citoyens». Les politiques et les élites n’ont pas réussi à résoudre les problèmes de l’humanité, donc il faut ouvrir le débat à tout le monde pour participer à la recherche des solutions. Le peuple n’est pas stupide, il a des idées, il a des réponses, il a des exigences, il a des expériences.   

- Revenons à la question de dépendance de la presse aux pouvoirs politiques et financiers. La révolution numérique, que vous défendez, a permis l’existence concurrentielle d’une vraie presse indépendante en ligne, en se libérant du pouvoir de l’argent. La presse papier peut-elle survivre sans publicité ?

**Je tiens à préciser d’emblée que je ne suis pas contre la publicité en soi. On a fait  Mediapart comme un modèle presque d’intégrité, puisqu’on ne dépend que de nos lecteurs. Cela marche plutôt bien, surtout en créant une valeur ajoutée. Et tant mieux pour le journalisme en général et français en particulier.

Ensuite, je précise que la presse française souffre de deux faiblesses. D’une part, ses actionnaires privés ne sont pas des industriels de la presse, ce sont des marchands d’armes, des gens de l’aéronautique, du bâtiment et des travaux publics, des banques, de l’import-export, du luxe, etc. Ce sont donc des gens qui utilisent la presse pour son influence. Ils ont besoin d’avoir des journaux dans leur relation avec le pouvoir politique. Une relation de clientélisme et de dépendance. Ils ont une fortune par ailleurs, ce n’est pas avec leurs journaux qu’ils comptent faire de l’argent.

Puis, d’autre part, la presse française est la plus aidée au monde. L’Etat l’aide directement, ce qui représente plus de 10% du chiffre d’affaires de la presse française, plus d’un milliard d’euros qui dépend de l’Etat, et cela a augmenté massivement sous Sarkozy. Ce qui a créé une mauvaise situation, un mauvais écosystème. Les rédactions ne s’en soucient pas, elles savent qu’il y a l’argent des capitaux et celui de l’Etat qu’elles attendent au lieu de se battre pour dire que la vitalité de nos journaux c’est d’avoir le plus grand nombre de lecteurs possible. C’est malsain. Mon débat n’est pas le refus de la publicité, mais c’est de retrouver ce qui doit être au cœur de la confiance des lecteurs : le sentiment que votre journal est indépendant, qu’il n’a pas de fil à la patte, qu’il n’est pas lié à des intérêts extérieurs à l’information, qu’ils soient économiques ou politiques. 

- Vous abordez aussi, dans le même cadre, le courage et le journalisme. A votre avis, quel est le journaliste indépendant le plus courageux : est-ce celui qui exerce dans un contexte médiatique info-capitaliste comme en France ou celui qui le fait dans un contexte d’autoritarisme politique comme en Algérie ?

**J’ai reçu le prix Omar Ouartilane. Je pense évidemment que le plus grand courage, c’est quand les journalistes savent qu’ils risquent leur  vie. Ce que j’ai compris de l’histoire d’Omar Ouartilane d’El Khabar, c’est qu’il n’a rien changé à ses habitudes, il habitait la même cité bien qu’il se sentait menacé. D’ailleurs, il a été tué un matin en allant à son travail. Voilà donc, je pense que le vrai courage c’est quand on sait que ce métier met en jeu votre vie. Mais je ne veux pas prétendre à une hiérarchie du courage. Je pense que nous sommes tous requis. C’était le message de Stéphane Hessel dans Indignez-vous ! Nous sommes tous responsables de notre liberté, où que nous soyons, à quel âge que ce soit, dans quelque situation que ce soit. Notre liberté est un formidable cadeau et nous n’avons qu’une vie. Il faut être capable de dire non. Non à l’injustice, non à l’imposture, non au mensonge. Mediapart a eu un courage ordinaire, mais il y a bien sûr le courage exceptionnel de ceux qui risquent leur vie.   

- Quel message adressez-vous aux étudiants en journalisme et aux journalistes algériens à l’occasion de cette Journée internationale de la liberté de la presse ?

**Vous savez, l’Algérie est un pays important pour moi. C’est là, entre 1965 et 1970, que j’ai passé mon adolescence, où j’ai commencé mes études et où j’ai eu mon baccalauréat. C’est donc l’Algérie qui m’a formé. C’est un pays qui compte beaucoup pour moi. Mon message est donc double. D’abord, il faut être optimiste. Il ne faut pas se laisser prendre par la fatalité. Ne pas se dire qu’on n’y arrivera pas. Ne pas se dire que tout est bouché. Ne pas se dire qu’il n y a pas d’avenir. L’avenir, c’est vous qui le ferez. Je cite souvent un poète républicain espagnol, Antonio Machado, qui dit dans un poème : «Toi qui chemine, il n y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant.» Vous faites votre chemin, soyez optimistes. Il y a d’immenses périples, il y a d’immenses raisons de s’inquiéter et d’être pessimiste, mais il doit y avoir cet optimisme de la volonté. Deuxièmement, n’oubliez pas que vous êtes au service du peuple. C’est l’acte fondamental d’un journaliste. C’est la seule source de votre légitimité et de votre raison d’être. 
*Samir Ghezlaoui- El Watan-04.05.2013.

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* La protection de la liberté de la presse et la parole libre, accompagnent le développement de la société avec une libre circulation des idées et des opinions nourrit l’innovation.

Le 2 décembre, la Suède célèbrera les 250 ans de la liberté de l’expression. Ce jour, en 1766, le Parlement suédois a adopté la première loi constitutionnelle du monde pour la protection de la liberté de la presse, abolissant ainsi la censure qui à l’époque frappait les œuvres imprimées, et garantissant au public un droit d’accès aux documents officiels et le droit de participer aux débats politiques.

La loi constitutionnelle sur la liberté d’expression a par la suite joué un rôle décisifpour l’émergence en Suède d’un Etat-providence moderne.
La loide 1766 était unique en son temps. Formulé parle parlementaire Anders Chydenius, représentant de la ville de Karleby, ce texte sur la transparence et la protection du droit à la liberté d’expression a été adopté dix ans avant la Constitution américaine de 1776. Cette liberté a bien servi la Suède. La parole libre accompagne le développement de la société car une libre circulation des idées et des opinions nourrit l’innovation.

Les Suédois ont acquis, par ce principe de transparence, un droit de regard sur la vie publique et un droit d’accès à l’information. Placée au cœur de notre système juridique, la transparence a contribué à un niveau de corruption faible et à une solide confiance dans nos institutions démocratiques. Cette société ouverte a sans aucun doute été le fondement de la croissance économique et de la prospérité de notre pays.Pour la Suède, ce 250e anniversaire nous rappelle le long chemin entrepris pour promouvoir la liberté d’expression. La liberté de parole n’est jamais définitivement acquise. Elle doit toujours être défendue.

Et elle constitue une responsabilité partagée par tous ses acteurs. Les Objectifs mondiaux des Nations unies pour le développement durable — l’Agenda 2030 –représentent un important développement positif pour nos sociétés. Un des objectifs, le 16 alinéa 10, appelle à «assurer l’accès universel à l’information, et la protection des libertés fondamentales, conformément à la législation nationale et les accords internationaux». Nous estimons que cet objectif est essentiel à notre but commun d’atteindre le développement durable. La liberté de parole demeure un principe fondamental dont nous sommes fiers et que nous chérissons. Ce 2 décembre 2016 est un renouvellement de cet engagement. Marie-*Claire Swärd Capra * el watan / jeudi 01 décembre 2016

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**Les débats et polémiques actuels sur l’information et les médias à travers le monde sont-ils les vrais débats ? Ne masquent-ils pas, au contraire, un malaise plus profond ? Vaste champ d’enquête ! Qu’on le veuille ou non, nous sommes tous, bien qu’à des degrés divers, manipulés, conditionnés et en permanence sous emprise médiatique. Entre les mains des puissants, les moyens d’information et de communication deviennent redoutables. Non seulement, ils hiérarchisent et classent les nouvelles selon leur bon vouloir, mais en plus, ils agissent sur notre perception du monde en usant et en abusant de prismes déformants. Par petites doses nous sont distillés des modes de pensée et surtout des modèles de comportement qui progressivement s’affichent comme des comportements modèles. Réputée libre et indépendante en Occident, la presse écrite et audiovisuelle dévoile facilement ses stratégies de manipulations pour qui essaie d’en dévoiler les mécanismes. En temps de crises ou de guerre, les médias sont appréhendés comme de redoutables matrices idéologiques. Plus aucun scrupule ! L’accessoire est privilégié au détriment de l’essentiel. Les journalistes liges trient, sélectionnent et hiérarchisent selon le bon vouloir des décideurs, l’ordre du jour de la planète en faisant subir à l’information de rudes épreuves. Faux scoops, non-dits, désinformations, font subir de graves distorsions aux règles élémentaires d’éthique et de déontologie. Au concret, cela se traduit par un traitement partiel et partial des informations, sans effort d’analyse ou de synthèse, sans mise en contexte et sans commentaire critique. Le sensationnalisme primant sur l’essentiel, le journaliste, à défaut d’une véritable information, collecte des intuitions, des émotions et des colères. Pour attirer un regard, capter une attention, retenir le lecteur ou le téléspectateur, les journalistes versent vers l’événementiel et la surenchère, dramatisant ici à l’excès, accentuant là des tensions. Dans leur désir de séduction, ils n’hésitent plus à franchir le rubicond, en offrant une vision éthérée complètement irréaliste du monde avec comme menu quotidien, des accidents effroyables, des épidémies horribles, des tremblements de terre, des inondations terribles et des guerres médiatisées à outrance. D’une décade à l’autre, on se rend compte, que la guerre de l’information prend une ampleur démesurée. Elle a aujourd’hui ses stratèges, ses guerriers et ses réseaux. Elle phagocyte le politique, l’économique et le social. Chaque jour, en guise d’information et d’objectivité, on dramatise à l’excès, on minimise des événements graves, on en occulte d’autres. Une gigantesque entreprise de désinformation et de manipulation a fini par voir le jour à l’échelle mondiale. Tels des gaz chimiques, les instruments censés nous informer, nous anesthésient, nous troublent et nous perturbent. Ils en arrivent même parfois à « fabriquer » l’événement en élevant le mensonge manifeste au rang de vérité. Les dérives médiatiques sont devenues choses banales. L’administration « bushienne » en a constitué l’exemple type. Jouant de main de maître, le jeu de la transparence opaque, elle inondait les networks du monde d’images et de sons soigneusement canalisés, triés et aseptisés. Mais, se focaliser sur les dysfonctionnement des médias occidentaux en dénonçant leur inconscience, voire leur mégalomanie, ne peut en aucune manière masquer nos erreurs et nos lacunes.


*La désinformation, la manipulation et la rétention de l’information
existent sous tous les cieux

D’aucuns pensent qu’ils peuvent ériger un pluralisme médiatique en absence de démocratie. D’autres pensent pouvoir se réclamer de la démocratie tout en en interdisant l’exercice. Le comble est atteint lorsque qu’un peuple qui a mené un combat héroïque pour sa liberté et son indépendance, se voit privé d’un Etat de droit. Dénoncer avec virulence les cabales médiatiques contre l’Algérie et au même moment empêcher l’exercice de la pensée libre, revient à prêcher dans le désert. Si nul ne peut nier l’inquiétante dégradation de l’exercice du métier d’informer dans notre pays, rares sont ceux qui perçoivent les pressions, les contraintes visibles et invisibles qui s’exercent au grand jour sur les journalistes, mettant à rude épreuve l’indépendance éditoriale et escamotant tout velléité de débat démocratique. A l’heure ou la dilapidation des deniers publics prend une dimension alarmante, à l’heure ou des milliers de faux moudjahidine vivent dans la sérénité la plus totale, à l’heure du grand pardon et de l’oubli, comment concevoir le tir groupé contre les journaliste « coupables » de dire, haut et fort, ce qui ne va pas. En quoi un article qui critique tel ou tel abus ou dysfonctionnement peut-il constituer une menace pour la stabilité du pays ? Les harcèlements, les procès et les arrestations, pour des peccadilles parfois, font douter de l’impartialité du pouvoir exécutif et de l’autorité judiciaire. Ces derniers semblent se mêler les pinceaux dans des batailles burlesques où règne la confusion la plus totale. L’autocensure répondant aux pressions, le citoyen qui désire s’informer se voit obligé de surfer sur des sites alternatifs, pour mesurer la température dans son propre pays, dans sa propre ville. Cela est d’autant plus regrettable, qu’il n’y a pas si longtemps, la presse algérienne était citée en exemple pour son ton libre et ses critiques acerbes touchant à tous les domaines, sociaux, économiques et mêmes politiques, sans aucun tabou. Cette récréation de liberté fut malheureusement de très courte durée. Faire couler de l’encre sur un papier est devenu un métier à risque, un sacerdoce face aux hérauts du jour qui se prennent pour des messies.
Certes, des abus il y en a eu, beaucoup même. Certes, des dévoiements et des dérapages ont eu lieu. Certes, à l’instar des autres professions, il y a des incapables, des paresseux et des parasites. Mais est-ce une raison pour généraliser le port des muselières et jeter l’anathème sur toute une profession ? Refrénant leurs ambitions, s’interdisant d’aborder des sujets scabreux, sulfureux ou simplement à risques (corruption, fuite des capitaux, rente, passe-droits, faussaires, usurpateurs, terrorisme, faux repentis, faux moudjahidine, chômage, dérives bureaucratiques, etc.), les journalistes ne savent plus à quels saints se vouer. Se pose donc la question de la vérité et du mensonge, du dit et du non dit, et donc, du crédit que l’opinion publique accorde au discours politique. Le manque d’intérêt pour la communication officielle traditionnelle, et le scepticisme à l’égard des partis et des leaders politiques s’expliquent aisément. Les politiques se rendent-ils compte que c’est l’absence d’explication sur le choix d’une décision politique, et l’absence de connaissance à propos d’un sujet déterminé, qui alimentent l’incompréhension et génèrent les conflits.
*La liberté de la presse n’est pas seulement le baromètre de la démocratie,
elle est la démocratie

Sachant que l’essentiel des principes vertueux de la communication publique repose sur la transparence, il importe donc de mettre à la disposition des citoyens des éléments objectifs d’appréciation sur tous les sujets délicats qui les concernent. C’est probablement le seul moyen de réduire l’écart entre les gouvernants et les gouvernés, entre l’information et la désinformation, et de laisser prévaloir la raison surtout lorsque les sujets deviennent passionnels. En développant une stratégie de méfiance généralisée face à la presse, les pouvoirs publics ne font qu’exacerber les passions. Une refonte radicale du champ médiatico-politique s’impose. Le verrouillage de la parole publique n’est plus concevable. La profession, qui a payé un lourd tribut en Algérie durant la dernière décennie, ne mérite ni le mépris ni le harcèlement. L’occasion était belle en 1988, d’assainir le fonctionnement des médias, de permettre le développement d’un secteur privé et d’entreprises de radio et de télévision authentiquement indépendantes et de consolider un pôle audiovisuel public aujourd’hui en pleine déconfiture. Cette occasion a été perdue. L’information est un bien public qui n’est la propriété de personne. Elle n’appartient, pas plus au journaliste qu’à l’homme politique. Le journaliste active pour ceux auxquels il s’adresse. Ces derniers attendent des nouvelles, mais surtout des faits bruts. Ils veulent être informés. Ils veulent comprendre les raisons d’une décision politique, les causes d’une situation, les effets d’un choix. Le journaliste doit livrer des faits, mais aussi des doutes et des interrogations. Il doit toujours avoir à l’esprit qu’il n’est ni juge, ni bourreau, mais seulement le témoin lucide, qui doit éclairer les citoyens en rapportant des faits sans esprit de parti pris. S’il pratique la rétention de l’information, s’il manipule les données dans un intérêt personnel ou catégoriel, il doit être sanctionné. Il y va de la crédibilité de la profession. D’où la nécessité d’un véritable civisme de l’information car, au-delà des aspects institutionnels ou législatifs, il s’agit bien d’un enjeu civique concernant tous ceux qui veulent être acteurs à part entière d’une démocratie véritable, sans laquelle, il n’y a pas d’information libre et pluraliste, il n’y a pas de médias libres.(Par Mohammed Bensalah – Q.d’Oran…30.04.09.) 

 

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**La démocratie, c’est la liberté d’expression

La démocratie, c’est la liberté d’expression, » qui pourrait contredire les propos de Aung San Suu Kyi, symbole de ce combat dans un pays cadenassé de tous bords ? En soi personne et pourtant, rares sont les pays, même occidentaux, où la liberté d’expression est totalement libre. On est libre de penser, mais libre de parler, il en est moins sûr. Autrement dit, il n’y a pas équation parfaite entre la liberté de pensée et la liberté de parole. Vous pensez une chose, mieux vaut parfois garder ses lèvres scellées. Bien sûr, pas de résidence surveillée. Heureusement ! mais très certainement une forme d’intimidation qui d’ailleurs fonctionne relativement bien. L’évolution du relationnel au travail en fournit la preuve. Même si toute vérité est, dit-on, bonne à dire, il est sage de la taire à moins d’être juridiquement bien armé. Où alors, il est préférable d’appartenir à une organisation aux reins solides. La critique même bien échafaudée et raisonnable s’avère parfois difficile à exprimer par un seul individu. La prise de risque est bien réelle dans certains milieux.Il existe dans la fonction publique, mais aussi dans nombre de professions, ce que l’on appelle le devoir de réserve. La mesure est certes essentielle et permet de protéger les individus. Mais jusqu’où peut aller le devoir de réserve lorsqu’il y a danger dans la maison ? Un salarié ne doit-il pas dénoncer les graves dysfonctionnements d’un service sans courir le risque de la réprimande, voire pire ? La limite est finalement floue. Il faut savoir dire sans avoir rien dit. Pas vu pas pris. À voir l’usage excessif de l’anonymat sur la toile, il est difficile de nier l’appréhension et peut-être même la peur des individus lorsqu’ils expriment une opinion. La crainte de la représaille s’est incrustée dans les mentalités. Évidemment, l’intensité langagière de certains propos impose l’anonymat. Mais nous faisons ici allusion à de simples avis, nous ne parlons pas d’injures ou de diffamation.Une liberté d’expression sous le sceau de l’anonymat peut-elle être toujours le garant de la démocratie ? Vaste débat… qui déclenchera peut-être une rafale de réactions… encore anonymes. Dommage ! le pseudo est roi et passe-partout. Aujourd’hui, la liberté d’expression consiste à se créer un autre nom afin de s’exprimer librement. À croire qu’il est de plus en plus périlleux d’émettre un avis en signant de son vrai nom. Il est permis de s’exprimer à condition de rester masqué. Quelle drôle de liberté d’expression ! Les grandes démocraties occidentales n’ont pas de quoi pavoiser. Pourtant, la soif de s’exprimer est bien là, prête à bondir au moindre soubresaut de l’actualité. En attendant, il en existe d’autres qui jettent leur tablier pour retrouver leur liberté de parole, à visage découvert cette fois et sans crainte de mise à pied. (Blog du Monde-16.11.2010.)

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**WikiLeaks et le devenir de la liberté d’expression

La liberté d’expression est-elle soluble dans les intérêts des uns et des autres, fussent-ils couverts du qualificatif «nationaux» ? En d’autres termes, les médias sont-ils tenus par une sorte de devoir de réserve qui les obligerait à sacrifier cette liberté sur l’autel d’intérêts étroits fussent-ils ceux d’une nation ? Dans la plupart des chartes de l’éthique et de la déontologie balisant le fonctionnement des médias libres, la collecte, la vérification et la publication des informations s’effectuent indépendamment de toute pression extérieure. Plus précis et intransigeant est à ce propos le premier amendement de la Constitution américaine : «Le Congrès ne fera aucune loi (…) qui restreigne la liberté de la parole ou de la presse (…).»

C’est sur la base de pareilles dispositions se multipliant depuis une peu plus de deux siècles, d’abord dans le monde occidental, que s’est construite, bien sûr à des niveaux inégaux, l’indépendance éditoriale des journaux, ensuite celle des autres médias.  Cette indépendance est censée être effective à l’égard des propriétaires (dans certains cas, ils sont actionnaires), des annonceurs, des pouvoirs politiques, publics, économiques, idéologiques et religieux pour permettre une information libre, complète et efficace. Afin d’asseoir et de renforcer la liberté d’expression, on arriva à la mise sur pied de très nombreuses ONG dont l’action est depuis la moitié du vingtième siècle souvent soutenue politiquement et même financièrement par des Etats, voire par des organisations internationales dont les non moindres sont celles de l’ONU.

Les démarches et les actions de régimes et d’hommes puissants furent contrées par cette liberté d’expression à l’instar de Nixon dans l’affaire du Watergate. La réputation de George W. Bush et de l’armée américaine ont été, entre autres, ruinées par les révélations de la presse. Des exemples analogues à collecter sur les cinq continents sont innombrables. Aujourd’hui, les Etats, celui de l’empire américain en premier, découvrent que cette liberté d’informer doit absolument être brimée. En osant la pousser jusqu’à son extrême limite, WikiLeaks a jeté l’effroi dans les rangs de ceux qui, hier encore, se déclaraient être les champions de la défense des libertés fondamentales. Aujourd’hui, du cœur du pouvoir US, de l’Elysée, de Londres et d’ailleurs, les hommes politiques, souvent relayés par des médias à leur dévotion, crient haro sur le site WikiLeaks pour tenter d’enrayer sa volonté d’élargissement de la transparence. Internet et WikiLeaks sont-il en train d’ouvrir une nouvelle ère à la liberté d’expression ? Cela est probable et, surtout, souhaitable. (El Watan-01.12.2010.)

**presse gratuite et liberté d’expression

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* La presse gratuite se dote d’une fédération internationale fondée par une vingtaine de représentants de la profession, en marge du premier congrès mondial de la presse gratuite qui s’est achevé jeudi dernier à Madrid .. Le but de cette fédération ( qui a son siège en Espagne)  est de défendre les intérêts du secteur de la presse gratuite, face aux institutions internationales et aux gouvernements, de promouvoir les bonnes pratiques au sein de la profession et d’échanger les expériences. L’annonce a été faite le 02.10.08. en Espagne .. Les membres fondateurs proviennent de divers pays, notamment d’Espagne, d’Italie, d’Argentine, de la République dominicaine, des Etats-Unis et des Pays-Bas.. Le premier congrès mondial de la presse gratuite qui s’est tenu les 1 et 2 octobre 2008 à Madrid, a réuni environ 350 participants en provenance de 26 pays. Il a été  » très positif » selon ses promoteurs, car il a permis pour la première fois à des acteurs de différents horizons géographiques d’échanger leurs expériences. La presse gratuite représente 230 titres dans 58 pays, et une diffusion quotidienne totale de 43 millions d’exemplaires. Les congressisstes ont souligné l’importance sociale et économique acquise par le secteur qui permet un meilleur et plus grand accès des citoyens à l’information et renforce le droit à la liberté d’expression.

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12 commentaires

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