Les sondages
**Un sondage d’opinion est une application de la technique des sondages à une population humaine visant à déterminer les opinions (ou les préférences) probables des individus la composant, à partir de l’étude d’un échantillon de cette population. Par métonymie, le mot sondage désigne également le document présentant les résultats de l’étude par sondage.
Les sondages d’opinion les plus connus du grand public sont réalisés par les instituts de sondage.
Le développement des sondages d’opinion est intimement lié à l’extension de l’usage de cette méthode en sciences humaines.
*Histoire des sondages d’opinion
Les sondages d’opinion concernant les sujets politiques sont nés du développement de cette technique en marketing. Comme le souligne Loic Blondiaux, les entreprises des États-Unis ont été les premières à utiliser ces derniers afin de connaître les attentes supposées des consommateurs et augmenter leurs marchés. Progressivement, la frontière entre marketing et politique s’est effacée, et en 1936 le journaliste G.H. Gallup fonde l’American Institute of Public Opinion en vue de l’élection présidentielle.
En France, le sondage d’opinion appliqué à la politique est apparu en octobre 1938 par l’entreprise de Jean Stoetzel, qui a fondé l’IFOP (Institut Français d’Opinion Publique) qui conduit la première enquête d’opinion publique en France : « Faut-il mourir pour Dantzig ? » ; ces premiers sondages sont publiés en juin, juillet et août 1939 par la revue Sondages appartenant à l’Ifop, avant que la publication de sondages ne soit interdite par la censure.
Aujourd’hui encore, les Institut de sondages tirent l’essentiel de leur notoriété des sondages politiques, alors que ceux-ci représentent moins de 1 % de leur chiffre d’affaires, l’essentiel de leur activité concernant les études marketing commandées par les entreprises.
À partir de la fin des années 1960, la place des sondages s’est considérablement accrue avec l’essor de la communication politique, ce qui a donné lieu à une loi réglementant la fabrication et la diffusion des sondages d’opinion en période électorale (loi no 77-808 du 19 juillet 1977, modifiée le 20 février 2002). Le souci du législateur a été de protéger la libre détermination du corps électoral d’une influence démesurée des sondages en les interdisant la semaine précédant le scrutin (période ramenée à 1 jour depuis 2002) et en créant une autorité de régulation, la Commission des Sondages.
Malgré cette restriction de la liberté d’information, le nombre des sondages électoraux a considérablement augmenté, passant de 111 en 1981 à 293 pour la présidentielle 2007 (selon les rapports de la Commission des Sondages). Il demeure difficile de lier l’augmentation numérique à un « poids » croissant dans le débat politique, constatation relativement empirique. Certains auteurs critiques des sondages n’hésitent cependant pas à parler d’un coup de force opéré par les sondages. Patrick Champagne (Faire l’opinion, le nouveau jeu politique, Minuit, 1990) estime que des professions para politiques (sondeurs, journalistes, chercheurs) se sont emparées des sondages pour imposer leur vision du monde, en interprétant ce que veut le peuple.
Les critiques des sondages d’opinion sont anciennes : dès 1948 Herbert Blumer s’interrogeait à leur propostandis que Bourdieu affirmait en 1973 dans un article des Temps Modernes « L’Opinion publique n’existe pas » . Récemment l’échec des instituts à anticiper le succès de Jean-Marie Le Pen le 21 avril 2002 a fortement écorné leur crédibilité, tandis que l’impartialité des entreprises de sondages et marketing, détenues par de grands groupes financiers proches des hommes politiques, est de plus en plus questionnée dans la société.
*Calcul d’erreur
En statistiques, le calcul d’erreur suppose un échantillonnage au hasard. Or, les sondages se font en général en considérant un panel dit représentatif. Ceci rend plus complexe le calcul d’erreur.
Dans le cas des sondages politiques, Jérôme Sainte-Marie, directeur de BVA Opinion, estime qu’ils accusent une erreur de 2 ou 3 % voire peuvent même dépasser 6 %, comme par exemple, les sondages relatifs à des élections primaires en France en raison de la méthodologie et du faible nombre ou d’échantillons d’individus sondés. Les sondages politiques sont révélateurs de ces limites; ainsi, des résultats de plusieurs instituts portant sur un même domaine et sur la même période sont publiés, ce qui permet de les comparer voire de mettre en évidence certaines divergences ou contradictions sur une même question.
*L’insuffisance des échantillons
La représentativité des échantillons sur lesquels s’appuient bon nombre de sondages publiés dans les médias sont l’objet de vives discussions. Cette question est particulièrement importante dans les cas où les chiffres sont très serrés.
Ces dernières années, il est apparu qu’environ 50 % de la population ne peut pas être sondée car soit elle a seulement un téléphone portable (surtout pour les jeunes), soit parce qu’elle n’est pas présente chez elle aux heures où les sondeurs appellent.
Aujourd’hui un certain retour à la base du sondage de certains instituts qui privilégient la qualité de l’échantillonnage sur les calculs statistiques qui multiplient les marges d’erreur. Ainsi, des études média peuvent comprendre 75 000 interviews (pour la radio). D’autres, peuvent travailler sur des échantillons composés de 50 000 interviews téléphoniques avec des questionnaires qui croisent des données média avec des données de consommation et de fréquentation.
En effet l’insuffisance d’individus d’un échantillon ne peut garantir la véracité des résultats proposés par le sondage. L’idéal, comme le mentionne E. Jeanne, janvier 2008), est de sonder le maximum de personnes pour apporter la meilleure qualité et donc de réduire les marges d’erreur. Nous pouvons aussi remarquer que le désintéressement de la population face aux sondages ne facilite pas le travail des instituts réalisant les études (IPSOS, TNS Sofres, IFOP, MY-GLOBE, BVA, …).
*La formulation des questions
La formulation de la question peut influencer les réponses.
Une étude menée sur trois sondages effectués au moment du bombardement de la Libye par l’armée américaine en 1986 a par exemple révélé des décalages considérables de réponse en fonction de l’intitulé de la question, certaines étaient particulièrement abstraites citant « l’action américaine contre Kadhafi » alors que de l’autre côté un magazine parlait de l’armée américaine, de bombardements et nommait les villes touchées. Avec la plus abstraite des formulations, l’évènement recueillait 60 % d’assentiments, la formulation intermédiaire 50 %, la formulation la plus précise 40 %.
Ce décalage ne pose pas de problème si l’on conserve à l’esprit que les sondages mesurent une réponse à une question et non pas la réalité d’une opinion dans la population. Aux yeux de leurs détracteurs, la confusion apparait pourtant particulièrement fréquente et très volontiers entretenue par ceux qui commandent les sondages et qui peuvent même choisir de ne pas les publier si les résultats ne correspondent pas à ce qu’ils veulent démontrer.
Il s’avère, dans la réalité du terrain, que plus une question est longue, comprend beaucoup de mots, plusieurs phrases, moins elle est comprise, et donc plus le résultat est sujet à caution. Alors que quasiment tous les interviewés comprennent facilement des questions courtes. Autre point intéressant : les questions interronégatives, qui embrouillent à souhait l’interviewé. Ces deux cas permettent de faire augmenter le taux de ‘NSP’ (ne se prononcent pas) sur une question.
*L’honnêteté des réponses
La critique des sondages montre que les réponses apportées par les sondés ne présentent aucune garantie de véracité[16]. Plusieurs phénomènes peuvent concourir pour donner des réponses erronées :
- Les sondés n’ont pas d’idées formées sur les questions qu’on leur pose et ils répondent au hasard, simplement pour le privilège d’être sondé.
- Les sondés trouvent le questionnaire trop long, s’ennuient, pensent à autre chose et répondent au plus vite pour abréger l’exercice.
- Les sondés répondent en fonction des idées qui circulent dans leur entourage proche, suivant l’avis d’un leader d’opinion plutôt que leur propre expérience. Le phénomène déborde de la stricte question de l’opinion puisqu’il n’est pas rare qu’un sondé rapporte le comportement de quelqu’un de sa famille alors que c’est lui qui est interrogé. C’est pour prévenir ce phénomène que les questions commencent très souvent par vous, personnellement.
- Les sondés anticipent le résultat du sondage et répondent en fonction des résultats qu’ils aimeraient voir publiés.
- Les sondés n’assument pas face au sondeur la réalité de leur opinion ou de leur pratique et préfèrent déclarer quelque chose de plus consensuel.
On peut en outre citer des cas de manipulation pure et simple, comme par exemple la chaîne de télévision de Silvio Berlusconi qui à ses débuts, avait envoyé des employés sillonner les campagnes pour retrouver les ménages équipés des boîtiers d’audimat afin de les soudoyer pour qu’ils laissent leur télévision allumée toute la journée sur la nouvelle chaîne alors qu’ils étaient au travail. Cela lui a permis d’accroître ses mesures d’audience et donc ses recettes publicitaires. Ces importants moyens contribuant au succès réel de la chaîne.
Le recueil de l’information par les sociétés de sondage (qui se parent abusivement du titre d’institut) est sujet à caution. Ainsi, lorsque l’interviewé répond « je ne sais pas » il est alors sollicité avec insistance car l’enquêteur a pour consigne de « relancer » l’interviewé. Tout pourcentage obtenu résulte donc d’une addition où toutes les réponses ont la même valeur, qu’elles soient directes et données initialement ou qu’elles soient obtenues en forçant l’interviewé, réponses forcées qui accroissent la marge d’erreur.
*La volatilité des réponses
En France, il existe un délai précédant une élection pendant lequel les sondages ne peuvent pas être publiés afin d’éviter que la publication du sondage ne vienne perturber le choix, en conscience, du candidat à élire. Ce délai fixé à une semaine par la loi de 1977 a été réduit à un jour (le samedi précédant le scrutin) en 2002.
L’exemple des sondages électoraux, qui ont l’avantage de pouvoir faire l’objet d’une vérification, montre que les déclarations sont susceptibles de connaître de fortes évolutions. Il met en lumière la fragilité de chiffres qui sont souvent présentés comme des indicateurs fiables d’une réalité sociale solide.
Qui plus est ces sondages électoraux, contrairement aux autres sondages aux méthodes plus éprouvées, se passent quasiment exclusivement au téléphone fixe. Or certains sondés se sont désabonnés pour ne garder que le téléphone portable, d’autres ne sont guère joignables ou sur liste rouge ce qui induit un biais supplémentaire, dit « biais de sélection ».
*Fiabilité du résultat
En France, la polémique la plus importante concernant les sondages a eu lieu à la suite de leur incapacité à prévoir le résultat du premier tour de l’élection présidentielle française de 2002. Toutes les enquêtes d’opinion, y compris celles menées la semaine précédent le scrutin, prévoyaient sans ambiguïté un second tour opposant Lionel Jospin à Jacques Chirac. Finalement, c’est Jean-Marie Le Pen, et non pas Lionel Jospin qui a accédé au second tour. L’argument généralement avancé par les sondeurs est que les sondages sont une « photographie » de l’opinion, et non pas un outil de prédiction.
On peut noter ici que les cabinets politiques des partis principaux, l’Élysée, l’Intérieur et Matignon ont des contrats leur fournissant des données par l’étude des variations et la discussion plus approfondie et élargie avec le panel contacté par tous les moyens. Ainsi Lionel Jospin aurait été prévenu de la montée de Jean-Marie Le Pen mais aurait refusé de changer sa campagne et montrer son affaiblissement.
Les législatives de 2007 ont montré la difficulté pour les entreprises de sondages de donner des estimations fiables lorsque le terrain d’études n’est pas national. Les enquêteurs réalisent leurs sondages par rapport au débat politique national et aux leaders des partis politiques alors que ces élections obéissent à d’autres logiques plus locales. Enfin, la multiplication du nombre des terrains (il y a 577 circonscriptions pour une élection législative, contre un seul territoire pour la présidentielle) augmente les marges d’erreur.*source:wikipedia
**site a consulter sur les sondages d’opinion
Sommaire
- Qu’est-ce qu’un sondage d’opinion ?
- Qu’est-ce qu’un échantillon représentatif ?
- Quelles sont les marges d’erreur ?
- En quoi consiste le redressement des résultats bruts ?
- Quels sont les sondages réglementés ?
- Quelles règles les sondeurs doivent-ils respecter ?
- Quelles règles les medias doivent-ils respecter ?
- Quelles sont les missions de la Commission des sondages ?
- Quels sont les contrôles exercés par la Commission ?
- Quels sont les principaux points de la proposition de loi sur les sondages adoptée par le Sénat ?
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Les sondages d’opinion : limites et controverses
*Par: Marc Endeweld–scienceshumaines.com-15/06/2011
Chaque année, en France, près de 900 enquêtes d’opinion sont publiées dans la presse, soit plus de deux enquêtes par jour. Ainsi, pour le seul mois de septembre 2006, 70 sondages ont été publiés. Symbole de cette suprématie, la présidente du Medef, Laurence Parisot, est par ailleurs la présidente de l’Ifop, l’un des instituts de sondages qui se partagent le marché français. Commandés principalement par les médias, mais également par des associations, des ONG, des entreprises, les sondages rythment désormais l’agenda politique comme s’ils avaient toujours existé. En fait, l’année 2006 a marqué le 70e anniversaire de la naissance officielle de l’instrument. Les débuts de l’aventure sondagière datent en effet de la réélection en 1936 de Franklin D. Roosevelt prédite, contre toute attente, par un dénommé George H. Gallup, docteur en psychologie sociale. Voir la suite a la source.
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*L’absence de transparence peut favoriser les manipulations d’opinions
Jean-Pierre Sueur, sénateur socialiste du Loiret, a préparé une proposition de loi visant à encadrer les sondages avec un sénateur UMP…
-Vous êtes remontés contre le sondage Harris Interactive publié ce week-end qui donne Marine Le Pen en tête au premier tour, pourquoi?
**Les chiffres sont discutables. D’abord on ne connaît pas le chiffre brut de Marine Le Pen et comment il a été redressé. Selon les instituts, le score du FN est multiplié par 2 ou par 3 parce que les gens qu’ils votent pour le FN. Mais la référence du redressement, c’est Jean-Marie Le Pen. Pour Marine Le Pen, il n’y a pas de précédent. Ensuite, il s’agit d’un «échantillon issu d’un échantillon représentatif», précise le journal: on ne sait pas vraiment ce que c’est. Enfin, l’institut ne donne pas la marge d’erreur. Or, dans un tel sondage, il est au minimum de 2%, et dans ce cas, cela change tout [il y a 2% de différence entre Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy et Martine Aubry].
-Diriez-vous comme Benoît Hamon que ce type de sondage participe d’une manipulation de l’opinion?
**On peut dire en tout cas que l’absence de transparence et de rigueur en matière de sondage sur ces questions fondamentales peut favoriser les manipulations d’opinion.
-L’institut va refaire un sondage en testant cette fois François Hollande et DSK, c’est une bonne chose?
**On ne pourra pas comparer les deux sondages tout simplement parce qu’il y aura un effet d’halo du premier sondage sur le second. Les réponses des sondés interrogés pour le second sondage seront conditionnées par le premier: les électeurs de gauche peuvent par exemple surréagir. On ne pourra rien dire de ce sondage qui va paraître comme on ne pouvait absolument pas déduire du premier sondage que Marine Le Pen serait en tête du premier tour. -Il y a une boulimie de sondage en France, à quatorze mois seulement de la présidentielle, c’est inquiétant?
**On est parmi les champions du monde du sondage. On en fait en moyenne trois par jours et vingt par semaine. Mais l’excès de sondage peut avoir des effets délétères. C’est pourquoi il faut de la rigueur, de la sincérité et de la transparence. Des élus passent leur temps à ausculter les sondages et à se demander comment satisfaire l’opinion. Mais si la classe politique n’agit que comme ça, elle va devenir inintéressante. On ne peut pas vivre jusqu’à la présidentielle, en ayant les mêmes débats que ce week-end sur des sondages discutables et avec des accusations de manipulation. C’est pourquoi il est absolument indispensable que la proposition de loi que nous avons préparé avec le sénateur UMP Hugues Portelli, adoptée à l’unanimité au Sénat soit votée. Quand on voit les débats actuels, on ne peut pas nier qu’il y a un problème. Ce serait dans l’intérêt de tout le monde, des élus, de l’exécutif, des sondeurs, des Français. Ces débats, c’est le meilleur argument pour faire adopter notre proposition de loi.-Que préconisez-vous?
**Nous voulons de la rigueur et de la transparence. Pour cela, les instituts seraient obligé de dire qui finance les sondages, de publier les questions telles que posées aux sondés, de donner la marge d’erreur pour chaque étude et enfin de dévoiler la méthode utilisée pour le redressement. On ne demande pas à ce que ces données soient publiées dans l’immédiat mais qu’elles soient transmises la veille à la commission des sondages et que chacun puisse ensuite consulter les chiffres bruts. Les sondeurs nous disent: «ce sont nos secrets de fabrication» et de l’autre côté, ils nous disent qu’ils font de la science. Il faut savoir. S’ils font de la science, il faut avoir une attitude scientifique et mettre toutes les données sur la table. (20Minutes-07.03.2011.)
Deuxième Colloque international sur le sondage-Alger
Lundi 13 mai 2013, a démarré officiellement, le deuxième Colloque international sur le sondage organisé par le dynamique patron de Media Survey Sofiane Maloufi sous l’égide du ministère des Ptic et en partenariat avec le laboratoire d’études et d’analyses des politiques publiques en Algérie- Alger III. Inscrit sous le thème «Le sondage comme outil d’anticipation et de bonne gouvernance», cette rencontre verra la participation de plusieurs experts internationaux du sondage à l’image du Pr Benoît Riandey- président honoraire du groupe enquête de la Société française de statistiques, d’Antoine Moreau (responsable du développement à Ipsos) qui fera une conférence sur les enquêtes de satisfaction en ligne et multimodes, ou encore Bruno Cautres de Cevipof qui interviendra sur les enquêtes d’opinion et les enquêtes internationales sur les valeurs, mais aussi Tiberj Vincent, chercheur à Science Po à Paris et qui fera une intervention sur la rupture expérimentale en Survey research: bilan et perspectives. Ce colloque, le deuxième du genre, aura le mérite de mieux expliquer l’importance et surtout le poids du sondage et des enquêtes d’opinion, qui fait peur à la majorité des minis-tres de la Communication qui se sont succédé. D’ailleurs l’un des grands absents, de ce colloque restera le ministre de la Communication, Mohamed Saïd, alors que le sondage est depuis quelques années associé à la communication officielle et institutionnelle dans le Monde, puisqu’il est inclus obligatoirement dans toutes les échéances électorales. De plus, le sondage est très présent en Algérie. Dans les cafés, dans les rues, dans les couloirs des ministères et plus précisément celui de la Communication qui juxtapose l’agence gouvernementale APS. La première édition de ce colloque est passée inaperçue ou presque! chut, il ne faut pas parler du sondage, mais faisons du sondage! C’est la devise de certains responsables. D’ailleurs, la majorité des agences algériennes qui se spécialisent dans le sondage, font des enquêtes sans les diffuser ou diffusent des enquêtes sans enquêter! Media Survey a le mérite de montrer ce qu’elle fait ou d’associer des experts algériens et surtout étrangers et précisément des Français qui ont plus d’expérience dans ce domaine très sensible. On notera l’absence d’un grand sondeur qui nous a inondés de ses enquêtes, Hassan Zergouni P-DG de Sigma Conseil, qui a annulé à la dernière minute sa venue en Algérie. En revanche, nous aurons probablement des sujets à discuter et à débattre avec Anouar Sabri, DG de l’Agence Imperium au Maroc. Ce colloque aura néanmoins le mérite de faire partager cette citation de Milan Kundera qui disait que le sondage est devenu une sorte de réalité supérieure; ou pour le dire autrement, il est devenu la vérité.*L’Expression-13.05.2013.
**Bataille pour le marché du sondage en Algérie
Décidément, le partenariat commercial entre Immar et Mediamétrie, a fait réagir rapidement les concurrents sur le marché des instituts de sondage en Algérie. 24 heures après l’annonce de Brahim Sail, patron de Immar Maghreb, la nouvelle agence de sondage MMR (Media Marketing et Research), a réagi en publiant sur TSA leur dernier sondage de l’audience audiovisuelle en Algérie. L’objectif inavoué de cette contre-attaque médiatique serait d’occuper le terrain des sondages et surtout empêcher ce partenariat entre Immar et Mediamétrie. Et cela pour plusieurs raisons.
La première est que cette bataille entre Immar et MMR est la conséquence de la chute du marché du sondage au Maroc. Le responsable de MMR, Nassim Mouaci, était le patron de Imperium Conseil, une agence marocaine qui avait un bureau à Alger. En quittant la filiale marocaine en Algérie, il a récupéré 80% des clients algériens (agence de publicité et de monitoring). Mouaci est associé à Tarek Belounas, ex-cadre d’Immar, qui en connaît un bout sur les méthodes de la société de Brahim Sail. Mais ceci fait partie du jeu loyal de la concurrence et de l’économie de marché. En revanche, c’est la venue de Mediamétrie sur le marché algérien qui est étrange. Nicolas Gwhilerme, qui était administrateur de Marocmétrie, est venu en Algérie, car il n’ y a rien à tirer du marché marocain. Avec l’arrivée d’Ipsos à Casablanca, Marocmétrie a perdu le marché de l’audiovisuel public marocain, se contentant seulement de faire le sondage de la 2M. Les difficultés politiques, sociales et surtout financières au Maroc ont poussé le responsable de Marocmétrie à s’intéresser au marché algérien du sondage audiovisuel, beaucoup plus attractif et à l’audiovisuel public financièrement puissant. Mais Nicolas Gwhilerme sait pertinemment que la concurrence sera acharnée face aux instituts algériens MMR et Media Survey, mais aussi face au tunisien Sigma Conseil. Même si le sondage audiovisuel est accepté et toléré en Algérie, le sondage d’opinion sur les questions politiques reste interdit. Alors, la majorité des instituts préfèrent se concentrer sur ce qui rapporte le plus: la mesure de l’audience des télévisions privées et publiques en Algérie. Et à ce jeu, MMR est le leader avec ses prix imbattables à la «Mamouth»: 140.000 DA la mesure d’audience télé. Mais est-ce crédible? En regardant son dernier sondage, réalisé entre le 24 et le 30 septembre dernier, on en rit jaune. Même si la place d’Ennahar TV, placée comme la chaîne la plus regardée en Algérie avec une part d’audience de 22,1%, et qui peut réunir 9.643.000 téléspectateurs en une semaine, est incontestable. Les chiffres accordés à El Djazaïria TV, placée comme la troisième chaîne après Echourouk TV avec 14,5% est tout simplement ubuesque. El Djazaïria TV, qui évolue comme Nessma TV avec des programmes rediffusés, n’est pas regardée par les Algériens. En revanche, une télévision est en train de gagner de l’audience sur le paysage audiovisuel algérien et qui commence à concurrencer surtout Echourouk TV, c’est la télévision de Haddad, Dzair TV. Celle-ci a réussi à faire de l’audience avec ses émissions politiques en arabe et en français, mais aussi avec ses émissions sportives, surtout ces derniers temps avec Courbis qui réservait ses déclarations qu’à Dzair TV. A cela s’ajoute la diffusion des films américains qui occupent une bonne place dans le choix des soirées des téléspectateurs algériens qui se remémorent les belles soirées cinématographiques de l’Unique. MMR doit mettre de côté son choix commercial et faire des études crédibles si elle veut gagner le marché algérien.*Par Amira SOLTANE-L’Expression-09.11.2013.
**La société de sondage franco-algérienne Immar et l’entreprise française Médiamétrie, ont annoncé hier lors d’une rencontre à Alger, leur partenariat pour effectuer une «nouvelle» mesure d’audience nationale TV et radio. Le but de ce partenariat, affirment les responsables de ce projet est de «combiner l’expertise et le savoir-faire des deux sociétés pour proposer aux acteurs du marché audiovisuel algérien, notamment la télévision algérienne et les télévisions privées un sondage permanent. «L’étude se fixera surtout sur une nouvelle mesure d’audience en s’appuyant sur une méthodologie et des outils de restitution reconnus», a déclaré Brahim Saïl, directeur général de la société Immar qui réalise des mesures d’audience en Algérie depuis 2002, plus particulièrement lors des campagnes audiovisuelles du Ramandhan.
Selon lui, l’entrée en scène des chaînes TV privées et l’ouverture audiovisuelle a relancé le marché, notamment en matière de recettes publicitaires. Pour Nicolas Gwilherm, responsable exécutif au sein de la société française Médiamétrie, ce partenariat entre dans le cadre de notre stratégie de développement à l’international. Médiamétrie, société spécialisée dans la mesure d’audience et les études marketing des médias audiovisuels et interactifs en France est déjà présente au Maroc depuis 2007 à travers la société MarocMétrie, qui produit la mesure de référence de l’audience de la télévision sur l’ensemble du territoire marocain et dont elle détient une participation majoritaire dans le capital. Ça ne sera pas le cas en Algérie puisque l’entreprise française ne compte pas créer une filiale dans le pays. «C’est juste un partenariat contractuel entre les deux sociétés», a tenu à rappeler le responsable français. Les deux patrons d’agence de sondage savent pertinemment que le sondage n’est pas régulé en Algérie. Que les études d’opinion qui se sont faites ici et là, sont tolérées. Dans un pays où le sondage n’est juridiquement et administrativement pas enregistré, il est quand même aberrant de découvrir que ses sociétés envisagent de réaliser leur chiffre d’affaires avec des entreprises publiques et principalement l’Entv et l’Enrs. Pour M. Saïl, la mesure d’audience va toucher tout le territoire national, zones urbaines et rurales comprises, selon la nouvelle carte démographique de l’Office national des statistiques (ONS) qui partage le territoire en neuf grandes régions. Le patron d’Immar lancera cette mesure «quasi continue» en s’appuyant sur une méthodologie «robuste» et des outils de restitution de logiciels reconnus pour garantir la fiabilité des données recueillies. Les deux sociétés prévoient la réalisation de 12 mesures par an, avec 67 200 interviews par an (5 600 interviews/mois) dont 11 en face à face et une par téléphone (Cati, Computer-assisted telephone interviewing) pendant le mois de Ramadhan. Si cette entreprise va réussir, c’est essentiellement parce qu’elle a évité un sondage important et sans doute indispensable pour la survie économique des deux entreprises en Algérie: la présidentielle de 2014.*Par Amira SOLTANE-L’Expression-07.11.2013.
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